(dépêche)
Grenoble: la famille de l'étudiant tué par un schizophrène porte plainte contre X
Jeudi 27 novembre 2008 - 07h18
La famille de Luc Meunier, l'étudiant tué le 12 novembre à Grenoble par un schizophrène, a annoncé mercredi qu'elle déposait plainte contre X afin de déterminer les "fautes" administratives et médicales ayant "rendu possible" le meurtre de leur proche.
"Nous avons déposé plainte contre X auprès du doyen des juges d'instruction pour homicide involontaire", a déclaré mercredi devant un groupe de journalistes, Me Hervé Gerbi, entouré de ses clients, les parents, la soeur et la compagne de Luc Meunier, dans son cabinet grenoblois.
Cette plainte vise à "déterminer la responsabilité pénale de toute personne qui, par ses négligences ou fautes caractérisées, a rendu possible le meurtre de Luc Meunier" par Jean-Pierre Guillaud, un schizophrène de 56 ans échappé de l'hôpital psychiatrique, a ajouté l'avocat.
"Nous avons considéré que le parcours médico-judiciaire de M. Guillaud est entaché par des manquements caractérisés à des obligations professionnelles administratives médicales et des accumulations d'imprudences et de négligences successives", a-t-il dit.
Avant le meurtre de Luc Meunier, M. Guillaud, hospitalisé en psychiatrie depuis les années 80, a été l'auteur de "sept ou huit agressions" à l'arme blanche, dont deux en 1995 et en 2006 pour lesquelles il a été reconnu pénalement irresponsable, assure Me Gerbi sur la base du dossier et d'éléments récupérés en marge de la procédure.
"Notre première réaction a été l'abattement. Face aux premiers éléments de l'enquête, c'est plutôt l'effarement", a dit le père de l'étudiant, Jean-Pierre Meunier, un ingénieur de 64 ans.
"Il y a une telle succession de récidives, de rapports extrêmement alarmants, et que ça n'ait été accompagné de pratiquement aucun suivi dans la surveillance de ce Monsieur, ça me laisse totalement désarçonné", a-t-il poursuivi, ajoutant: "je suis effaré, tout le monde doit être effaré".
"Je ne dirais pas que je n'en veux pas à ce meurtrier. Il nous a fait tellement de mal que la vengeance n'a aucun sens, on n'est pas du tout là dedans", a encore assuré le père de la victime.
"Mais il ne faut pas que ça recommence. Toute l'action qu'on entame, a-t-il souligné, c'est pour essayer que ça ne soit plus possible".