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13 novembre 2008 4 13 /11 /novembre /2008 14:35

(dépêches)



Sarkozy-Fillon : ils se parlent !

Publié le 06/11/2008 N°1886 Le Point

Le premier a rangé ses petites phrases assassines, le second exprime son admiration. A croire que la gestion de crise a détendu les relations entre le président et son Premier ministre...
Anna Bitton

« Faites venir le Premier ministre, ça lui fera plaisir. » Avant l'été, encore, Nicolas Sarkozy ne pouvait retenir ce genre de perfidie devant ses collaborateurs. Aujourd'hui, plus un mot de travers sur François Fillon. Après dix-huit mois de « cohabitation subliminale » (l'expression est d'un conseiller de Matignon), le président ne parle plus guère du chef du gouvernement devant des tiers. « Il est sorti de son écran radar », diagnostique un ami de Sarkozy. Décodage : il ne lui pose plus de problème. Ce ne fut pas une mince affaire que ce calage entre les deux têtes (dures) de l'exécutif ! Ils reviennent de loin, très loin. Pensez : il y a un an presque jour pour jour, le 12 novembre, au retour du conseil des ministres franco-allemand qui s'était tenu à Berlin, les membres de la délégation qui se retrouvèrent dans l'avion de Sarkozy (les autres ayant embarqué dans celui de Fillon) eurent la surprise d'entendre le président déclarer, sitôt assis : « On est quand même mieux entre nous, sans Fillon !» Provocation gratuite. L'aversion vint ensuite. « Je ne le supporte plus », éructait régulièrement Sarkozy auprès d'un confident, au printemps. C'était violent, c'était physique, c'était éruptif. A présent, quand ce même confident en vient, de son propre chef, à aborder le sujet Fillon, Sarkozy le coupe net : « De qui parles-tu ? » Bonne nouvelle, donc : le locataire de Matignon n'indispose plus le président, qui l'a assuré de son maintien à son poste. « J'ai besoin de toi. Jusqu'à la fin 2009. Jusqu'aux régionales. » Pourquoi le chef de l'Etat se séparerait-il avant cette date d'un Premier ministre qui s'est plié, physiquement et politiquement, aux règles du sarkozysme institutionnel ? Il a constaté que Fillon n'était pas si remplaçable que cela, qu'il était populaire et qu'il lui était bien utile. L'intéressé n'en demandait pas davantage. Le spectre d'une éviction humiliante a enfin cessé de le hanter. « On va remanier », confie-t-il, rasséréné, à quelques-uns de ses interlocuteurs, depuis qu'il sait qu'il se succédera à lui-même. « On. » Le pronom phare de cette nouvelle séquence. De cette séquence pacifiée. « Il fallait un peu de temps pour que les choses s'ajustent, expose Fillon au Point . On a trouvé une vitesse de croisière. La relation est beaucoup plus apaisée. Tout est plus facile. » Ce jour-là, son odieuse sciatique n'arrachera aucune grimace au locataire de Matignon, quand il se lèvera de son joli fauteuil. Le sourire est sans appel. L'homme a soigné ses meurtrissures, ravalé ses aigreurs, découvert de petits bonheurs. « Il va mal physiquement, mais bien politiquement », diagnostiquait Brice Hortefeux à la sortie de son déjeuner amical avec le chef du gouvernement, le 30 octobre. On ne voulait pas y croire. Il faut se rendre à l'évidence...

Tête-à-tête

« Sois heureux, tu es Premier ministre », n'a eu de cesse de l'exhorter Sarkozy, depuis ce 21 novembre 2007 où il le décora, selon la tradition, à l'issue de ses six premiers mois à Matignon. « Sois heureux. » Cette formule horripilait Fillon. Aujourd'hui, il a compris combien elle était sincère. Sincèrement indignée. Comme le fut la réaction du président au film de Raphaëlle Bacqué, « L'enfer de Matignon ». A peine le chef de l'Etat en avait-il visionné quelques minutes que déjà il tempêtait contre ceux qui « se morfondent alors qu'ils sont à l'aboutissement d'une carrière ».

Fillon ne se morfond plus. « C'est un moment absolument privilégié, nous affirme-t-il à présent. Là-dessus, Nicolas a totalement raison. Je gère des réformes que je réclame depuis des années. A cette aune-là, oui, je suis heureux. Je le serais plus encore si la France avait 3 % de croissance... » Indécrottable. Ce qu'il ne dit pas, c'est que, s'il est moins malheureux, c'est surtout parce que, désormais, le président consent à lui accorder des tête-à-tête réguliers. « Ce n'était pas le cas, avant », précise-t-il, l'oeil fugacement mortifié. A la fin du printemps, il a provoqué une discussion avec Sarkozy sur le mode de fonctionnement de leur tandem. Décision a été prise, à la demande d'un Premier ministre exaspéré par le petit jeu des entourages, de se voir seul à seul au moins une fois par semaine. Pour tordre le cou aux « rumeurs qui faisaient bouillir le sang et monter la tension ». Pour retrouver quelque chose du « contact personnel » (Fillon dixit) qu'ils avaient réussi à nouer pendant la campagne. Pour ne plus s'en remettre aux collaborateurs du président ( « Entre ceux qui se chargent de défaire la relation et ceux qui s'autoproclament pour la reconstruire, nous pourrions économiser plusieurs grands emplois de l'Elysée », persifle un ami de Fillon.)

