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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 23:03

(dépêches)


SAVOIE / TÉMOIGNAGE
En se jetant de son fauteuil roulant, Sahli Messikh a évité un train


par La Rédaction du DL | le 09/06/08 à 08h00

La roue de son fauteuil électrique, coincée entre les rails d'un passage à niveau, a failli lui coûter la vie. Sahli Messikh, 62 ans, n'avait aucune disposition pour la vie d'aventures. N'empêche, hier matin, il s'est levé en pensant "Merci, je suis vivant !" A Chambéry, maintenant, on l'appelle le miraculé du rail...

On croise désormais sa réputation dès l'entrée de la résidence des Landiers, son foyer. «Vous venez pour Sahli ? C'est là-bas ! Suivez-moi...» On le trouve tiré à quatre épingles, face à la caméra. «Les journalistes, ça n'arrête pas ! Même dans la nuit il y en a une qui m'a appelé !»

Et il raconte la scène, encore et encore, en plan-séquence. Lui, samedi, qui part au marché. «Comme d'habitude, sur mon fauteuil électrique. C'est ma voiture, vous savez. Même à Chambéry-le-Haut, je peux y monter tout seul !» Sauf que direction centre-ville, il y a le passage à niveau de l'avenue des Landiers à franchir. Il est posé dans une chicane, bordé par une piste cyclable. «Pas un problème normalement ! Ça fait quatre ans que je suis en fauteuil, quatre ans que je le prends tous les jours...»

Mais samedi, l'histoire déraille. En le traversant, il bloque sa roue avant droite entre les rails. «J'étais en plein milieu ! Impossible d'avancer ou de reculer !» Ses efforts durent dix minutes. «En général, ça circule ici. Hé ben là : pas une voiture ! Personne pour m'aider...» Puis il entend une sonnerie, les barrières qui se baissent, et voit pointer, quittant la gare de Chambéry, le TER de 9 h 45. «Je me suis jeté à terre, en avant. J'ai roulé ensuite. Et j'ai rampé, à la force des bras, comme à l'armée.» Couché sur le flanc, il regardera passer le train sous ses yeux. A 20 centimètres...

Sa voix, depuis, a l'inflexion de la fatalité. Il parsème ses déclarations de "merci" ou de "miracle". «Allah m'a donné la force de sauter. Regardez, je n'ai même pas une égratignure, rien ! Pourtant, je suis tombé sur des cailloux, du gravier. Mais moi, j'ai eu l'impression d'atterrir sur un matelas...» Son fauteuil n'a pas bénéficié de la protection divine : «Emporté sur 50 mètres. Il est en petits morceaux !»

À l'automobiliste qui ne s'est pas arrêté : «Allah s'occupera de son cas...»

Sahli au sol, il s'est trouvé une bonne âme pour s'en émouvoir. Il rend grâce : «Un automobiliste s'est arrêté. Il a appelé les pompiers. Celui-là, il ira au paradis.» Un autre, en revanche, n'aurait pas levé le pied. «Pourtant j'ai crié ! Il m'a regardé et n'a même pas ralenti.» Contre lui, M. Messikh promet «porter plainte auprès de Dieu : quand il se trouvera face à Allah, il payera...»

De l'épisode, il retient «le mauvais état» du passage à niveau où il retourne, d'ailleurs, sans frisson particulier. Une fois déjà, il s'y était coincé. Un cycliste l'avait tiré de ce mauvais pas. «Faire quoi ? De toute façon, je suis obligé de passer par là...»

Enfin, plus pendant quelques temps. Hier, Sahli Messikh s'est envolé pour l'Algérie. Séjour en famille. «Au téléphone, je ne leur ai rien raconté. Je ne veux pas qu'ils s'inquiètent. On parlera de tout ça là-bas.»

