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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 14:01

(dépêche-blog)



(suite)


1993-1998 : de la défaite au rebond

Après dix ans d'exercice du pouvoir le Parti socialiste traverse une crise dont il ressort après un cycle de réflexion et de changements. Etats généraux ou Assises de la transformation remettent le PS en phase avec le reste de la gauche. Les succès électoraux de 1995 et la dissolution manquée confirment le rebond des socialistes.
 
Le parti socialiste, bien que restant le premier parti à gauche, prend conscience de la nécessité de sa remise en cause et de sa reconstruction pour redresser son influence dans son électorat et notamment dans les milieux populaires. Lors du comité directeur du 3 avril 1993 qui suit la défaite aux élections législatives, une majorité des membres du comité directeur décide la démission collective de la direction et élit Michel Rocard Président du parti. Une direction provisoire se met en place et décide la réunion d'états généraux du parti. Quelques jours plus tard, le parti socialiste subit un deuil cruel lorsque le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy choisit de se donner la mort.
Aux états généraux de Lyon, en juillet 1993, la parole est donnée aux militants et sympathisants sur le bilan, le projet, la stratégie et le militantisme aujourd'hui. Les fédérations envoient 2358 délégués (militants et sympathisants) à Lyon. La procédure, inédite, est une réussite, et le rapport final est approuvé à la quasi-unanimité. Les états généraux confirment l'unité du parti remobilisé, sa stratégie de rassemblement à gauche et un redéploiement dans les réseaux associatifs et professionnels.

Au congrès du Bourget, en octobre 1993, trois textes sont soumis aux militants. La motion "Refonder" présentée par Michel Rocard, propose des options différentes sur cinq questions (réduction du temps de travail, commerce international, institutions européennes, institutions, mode de scrutin) sur lesquelles seuls les militants votant pour ce texte se prononcent. Elle obtient 83% des voix. Les deux autres motions défendues respectivement par Jean Poperen et Louis Mermaz obtiennent 11% et 6%. Le parti définit son programme sur trois thèmes principaux "réduction du temps de travail - nouvelle donne européenne - égalité continue des chances " et s'engage dans la préparation des Assises de la transformation sociale. Son Premier secrétaire est élu pour la première fois par les congressistes et non plus par le comité directeur. Michel Rocard, confirmé à la direction du Parti par 80,92 % des votes du congrès, annonce qu'il conduira la liste socialiste aux élections européennes, sur laquelle la parité "un homme - une femme" sera respectée. Le redressement marqué par les élections cantonales de mars 1994 ne se confirme pas aux élections européennes de juin. La liste conduite par Michel Rocard n'obtient que 14,6 % des voix, talonnée par la liste de Bernard Tapie. Au conseil national du 19 juin, Michel Rocard est mis en minorité et un nouveau Premier secrétaire, Henri Emmanuelli, est élu. Il est confirmé par le vote des délégués au congrès de Liévin en novembre 1994. La motion présentée par Henri Emmanuelli recueille 92,15 % des voix contre une motion défendue par de jeunes militants, qui regroupe 7,85 % des voix. Henri Emmanuelli met en avant une volonté d'opposition au libéralisme dominant. Mais ce même congrès de Liévin, marqué à gauche, est également dominé par la perspective d'une candidature de Jacques Delors, encore président de la Commission européenne. En marge du congrès, François Mitterrand fait en quelque sorte ses adieux au parti et l'engage à rester fidèle à la ligne de l'union de la gauche.

En décembre, le retrait de Jacques Delors ouvre une période incertaine. Pour la première fois dans l'histoire, deux candidats à la candidature s'affrontent : Henri Emmanuelli et Lionel Jospin qui sont départagés par un vote direct et secret des militants. Le vote avantage largement Lionel Jospin. Ce dernier se trouve investi lors d'une convention de désignation le 5 février 1995, qui marque le lancement de la campagne présidentielle. Trouvant un ton juste, alliant volonté réformatrice et réalisme, réclamant un "droit d'inventaire" sur le bilan socialiste, Lionel Jospin réussit à être en tête des candidats du premier tour, avec plus de 23 % des voix et à regrouper 47,3 % des suffrages au second tour. Ce succès relatif permet de mettre en place les conditions d'un renouvellement pour le Parti socialiste. Quittant la Présidence de la République, François Mitterrand encourage les socialistes à affronter le cycle politique qui s'ouvre. Il meurt quelques mois plus tard, le 8 janvier 1996, salué par une imposante manifestation populaire, Place de la Bastille.