Lien direct

Le chef du gouvernement avoue qu'il lui faut lutter en permanence pour préserver ce rendez-vous, qui a souvent lieu le mercredi, avant ou après le conseil des ministres, parfois le dimanche. « Ce lien direct a beaucoup facilité les choses », insiste-t-il. Sans parler du téléphone. Fillon n'en est pas fan. Il n'y a pas facilement recours, ou alors pour des conversations « épouvantablement brèves ». Il a compris que Sarkozy avait pu interpréter cette réserve comme de la distance. « Désormais, je décroche le téléphone chaque fois que nécessaire. » Cela prive, pense-t-il, les mauvais esprits du plaisir d'enfoncer des coins entre eux. « Quand il y a un problème, la règle, c'est de s'appeler pour le résoudre. » Parfois seulement pour prendre la température. « Comment s'est passée la journée ? »

La crise a eu la vertu d'amplifier encore la fréquence de leurs échanges. Multiquotidiens, désormais. Rien que pour cela, Fillon en viendrait presque à aimer les réunions de crise nocturnes. « Nicolas Sarkozy commence par contester toutes les positions qui lui sont présentées, rapporte-t-il. Je me suis rendu compte que c'était une méthode excellente. Avant qu'en pleine nuit on prenne la décision d'intervenir dans Dexia, il a passé une heure à faire comme s'il n'était pas partisan de cette intervention. C'est une vraie force, ça marche pour tout. » Diantre ! Fillon n'a pas toujours enseveli Sarkozy sous les compliments... A croire que la crise a eu raison des pudeurs et des réticences du Premier ministre. Lequel poursuit, alors même qu'on ne lui demandait rien : « Il y a une autre chose que j'ai apprise à sa fréquentation : on n'a jamais le temps. En homme de l'Ouest, j'ai tendance à rechercher le compromis plutôt que l'affrontement. Mais il y a des sujets sur lesquels repousser la décision rend les choses impossibles. Dans cette période de crise, on a vraiment besoin d'aller vite. » Vive Sarkozy, ce gestionnaire de crise époustouflant ! Cette fascination nouvelle n'a pas échappé à la petite dizaine de parlementaires que le chef du gouvernement réunit tous les quinze jours. Lorsque Fillon est revenu de Bruxelles et du Québec, « il nous a raconté comment Sarkozy avait pleinement exercé le leadership au sein du Conseil européen, qu'il avait fait taire le Polonais, que c'était la première fois qu'un président en exercice distribuait la parole, relate la députée UMP Valérie Rosso-Debord. Je ne l'avais jamais vu parler de Sarkozy avec autant d'admiration ». Même ce collaborateur élyséen qui n'est pas le premier à dire du bien de Fillon à son patron l'a constaté : « Il s'est aperçu que Nicolas Sarkozy était le meilleur. Il en doutait un peu, à certains moments. Il n'en doute plus. »

Et Sarkozy, lui, a pu mesurer l' « immense résistance au mal de son Premier ministre », comme le confirme Catherine Pégard, qui n'a jamais cessé de faire le lien entre les deux hommes. Fillon s'agace de ce qu'il lit dans les journaux, mais il avance. Il ne reste pas sur sa blessure. « François, c'est du Corten, l'acier dont on fait les pétroliers », se félicite son conseiller Jean de Boishue. « Solide et loyal », estime Fillon de lui-même. Depuis la chute sondagière de cet hiver 2007-2008 où il a considéré que son Premier ministre lui avait manqué par son silence, Sarkozy ne l'a pas pris en défaut de loyauté. « Il n'y a pas de réunions secrètes au pavillon de musique », certifie sa grande copine Roselyne Bachelot. Dans la gestion de crise, Fillon espère avoir prouvé qu'il était un partenaire. Admiratif et aux ordres, certes, mais associé. « Il n'y a pas une décision prise depuis le début de la crise qui ne l'ait été de concert », fait-il valoir.

« Il a le sentiment d'avoir trouvé la bonne méthode de travail avec le président, qui lui aussi en est satisfait, atteste Hortefeux. C'est Fillon qui a changé d'attitude. » « On a changé tous les deux », rétorque le Premier ministre. Fillon a arrêté de s'insurger douloureusement contre cet état de fait : le président fait tout et lui le reste. Sarkozy a mis les formes : il l'associe, l'emmène au Conseil européen, lui propose de le remplacer au Québec, le met en valeur dans tous les petits déjeuners de la majorité (qui se tiennent aujourd'hui systématiquement à l'Elysée, ce qui a au moins le mérite d'ôter le suspense...). Dès lors qu'il ne se braque ni ne boude, qu'il ne prend pas contre lui ce qui se fait sans lui, Fillon peut être valorisé dans un second temps, un second espace, le sien. Celui qu'il vient d'occuper en menaçant les banques rétives à financer les entreprises d'une entrée de l'Etat dans leur capital. Celui qu'il occupera dès que l'occasion s'en présentera. « A lui de prendre tel qu'il est cet espace laissé par Sarkozy, de ne pas demander autre chose », assène un conseiller élyséen.

