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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 09:14

(dépêches)



Les méthodes dures de la CIA dévoilées au grand jour

à la une
WASHINGTON (AFP) - 17/04/09 06:30

L'administration Obama a publié jeudi une version expurgée des mémos secrets décrivant par le menu les méthodes violentes de la CIA dans sa lutte antiterroriste, tout en assurant que les personnels ayant mené ces interrogatoires ne seraient pas poursuivis.

Photographe : Randall Mikkelsen AFP/Archives :: L'entrée du camp militaire américain de Guantanamo le 23 juillet 2008agrandirphoto 1/2photo : Randall Mikkelsen , AFP
 
Photographe : Alex Wong AFP/Getty Images/arch. :: Le sceau de la CIA dans le hall du siège de l'agence, le 19 février 2009 à McLean, près de Washington DCagrandirphoto 2/2photo : Alex Wong , AFP

Quatre mémos secrets de l'agence de renseignement américaine, détaillant minutieusement les techniques d'interrogatoire relevant de la torture utilisées pendant l'ère de George W. Bush, ont été publiés jeudi conformément à ce qu'avait promis l'administration.

Certains courts passages mentionnant des noms ont été censurés et le président Barack Obama a affirmé que ces personnels qui "ont fait leur devoir en se fondant avec bonne foi sur les conseils légaux du département de la Justice ne seront pas poursuivis".

Barack Obama a convenu que les Etats-Unis avaient traversé "un chapitre noir et douloureux" de leur histoire mais a souligné qu'il avait déjà fait "cesser ces techniques contenues dans les mémos".

Les mémos datant de 2002 et 2005 constituent un mode d'emploi détaillé d'une dizaine de techniques "de base" et "coercitives" pour faire parler des terroristes présumés.

Ainsi, le prisonnier est d'abord mis nu, privé de sommeil, enchaîné et parfois doté d'une couche-culotte, précisent les textes rédigés par des avocats mandatés par l'administration Bush. Il subit aussi une "altération de son hygiène alimentaire", souvent une alimentation exclusivement liquide.

Viennent ensuite les méthodes dites "correctrices" où il y a "interaction" avec le détenu. "Ces techniques ne sont pas toutes utilisées en même temps" précise un des mémos.

Selon un "interrogatoire prototype", on peut utiliser "la frappe insultante au visage", "la frappe au ventre", la privation de sommeil les mains menottées, parfois appuyé contre un faux mur souple qui s'affaisse lorsque le détenu tente de s'y reposer.

Celui qui interroge peut également utiliser "les positions de stress", le confinement en compagnie d'insectes hostiles et enfin la simulation de noyade.

Dans un communiqué, le président Obama affirme que ces techniques adoptées par l'administraton Bush après le 11-Septembre "ont miné notre autorité morale et n'ont pas amélioré notre sécurité".

Il a toutefois stipulé que les personnels de la CIA ayant participé à ces interrogatoires assimilables à de la torture dans le cadre de consignes secrètes de l'agence ne seront pas poursuivis.

"Ceux qui ont fait leur devoir en se basant avec bonne foi sur les conseils légaux du département de la Justice ne seront pas poursuivis", a-t-il indiqué ajoutant: "nous devons protéger leur identité de façon aussi vigilante qu'ils protègent notre sécurité".

Le ministre de la Justice a précisé qu'il fournirait des défenseurs à ces personnels s'ils venaient à être interrogés par un tribunal.

C'est la puissante Association américaine de défense des libertés publiques (ACLU) qui avait obtenu devant les tribunaux la promesse de la publication de ces rapports secrets.

Jeudi, l'ACLU mais aussi le CCR (Center for Constitutional Rights) et Amnesty International ont contesté l'absence de poursuites. "Ces mémos fournissent la preuve irréfutable que des responsables de l'administration Bush ont autorisé et donné leur bénédiction légale à des actes de torture qui violent les lois internationales et nationales", a estimé Anthony Romero, directeur exécutif de l'ACLU.