Sa période nouvelle est d'abord marquée par un changement de direction. En juin 1995, Henri Emmanuelli propose de s'effacer et de laisser à Lionel Jospin la responsabilité de conduire les socialistes. Celui-ci accepte à la double condition de réaliser l'unanimité des composantes du parti et pouvoir mener à bien une rénovation approfondie des idées et des structures. Une commission de rénovation se met en place et travaille tout l'été. Elle propose un programme de réformes. Celui-ci, comme l'élection de Lionel Jospin, Premier secrétaire, est soumis au vote direct et secret des militants lors de la Convention nationale du 14 octobre 1995. L'année 1996 voit le Parti socialiste tenir trois importantes conventions pour redéfinir son projet et préciser ses orientations programmatiques. Sa première s'est tenue les 30 et 31 mars sur "la mondialisation, Europe et la France", la seconde, les 29 et 30 juin, sur "les acteurs de la démocratie" et la troisième, les 14 et 15 décembre 1996, a élaboré "nos propositions économiques et sociales".

Le Parti ayant ainsi posé les bases d'un programme d'alternance politique pour les élections législatives de 1998, désigne ses candidats en mars 1997, avec une volonté de renouvellement et d'élargissement comme le montre la place faite aux femmes. Après la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par Jacques Chirac le 21 avril 199, le Parti socialiste est prêt pour faire face aux échéances. Après un premier tour favorable le 25 mai, la gauche obtient le 1er juin 1997 la majorité à l'Assemblée nationale avec les élus du Parti socialiste, du Parti communiste, des Radicaux de Gauche, des Verts et du Mouvement des Citoyens (la Gauche Plurielle)

Lionel Jospin est appelé par le Président de la République à former le Gouvernement, où toutes les composantes de la Gauche parlementaire sont représentées. Une nouvelle période de "cohabitation" commence. François Hollande succède à Lionel Jospin comme Premier secrétaire délégué du Parti. A la suite du Congrès de Brest en Novembre 1998, il est élu Premier secrétaire par les militants et un programme d'action est adopté pour les trois ans à venir, à la fois pour renouveler la doctrine socialiste et pour rénover ses pratiques et ses structures politiques.


Les congrès des années 70

De 1971 à 1981, le Parti socialiste, reconstruit, se prépare à la conquête du pouvoir. Ses congrès rythment cette marche par l'adoption de propositions qui constitueront le projet socialiste qui convainc une majorité de Français au printemps 1981.
 
Congrès d'Alfortville : 4 mai 1969

Le nouveau Parti socialiste succède à la SFIO lors du congrès constitutif d'Alfortville, le 4 mai 1969. Gaston Defferre est désigné comme candidat à l'élection présidentielle de 1969.

Congrès d'Issy-les-Moulineaux : 11-12 et 13 juillet 1969

Alain Savary devient le premier secrétaire du Nouveau Parti Socialiste. Dans un contexte marqué par la division de la gauche à l'élection présidentielle de 1969, la Convention des institutions républicaines (CIR) ne participe pas à ce congrès. Le nouveau Parti socialiste, tout en étant favorable à l'union de la gauche, n'est toutefois pas prêt à une discussion programmatique avec le PCF. Jean Poperen, qui avait été exclu du PSU, rejoint le nouveau PS.