« Il a enfin compris », soupire parfois le président en petit comité. Il a en tout cas pris sur lui. « Au début, je faisais l'erreur d'essayer, dans mes rapports avec le président, de construire les choses de manière très rationalisée. Là, ce sont les faits qui l'emportent sur tout. Les faits et la relation directe. » Un brin de contrition, un soupçon de fatalisme, une rasade de contentement. Nous aurait-on changé notre ombrageux Fillon ? Il n'a pas cillé, l'autre jour, le 27 octobre, quand le maire de Manosque lui a, à trois reprises, donné du « Monsieur le ministre ». Le soir même, encore, il lui fallut se montrer stoïque quand il dut abréger son rendez-vous avec Jean-François Copé, Henri de Raincourt, Bernard Accoyer et Gérard Larcher, qu'il entretenait de l'affaire du projet de loi Boutin. « On va arrêter la réunion, car je sais que vous devez être à l'Elysée à 20 heures pour parler de ça. » Il n'a pas pâli. Lui demande-t-on si un équilibre a été trouvé entre les initiatives élyséennes et les mises en oeuvre matignonesques qu'il part d'un franc éclat de rire : « Nicolas est très associé à la mise en oeuvre également, jusque dans les détails. » Alors ? « On prend les décisions ensemble, on se répartit le travail de mise en oeuvre ensemble et on communique ensemble. »

Dans les rares enceintes où il pourrait exister en solo, Fillon ne se saisit pas toujours des opportunités tribuniciennes. Les 28 et 29 octobre, à l'Assemblée, il n'a répondu à aucune des questions d'actualité. « On l'a rarement vu aussi effacé », constatait François Goulard. La semaine précédente, il avait, devant les parlementaires, donné de la voix contre Copé, un de ses meilleurs alliés depuis le début de la mandature. Injonction de Sarkozy ou poussée de fièvre ? Seule certitude : le président a apprécié, il a appelé son Premier ministre. Copé, lui, a envoyé un message pour demander une explication à Fillon, qui a laissé passer deux jours avant de le rappeler. Quand ils se sont vus, le président du groupe UMP était frais : « François, qu'est-ce que t'as fait ? Fais-toi passer une revue de presse, ça fait dix-huit mois que je dis du bien de toi. Ici, tous les mardis, t'es applaudi. C'est l'un des rares endroits où les gens sont toujours avec toi. »

Fillon a voulu se rabibocher. « Il ne peut pas se permettre d'être totalement isolé », analyse un ministre, qui est bien placé pour savoir que Fillon se méfie de nombre des membres de son gouvernement. Bachelot exceptée, il ne les a pas choisis, ne s'oblige pas à les recevoir, les suspecte de le court-circuiter. « Peut-être a-t-il été irrité que Copé aussi prétende négocier directement avec Sarkozy », conjecture ce même ministre... Le locataire de Matignon assure ne pas regretter cette « mise au point » : « J'ai rappelé que le groupe ne pouvait pas imposer la composition d'une commission au président. » Au risque de perdre le soutien des parlementaires ? « Une majorité d'entre eux souhaitent qu'il n'y ait pas de confusion des rôles entre l'exécutif et le législatif », réplique-t-il. Fillon n'hésite pas, pour la circonstance, à parler de lui à la troisième personne : il ne juge pas cet épisode susceptible d' « altérer la popularité du Premier ministre au sein du groupe ». Qu'a bien pu lui dire Sarkozy pour lui redonner pareille confiance ? Jamais, au cours de leurs conversations, le président n'est revenu sur les blessures d'orgueil qu'il lui infligeait encore dans un passé récent. « Mais il nous arrive de parler de l'avenir », se rengorge soudain le Premier ministre. Présume-t-il que Sarkozy lui autorisera tous les désirs d'avenir, et d'abord parisiens, pourvu que cela conjure le risque de le voir s'ériger en recours ? Un proche a mis en garde le président : « Méfie-toi, Fillon aura sa revanche. »

Le temps des fâcheries...

« Si vous m'applaudissiez une quatrième fois, il me virerait ! », François Fillon à des parlementaires, novembre 2007

« De quoi se plaint-il ? Grâce à moi, il est Premier ministre ! », Nicolas Sarkozy, automne 2007

... Le temps des amis

« La relation est beaucoup plus apaisée. On a changé tous les deux », François Fillon au Point, le 3 novembre 2008

« Il a enfin compris », Nicolas Sarkozy, en privé





Quand Fillon devient le chouchou de Sarkozy

Publié le 09/01/2008 à 17:39 Le Point.fr
Michel Richard

Fillon, mais c'est bien sûr ! Comment avait-il pu l'oublier ? Comment ne pouvait-il jurer que par Xavier Bertrand ou Rachida Dati, le passant, lui, par pertes et profits ? Quelle étourderie coupable d'avoir ainsi paru le tenir pour si peu ! Une affreuse méprise, un impardonnable malentendu. Alors, pour que nul n'en ignore, Nicolas Sarkozy, en deux heures de conférence de presse, n'a eu qu'un nom à la bouche : "Fillon" par-ci, "Fillon" par-là, quand ce n'était pas "François". Il n'y en avait que pour lui, à croire que, sans lui, rien n'eût été possible et que le Président lui-même ne serait pas ce qu'il est.

