(e-courrier)
Changer a gauche pour changer la france
Profession de foi
Cher-e-s camarades,
Les Français vont mal. Ils sont inquiets pour l'avenir alors que notre pays s'enfonce dans la récession, le chômage et les inégalités. Ils savent que Nicolas Sarkozy les a floués.
C'est en pensant à eux que je me suis engagée dans ce congrès.
Parce que face à une droite dure, il faut une gauche forte. Parce que face à un monde que le capitalisme financier emmène droit dans le mur, nous devons être porteurs d'un nouveau modèle dans lequel la question sociale est au cœur, où l'économie réelle reprend le pas sur la finance et où l'écologie sort des discours pour entrer dans les faits. Il nous faudra défendre les services publics attaqués actuellement par la droite, l'hôpital public et bien sûr la poste, mais il nous faudra en créer de nouveaux comme le service public de la petite enfance ou la prise en charge des personnes âgées dépendantes. Je n'oublie pas le combat pour la laïcité au moment où le président de la République en appelle aux religions avant de qualifier la laïcité de positive pour mieux la disqualifier.
Parce que le 6 novembre, vous avez choisi d'exprimer une double demande d'un Parti fermement ancré à gauche et décidé à ce renouveler. Je regrette avec vous que nous n'ayons pas réussi à nous rassembler à Reims autour d'une orientation. Mais je suis confiante parce que la décision est de nouveau dans vos mains.
J'ai décidé d'être candidate pour être votre première secrétaire, au cœur d'une équipe soudée, engagée, avec de nouveaux visages, une nouvelle génération de militants aux couleurs de nos territoires et de toutes les cultures présentes en France.
Je veux, avec vous, écrire la page d'un socialisme renouvelé, ancré dans la gauche efficace, crédible. La gauche qui assume la réforme et reste fidèle au mouvement ouvrier et aux idéaux des Lumières en retrouvant tout simplement les missions des socialistes : émanciper chaque homme et chaque femme, maîtriser notre présent et préparer l'avenir et faire une vraie civilisation porteuse de fraternité entre les hommes et les femmes quel que soit leur territoire ou leur culture.
Je veux, avec vous, un Parti Socialiste profondément européen.
Je veux, avec vous, rassembler le plus largement autour de cette ligne et de ces objectifs pour notre parti, pour la France et pour l'Europe.
Je veux garder un parti de militants, je veux défendre les alliances avec les seuls partis de gauche.
Je veux en tout état de cause garantir l'unité de notre Parti.
J'y mettrai toute mon énergie et ma passion.
Pour notre réussite.
Pour retrouver un avenir à notre Parti.
Pour redonner l'espoir aux Français.
Martine Aubry
Retrouvez le site de Martine Aubry.
Martine Aubry présente sa candidature au poste de Premier secrétaire.
Mes chers camarades, j’aimerais commencer par dire que tous ceux qui se sont exprimés depuis le début de ce congrès l’ont fait comme militants avec des valeurs communes, celle du socialisme, nous l’avons toujours dit, avec aujourd’hui des convictions de priorité, des convictions sur le parti, des convictions sur les alliances qui peuvent être différentes, mais je crois que chacun l’a fait avec au cœur l’idée qu’il était un militant du Parti socialiste.
J’aimerais que l’on retienne d’abord cela de ce congrès
Je le dis très simplement, nous ne sommes pas ici dans un congrès d’opposition de personnes, nous sommes peut-être, et c’est cela la grandeur de la politique, et c’est cela la grandeur de la défense des convictions que chacun a fait ici dans le respect de ce à quoi il croit, et je respecte chacun qui s’est exprimé ici, mais la grandeur de la politique, c’est d’aller jusqu’au bout pour défendre à un moment donné ce que l’on croit bien pour son parti, quand on croit que son parti est le seul à même de redonner un espoir à la France, et peut-être même de relancer cette Europe qui fait intrinsèquement partie du projet des socialistes.