Congrès d'Épinay : 11-12 et 13 juin 1971

Ce congrès est celui de l'unification des socialistes : NPS, Convention des institutions républicaines et un certain nombre de nouveaux adhérents comme l'ancien MRP Robert Buron. Une nouvelle majorité se dessine, d'abord sur le choix de la représentation proportionnelle quasi-intégrale (seuil à 5%), contre un système plus compliqué, avec prime majoritaire et élimination des petites motions, préconisé par la direction sortante. La coalition Mauroy- Defferre-Mitterrand-CERES (51,26 % des mandats) l'emporte à nouveau lors du vote final sur celle de Savary-Mollet-Poperen (48,73 % des mandats). Concernant l'union de la gauche, la première coalition prônait un accord avec le PCF reposant sur l'élaboration d'un programme de gouvernement ; c'était aussi un choix tactique qui devait favoriser une dynamique politique au bénéfice des socialistes. La seconde coalition posait en préalable l'instauration d'un dialogue idéologique avec le PCF. François Mitterrand devient Premier secrétaire grâce au ralliement de la gauche du parti (CERES) et à l'appui de deux puissantes fédérations : les Bouches-du-Rhône de Gaston Defferre, et le Nord de Pierre Mauroy. Le congrès mandate sa nouvelle direction pour préparer un accord de gouvernement avec le PCF. La motion finale se réfère à la stratégie d'union de la gauche, à la rupture avec le capitalisme et au front de classe des travailleurs. Epinay marque le véritable départ du PS et renoue avec la synthèse traditionnelle du socialisme français : anticapitalisme, confiance dans l'action réformatrice de l'Etat, humanisme…

Convention de Suresnes : 11 mars 1972

Le PS adopte son programme "changer la vie" qui renouvelle le projet socialiste et lui donne une dimension autogestionnaire (construction du socialisme par l'articulation entre le mouvement "d'en haut" et le mouvement "d'en bas"). Les débats sur les institutions, l'Europe, l'autogestion et le contrôle, le retrait de la France de l'OTAN… sont tranchés par le vote. Le Programme commun est signé le 27 juin 1972 entre le PS et le PCF est le premier du genre signé par les deux partis depuis le congrès de Tours. Il sera contresigné par le MRG peu de temps après.

Congrès de Grenoble : 22 au 24 juin 1973

La motion de François Mitterrand obtient à elle seule 65,35 % au vote indicatif (Mitterrand, Mauroy, Savary), le CERES obtenant 21,02 %, la motion Mollet 8 % et la motion Poperen 5 %. Les affrontements sont vifs mais la synthèse est réalisée. Le Premier secrétaire rallie la quasi- unanimité du parti, à l'exception des molletistes, lors du vote final : sa motion "Pour un socialisme libérateur, un parti socialiste responsable" obtient 92 % des mandats. La ligne d'Epinay est réaffirmée.

Convention extraordinaire de Bagnolet : 15 et 16 décembre 1973

Cette convention débat de la construction européenne. François Mitterrand doit mettre sa démission dans la balance pour obtenir gain de cause : le texte qu'il propose, favorable à la construction européenne, est adopté à l'unanimité.

Convention de Suresnes : 23 et 24 mars 1974

Cette convention est consacrée à la réforme des statuts : création des sections d'entreprises, mode d'élection des dirigeants à la proportionnelle, institution d'un quota féminin (10 %)...

Les assises du socialisme : 12 et 13 octobre 1974

Ces assises ont lieu dans la dynamique de l'élection présidentielle de mai 1974, où François Mitterrand a frôlé la victoire. Elles marquent l'ouverture du Parti socialiste à la majorité de la direction du PSU (Michel Rocard, Robert Chapuis) et à des personnalités de la CFDT (Jacques Cherèque, Pierre Héritier) ainsi qu'à la "troisième composante" (vie nouvelle, GAM, Objectif socialiste...). Après le congrès d'Epinay, ces assises achèvent, pour l'essentiel, l'unification de la famille socialiste.

Le congrès de Pau : 31 janvier - 12 février 1975

Le PS se dit prêt à appliquer seul le programme commun, dans le cas d'une rupture de l'union de la gauche à l'initiative du PCF. Le CERES (25 % des mandats) entre dans la minorité. La majorité se regroupe ainsi : François Mitterrand, Gaston Defferre, Pierre Mauroy, Michel Rocard, Jean Poperen, Alain Savary. La minorité est dirigée par Jean-Pierre Chevènement et les animateurs du CERES. Il y a donc rupture de la coalition d'Epinay. Le "courant des assises" (rocardiens) se compte à l'aide de "l'amendement Martinet" mais il fait le choix de l'intégration dans la majorité. Le comité directeur (CD) compte désormais 130 membres. Sont également créés des postes de délégués nationaux pour seconder les secrétaires nationaux.