Sarkozy est ainsi : il en fait toujours beaucoup, et même un peu trop. Des protestations d'amitié ostentatoires, des signes d'affection exubérants et là, vis-à-vis de Fillon, des hommages trop appuyés pour n'être pas quelque peu suspects. Sacré Sarko qui pousse l'aplomb jusqu'à nier avoir qualifié un jour de "collaborateur" son Premier ministre...

Pourquoi tout ça ? Sans doute pour mettre un peu de liant dans un gouvernement que notations et remaniement annoncé mettent en état de nerfs. Mais n'excluons pas que Sarkozy découvre soudain les charmes et les vertus d'un Premier ministre. Aux premiers frimas d'impopularité, un fusible à triste figure peut avoir un grand rôle à jouer...



La crise offre un nouveau rôle à Fillon au côté de Sarkozy

Bruno Jeudy
15/10/2008 | Mise à jour : 22:47 | Commentaires  24 .

Nicolas Sarkozy et François Fillon, mercredi, lors du Conseil européen de Bruxelles. C'est la première fois, hors périodes de cohabitation,qu'un premier ministre accompagne le chef de l'État à ce grand rendez-vous international.
Conséquence inattendue de la tourmente financière, le président associe davantage son premier ministre à son action.
 
Qu'arrive-t-il à François Fillon ? Très peu présent dans les médias avant l'été, le premier ministre se déploie aujourd'hui tous azimuts. C'est l'une des conséquences inattendues de la crise financière. L'omniprésence de Nicolas Sarkozy, en tant que président en exercice de l'Union européenne, n'empêche pas François Fillon de se retrouver en première ligne sur la scène nationale.

Le premier ministre s'emploie depuis plusieurs jours à exploiter cet espace médiatique au maximum. Sur RTL mercredi matin ; dans le JT de TF1 lundi soir ; dans les colonnes du quotidien économique La Tribune quelques jours plus tôt. Sans compter ses discours à répétition à l'Assemblée nationale appelant à «l'unité nationale». Mieux, «M. Nobody», comme le surnommaient méchamment quelques conseillers de l'Élysée au printemps dernier, ne quitte plus le sillage de Sarkozy.

Pour la première fois - hors périodes de cohabitation -, le premier ministre participe depuis mercredi au Conseil européen de Bruxelles. Le week-end dernier, il était assis à la table des dirigeants de l'Eurogroupe réunis à l'Élysée. La veille, il était resté avec le président pour la rencontre au sommet avec la chancelière allemande Angela Merkel à Colombey-les-Deux-Églises. Une présence inédite selon les codes diplomatiques. Ce week-end, Fillon retrouvera encore Sarkozy au Canada où il le remplacera au pied levé lors du sommet de la francophonie. Le président doit rencontrer samedi George Bush.

Fillon et Sarkozy seraient-ils vraiment «interchangeables» comme l'a théorisé un jour le premier ? À l'Élysée, on livre une version un peu moins idyllique. «C'est vrai que Nicolas associe Fillon à toutes les réunions sur la crise. Ce qu'il veut, c'est afficher l'unité de l'exécutif vis-à-vis de nos partenaires européens» , explique un conseiller. Ironique, le même homme ajoute : «Accompagner le président, ça fait plaisir au premier ministre !»

Nouvelle stratégie payante

Ce n'est donc pas encore la lune de miel. Pas décidé à lui laisser un centimètre, le président continue de tout diriger depuis l'Élysée. C'est, bien sûr, lui, et personne d'autre, qui annoncera la semaine prochaine le plan emploi pour endiguer la remontée du chômage.

Mercredi sur RTL, le premier ministre s'est contenté de faire du teasing en évoquant la relance des contrats aidés. Un rôle qui ne semble pas le gêner. Fillon ne cherche plus à se démarquer du président comme il le faisait l'an passé quand il était qualifié de «collaborateur» ou quand il n'hésitait pas à dénoncer un «État en faillite». Sur cette question sensible de la dette, le très rigoureux Fillon a d'ailleurs lâché du lest en prévoyant pour 2009 «une légère augmentation du déficit» .

Parlant désormais d'une même voix, Sarkozy et Fillon voient leurs courbes de popularité évoluer au même rythme. Celle du premier ministre baissant plus vite que celle du président. Certains guettent maintenant le moment où Sarkozy va repasser devant Fillon dans les sondages. Dix-huit mois après sa nomination à Matignon, il a définitivement choisi d'avoir la paix avec l'Élysée. «Il a capitulé», constate un dirigeant de la majorité. Volontaire ou pas, cette nouvelle stratégie de Fillon semble payante. En faisant le dos rond, il s'est donné les moyens de voir son bail à Matignon prolongé au-delà du printemps 2009. Plus personne ne parle aujourd'hui de son remplacement. Certains ministres le voient en place jusqu'aux régionales de 2010.