Je dis cela car pour moi, j’ai entendu chaque camarade de cette manière-là. J’aimerais oublier les quelques mots qui viennent d’être dits citant tel ou tel. Je veux garder à l’esprit que j’ai entendu des militants du Parti socialiste défendre chacun ses convictions, ses engagements, et je les respecte, chacun, comme je respecterai toujours, que je sois demain dans une majorité ou une minorité, je serai dans un parti uni, pour défendre des valeurs qui depuis Jaurès, nous portent aujourd’hui ici.
Nous l’avons tous dit, les militants se sont exprimés le 6 novembre, et très majoritairement, ils nous ont dit, c’est en tout cas notre analyse, et chacun a le droit de faire la sienne. Cette analyse, nous la partageons avec les camarades de la motion A et de la motion C, et je me demande si nous ne la partageons pas aussi avec les camarades de la motion E.
L’analyse de ce que nous ont dit les militants, et ensuite, nous y apportons chacun les réponses que nous croyons utiles au Parti et à la France.
L’analyse de ce que nous ont dit les militants, et donc les Français, car les militants, je l’ai dit hier, eux, ont rarement oublié les valeurs qui étaient les nôtres. Ils sont au contact tous les jours avec les Français qui ne nous regardent pas et qui voudraient aujourd’hui pouvoir à nouveau se dire : l’espoir revient de la gauche et revient de ce grand parti qu’est le Parti socialiste.
Ils nous ont dit, nous voulons un parti ancré à gauche, un vrai parti qui refait de la politique, qui redonne une vision, un parti qui sait et qui dit : non, Monsieur Sarkozy, il n’y a pas de liberté sans égalité. Non, Monsieur Sarkozy, ce ne sont pas quelques règles financières qui changeront le système, il faut remettre l’économie réelle devant la finance, il faut une autre redistribution des revenus dans notre pays et dans le monde.
Nous disons aussi que seule la gauche, et seule la gauche, peut permettre effectivement de porter cette espérance et cet espoir. Et puis les militants nous ont dit : il faut rénover, il faut changer.
Je l’ai bien entendu, nous pouvons avoir des convictions différentes sur la rénovation, mais là aussi, comme tu l’as dit Vincent, faisons confiance aux militants. Ils choisiront et nous les respecteront en tout état de cause.
Je voudrais m’adresser à Ségolène et à la motion E, pour qu’à partir de ce soir, nous soyons dans notre rôle de militants, c’est-à-dire que nous défendions ce à quoi nous croyons.
Il y a une petite araignée là, je ne sais pas si c’est un signe de malheur…décidément, Adeline, franchement, le ménage aurait pu être fait cette nuit !
Je suis sérieuse, très sérieuse. Je souhaiterais vivement, et ce serait peut-être l’honneur de notre parti, que chacun défende à partir de maintenant ce à quoi il croit, ce à quoi il croit comme réponse à apporter à ce que nous ont dit les militants. Si nous parlons de cela, si nous parlons des idées, je crois que la France nous regardera déjà autrement.
En tout cas moi, c’est ce que je vais faire, et je pense que nous serons nombreux à faire cela. Nous avons discuté avec la motion E et avec Ségolène. Je lui en ai rendu acte hier. Nous avons hier soir avec les motions C et D, nous avons dit que nous pouvions accepter globalement l’offre qui nous était faite parce qu’il y avait au moins quatre questions qui nous posaient problème. La première, c’est la force de la question sociale mise au cœur de ce nouveau modèle que nous voulons créer face au libéralisme et à la crise financière telle qu’elle est aujourd’hui.
Au cœur de cela, le pouvoir d’achat et le SMIC qui reste le seul outil aujourd’hui direct qu’ont les pouvoirs publics pour pouvoir augmenter les salaires, ce que nous demandent non seulement les Français, mais ce qui est une condition pour relancer l’économie dans cette période de crise.