Convention nationale sur l'autogestion : 3 et 4 mai 1975

Les Quinze thèses pour l'autogestion, élaborées au sein d'une commission de travail, sont adoptées à l'unanimité par la convention. La convention ne reprend pas l'amendement additionnel (Seizième thèse) présenté par le CERES sur "l'initiative autonome des masses". Ces Quinze thèses tournent autour de l'articulation du "mouvement d'en haut" et du "mouvement d'en bas".

Congrès extraordinaire de Dijon : 14 et 15 mai 1976

Ce congrès extraordinaire a pour objet les relations PS/PCF dans la perspective des élections municipales de mars 1977. Il prévoit le principe de l'union de la gauche, sauf dans quelques situations particulières et en cas d'exigences excessives du PCF. Il y a donc un rejet des alliances de "troisième force", encore en vigueur dans un bon tiers des villes lors des élections municipales de 1971.

Congrès de Nantes : 17 et 18 juin 1977

Le congrès a lieu au lendemain des élection municipales marquées par un vrai raz de marée en faveur des listes de gauche. L'alternance paraît proche et inévitable. Michel Rocard lance un débat sur les "deux cultures" qui traversent la gauche française. La majorité sort renforcée sur la ligne de la réaffirmation de l'union de la gauche. La motion Mitterrand obtient plus de 75 % des voix. Le CERES reste dans la minorité sur la base d'orientations radicales : rupture avec le capitalisme "en 100 jours", nationalisations étendues, hausse importante du SMIC... Les congressistes découvrent le premier hymne du parti, paromes d'Herbert Pagani et musique de Mikis Théodorakis, "Changer la vie".

Congrès de Metz : 6-8 avril 1979

L'enjeu de ce congrès est double : au delà du choix de la ligne politique se profile le choix à venir du candidat à la prochaine élection présidentielle. Parmi les points de débats : la conception de l'alliance avec les communistes après la rupture de 1977 : Pierre Mauroy et Michel Rocard souhaitent une démarche plus autonome pour le Parti socialiste, François Mitterrand estime que l'autonomie du PS, c'est de "tenir bon" et d'être "unitaire pour deux" même le le PC semble refuser l'union. Autres points de débat, l'évaluation du rôle du marché et des mécanismes de régulation économique, le degré de rupture avec l'ordre économique. Lors du vote final au congrès, la motion Mitterrand obtient 46,99 %, la motion Rocard 21,26 %, la motion Mauroy, 16,01 %, le CERES 14,4 %. Une première synthèse est réalisée au congrès entre les motions Mitterrand et Defferre qui atteignent presque la majorité absolue ; le CERES rejoint la synthèse après le congrès pour former avec Mitterrand la majorité du parti. Les courants Rocard et Mauroy constituent désormais les minorités du parti.

Convention nationale d'Alfortville : 12-13 janvier 1980

Elle procède à l'adoption du projet socialiste pour les années 80. Divisé en trois parties - comprendre, vouloir, agir - le projet socialiste doit orienter l'action des socialistes pour les années 80. Rupture avec le capitalisme et stratégie d'union de la gauche, volonté de s'affranchir de la logique du marché et des contraintes extérieures, affirmation de la souveraineté nationale face au processus d'intégration européenne et à la puissance américaine, le texte soumis aux militants est marqué par le volontarisme politique et économique ; il réunit 96 % des suffrages.


Les congrès des années 80

Dans les années 80, la question pour le Parti socialiste est son rapport au pouvoir. Un grand nombre des 110 propositions sont réalisées, élu en 1981, François Mitterrand est réélu et le Parti socialiste reste le premier parti de France.

Congrès extraordinaire de Créteil : 24 janvier 1981

François Mitterrand est désigné à l'unanimité comme candidat à l'élection présidentielle. Lionel Jospin devient Premier secrétaire du Parti socialiste. Ratification des 110 propositions du candidat, inspirées du projet socialiste.