Si ses dernières interventions se résument au service après-vente des décisions du président, cela ne l'empêche pas de se faire entendre. Témoin : sa réactivité sur les sifflets contre la Marseillaise. Une fois n'est pas coutume, Fillon a doublé Sarkozy sur l'un des terrains de jeu préférés du président. En tapant haut et fort, il a donné le tempo et masqué, au passage, la discrétion de Bernard Laporte, le secrétaire d'État aux Sports, présent dans les tribunes du Stade de France.



La tentation parisienne de François Fillon

Bruno Jeudy
22/10/2008 | Mise à jour : 16:04 | Commentaires  97 .

François Fillon dispose de précieux soutiens s'il décide de partir à la conquête de la mairie de Paris.

Selon ses amis, le premier ministre envisage «sérieusement» une candidature dans la capitale.
 
François Fillon candidat à la mairie de Paris en 2014 ? Récurrente depuis plusieurs mois, l'hypothèse devient de plus en plus sérieuse. Officiellement, le premier ministre se concentre sur la «mission» que lui a confiée le président de la République. Matignon s'est déjà fendu d'un démenti sur le sujet avant l'été. Cela n'empêche pas l'homme de la Sarthe de réfléchir à l'après-Matignon. En place depuis dix-huit mois, il ne se sent pas menacé par un prochain remaniement. Son remplacement n'est pas d'actualité, au moins jusqu'à la fin de la présidence française de l'Union européenne. Son bail pourrait même être prolongé bien au-delà des européennes, en juin 2009.

À 54 ans, François Fillon sait bien que sa carrière politique ne s'achèvera pas en quittant l'Hôtel Matignon. Ce passionné de course automobile et d'alpinisme a toujours dans un coin de la tête cette envie de s'évader du monde ­politique. Il a même rêvé au printemps de présider la Fédération internationale de sport automobile ! Mais le virus de la politique reste plus fort que tout chez cet homme qui en fait depuis 1976, date à laquelle il est entré au cabinet de Joël Le Theule, ministre de Valéry Giscard d'Estaing. «Au petit jeu des mandats qu'il pourrait briguer, l'hypothèse d'une candidature à la mairie de Paris est la plus sérieuse», reconnaît un de ses amis. Comme ses prédécesseurs, il a bien sûr évoqué publiquement la possibilité d'embrasser une carrière ­européenne, à la Commission de Bruxelles ou ailleurs. Sans vraiment y croire.

Une échéance lointaine

Depuis, il a avancé dans sa réflexion. La première «vraie» conversation sur son avenir remonte à six mois, explique un de ses compagnons de route. Fillon ne veut pas abandonner sa région, les Pays de la Loire, sans avoir préparé sa succession. Ne vient-il pas de recevoir les présidents de droite des conseils généraux de sa région ? Son amie Roselyne Bachelot devrait - même si elle en a peu envie - être désignée tête de liste dans cette Région «gagnable» par l'UMP.

La page des Pays de la Loire tournée, Fillon regarde «sérieusement» la carte de Paris. «L'idée de venir dans la capitale le séduit, mais je ne sais pas s'il ira jusqu'au bout», confie un de ses proches. Il est vrai que l'échéance est lointaine (2014) et que, d'ici là, il va se passer bien des choses. L'hypothèse d'un parachutage dans la capitale ne déplaît pas à l'Élysée. Nicolas Sarkozy et François Fillon auraient, selon un ministre proche des deux hommes, envisagé cette idée lors d'un tête-à-tête avant l'été.

Pour réussir son projet, François Fillon dispose de relais précieux dans la capitale. Plusieurs de ses conseillers et amis y sont élus : Daniel-Georges Courtois dans le XVe, Vincent Roger dans le IVe. Un autre proche, Grégory Canal, adjoint au maire du XVe, sera bientôt délégué UMP dans la circonscription de Jean-François Lamour. Lors de l'université d'été de l'UMP à Royan, on a même vu de jeunes militants, encouragés par Matignon, scander «Fillon à Paris !» Sans attendre la décision du principal intéressé, ses amis préparent donc le terrain.

Si le patron de la fédération UMP, Philippe Goujon, se prononce en faveur de la venue du premier ministre (lire ci-dessous), d'autres élus sont plus sceptiques. Les plus anciens sont encore marqués par l'échec de Philippe Séguin en 2001. «Fillon à Paris ? Quelle drôle d'idée… Il a le profil idéal du gendre de province des années 1980», grince un conseiller de Paris. Un autre renchérit : «Ce qu'il nous faut à Paris, à droite, ce n'est pas un ­parachutage, c'est une victoire.» Cruel, un élu expérimenté assène : «L'image d'un premier ministre s'émousse très vite. Regardez Raffarin qui a échoué au Sénat !» ­Comme tout parachutage, celui de Fillon ne sera donc pas de tout repos. «Je trouve qu'il a le look des bobos sérieux», soutient un conseiller.