REPÈRES

SAMEDI, 9 H 45
Sahli Messikh coince une roue de son fauteuil électrique dans le passage à niveau de l'avenue des Landiers. Il est complètement bloqué alors qu'arrive un TER qui vient de quitter la gare de Chambéry. Le sexagénaire parvient à sauter de son fauteuil juste avant l'arrivée du train qu'il évitera d'une vingtaine de centimètres...

SAMEDI, 10 HEURES
Un automobiliste a appelé les pompiers. Sur place, ils constatent que Sahli Messikh ne présente pas la moindre blessure. Indemne, il ne passe même pas par la case "hôpital" et est directement ramené chez lui, à une centaine de mètres du passage à niveau.

Pierre-Éric BURDIN

Paru dans l'édition 73A du 09/06/2008 (60860)



Photo du miraculé.



Coincé à un passage à niveau, un handicapé rampe sur la voie pour éviter le train

AP - Dimanche 8 juin, 11h53

GRENOBLE - Un handicapé dont les roues du fauteuil roulant s'étaient coincées entre les rails d'un passage à niveau de Chambéry (Savoie) a réussi, in extremis, samedi matin à se dégager en se jetant à terre avant l'arrivée de la rame qui a pulvérisé son fauteuil, rapporte dimanche le quotidien régional "Le Dauphiné Libéré".

"Ma roue avant était bloquée entre les rails, j'ai appelé à l'aide mais personne n'est venu", a raconté à l'Associated Press Sahli Messikh, 60 ans, qui quotidiennement traverse ces voies pour se rendre en ville. "J'ai vu le train arriver alors j'ai sauté et roulé sur les cailloux", poursuit le sexagénaire, pensionnaire d'un foyer Sonacotra proche.

Incapable de se tenir debout, il n'a eu alors d'autre choix que de se mettre à ramper sur le ballast pour échapper à la motrice. Laquelle, arrivant quelques secondes après, a broyé son fauteuil resté prisonnier des voies. "C'est un vrai miracle", estimait dimanche Pierre Hardel, pompier à Chambéry, joint par l'AP, qui a raccompagné en ambulance le handicapé indemne mais très choqué à son domicile.

Sahli Messikh hésitait dimanche matin à déposer plainte auprès du commissariat de Chambéry pour non-assistance à personne en danger. Selon lui, des automobilistes auraient assisté à la scène sans faire le moindre geste pour lui venir en aide et sans même descendre de leur voiture. "Je les ai appelés pour venir me sauver, ils n'ont pas bougé. C'est des salauds", estime le handicapé.

Cet accident survient moins d'une semaine après celui d'Allinges (Haute-Savoie) où un TER a percuté un car scolaire, tuant sept collégiens âgés de 11 à 14 ans.



Accident - Il fuit de son fauteuil roulant pour échapper au train

  • Bloqué à un passage à niveau qu'il voulait franchir dans son fauteuil roulant, un handicapé de Chambéry a échappé à la mort par miracle.

  • Il envisage toutefois de déposer plainte contre des automobilistes qui, assure-t-il, étaient présents, ont tout vu, et n'ont rien fait.

- le 08/06/2008 - 18h43

Le drame a été évité de très peu, samedi, sur un passage à niveau de Chambéry. Selon Le Dauphiné Libéré, qui a révélé l'information, un handicapé en fauteuil roulant qui tentait de franchir un passage à niveau s'est retrouvé bloqué vers 9h15, une roue prise dans un rail. Impossible d'avancer ou de reculer - et un train s'annonçait...

Présenté comme un homme d'une soixantaine d'années, résidant au foyer Sonacotra voisin, il a témoigné, encore choqué, de son aventure dimanche matin sur France Info. "Le train arrivait et j'ai dû me jeter par terre", a-t-il raconté. Abandonnant son fauteuil, l'homme, incapable de se tenir debout, n'a eu d'autre choix que de se mettre à ramper pour échapper au train. Lequel, arrivant quelques secondes après, a broyé son fauteuil resté prisonnier des voies.