Congrès de Valence : 23 au 25 octobre 1981

Motion unanime présentée par le nouveau Premier secrétaire. Débat autour du rôle du parti dans le changement, ainsi que sur la notion de compromis (compromis entre "le pouvoir économique et le pouvoir socialiste", compromis entre les "forces du changement et les forces de conservation"). L'adoption de cette notion marque le choix d'une transformation graduelle du système économique et de la société française.

Congrès de Bourg en Bresse : 28 au 30 octobre 1983

La motion Jospin obtient 77%, le CERES, 18% et la motion Richard- Lienemann, 5%. Les débats portent sur la politique économique suivie par le gouvernement depuis 1982 et surtout depuis mars 1983 : continuité, inflexion ou rupture par rapport à 1981 et au projet socialiste rédigé en 1980 ? Le CERES se bat pour une "autre politique" alors qu'Alain Richard et ses amis tentent de théoriser le virage de la rigueur ("du bon usage de la rigueur"). Le débat se termine par une synthèse générale et le parti apporte son soutien résolu à la politique du gouvernement de Pierre Mauroy. A la fin du congrès, le Premier ministre annonce les lois sur l'enseignement privé et sur les concentrations dans la presse.

Convention nationale d'Evry : 15 et 16 décembre 1984

Cette convention nationale a pour thème : la "modernisation et le progrès social". Un certain nombre de débats sont ouverts : l'aménagement du temps de travail, le financement de la sécurité sociale… ainsi est avancée l'idée d'asseoir un prélèvement sur tous les revenus pour financer la sécurité sociale.

Congrès de Toulouse : 11 au 13 octobre 1985

La motion Jospin obtient 71,5% des mandats et la motion Rocard 28,5%. Ce congrès débat de la modernisation théorique du parti et de l'évolution de la pratique gouvernementale du PS après 4 ans de gouvernement de la gauche et le départ du parti communiste de ce gouvernement en 1984. La majorité conduite par Lionel Jospin et la minorité conduite par Michel Rocard parviennent à une synthèse. Le parti soutient l'effort mené par la politique de rigueur et de modernisation du gouvernement dirigé par Laurent Fabius. C'est lors de ce congrès qu'est présentée et retenue l'idée d'un revenu minimum garanti.

Congrès de Lille : 3 au 5 avril 1987

Motion unanime rassemblant tous les courants. Le parti rejette toute idée de dérive centriste. Les anciens premiers ministres, Laurent Fabius, Pierre Mauroy, et les anciens ministres Pierre Bérégovoy, Jack Lang, Edith Cresson, Henri Emmanuelli ainsi que Louis Mermaz reviennent au secrétariat national. L'idée d'un crédit-formation, offrant une deuxième chance aux exclus du système scolaire, figure dans la motion finale.

Convention nationale de Paris : 16 et 17 janvier 1988

Adoption du texte intitulé "Propositions des socialistes" pour l'élection présidentielle qui recueille 90 % des suffrages ; après de longs débats sur l'opportunité de dissoudre l'Assemblée nationale en cas de victoire du candidat de la gauche à la présidence de la République, il est décidé d'en laisser l'appréciation à celui-ci.


De 1997 à 2002 : Tenir nos engagements

Alors que le gouvernement de la Gauche plurielle met en œuvre avec succès le programme sur lequel il a été élu - emplois-jeunes, 35 heures, CMU, augmentation du pouvoir d’achat... -, le Parti assume résolument son rôle d’anticipation et de propositions..

Trois Conventions Nationales sont organisées. En novembre 1998, la Convention " Quelles entreprises pour quelle société " définit les contours d’un nouveau " pacte social " où la mobilisation de tous pour une croissance forte et durable aurait pour contrepartie le recul sensible du chômage, de la précarité et de l’exclusion. En mars 1999, la Convention " Nation et Europe " précise notre conception de la construction de l’Union Européenne dans la perspective de son élargissement. En juin 2000, la Convention " Territoires et Citoyens " traite de l’aménagement du territoire, de l’acte II de la décentralisation, des nouvelles formes de démocratie locale. Relancée en mars 1999, la " Revue Socialiste " se fait l’écho de ces débats.
Le Parti affronte victorieusement quatre scrutins majeurs : les élections régionales, cantonales, sénatoriales et européennes. Le référendum sur le Quinquennat du 24 septembre 2000 lui permet d’atteindre un de ses objectifs, dans la perspective d’une démocratisation de nos institutions.