Sa candidature pourrait donner le départ à une relance de l'UMP parisienne en panne de leader depuis le départ de… Jacques Chirac en 1995. Si François Fillon se risque à changer de territoire électoral, il semble acquis qu'il ne le fera pas au moment des élections régionales de 2010. Candidate en Ile-de-France, Valérie Pécresse est formelle : «Le premier ministre m'a dit qu'il ne veut pas être candidat aux régionales ni dans les Pays de la Loire, ni en Ile-de-France.» La porte d'entrée ­probable se situerait plutôt au moment des sénatoriales en septembre 2011.



Goujon : «Le premier ministre peut unir la droite à Paris»

Propos recueillis par Sophie de Ravinel
21/10/2008 | Mise à jour : 22:47 | Commentaires  9 .

«C'est à l'UMP de convaincre de l'alternative qu'elle représente pour faire de Paris une ville mieux gérée», explique Philippe Goujon.

Le député et maire du XVe arrondissement brigue un nouveau mandat à la tête de la fédération UMP de la Capitale.
 
LE FIGARO. - Avez-vous pris la décision de vous représenter pour présider la Fédération UMP à Paris ?
Philippe GOUJON. - Oui, je suis officiellement candidat. Un appel en ce sens lancé par tous les élus des arrondissements de la reconquête (détenus aujourd'hui par le PS, NDLR) a largement contribué à cette décision. Leur confiance me touche, elle m'est indispensable. J'ai toujours été convaincu que le développement de notre mouvement politique est vital dans ces arrondissements afin de reconquérir Paris. C'est là, qu'avec eux, je compte faire porter les efforts. Je sais aussi pouvoir compter sur la confiance de toutes les sensibilités de l'UMP à Paris, exprimée par les élus, les maires et les parlementaires ; sans compter sur la confiance des responsables nationaux : Patrick Devedjian, Xavier Bertrand, Jean-François Copé…

Vous aviez pourtant promis aux électeurs du XVe que vous alliez vous consacrer exclusivement à votre arrondissement…
Nous sommes face à une situation d'exception. Au moment où la France traverse une crise financière sans précédent, la droite parisienne doit plus que jamais préserver son unité. Le président de la République la considère comme une priorité pour notre reconstruction. Et dans mon action politique, j'ai toujours considéré essentiel d'être garant de l'unité. En 2001, ce n'est pas Delanoë qui a gagné. C'est nous qui avons perdu du fait de nos divisions.

Vous avez déjà fait savoir que vous ne seriez pas candidat à la mairie en 2014. Le nom de François Fillon est évoqué. Qu'en pensez-vous ?
Selon moi, Paris ne pourra être reconquise que par une personnalité de dimension nationale. Je pense qu'il est capable d'assurer le leadership et l'unité de la droite à Paris. Sa valeur politique est reconnue et appréciée, très largement. Mais l'élection n'a lieu qu'en 2014. Nous avons le temps de choisir notre candidat. Aujourd'hui, le temps est à la reconstruction.

Pensez-vous qu'il lui faille entrer dans la capitale par le biais des régionales de 2010 ?
Dans la tempête qu'elle traverse, la France a besoin de lui au poste qu'il occupe actuellement, à la tête du gouvernement.

Comment voyez-vous l'éventuelle désignation de Bertrand Delanoë à la tête du PS ?
Les Parisiens vont s'apercevoir que le maire de Paris les a trompés en n'étant pas le maire à plein temps qu'il avait promis d'être. Sa candidature l'amène aussi à prendre des positions idéologiques dans la gestion de Paris. Exemple : sa valse-hésitation sur le service minimum d'accueil qu'il refuse pour se dégager de son image libérale ou sa décision de remunicipaliser l'eau. Pire encore, le matraquage fiscal inadmissible qu'il vient d'imposer aux Parisiens.

Un boulevard pour l'UMP ?
Sa candidature au PS le pousse à radicaliser ses positions. À l'UMP de convaincre les Parisiens de l'alternative qu'elle représente pour faire de Paris une ville mieux gérée et plus propre, une ville où on circule mieux, favorable au développement économique. Une ville où on se préoccupe des classes moyennes et des familles.



Grenoble: réunion autour de Sarkozy

Source : AFP
13/11/2008 | Mise à jour : 13:53 | .

Nicolas Sarkozy réunira à 16H00 les ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé à l'Elysée afin de faire le point après la mort d'un étudiant, poignardé mercredi par un homme échappé d'un hôpital psychiatrique à Grenoble, a annoncé l'Elysée.


Pour Sarkozy, un retour à la tête de l'UMP ne s'impose pas

Jean-Baptiste Garat
31/10/2008 | Mise à jour : 22:15 | Commentaires  47 .

Nicolas Sarkozy (hier à la Bibliothèque nationale de France, à Paris) reste omniprésent à l'UMP. Chaque lundi matin, il reçoit les dirigeants du parti pour leur donner la feuille de route hebdomadaire.
L'Élysée repousse la proposition de Patrick Devedjian qui souhaite que le chef de l'État redevienne président du parti.
 
Président de tous les Français et président de l'UMP. La proposition choque dans un pays où, depuis les débuts de la Ve République, le chef de l'État n'est pas censé conserver de liens privilégiés avec le parti dont il est issu. Mais son auteur, Patrick Devedjian, le secrétaire général du parti, considère au contraire que cela permettrait de «sortir de l'hypocrisie». Un nouveau pavé dans la mare du parti sarkozyste. Après avoir menacé, cet été, de nettoyer les écuries d'Augias, sous-entendu faire le ménage dans le département des Hauts-de-Seine où il a succédé à Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian continue d'exercer ce ministère de la parole qu'il affectionne tant.

