(dépêche)
Réforme annoncée du Palais de la découverte
Isabelle Brisson
22/04/2008 | Mise à jour : 12:29 | | Commentaires 1 .
Accueillant chaque année 500 000 visiteurs, le Palais de la découverte présente au public les bases fondamentales de la scienceet de la recherche actuelle par le biais d'expériences.
L'établissement parisien devrait se rapprocher de la Cité des sciences en 2009 et céder un peu d'espace au Grand Palais. Des changements qui inquiètent une partie du personnel.
Le palais de la découverte et la Cité des sciences vont adopter un statut commun. Le premier est actuellement un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPCSCP) dépendant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de la Culture. C'est une petite structure de 230 personnes aux trois quarts fonctionnaires. Il présente au public les bases fondamentales de la science et de la recherche actuelle par le biais d'expériences. Plusieurs rapports dont le dernier émanant du Sénat ont souligné ses nombreux «dysfonctionnements administratifs et politiques». La Cité des sciences est un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) dépendant des mêmes ministères qui emploie environ 1 000 salariés principalement sous contrats privés. Il doit rendre accessibles les savoirs scientifiques techniques et industriels.
«Nous ne sommes pas concurrents, nous faisons deux métiers complètement différents», relèvent les représentants syndicaux du Palais de la découverte, soucieux que ce rapprochement se transforme en fusion. Une fusion qui, craignent-ils, pourrait se réaliser en faveur de la Cité des sciences qui les absorberait avec leurs spécificités. Les délégués syndicaux estiment en outre la décision de gérer ces institutions de la même manière complètement injustifiée. «Cela va compliquer la tâche, créer des lourdeurs et ne fera pas faire d'économies.» Certains salariés relèvent par ailleurs que le Palais de la découverte a déjà réagi positivement à ses difficultés en créant notamment un projet de rénovation dont une partie sera soutenue par des entreprises privées et des expositions comme «Hydrogène» qui sont montées en collaboration avec la recherche publique et privée.
Mutualisation
Rappelons que la situation du Palais de la découverte n'est pas simple. L'établissement est géré par le ministère de la Recherche et reçoit son budget du ministère de la Culture. Actuellement, le budget n'a toujours pas été voté, ce qui lui interdit de rénover des locaux vétustes. Le propriétaire des lieux est l'Établissement public à caractère industriel et commercial du Grand Palais. Un échange de salles va avoir lieu entre le Grand Palais et le Palais de la découverte qui occupe la partie ouest. Ce dernier va notamment rendre le salon d'honneur au Grand Palais et récupérer des salles actuellement aménagées en bureaux. «L'opération qui est équitable en termes de surface ne l'est pas en volume», estime-t-on au Palais de la découverte. Les activités en physique et chimie requièrent en effet une place importante pour réaliser les expériences. Et il n'y a pas de budget pour équiper les surfaces récupérées.
De son côté, François d'Aubert, président de la Cité des sciences, estime que le rapprochement des deux sites constituera une véritable plus-value pour la diffusion des connaissances, il permettra de susciter davantage de vocations et de mieux montrer la science en marche.
Quant au ministère de la Recherche, il considère que les missions des deux institutions sont analogues, se situant à l'interface de la science et de la société. Il souhaite une mutualisation plus forte et une programmation des expositions commune de façon à harmoniser les thèmes. Un groupe de travail œuvre activement à l'organisation de nouveaux statuts communs aux deux institutions. Le rapprochement est prévu à échéance 2009. Au ministère de la Recherche, on affirme qu'il n'y a pas de déménagement prévu pour le Palais de la découverte. L'établissement est situé en plein Paris dans un cadre prestigieux, chargé d'histoire, auquel les 500 000 visiteurs qui le fréquentent chaque année restent très attachés.