Le Parti s’ouvre également à l’action internationale. Le 27 mai 1999, le 1er meeting des socialistes européens se tient à Paris en soutien à la liste conduite par François Hollande " Construisons notre Europe ". En novembre 1999, Paris accueille le Congrès de l’Internationale Socialiste et celui de l’Internationale Socialiste des femmes. Lionel Jospin à la tête d’une importante délégation française défend un " socialisme moderne " au " sommet des modernisateurs ", à Florence, puis à Berlin.

Le Congrès de Grenoble, « S’engager pour une France plus juste », en novembre 2000 permet de mesurer le chemin parcouru et de définir les objectifs de la nouvelle étape. La lutte pour le plein-emploi et contre le travail précaire demeure l’objectif n°1 des socialistes. Mais la croissance retrouvée pose le problème d’une plus juste répartition des richesses. Trois motions sont soumises au vote des militants. La première présentée par François Hollande et la grande majorité du Secrétariat national recueille 72,94 % des voix. La troisième présentée par Henri Emmanuelli et Alain Vidalies (ex-courant Poperen) obtient 13,78 % ; la seconde présentée par la « Gauche Socialiste » obtient 13,28 %.

François Hollande est réélu par tous les militants comme Premier Secrétaire du Parti.

Malgré l’absence de " synthèse ", les motions minoritaires intègrent le nouveau Secrétariat du Parti, tandis que Martine Aubry est chargée de l’élaboration du Projet socialiste pour 2002 et au-delà. Uni et en ordre de bataille, le Parti est prêt à affronter les grandes échéances électorales de 2001 et 2002.

Après le Congrès de Grenoble, le 7ème rassemblement des Secrétaires de section du 28 janvier 2001 porte sur le projet municipal et fixe clairement les enjeux afin d’apporter des réponses concrètes aux attentes des concitoyens.
« S’engager pour nos communes », tel est le slogan des élections municipales et cantonales pour une démocratie au quotidien.

Par le « Manifeste communal et départemental », à l’horizon 2007, le Parti socialiste souhaite une action pour la qualité de la vie de nos concitoyens en défendant nos valeurs : liberté, égalité, solidarité. Neuf engagements sont pris concernant : l’emploi et les nouvelles technologies, le logement, l’environnement et les transports, la culture et le patrimoine, la solidarité et la santé, la sécurité, le sport, l’éducation, la citoyenneté.

Les 11 et 18 Mars 2001, aux élections municipales, 58 villes de plus de 20 000 habitants ont changé de direction, avec un avantage indiscutable à la droite : 39 villes sont passées de gauche à droite et 19 de droite à gauche. Cette situation est compensée par trois succès de taille : les villes de Paris, Lyon et Dijon.
Pour les cantonales, dans le même temps, le Parti a remporté 6 présidences de Conseils généraux. Une progression de 20 % soit 37 départements dirigés par la gauche, 3 passent à droite.

- Le tremblement de terre du 21 avril 2002 -
La tragédie du 11 septembre 2001 qui est venue frapper les Etats-Unis, au cœur de leur territoire (le Pentagone, le World Trade Center), n’épargne pas la France et une vague de peur du terrorisme secoue la planète.
L’Internationale socialiste, réunie le 6 octobre 2001, consacre la majeure partie de son travail à la paix, à la sécurité dans le monde et à la lutte contre le terrorisme international.

Le 26 Janvier 2002, le texte du Projet des Socialistes « La vie en mieux, la vie ensemble » qui fait rimer liberté avec égalité est approuvé à 93,55 % des votants,.

Le 20 février 2002, Lionel Jospin est désigné candidat à l’élection présidentielle. « Présider autrement » sera le slogan de sa campagne. Malgré la fidélité à la parole donnée et un bilan positif, Lionel Jospin est battu dès le premier tour. Avec 16,18 %, il passe derrière J-M Le Pen qui obtient 16,86 %, tandis que J. Chirac n’obtient que 19,88 %, et que 28,40 % des électeurs s’abstiennent. Cette élimination du candidat socialiste dès le 1er tour est un choc terrible pour les socialistes. Pour la première fois, il nous a fallu choisir de voter pour le candidat de la droite afin de réduire au minimum le score de l’extrême droite.