Jeudi sur LCI, il a donc mis un joli pataquès en relançant les spéculations sur un retour de Sarkozy à la tête de l'UMP. Extrait : «Un parti politique a besoin d'un leader et notre leader naturel c'est le président de la République.» Emporté par son élan, le secrétaire général de l'UMP livre publiquement le fond de sa pensée : «Nous avons des liens étroits avec le président qui suit notre action, mais moi je suis pour l'affirmation de l'autorité naturelle du chef de l'État sur l'UMP.»

En question, donc, la présidence du parti majoritaire, vacante depuis l'élection de Sarkozy à l'Élysée. Les statuts de l'UMP ont été modifiés à l'époque pour qu'à la direction d'un homme succède, le temps du mandat présidentiel, une direction collégiale partagée entre le secrétariat général de Patrick Devedjian et le conseil national, dont le premier vice-président est Jean-Pierre Raffarin. «J'ai changé parce qu'à l'instant même où vous m'avez désigné j'ai cessé d'être l'homme d'un seul parti, fût-il le premier de France », expliquait alors Nicolas Sarkozy à ses troupes lors de sa désignation comme candidat à l'Élysée en janvier 2007.

Depuis, le président a régulièrement regretté son choix d'abandonner la tête du parti. «Je n'aurais jamais dû quitter l'UMP. C'est une erreur», confie-t-il régulièrement. S'il a abandonné la présidence de l'UMP, il reste le «chef naturel et de cœur» , comme le concède Frédéric Lefebvre, porte-parole du parti. Chaque lundi matin, il reçoit à l'Élysée les dirigeants pour leur donner la feuille de route hebdomadaire. «Il attache une très grande importance à ce moment. Les ordres sont précis. C'est lui et presque lui seul qui parle», témoigne un participant. On l'a même vu à plusieurs reprises à la tribune du conseil national de l'UMP. Une présence inédite pour un chef de l'État sous la Ve République.

Anticipation du remaniement ministériel

En clair : s'il reste omniprésent, un retour à la tête des instances de l'UMP n'est plus nécessaire. Encore moins d'actualité. L'Élysée a, d'ailleurs, minimisé la sortie de Patrick Devedjian. Nicolas Sarkozy «est le président de tous les Français. Point final», insiste Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP et conseiller à l'Élysée. Fermez le ban. Secrétaire général adjoint et possible successeur de Patrick Devedjian, Xavier Bertrand tente de calmer le jeu. «La question du leadership n'est pas posée. On a un chef et un seul chef pour longtemps, c'est Nicolas Sarkozy.»

Que cherche donc Devedjian ? Si la sincérité de sa proposition ne fait pas de doute, le secrétaire général de l'UMP anticipe un remaniement ministériel qui irait de pair avec une réorganisation du parti. «Pour l'instant, le président ne parle que du remaniement de l'UMP. Dans son esprit, il devrait avoir lieu au début de l'année 2009», croit savoir un des ministres préférés du chef de l'État. Selon d'autres proches de Sarkozy, l'entrée de Devedjian dans le gouvernement ne ferait plus guère de doute. À défaut de la Chancellerie sur laquelle, avoue-t-il, il a fait une croix, le député des Hauts-de-Seine pourrait occuper le ministère de l'Immigration, un poste clé du gouvernement.



Hortefeux et Bertrand affichent leur entente 

De notre envoyé spécial dans le Puy-de-Dôme, Jean-Baptiste Garat
24/10/2008 | Mise à jour : 21:13 | Commentaires  17 .

Xavier Bertrand et Brice Hortefeux. À la demande de Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Immigration et son collègue du Travail ont décidé de mettre leur rivalité entre parenthèses.
 
Entre ces deux hommes, le courant ne passe pas. Ils appartiennent à la même génération, au même parti, au même gouvernement, revendiquent la même fidélité à Nicolas Sarkozy. Mais Xavier Bertrand et Brice Hortefeux se toisent plus qu'ils ne se croisent. «Ce n'est pas l'amour fou, ils ne passeraient pas leurs vacances ensemble, mais ils se parlent !», explique-t-on chez l'un. «Entre eux, cela relève de la coexistence pacifique : on n'est pas obligé de s'aimer pour travailler ensemble», convient-on chez l'autre.

Au gouvernement, leur action leur a valu à tous deux les louanges rares de l'Élysée au point qu'ils font figure chacun de premier-ministrable. À l'UMP, leur zèle les place également en possible recours au cas où… Et s'ils ne revendiquent d'autre ambition que de servir au mieux la politique de réforme de Nicolas Sarkozy, le chouchou d'entre les chouchous et le fidèle d'entre les fidèles concourent trop souvent sur le même terrain pour s'aimer. Ils se sont pourtant retrouvés, vendredi dans le Puy-de-Dôme, le temps d'une grande journée de réconciliation.

