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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 18:28

(dépêche)


Debré l'emporte sur Balladur dans la lutte pour le perchoir

Publié le 26/06/2002 à 00:00 | LaDepeche.fr

POLITIQUE : RENTREE PARLEMENTAIRE L'ancien ministre de l'Intérieur a été élu hier président de l'Assemblée nationale.

Ambiance des grands jours hier à l'Assemblée nationale. La rentrée parlementaire s'est faite dans une ambiance grouillante dans la salle des Quatre colonnes bondées de journalistes et de députés. Elle a connu des moments d'intensité politique et d'émotion. Il faut dire que la journée a été longue.

10h 15. Réunion du groupe de l'UMP pour l'élection du candidat à la présidence de l'Assemblée. Jacques Barrot rappelle les conditions du scrutin. Balladur se lève et prend la parole pendant une quinzaine de minutes pour expliquer pourquoi il refuse de participer aux primaires: « Nous devons donner une image d'organisation mais aussi de liberté. C'est pourquoi il est plus ouvert et plus démocratique de se faire élire par l'Assemblée que par le groupe. »

Barrot réplique en rappellant la cohésion dont doit faire preuve l'UMP. Debré ne souhaite pas s'exprimer. « Personne n'a pu poser de questions. Barrot a essayé de neutraliser le vote », s'indigne un balladurien. Un bulletin rose avec un seul nom (Debré) est distribué aux députés.

11h 30. Balladur quitte la salle.

12 heures. Résultat du scrutin: sur 315 votants, Debré recueille 242 voix. Un bon score qui, de manière implicite, accorde à Balladur les 73 suffrages qui ne se sont pas exprimés, sans compter une grande partie des absents.

Barrot appelle les députés de l'UMP « à voter pour le candidat désigné par leur groupe » car « une fois que la famille a choisi, il faut qu'elle se rassemble. »

15 heures. Emotion dans les couloirs de l'Assemblée. Georges Hage (PC) qui devait, au titre de doyen (80 ans), présider la séance d'ouverture vient d'être victime d'un malaise en quittant le restaurant. Il est remplacé au pied levé par Gilbert Gantier (UDF).

BALLADUR SE RETIRE

15h 20. Vote pour l'élection du président de l'Assemblée. Il y a quatre candidats: Debré (UMP), Balladur, Paulette Guinchard-Kunstler (PS), Muguette Jacquaint (PCF). Les députés défilent au perchoir pour déposer leur bulletin dans l'urne.

17h 15. Proclamation des résultats: Debré 217 voix sur 546 députés ayant participé au vote, soit moins que dans la matinée lors du scrutin de l'UMP; Balladur 163 voix, soit 43 % des députés UMP et UDF, Guinchard-Kunstler (140) et Jacquaint (21). Balladur fait signe au président de séance qu'il veut s'exprimer: « J'ai l'honneur de vous informer que je retire ma candidature. » Applaudissements sur les bancs de la droite.

Dans les couloirs, Georges Tron, balladurien, explique la progression inattendue des suffrages en faveur de l'ancien Premier ministre par rapport au scrutin de l'UMP: « Certains ont voté pour Debré le matin car il était le seul candidat. Et l'après-midi, ils ont voté pour Balladur dans le cadre d'un choix. » En clair, certains balladuriens se sont dégonflés dans un premier temps sous la pression des dirigeants de l'UMP avant de reprendre leur autonomie par la suite.

17h 30. Deuxième tour de scrutin pour départager les trois candidats restant en lice.

19h 15. Gilbert Gantier annonce les résultats: Debré élu président avec 342 voix, contre 142 à la candidate socialiste Guinchard- Kunstler et 21 à la communiste Muguette Jacquaint. Ovationné, Debré reste les bras croisés un long moment. Puis il se dirige vers le perchoir pour faire sa première déclaration de président. Au passage, il reçoit les félicitations de Jean-Pierre Raffarin. Edouard Balladur n'assiste pas à la victoire de son rival. Il a quitté l'hémicycle aussitôt après avoir déposé son bulletin dans l'urne.