Aux Législatives sur le thème «  Choisissons le progrès, en avant la gauche » des 9 et 16 juin 2002, les candidats socialistes obtiennent, tout de même 25 % des suffrages exprimés et 149 députés, mais le taux d’abstentions est de 39,71 %. Dès lors, le Parti s’engage dans un travail de réflexion critique sur son action et s’organise pour être l’axe d’une reconstruction de la gauche, capable de reconquérir la confiance d’une majorité de Français, notamment les plus démunis, en redonnant l’espoir.

À la suite de ce séisme du 21 avril 2002, 25 000 nouveaux adhérents, dont 40 % de moins de 40 ans, viennent renforcer les rangs du Parti. Un grand « débat militant » s’engage dans les sections et les fédérations dont les « paroles militantes » sont recueillies, le dimanche 15 Décembre 2002, à Montreuil, en vue de la préparation du « Congrès de Dijon » des 16, 17, et 18 Mai 2003. La nature et l’ambition du Parti sont définies comme : un réformisme de gauche.



2003 - 2005 : Un nouveau départ
Jeudi 17 avril 2008

animé par Henri Weber et Alain Bergounioux, avec Guillaume Duval - Économiste - Rédacteur en chef du mensuel Alternatives économiques et Lionel Zinsou - Associé gérant de la banque Rothschild.

Au Congrès de Dijon cinq motions sont présentés au vote des militants :
La motion A, conduite par François Hollande : « Pour un grand parti socialiste : Clarifier, rénover, rassembler » obtient 61,37 %, la B « Utopia » : 1,05 %, la C « pour un nouveau Parti socialiste » : 16,88 %, la D : « la motion militante… pour que vive la gauche » : 4,38 % et la E : « Pour un nouveau monde, un autre chemin » : 16,33 %.
Il n’y a pas eu de synthèse avec les motions C, D, E, et les motions minoritaires n’intègrerons pas le Secrétariat national.

François Hollande est réélu Premier Secrétaire avec 84,76 % des suffrages exprimés.

Le Parti socialiste est parvenu à tourner la page du 21 avril 2002, en en tirant les leçons, et à se remettre en bon ordre de bataille. Il s’efforce de jouer pleinement son rôle de première force d’opposition à la politique du gouvernement Chirac-Raffarin et du MEDEF. Il est reparti à la conquête de l’électorat populaire, qui lui a fait défaut, en soutenant la lutte des salariés : enseignants, fonctionnaires, chercheurs, salariés du privé victimes de licenciements collectifs, intermittents du spectacle, étudiants. Par ailleurs, dans une Europe, élargie à 25, le Parti oeuvre pour un espace privilégié de préservation de l’équilibre entre les objectifs économiques et sociaux. Il s’est porté à la tête de la lutte pour la laïcité, en exigeant, notamment, l’interdiction des signes religieux ostentatoires à l’école.

Au Parlement et dans la rue, il a opposé ses propres propositions de réformes aux mesures de régression sociale voulue par la droite. Cette opposition frontale porte ses fruits :

- Aux élections régionales des 21 et 28 mars 2004, le Parti socialiste obtient 36 % des suffrages exprimés au premier tour, 1152 des 1880 sièges de conseillers régionaux et emporte 20 régions sur 22 (taux d’abstentions : 34,32 %).
- Aux élections cantonales de mars 2004, il conquiert, pour la première fois, la majorité des présidences de Conseils généraux (56 contre 49 à la droite) et 839 sièges de Conseillers généraux (taux d’abstentions : 33,51 %).
- Aux élections européennes du 13 juin 2004, conduites dans 8 grandes circonscriptions, sous le mot d’ordre : « Et maintenant, l’Europe sociale ! », les socialistes recueillent 28,89 % des voix et 31 sièges au Parlement européen. Mais le taux d’abstention est de 57, 21 %.
- Les élections sénatoriales du 26 septembre 2004 voient 7 nouveaux sénateurs/trices socialistes de plus dans le groupe socialiste.