Police, Samu et pompiers envoyés sur place n'ont pu que constater les faits... et constater également que la victime de cette mésaventure n'avait pas la moindre égratignure. Mais outre une terrible peur et la perte de son fauteuil, il envisagerait désormais de déposer plainte, selon un de ses proches joint par LCI. Motif : des automobilistes auraient assisté à la scène sans faire le moindre geste d'aide, sans même descendre de leur voiture... Si tel était le cas, ils pourraient être poursuivis pour non-assistance à personne en danger.






Passage à niveau : un handicapé en fauteuil roulant évite un train en se jetant à terre

AFP - Dimanche 8 juin, 13h34

CHAMBERY (AFP) - Un handicapé de 62 ans, qui traversait dans son fauteuil roulant un passage à niveau samedi à Chambéry, s'est retrouvé coincé sur les rails et n'a eu la vie sauve qu'en s'extirpant de son fauteuil pour éviter un train qui surgissait, a-t-on appris dimanche auprès des pompiers.

Samedi, vers 9H45, cet homme, qui habite un foyer Sonacotra situé à quelques mètres du lieu de l'accident, a vu une roue avant de son fauteuil électrique se coincer dans les rails du passage à niveau qu'il a pourtant l'habitude de franchir, ont expliqué les policiers de Chambéry.

Sahli Messikh a plongé hors de son fauteil et a rampé au sol pour s'éloigner de la voie. Le fauteuil a été détruit par le TER qui n'a pas eu le temps de freiner, selon la même source.

Après son plongeon, l'homme a été emmené par les pompiers à l'hôpital pour des examens qui n'ont rien révélé, et il a ensuite été raccompagné à son domicile.

Interrogé par France 3, l'homme a évoqué la présence de deux automobilistes sur les lieux à qui il aurait en vain demandé de l'aide. Toutefois, selon une source policière, M. Sahli Messikh n'a pas du tout évoqué la présence d'autres personnes lors de son audition. Aucune enquête, ni aucune recherche de témoin n'a jusqu'à présent été lancée, a-t-on ajouté de même source.


Passages à niveau : un "point noir" dans le département

par La Rédaction du DL | le 09/06/08 à 07h55

Sur les 19 100 passages à niveau existants dans l'Hexagone, environ 130 se trouvent en Savoie. Et si plusieurs inquiètent, côté sécurité, un seul d'entre eux serait qualifié de véritable "point noir".

Il s'agit du passage à niveau 34, installé à Saint-Cassin, sur la RD 1006. Sa position délicate, dans une courbe où la vitesse est souvent élevée, le rendrait particulièrement dangeureux. Des aménagements sont d'ailleurs prévus pour améliorer la sécurité : le conseil général et Réseau ferré de France ont validé le lancement d'études préliminaires, allant en ce sens, pour un montant de 250 000 €. Ces réflexions devraient prendrent en compte toutes les possibilités envisageables d'amélioration, et notamment l'hypothèse d'un pont-route au-dessus de la voie ferrée.

Ici, aucun accident grave ne s'est produit lors des 20 dernières années, mais l'ouvrage compte un bris de barrière annuel en moyenne, pour un trafic quotidien de 35 trains et 6 000 véhicules.

En plus de Saint-Cassin, d'autres passages à niveau du département sont jugés "préoccupants". Notamment ceux se trouvant le long du lac du Bourget, à Brison, sur la route liant Aix-les-Bains à la Chautagne. Un autre, en montée, donne sur le village de Viviers-du-Lac, quand on arrive des Mottets. Comme cela, on compterait, en tout, une dizaine d'ouvrages.

Et en la matière, les travaux coûtent cher et ne se font pas en un jour. Pour autant, il y a des précédents. Source d'accidents récurrents, le PN 30, à Barberaz, a finalement été supprimé. Idem en bordure du centre-ville de Chambéry, où une voie souterraine a remplacé le PN 28, avenue de Bassens.

Paru dans l'édition 73A du 09/06/2008 (61252)

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