Jean-Pierre BEDEI

 


Jean-Louis Debré, le chiraquien jovial


Est-ce parce qu'il est né à Toulouse que Jean-Louis Debré arbore une jovialité méridionale qui lui donne un contact chaleureux?

Toujours est-il qu'à 58 ans, il devient le quatrième personnage de l'Etat après avoir été élu président de l'Assemblée nationale. Un lot de consolation prestigieux pour ce grognard de Chirac qui aurait souhaité être ministre de la Défense.

La solennité de la fonction imposera-t-elle à Debré de réfréner son tempérament de bon vivant? A voir. Car ce chiraquien pur sucre est réputé pour aimer les histoires drôles pas toujours très légères et les bonnes bouffes. Un peu comme son mentor. « C'est un type de bon sens, constate un député. Il est simple, moins intello que Balladur. C'est ce qui convient à la période. » Mais Debré est aussi capable de ruer dans les brancards. « Il aime bien la provoc, les coups d'éclat », estime Alain Bocquet, président du groupe communiste, qui le fréquente depuis longtemps à l'Assemblée. L'espiègle Debré a écrit un roman policier dans lequel il a osé affubler une prostituée du nom de Josiane Baladur, avec un seul « l ». Une vacherie que l'ancien Premier ministre et sa femme ont toujours en travers de la gorge.

Mais l'image vibrionnante de Debré masque une personnalité plus complexe. « Il se donne une apparence de type drôle mais il a du fond », souligne Roger-Gérard Schwartzenberg (PRG) qui se souvient avoir passé sa licence de droit avec lui. Debré avait alors choisi comme sujet « les idées constitutionnelles du général de Gaulle ». Normal. Dès sa plus tendre enfance, il a été nourri au lait du gaullisme. Son père, Michel, a été le Premier ministre du Général et le père de la Constitution. Le petit Jean-Louis a bien connu « Tante Yvonne » avant de fréquenter le couple Pompidou. Tout naturellement, il s'est ensuite voué à Jacques Chirac. Pour le meilleur et pour le pire. En 1995, en récompense de sa fidélité à Chirac quand bien d'autres avaient opté pour Balladur, il est nommé ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Juppé. Il tient un discours sans concession sur la sécurité... et sans grands résultats. « C'est Pasqua, l'exubérance en moins », lâche une député de gauche. Enfin, il se ridiculise à l'occasion de la conférence de presse clandestine des nationalistes corses de Tralonca. Bref, Debré est meilleur sur le plan local -il remporte la mairie d'Evreux- qu'à l'échelon national.

Désormais, il sera l'homme lige de Chirac à l'Hôtel de Lassay. Avec des pouvoirs importants puisque le président de l'Assemblée nomme trois membres du Conseil constitutionnel, un membre du Conseil supérieur de la magistrature et trois du Conseil suéprieur de l'audiovisuel. Autant dire que Chirac n'aura aucune difficulté à imposer ses candidats.

J.-P. B.

Publié le 26/06/2002 à 00:00 | LaDepeche.fr

 

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commentaires

D
<br /> Chacun fait en fonction de sa conscience et en fonction de ce qu'il est et de sa personnalité", notait pour sa part le président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré. Mais le fils de<br /> l'ancien Premier ministre Michel Debré refusait néanmoins toute comparaison avec son propre parcours.<br /> <br /> "J'ai été magistrat. Lorsque j'ai voulu arrêter et faire de la politique, je me suis présenté dans une circonscription qui était tenue par mes adversaires politiques", a-t-il rappelé sur<br /> France-Info. "Ce n'est pas la circonscription de MON père, c'était une circonscription que j'ai gagnée, que j'ai conservée et je me suis battu. Ne mélangeons pas tout, ne mélangeons pas tout!"<br /> <br /> <br /> <br />
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