(dépêche)
« Ophélie avait tout réussi, elle n’a pas pu se suicider »
DISPARITION.
Depuis une semaine, Ophélie Bretnacher, une Française de 22 ans qui poursuivait ses études à Budapest (Hongrie), n’a plus donné de nouvelles à ses proches. Francis, son père, assure « avoir toujours l’espoir de la retrouver vivante ».
Propos recueillis par Jean-Marc Ducos | 11.12.2008, 07h00
UNE SEMAINE après la disparition, le 4 décembre, à Budapest (Hongrie) d’Ophélie Bretnacher, 22 ans, une brillante étudiante française en master en analyse financière, élève de Sup de co Reims, l’inquiétude grandit. Son père, Francis, 44 ans, est rentré à Vienne, en Autriche, où il travaille.
Une dizaine de policiers hongrois sont en train de décortiquer les images des caméras de surveillance des hôtels, des banques, des restaurants sur l’itinéraire supposément emprunté par Ophélie dans la capitale hongroise. Un travail fastidieux pour retrouver trace du parcours de la jeune femme après son départ de la discothèque Portside de Cuba qu’elle a quittée un peu avant 3 heures. Ophélie a été vue à 2 h 52 aussi dans les environs de la place Deak Ferenc, au centre de Budapest. La jeune femme marche d’un bon pas et porte son sac à main, retrouvé intact sur un pilier du pont des Chaînes. Elle ne semble pas être suivie. Une certitude, son téléphone portable n’a pas reçu ou émis de coup de fil après sa sortie de la boîte de nuit où elle avait passé la soirée avec d’autres étudiants. Les chauffeurs de taxi, les amis proches d’Ophélie ainsi que tous ceux qui ont participé à la soirée ont été interrogés par les enquêteurs. Son père, Francis, nous confie ses doutes et ses angoisses.
Dans quel état d’esprit êtes-vous en ce moment ?
Francis Bretnacher. Lorsque nous avons appris sa disparition, nous avions deux choix : nous laisser abattre ou nous lancer dans l’action. Nous avons opté pour la deuxième solution. S’il y avait quelque chose à faire pour elle, c’était dans l’urgence, pas dans plusieurs semaines. Avec mon épouse et les frères d’Ophélie, on s’est donné les moyens d’agir et surtout, on pourra se dire que nous avons tout fait pour la retrouver en mobilisant amis, parents, médias et l’ambassade de France à Budapest.
Comment s’est passé votre entretien avec la police hongroise ?
En parfaite transparence. Je crois qu’ils ont compris notre détermination à aider notre fille. Nous avons eu une très bonne impression et ils ont déjà fait un travail énorme. Nous avons toujours l’espoir de la retrouver vivante.
Votre fille, Ophélie, a-t-elle pu commettre le pire, la thèse du suicide étant envisagée parmi d’autres ?
Non, ce n’est pas envisageable un seul instant. Ophélie avait tout réussi dans sa vie, sa vie scolaire, sa vie universitaire et sa vie sentimentale. C’est une fille heureuse et avec un avenir tout tracé. Elle a de nombreux amis qui ont multiplié les démarches pour nous aider. C’est très touchant de leur part. Ses derniers examens partiels étaient bons et elle enchaînait cette formation à Budapest par un stage dans un grand cabinet d’expertise financière en Autriche. Ophélie n’a pas pu se suicider.
« Elle avait trouvé sa voie »
Pouvez-vous nous décrire qui est votre fille ?
Une fille au top ! La trajectoire de ses études est sans l’ombre d’un problème. Elle a fait une terminale S, puis les classes préparatoires aux grandes écoles avant de choisir Sup de co Reims. Elle avait trouvé sa voie et, surtout, c’est une enfant qui savait ce qu’elle voulait faire. A Sup de co, elle a hésité entre les ressources humaines et le marketing, et finalement, c’est l’audit financier qui l’a emporté dans ses choix. Elle a aussi le projet de partir en Amérique latine comme volontaire international en entreprise pour achever de se perfectionner. Elle est une fille romantique, attentionnée et prévenante.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Je n’ose pas encore y penser. Je sais que plus le temps passe, plus les chances de la retrouver vivante diminuent, mais je ne peux m’y résoudre. Plus dure sera sans doute la chute pour notre famille…
Le Parisien