Entre membres du gouvernement d'abord, quand le ministre de l'Immigration a accompagné son collègue du Travail pour un déjeuner avec des entrepreneurs locaux et une visite de l'usine Plastyrobel, près de Riom. Entre cadres du parti présidentiel, ensuite, quand Xavier Bertrand, secrétaire général adjoint de l'UMP, a été reçu par Brice Hortefeux, nouveau secrétaire national en charge des élections.

Message d'unité et de loyauté

Les deux hommes n'ont pas d'autre choix que de se retrouver. Xavier Bertrand, promu à l'UMP après la défaite des municipales pour remettre le parti en ordre de bataille, s'est lancé dans un tour de France des régions. «Je serai allé partout avant la fin octobre», annonçait-il cet été alors qu'il avalait les kilomètres. À quelques jours de l'échéance, deux régions manquaient encore à l'appel : le Limousin, où il se trouvait jeudi, et l'Auvergne qu'il a gardé pour la fin. Brice Hortefeux, de son côté, ne pouvait manquer la visite sur ses terres de son collègue du «G7» ministériel, même s'il soupirait à l'idée que Bertrand passe non pas une mais deux nuits à Clermont-Ferrand.

Mais cette entente affichée tient d'abord à la volonté exprimée par Nicolas Sarkozy. «Je veux que tu t'entendes avec tout le monde», a demandé le chef de l'État à Brice Hortefeux. «Il faut que vous fassiez des choses ensemble», s'est entendu dire Xavier Bertrand.

«Malgré la différence de nos parcours, nous avons en commun l'essentiel : le souci de la cohésion de l'action gouvernementale et celui du rassemblement de notre famille politique», a lancé Brice Hortefeux devant les quelque 600 militants UMP réunis à Pérignat-lès-Sarliève. «Oui, nous sommes différents, mais nous sommes complémentaires. Certes, on ne se ressemble pas. C'est pour cela que nous devons nous rassembler», a expliqué pour sa part Xavier Bertrand. Pour enfoncer le clou, le ministre de l'Immigration a souligné que l'intitulé de leurs ministères respectifs partageait un même mot : l'un est ministre de la Solidarité, l'autre du Développement solidaire. Avant de reprendre la définition donnée par Saint-Exupéry du mot «solidarité» : «Faire partie de l'équipage d'un même navire.» «Ce navire, c'est bien sûr notre famille politique, dont Nicolas Sarkozy est le capitaine naturel», a expliqué Hortefeux.

Ce message d'unité et de loyauté était d'autant plus attendu par les militants que le « navire » est en pleine tourmente. Vu de Clermont-Ferrand, comme des autres fédérations UMP, le temps de la crise financière et de la récession économique rend encore moins compréhensible les querelles d'hommes. Alors que les tensions sont de plus en plus palpables entre l'exécutif et le Parlement, les deux ministres ont voulu montrer, le temps d'une journée, un autre visage.



Roselyne Bachelot lorgne sur Paris
 
Par Hervé Gattegno, Fabien Roland-Lévy et les services du Point

L'hypothèse Rachida Dati abandonnée, le scénario Christine Lagarde manquant de crédibilité, la fédération UMP de la capitale reste en quête d'un nouveau leader, plus apte que le sénateur Philippe Goujon à redresser la droite parisienne dans la perspective des municipales de 2014. Une autre femme du gouvernement s'apprête à entrer dans la course à l'occasion des élections internes prévues en novembre: Roselyne Bachelot-Narquin, actuelle ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et secrétaire générale adjointe de l'UMP. La bouillante Roselyne a d'ores et déjà pris ses dispositions pour quitter le Maine-et-Loire, dont elle est députée depuis 1988. Signe avant-coureur: elle pourrait prendre la tête de liste de la majorité dans la capitale lors des régionales de 2010. Mais elle pourrait aussi chauffer la place pour François Fillon, dont elle est une fidèle, si le Premier ministre, lui aussi intéressé, décide de différer son entrée en lice parisienne.
 

Le bon coup de Jean-Pierre Raffarin

Fin manoeuvrier, Jean-Pierre Raffarin a réussi à s'imposer comme principal orateur à l'université d'été des jeunes de l'UMP, organisée à Royan du 5 au 7 septembre: une tribune idéale pour lancer médiatiquement sa campagne pour la présidence du Sénat. Il a profité de ses hautes fonctions au sein du parti (il en préside le conseil national) pour souffler, il y a plusieurs mois, l'idée d'accueillir la manifestation dans la cité balnéaire charentaise. Une fois ce choix ratifié, c'est son compère Dominique Bussereau, secrétaire d'État et élu du cru, qui a supervisé la sélection et l'ordre de passage des intervenants. D'où la prééminence accordée à Raffarin, ancien Premier ministre, mais aussi ex-président de la région Poitou-Charentes. Plusieurs hiérarques de l'UMP assurent n'avoir "pas vu venir le coup" - pas plus que Gérard Larcher, son principal concurrent dans la bataille qui s'ouvre au Palais du Luxembourg. D'ici aux sénatoriales, Raffarin profitera de sa notoriété en province, bien supérieure à celle de son rival, pour soutenir plusieurs dizaines de candidats.

H. G . 




 

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