Le directeur du renseignement américain Dennis Blair a reconnu qu'"en avril 2009, cela paraît choquant et dérangeant", mais qu'il fallait replacer cela dans le contexte de "l'horreur" du 11-Septembre, rappelant que Washington s'était engagé à ne plus utiliser ces méthodes.


Insectes, nudité, simulation de noyade: éventail de supplices sous Bush

documents
WASHINGTON (AFP) - 17/04/09 00:37

De la gifle humiliante à la simulation de noyade en passant par le confinement en compagnie d'insectes, les techniques d'interrogatoires antiterroristes de l'ère Bush révélées jeudi par l'administration Obama font froid dans le dos.

Photographe : Brennan Linsley AFP/Archives :: Photo visée par l'armée américaine d'entraves posées, le 21 janvier 2009 au centre de détention de Guantanamoagrandirphoto : Brennan Linsley , AFP

L'éventail des méthodes d'interrogatoire détaillées avec une précision quasi-scientifique dans quatre mémos secrets rédigés par les avocats du département de la Justice Jay Bybee en 2002 et Steven Bradbury en 2005 est "graduée", de l'intimidation du suspect en l'attrapant brusquement par le col à la simulation de noyade, comme le précise le premier mémo datant d'août 2002.

TECHNIQUE DU MUR: La technique du mur (walling) consiste à placer la personne interrogée contre un mur flexible. L'enquêteur tire la personne vers lui, puis la repousse violemment contre le mur.

GIFLE: Vient ensuite la frappe au visage "avec les doigts légèrement écartés", recommande le texte. Son but est de "provoquer la surprise et/ou l'humiliation".

CONFINEMENT: Le confinement est également recommandé: "pas plus de deux heures" quand le détenu peut seulement être assis et "jusqu'à 18 heures" quand il est dans un espace plus grand lui permettant de se tenir debout.

FATIGUE MUSCULAIRE: Le prisonnier "est placé de 1,20 à 1,50 mètre d'un mur" et il lui est ordonné de ne pas bouger.

PRIVATION DE SOMMEIL: La privation de sommeil constitue une étape supérieure. Selon un mémo de mai 2005, elle a été utilisée jusqu'à 96 heures d'affilée, bien que 180 heures constitue la durée maximale autorisée.

INSECTES: L'utilisation d'insectes est recommandée dès le premier mémo de 2002, dans lequel les enquêteurs sont encouragés à dire à un détenu, en l'occurence le Palestinien Abou Zubaida, qu'il s'agit d'un "insecte qui pique". En réalité, l'utilisation d'un insecte inoffensif comme la chenille est conseillée.

SIMULATION DE NOYADE: La simulation de noyade (waterboarding) vient couronner la liste. "L'individu est attaché à un banc incliné", ses pieds sont généralement surélevés. Un linge est placé "sur son front et ses yeux" et de l'eau est versée sur le linge qui est tiré sur le nez et la bouche au cours de l'opération.

La respiration du détenu est "légèrement entravée pendant 20 à 40 secondes", précise le mémo. Le linge est ensuite retiré et l'opération peut recommencer après trois ou quatre inspirations. Au total, cela ne doit pas durer plus de 20 minutes, selon le mémo secret.

NUDITE: Les trois mémos de mai 2005 apportent davantage de précisions. Il est par exemple indiqué dans un document du 30 mai que "la nudité est utilisée pour provoquer un inconfort psychologique, et aussi parce que cela permet à l'enquêteur de récompenser immédiatement le détenu en lui rendant ses vêtements en cas de coopération".

MANIPULATION DIETETIQUE: La "manipulation diététique", ou remplacement du repas habituel par un "liquide fade", peut également être utilisée.




Meurtres de détenus en Irak: prison à vie pour un sergent-chef américain

monde
VILSECK (AFP) - 16/04/09 16:36

Un sergent-chef américain a été condamné jeudi à la prison à vie avec possibilité de libération conditionnelle par une cour martiale en Allemagne pour le meurtre de quatre détenus en Irak.

