(dépêches)
Barack Obama se dit favorable à la peine de mort pour les violeurs d'enfants
NOUVELOBS.COM | 27.06.2008 | 07:28 - 100 réactions
"J'ai dit à plusieurs reprises que je pense que la peine de mort devrait être autorisée dans un nombre très limité de circonstances, pour les crimes les plus extrêmes. (...) Je pense que le viol d'un petit enfant, de 6 ou 8 ans, est un crime hideux" a déclaré le candidat démocrate, après la décision de la Cour suprême d'interdire la peine capitale pour les violeurs d'enfants.
Le candidat démocrate à la présidentielle américaine, Barack Obama, a dénoncé, mercredi 25 juin, la décision de la Cour suprême américaine d'interdire l'exécution de violeurs d'enfants.
"J'ai dit à plusieurs reprises que je pense que la peine de mort devrait être autorisée dans un nombre très limité de circonstances, pour les crimes les plus extrêmes", a précisé le sénateur de l'Illinois au cours d'une conférence de presse. "Je pense que le viol d'un petit enfant, de 6 ou 8 ans, est un crime hideux et si un Etat décide que dans des circonstances réduites, limitées, et bien définies, la peine de mort est au moins potentiellement applicable, ça, ça ne viole pas notre Constitution".
Les juges de la Cour suprême ont décidé à 5 voix contre 4 que la loi permettant d'imposer la peine capitale dans les affaires de viol d'enfants de moins de 12 ans en Louisiane allait à l'encontre de l'interdiction d'une peine cruelle que contient la Constitution des Etats-Unis.
"Je ne suis pas d'accord"
Cette décision permet aux deux seules personnes condamnées à la peine capitale aux Etats-Unis pour ce motif d'échapper à l'exécution. Elle invalide par ailleurs la législation de cinq Etats où la peine capitale est autorisée dans le cas de viols d'enfants n'ayant pas entraîné la mort.
Selon le candidat, si la Cour suprême "avait dit qu'elle souhait encadrer la capacité des Etats à faire cela pour s'assurer que c'est fait avec prudence et de façon appropriée, ç'aurait été une bonne chose. Mais c'est tout simplement une interdiction globale et je ne suis pas d'accord".
Barack Obama soutient depuis longtemps la peine de mort, tout en se montrant critique sur la façon dont elle est appliquée. (avec AP)
Barack Obama soutient la peine de mort pour les violeurs d'enfants
Article publié le 26 Juin 2008
Source : LE MONDE.FR Corine Lesnes
Taille de l'article : 306 mots
Categorie: Actualités Générales
AUTEUR : LE MONDE
Barack Obama a déploré la décision du mercredi 25 juin de la Cour suprême des Etats-Unis de déclarer inconstitutionnelles les exécutions capitales pour viol d'enfant.
Washington, correspondante
Dans une conférence de presse, le candidat démocrate à la présidentielle a répété qu'il pense que la peine de mort est justifiée "dans des circonstances très étroites pour les crimes les plus haineux" et que le viol d'un enfant de 6 ou 8 ans fait partie de ces crimes. "Si un Etat décide que, dans des circonstances étroites, limitées et bien définies, la peine de mort est potentiellement applicable, cela n'est pas contraire à la Constitution", a-t-il estimé.
Par 5 voix contre 4, la Cour a invalidé une loi adoptée par la Louisiane et inscrivant le viol d'enfants de moins de 12 ans au nombre des crimes passibles de la peine de capitale. Le juge Anthony Kennedy, qui a rédigé l'opinion de la Cour, a estimé qu'une telle législation contrevient à l'article 8 de la Constitution qui interdit les châtiments cruels et inhabituels, c'est-à-dire disproportionnés par rapport au crime commis. Deux condamnés, qui attendaient leur exécution pour le viol de fillettes de 5 et 8 ans, vont ainsi être épargnés et condamnés à une peine incompressible. C'est la troisième fois en six ans que la Cour impose des limites à l'application de la peine capitale. De manière générale, le sénateur de l'Illinois n'est pas partisan de l'abolition de la peine de mort estimant que "la communauté est fondée à exprimer la pleine mesure de son indignation".
Une autre opinion de la Cour suprême est attendue sur la constitutionnalité de l'interdiction des armes de poing à Washington. Là aussi, M. Obama a pris le parti d'exprimer une position proche du centre droit. Il est "fortement" favorable au 2e amendement sur le droit de posséder des armes à feu tout en admettant le bien-fondé des "lois de bons sens pour empêcher les armes de tomber dans les mains d'enfants ou de membres de gangs".
Corine Lesnes
Obama regrette que la peine de mort ne soit pas appliquée aux violeurs d’enfants
La Cour Suprême des Etats-Unis, qui vient de rejeter (5 voix contre 4) l’usage de la peine de mort contre les violeurs d’enfants, s’est trouvée un adversaire inattendu, si l’on peut dire, en la personne de Barack Obama.
Le candidat démocrate a déclaré :
I disagree with the decision; I have said repeatedly that I think the death penalty should be applied in very narrow circumstance for the most egregious of crimes.
I think that the rape of a small child, six or eight years old, is a heinous crime, and if a state makes a decision under narrow limited well defined circumstance the death penalty is at least potentially applicable.