Du référendum du 29 mai 2005 au Congrès du Mans

À l’automne 2004 et tout au long de l’année 2005, la question de la ratification du Traité Constitutionnel européen divise profondément les Socialistes entre partisans du oui et partisans du non au Référendum annoncé par Jacques Chirac. Les premiers soulignent les avancées que comporte la Constitution en matière institutionnelle et sociale. Ils affirment que celle-ci n’induit aucun recul par rapport aux Traités antérieurs. Les partisans du non prétendent, au contraire, que le Traité constitutionnel pérennise et favorise la dérive libérale de l’Union européenne et prétendent qu’une réorientation de celui-ci vers une Europe plus sociale , plus démocratique, plus volontaire, passe par la victoire du non.

Le Référendum interne du Parti socialiste, organisé le 1er décembre 2005, voit la victoire des partisans du « oui » (58,62 % contre 41,38 % pour le « non »). Au terme d’une campagne électorale, que les Socialistes ont affronté dans la division, le résultat du Référendum du 29 mai 2005 donne une nette victoire au « non » (54,67 % contre 45,33 % pour le « oui ») avec un taux d’abstention de 30,63 %.
Le Conseil national réuni le 4 juin 2005 pour tirer les leçons du scrutin, remanie la Direction du Parti : Laurent Fabius et ses amis, qui ont défendu le « non », conjointement avec Henri Emmanuelli et Jean-Luc Mélenchon, sont écartés du Secrétariat national et un Congrès de clarification est décidé pour novembre 2005.

Ce Congrès se tient les 18, 19 et 20 novembre 2005 au Mans, aux lendemains des émeutes qui ont embrasé de nombreuses cités déshéritées de France. Cinq motions se disputent le vote des militants.

La motion 1, « Socialistes, pour réussir à gauche : Volonté-Vérité-Unité », conduite par François Hollande recueille 53,5 % des voix ; la 2 : « Rassembler à gauche », conduite par Laurent Fabius, Jean-Luc Mélenchon, Alain Vidalies , obtient 21,2 % ; la 3 : « Utopia », conduite par Franck Pupunat, recueille 1,04 % ; la 4 : « Pour un socialisme libéral. Vérité et action », conduite par Jean-Marie Bockel 0,65 % ; la 5 : « Nouveau Pari socialiste, pour une alternative socialiste », conduite par Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Arnaud Montebourg rassemble 23,6 % des voix.

Chacun proclame sa volonté de tenir compte du message politique du Référendum du 29 mai 2005 et de rassembler les oui de gauche et les non de gauche.

Après de riches et d’âpres débats, le Congrès du Mans s’achève sur une synthèse générale (que refuse toutefois Arnaud Montebourg). Tous les courants du Parti socialiste se retrouvent à sa Direction pour préparer les batailles décisives de l’année 2007.
François HOLLANDE est réélu Premier Secrétaire avec 77,13 % des suffrages exprimés.

Une Commission du Projet est mise en place pour donner forme et force au programme socialiste. La désignation du candidat ou de la candidate socialiste à l’élection présidentielle est fixée à novembre 2006.

Dans une déclaration émouvante devant l’Université d’été du MJS, Lionel Jospin s’explique longuement sur son retrait de la vie politique le 21 avril 2002 mais renonce finalement à se porter candidat à l’élection présidentielle, fin septembre. Trois candidats se présentent au vote des militants : l’ancien Premier ministre et ministre des Finances, Laurent Fabius, l’ancien ministre des Finances Dominique Strauss-Kahn et la seule femme présidente d’un Conseil régional, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes. Pour la première fois en France, un parti politique organise un débat entre ses candidats à la candidature. Le débat entre les présidentiables socialistes intéresse l’opinion, bien au delà du seul PS. Ségolène Royal l’emporte très largement dès le premier tour avec plus de 60% des voix devant Dominique Strauss-Kahn (plus de 20%) et Laurent Fabius (18%).






Histoire succinte du PS (1/2).

Histoire succinte du PS (2/2).

Le congrès de Rennes (1990).





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