(dépêche)
Affaire Fortis: Yves Leterme propose la démission de son gouvernement
20 déc 2008 - il y a 17 min
Le Premier ministre belge Yves Leterme a proposé vendredi la démission de son gouvernement, conséquence de l'affaire Fortis.
Cette annonce intervient peu après l'annonce de la démission du ministre belge de la Justice Jo Vandeurzen, suite aux critiques de la Cour de cassation. La plus haute juridiction belge a en effet estimé vendredi que le gouvernement d'Yves Leterme avait tenté de faire pression sur les juges ayant gelé la semaine dernière une partie de l'accord conclu en octobre pour sauver de la faillite la banque belgo-néerlandaise Fortis.
Yves Leterme a assuré n'avoir rien à se reprocher, mais expliqué que les allégations de la cour de cassation "ont rendu impossible la poursuite du travail du gouvernement". Il a démenti toute interférence ou toute "action visant à entraver le cours normal de la justice".
La cour d'appel de Bruxelles a suspendu deux volets majeurs de l'accord: la vente à l'Etat néerlandais des opérations de Fortis aux Pays-Bas et la vente à l'Etat belge de ses opérations en Belgique. La justice belge avait été saisie par des actionnaires qui contestaient l'accord au motif qu'ils n'avaient pas été consultés.
En première instance, la justice belge avait confirmé l'accord de démantèlement de Fortis, géant de la banque et de l'assurance au Benelux, accord qui prévoyait également le rachat par la banque française BNP Paribas d'une partie des actifs belges et luxembourgeois du bancassureur. Mais la cour d'appel de Bruxelles a ensuite infirmé ce jugement.
Le roi Albert II a le droit d'accepter ou de refuser la démission du gouvernement. Il n'avait pas fait connaître encore sa décision vendredi soir.
Yves Leterme, du CD&V (chrétiens-démocrates flamands), a formé en mars un cabinet composé de cinq partis issus des communautés wallonne et flamande, qui a succédé au gouvernement intérimaire du libéral flamand Guy Verhofstadt après neuf mois de crise politique, marqués par le spectre d'une partition du pays entre néerlandophones et francophones. AP