Le New York Times (Michael Powell) rappelle qu’en 96 Barack Obama s’opposait à la peine de mort dans son livre, The Audacity of Hope, mais qu’entre temps, le futur sénateur de l’illinois “had come out in favor of the death penalty, saying that society has the right to express its outrage at heinous crimes.”
Obama Disagrees With Supreme Court Decision on Death Penalty
June 25, 2008, 8:41 pm
By Michael Powell
Senator Barack Obama told a press conference today that he disagreed with a Supreme Court decision outlawing the execution of child rapists.
Mr. Obama, whose position on the death penalty has changed over the years (his staff prefers the verb “evolved”), said that child rape qualifies as “heinous” and therefore as subject to the death penalty.
“I disagree with the decision; I have said repeatedly that I think the death penalty should be applied in very narrow circumstance for the most egregious of crimes.” Obama told forty or so reporters. “I think that the rape of a small child, six or eight years old, is a heinous crime, and if a state makes a decision under narrow limited well defined circumstance the death penalty is at least potentially applicable,
In 1996, Mr. Obama went on the record opposing the death penalty and he wrote in his most recent memoir, “The Audacity of Hope” that the penalty “does little to deter crime.” By the time he ran for the U.S. Senate in 2004, he had come out in favor of the death penalty, saying that society has the right to express its outrage at heinous crimes.
At the same time, he said the system of death penalty justice was so flawed that the nation should declare a moratorium on executions, such as that imposed in Illinois by Republican Gov. George Ryan.
Mr. Obama is not a particularly chatty fellow with the press corps, having held his last full press conference a week ago in Florida. He also declined to let most reporters into his recent and rather opulent fund-raiser (think truffle oil rather than hot dogs on a tooth pick) in Los Angeles.
So it is that quite a crowd of harried hacks gather when he decides to answer press questions. And today he made some news. He came out in favor of the death penalty and backed away from a previous pledge to oppose any retroactive immunity for telecom companies that helped the government by giving them possibly illegal access to Americans’ emails and phone calls.
Here was Mr. Obama back in February:
“There is no reason why telephone companies should be given blanket immunity to cover violations of the rights of the American people - we must reaffirm that no one in this country is above the law.”
And here he is today: “The bill has changed,” he said, adding that the new bill offers safeguards, including close monitoring of the law’s application. “I don’t think the security threats have changed. My view on FISA has always been that the issue of the phone companies per se is not one that overrides the security interests of the American people.”
He faced questions as well about his decision to opt out of public financing of his campaign, bridling at the suggestion that this constituted a flip-flop. “The characterization of a flip-flop was wrong,” he said, noting that the Republicans, in recent election campaigns and in this one, place no restrictions on how the Party raises and spends money.”
He also touched on foreign affairs, offering an unstinting condemnation of Robert Mugabe’s stifling of dissent and overturning an election process in Zimbabwe. “What remains of this election is a complete and total sham,” he said, adding that African leaders — particularly the South Africans — have been remiss in failing to challenge him.
They have allowed “Robert Mugabe to engage in this anti-colonial rhetoric that is used to distract from his own profound failures as a leader,” Mr. Obama said.
Obama pour la peine de mort. Mais chut !
Le candidat démocrate vient de se prononcer en faveur de la peine de mort pour les violeurs d'enfants. Les médias français de gauche n'en parlent guère.
C’est une toute petite brévette en page 10 de Libération. A peine davantage dans Le Monde. Pourtant Dieu sait si ces deux journaux ont tartiné sur le candidat démocrate ! On y apprend donc - en pointillés, bien sûr - qu’en matière de droits de l’homme, Barak Obama se situerait presque à la droite de Le Pen qui n’a pas osé, lui aborder le sujet de la peine de mort dans sa campagne ! La plupart des sites d'informations observent la même discrétion (ou distraction ?).
Ne jetons pas la pierre à Obama : son élection pourrait bien changer beaucoup de choses aux Etats Unis et donc dans le monde entier. Et sa prise de position est assortie de conditions très restrictives : «J'ai dit à plusieurs reprises que je pense que la peine de mort devrait être autorisée dans un nombre très limité de circonstances, pour les crimes les plus extrêmes... Je pense que le viol d'un petit enfant, de 6 ou 8 ans, est un crime hideux et si un Etat décide que dans des circonstances réduites, limitées, et bien définies, la peine de mort est au moins potentiellement applicable, ça, ça ne viole pas notre Constitution».
Non ce qui étonne est plutôt le quasi black-out de cette information dans les médias français, surtout les plus favorables au candidat démocrate. Comme s’il ne fallait pas décourager le Comité de soutien français à Obama, qui rassemble notamment Olivier Duhamel, Bernard-Henri Lévy, Frédéric Mitterrand, Bertrand Delanoë et Jack Lang. Dommage : avec cette info, les médias disposaient d'une occasion unique pour se rendre utile, c'est à dire faire ce que leurs lecteurs attendent : contextualiser et nous expliquer pourquoi et comment, aux Etats-Unis, on peut être de gauche et pour la peine de mort....
Vendredi 27 Juin 2008 - 15:09
Philippe Cohen
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