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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 07:24

(dépêche)


L'Opéra de Paris renoue avec le grand répertoire

Ariane Bavelier et Christian Merlin
23/03/2009 | Mise à jour : 10:16 | Ajouter à ma sélection

C'est lundi que Nicolas Joel dévoile sa première saison en tant que directeur de l'Opéra national de Paris, à partir de septembre.
 
Homme discret jusqu'ici, surtout connu des milieux lyriques, où sa réputation est celle d'un grand professionnel, à l'ancienne, ­Nicolas Joel s'immergea tout jeune dans le monde de l'opéra en devenant, voici plus de trente ans l'assistant de Jean-Pierre Ponnelle, le plus grand metteur en scène lyrique de son temps, et de Patrice Chéreau lors du légendaire Ring de ­Bayreuth. Devenu metteur en scène, il voit ses productions accueillies de Vienne à la Scala de Milan, en passant par San Francisco : elles relèvent d'un artisanat solide, quoique peu novateur. En prenant en 1990 la tête du Capitole de Toulouse, il se révéla un directeur d'opéra exemplaire et montra surtout qu'il était possible à un artiste de tenir le gouvernail d'un théâtre lyrique, et que directeur d'opéra est un métier à part entière.

Joyaux de Balanchine.

Le choix de l'homme de métier

C'est ce qui lui permit d'emporter le morceau à Paris : si le ministère de la Culture préférait à l'époque Laurent Bayle - grand manager culturel mais sans expérience de l'opéra -, jugeant trop provincial le vrai Parisien Nicolas Joel, l'Élysée de Jacques Chirac fit le choix de l'homme de métier. La décision relevait d'une conception de la gouvernance d'une maison d'opéra : on admettait que la mission nécessitât des compétences très spécifiques, une connaissance intime de tous les métiers de l'opéra et un carnet d'adresses international.

En revanche, il était clair qu'il lui faudrait un adjoint aux compétences administratives et financières éprouvées, afin de gérer sainement une maison dont la masse salariale dépasse les 80 millions d'euros, et où l'aide publique correspond à 57 % des charges de fonctionnement, nécessitant un dialogue direct avec Bercy.

À l'image d'Hugues Gall quittant le Grand Théâtre de Genève pour l'Opéra de Paris, Joel passe d'une maison employant 450 personnes à un géant de 1 600 salariés. Face à l'ampleur de cette tâche, sa santé reste un point d'interrogation. Victime d'un accident vasculaire cérébral, l'été dernier, il a fait preuve depuis d'une belle ténacité : sa patiente rééducation lui permettait dès Noël de marcher en s'aidant d'une canne, de parler sans la moindre gêne et de présider des réunions. Ce coup du sort n'a en rien entamé sa volonté de vivre pleinement cette aventure parisienne, la consécration pour tout directeur d'Opéra : ses premières saisons étaient déjà prêtes au moment de l'incident, et l'énergie qu'il met à défendre sa programmation est un démenti cinglant aux vautours qui commençaient déjà à guetter sa place. Il y a un pilote dans l'avion ! En attendant par décret ministériel la nomination du copilote, qui devrait être Martin Ajdari, actuellement directeur général délégué de Radio France.

Après les options très radicales défendues par Gerard Mortier, Nicolas Joel devrait remettre au centre de la programmation le grand répertoire français et italien du XIXe siècle. Beaucoup attendent de lui le retour à des mises en scène plus traditionnelles et faciles à reprendre (mais il est trop intelligent pour préconiser un retour en arrière). Et si l'on peut lui faire confiance pour réunir des distributions prestigieuses, la nomination de Philippe Jordan comme directeur musical et de Patrick-Marie Aubert comme nouveau chef des chœurs, deux postes clés, sera son premier geste fort.

Côté danse, Brigitte Lefèvre continue la remarquable politique entreprise dès 1992, avant la nomination d'Hugues Gall, et qui a valu au Ballet de l'Opéra, depuis deux saisons, de remplir ses salles à 95 %. «Mon but est de servir la pérennité du Ballet de l'Opéra fondé par Louis XIV», dit-elle. Mission qui connaîtra cette saison un nouveau virage, lié au renouvellement de générations : Manuel Legris, dernière étoile Noureïev encore sur scène, fera ses adieux le 15 mai prochain. Laurent Hilaire et ­Clotilde Vayer sont déjà maîtres de ballet tandis que Patrice Bart, maître de ballet nommé par Noureïev, prépare ses dernières saisons à l'Opéra. Dans une compagnie, la scène n'est qu'un passage. Quel que soit son talent, un jeune danseur se construit par ce qu'il reçoit.





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