(dépêche)
Elle va bientôt mourir et laisse ses enfants à une famille d'accueil: "Je vais très bien, merci"
Mercredi 26 novembre 2008 - 20h24 - LePost
Elle est chez elle, avec ses enfants, qui jouent dans la salle.
"Je vais très bien, merci" affirme au Post Marie-Laure, 36 ans.
Cette maman de 4 enfants va bientôt mourir d'un cancer fulgurant qui s'est dernièrement rapidement généralisé. Du coup, elle fait tout pour assurer l'avenir de ses enfants, comme le révèle Libération.
Celle qui, au départ, a voulu faire parler d'elle, reconnaît être "un peu dépassée par les événements."
Sur Le Post, Marie-Laure raconte:
Comment vous sentez-vous?
"Je vais très bien, merci, vraiment. Juste un peu dépassée par les événements. Je reçois beaucoup de messages de soutien. C'est énorme, ça me touche, et ça me fait bizarre aussi. Je ne pensais pas que cette histoire prendrait ces proportions. Même si ça fait plaisir et que ça me réconforte, je ne m'attendais pas à ce que ça aille aussi loin."
C'est vous qui avez voulu faire parler de vous au départ?
"Oui, tout à fait. J'ai voulu contacter la presse locale."
Pourquoi?
"Parce que je trouvais que les choses n'avançaient pas assez vite à mon goût. Je voulais placer mes enfants en famille d'accueil. C'était long, toutes les démarches administratives me fatiguaient. Je n'avais plus le temps. Si j'avais eu un an de plus, j'aurai sans doute fait autrement. Là, comme c'est pour bientôt, je voulais avoir mon mois de décembre tranquille, débarrassée de toutes ces contraintes de paperasses."
Quand avez-vous su que vous n'aviez plus beaucoup de temps?
"A la mi-novembre. Les médecins m'ont dit que c'était fini, qu'ils étaient arrivés au bout du traitement, que le cancer s'était propagé partout. Ça a été si vite. En 6 semaines. Il fallait faire vite."
Qu'avez-vous fait?
"On a commencé à chercher une famille d'accueil. On a trouvé. Et demain, on signe avec le conseil général du Loiret l'accord pour placer les enfants."
Vous connaissez cette famille d'accueil?
"Oui, je la connais d'avant, mais je ne savais pas que c'était une famille d'accueil. Ces gens sont très gentils, simples, ce qui était important pour moi, et très agréables. Je suis sereine de savoir que mes enfants seront avec eux."
Et leur papa?
"On est séparés depuis juin, mais on s'entend bien. Il est content aussi qu'on ait trouvé cette famille. De toute façon, vu son métier de chauffeur-routier, et tout, il ne peut pas les élever."
Comment vont vos enfants?
"Bien. Ils ne le prennent pas trop mal a priori. Ils comprennent bien ce qui va leur tomber sur le coin du nez. Je ne leur ai jamais rien caché, depuis le début de ma maladie, début avril. Après, ils n'en parlent pas trop non plus."
Savez-vous que beaucoup de gens louent votre courage?
"J'ai cru comprendre, oui. Mais j'ai toujours été comme ça. Et puis, jai du bol, je suis bien entourée."
Qu'allez-vous faire ces prochains jours?
"Tant que ce n'est pas fini pour moi, je ne réfléchis pas. Je profite du moment présent."
"J'ai reçu beaucoup de mails de gens qui veulent aider cette femme" raconte au Post le journaliste de Libération à Orléans Mourad Guichard.