Nous avons dit aussi la force de l’Europe. La force de l’Europe ne nous est pas parue suffisante dans une volonté de réarmer cette puissance publique dont l’Europe fait partie.
Nous avons, et c’est un accord entre les motions A, C et D, et ce n’était pas évident vu nos histoires récentes, nous avons dit qu’il fallait réarmer l’Europe, qu’il fallait donner une directive générale sur les services publics, qu’il fallait un euro au service de la croissance et de l’emploi, qu’il ne fallait pas hésiter à ce qu’il y ait une politique de coordination économique et des fonds souverains, et même qu’il fallait nous battre. Nous battre pour un juste échange et non de ce libre-échange sans aucune règle qui apporte la loi du plus fort. Là-dessus nous l’avons dit, nous sommes en plein accord.
Et puis il y a cette question des alliances, mais rien ne serait pire que de réduire à cette question essentielle des désaccords sur la ligne que nous voulons soutenir. C’est bien autour de ces quatre questions que nous n’avons pas pu nous rassembler autour de la motion E.
J’ai dit hier qu’il me semblait qu’il y avait une base d’une ligne politique et d’un rassemblement entre les motions A, C et D. Nous avons construit le texte, il existe aujourd’hui. Ce texte est très clair, Bertrand en avait donné les principaux éléments dès hier matin, nous les avons rappelés : la volonté d’un parti à gauche avec la question sociale au cœur de tout, un parti profondément européen, un parti de militants. C’est vrai qu’aujourd’hui, la question se pose de la façon dont nous voulons faire avancer notre parti, un parti qui reste un parti politique, un parti de militants. Oui, c’est ce que nous souhaitons avec les motions A, C et D.
C’est pourquoi nous avions inscrit dans ce texte que nous avons tenté d’élaborer cet élément majeur. Bien sûr, ces alliances à gauche dont nous avons déjà parlé.
Je l’ai dit hier, je souhaitais pleinement le rassemblement autour de ce texte qui existe aujourd’hui, que nous n’avons pas signé, qui n’a pas donné lieu au rassemblement. J’aurais souhaité que nous puissions effectivement nous rassembler sur ce texte. Cela n’a pas été possible sur le dispositif humain. Moi, personnellement, je respecte chacun. Nous sommes un grand parti, la preuve, nous avons quatre grandes motions qui ont recueilli dans le fond, des scores assez proches chez les militants.
Il faut le dire ! Il faut que chacun soit capable de respecter les autres, y compris les deux autres motions qui ont fait le choix de rejoindre une des autres motions.
Nous avons quatre grandes motions, nous avons des militants qui se sont répartis entre ces quatre motions. On peut comprendre à un moment donné, que dans la crise qui est la nôtre, celle du libéralisme, dans la crise et la souffrance des Français, chacun ait voulu jusqu’au bout défendre absolument le texte qui était le sien et laisse de côté les nuances, celles qui auraient pu nous faire passer outre.
Comme Marylise l’a dit tout à l’heure, dans ce que nous avons tenté pour nous rassembler sur le dispositif humain, la motion D n’a mis aucun préalable. J’ai quant à moi soutenu des candidats des autres motions, mais il n’a pas été possible de nous mettre d’accord sur cela.
Je retiens l’essentiel. Je retiens ce qui a fait que, depuis maintenant deux mois, nous travaillons avec les militants, je retiens le message qu’ils nous ont apporté. Je retiens les quatre points clés de cette ligne politique que je défendrai pendant ces quelques jours.
Je voudrais le dire à Bertrand comme à Benoît, je défendrai avec la même énergie, la même passion ces quatre lignes force qui, certes, comportent des nuances mais nous réunissent, comme je l’aurais fait si le candidat commun, avait été un membre de la motion C ou de la motion A.
Congrès PS : profession de foi de Martine Aubry
par LCP