(dépêches)
Jean-Luc Mélenchon quitte le PS
LEMONDE.FR avec AFP | 07.11.08 | 10h20 • Mis à jour le 07.11.08 | 11h26
Le choix des militants socialistes, qui ont placé en tête la motion de Ségolène Royal lors du vote jeudi soir, a visiblement secoué au sein du parti : le sénateur Jean-Luc Mélenchon et le député du Nord, Marc Dolez, situés à gauche du parti, ont annoncé, vendredi matin 7 novembre, dans un communiqué, qu'ils quittaient le Parti socialiste pour créer un nouveau mouvement "sans concession face à la droite".
"Par fidélité à nos engagements, nous prenons notre indépendance d'action. Nous quittons le Parti socialiste", ont déclaré les deux élus, partisans de la motion de Benoît Hamon, qui a obtenu jeudi soir autour de 19 %. Ils ont annoncé "la construction d'un nouveau parti de gauche" et appelé "à la constitution d'un front de forces de gauche pour les élections européennes".
Ancien ministre délégué à l'enseignement professionnel du gouvernement Jospin entre 2000 et 2002, Jean-Luc Mélenchon a animé la gauche du PS depuis le début des années 1990. Il dénonce depuis la "dérive libérale" du parti. Le sénateur de l'Essonne avait participé en 2006 à la tentative de candidature unitaire de la gauche de la gauche, aux côtés de communistes, d'écologistes et d'altermondialistes.
"UN FRONT DE GAUCHE POUR LES EUROPÉENNES"
Très critique envers la campagne présidentielle de Ségolène Royal, Jean-Luc Mélenchon l'est tout autant du bilan de François Hollande à la tête du parti. Depuis plusieurs mois, il prône un rassemblement à gauche du PS du même type que Die Linke en Allemagne. Un parti qui rassemble des ex-communistes et des anciens sociaux-démocrates. "Ainsi que nous l'a montré en Allemagne Oskar Lafontaine avec Die Linke, nous décidons d'engager avec tous ceux qui partagent ces orientations la construction d'un nouveau parti de gauche", écrivent Mélenchon et Dolez.
Marc Dolez, député du Nord depuis 1988, est le seul député socialiste à avoir voté non à la ratification du traité de Lisbonne par le Congrès de Versailles. Situé à gauche du PS, il avait refusé la synthèse du congrès socialiste du Mans en 2005.