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La démission de Philippe Séguin de la présidence du RPR
Le 16 Avril 1999
Voici le texte intégral de la lettre manuscrite de Philippe Séguin dans laquelle il annonce son double retrait. Le président démissionnaire du RPR reproche à certains membres du parti gaulliste, à commencer par Bernard Pons, de ne pas clairement soutenir la liste RPR aux européennes. Les griefs s'étendent même à l'Elysée...
"Lorsque le Président de l'Association des Amis de Jacques Chirac peut, sans être démenti, proclamer que voter pour la liste Séguin-Madelin ou pour la liste Pasqua-Villiers, marque une même volonté d'adhérer à la Majorité présidentielle, lorsque le même fait publiquement la promotion de la liste fédéraliste, avant que le chef de l'Etat, quelques heures plus tard, ne reçoive son animateur, il est clair que je n'ai plus rien à faire à la présidence du Rassemblement pour la République ni, a fortiori, à la tête d'une liste européenne censée défendre la politique du Président de la République.
"Ma démission de mes fonctions et le retrait de ma candidature à ces élections prennent effet immédiatement. "Conformément à nos statuts, le Secrétaire général du RPR assurera mon intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président. "Je dis mes regrets aux adhérents et militants du Rassemblement.
"Vingt et un mois durant, avec l'aide et le soutien d'un grand nombre d'entre eux, au mépris de ma vie personnelle, de mes propres engagements et de ma réputation, je me suis efforcé d'assumer les conséquences des errements du passé, de maintenir l'unité du Mouvement en dépit des tendances centrifuges qui l'affectaient, d'y colmater jour après jour des brèches béantes, comme à Paris, de m'en tenir à une ligne d'opposition malgré les tentations d'une cohabitation émolliente, de lutter contre de nouvelles stratégies suicidaires inspirées aux entourages par des sondages de popularité trompeurs.
"Je constate que je suis aujourd'hui privé des moyens nécessaires pour conduire mon action et que j'évolue dans un contexte où la loyauté, la clarté et la transparence ne sont pas des vertus cardinales. J'en tire donc les conséquences."