Photographe : Timm Schamberger DDP/AFP :: Un soldat américain à l'entrée du tribunal à Vilseck, dans le sud de l'Allemagneagrandirphoto : Timm Schamberger , AFP

John Hatley, 40 ans, avait été reconnu mercredi coupable du meurtre de quatre détenus, une affaire pour laquelle quatre militaires américains ont déjà été condamnés.

La cour martiale américaine de la base de Vilseck (ouest de l'Allemagne) l'a reconnu coupable de quatre meurtres et de "conspiration en vue de commettre un meurtre prémédité". Elle l'a en revanche acquitté concernant un cinquième meurtre, celui d'un prisonnier irakien abattu en janvier 2007.

Le sergent-chef a, selon la cour, participé à l'exécution au printemps 2007 à Bagdad de quatre prisonniers soupçonnés d'avoir monté une embuscade contre des soldats américains mais qui devaient être relâchés faute de preuves.

Selon plusieurs témoins, y compris l'un des sergents condamnés, les quatre prisonniers, qui étaient ligotés et avaient un bandeau sur les yeux, ont été exécutés d'une balle dans la tête, puis leurs cadavres ont été jetés dans un canal du sud-ouest de Bagdad.

Les corps n'ont jamais été retrouvés et ni la date exacte ni le lieu précis de ces exécutions n'ont pu être établis.

Le sergent-chef Hatley, actuellement attaché à la 172e brigade d'infanterie en Allemagne, avait plaidé non coupable des faits qui lui étaient reprochés, à l'ouverture de son procès lundi.

Deux autres sergents, Michael Leahy et Joseph Mayo, ont déjà été condamnés par cette même cour pour leur participation à cette quadruple exécution, dans deux procès, en février et en mars: le premier à la réclusion à perpétuité, le second à une peine de 35 ans de prison.

Deux autres soldats avaient auparavant été condamnés à l'automne 2008 à des peines de sept et huit mois de prison pour leur participation indirecte à ces crimes, des peines mineures en échange de leur témoignage contre les principaux suspects.





Le plan d’Obama pour fermer Guantánamo

26 nov. 2008 - 6h51
Interview

Le candidat l’avait promis. Ken Gude, du think tank Center for American Progress, a élaboré pour le président élu le dispositif qui conduirait à la fermeture du centre de détention en juillet 2010.

13 réactions

WASHINGTON de notre correspondant
Recueilli par PHILIPPE GRANGEREAU

Le président élu Barack Obama a confirmé le 17 novembre son intention de fermer Guantánamo. Quelque 255 prisonniers sont retenus dans le centre de détention de la base militaire de Guantanamo Bay, sur l’île de Cuba. Les autorités américaines ont commencé à y détenir des «ennemis combattants» le 7 octobre 2001, suite l’invasion de l’Afghanistan visant à capturer les membres du réseau Al-Qaeda auteurs des attentats du 11-Septembre.

Jusqu’en juin 2006, les autorités américaines considéraient que les «ennemis combattants» n’étaient pas protégés par les Conventions de Genève, ce qui n’est plus le cas en raison d’un jugement de la Cour suprême. Au moins quatre détenus ont mis fin à leurs jours et il y a eu des centaines de tentatives de suicide. Plusieurs grèves de la faim de prisonniers ont eu lieu, conduisant les médecins militaires à nourrir de force les grévistes.

Depuis 2001, 420 détenus ont été libérés sans avoir été inculpés. Le prochain prisonnier qui doit être relâché est l’ex-chauffeur d’Oussama ben Laden, Salim Hamdan. Condamné en août par un tribunal d’exception à cinq ans et demi de prison déjà purgés, il devrait être transféré au Yémen cette semainepour y être relâché. Des juges fédéraux ont aussi ordonné dernièrement la libération de cinq Algériens arrêtés en Bosnie il y a près de sept ans, ainsi que de 17 musulmans chinois ouïghours capturés en Afghanistan en 2001.

Ken Gude est un spécialiste des questions de sécurité au Center for American Progress, basé à Washington, qui sert de vivier à la future administration démocrate (lire ci-contre). Il a élaboré, à l’attention de Barrack Obama, un plan détaillé pour fermer le centre de détention de Guantánamo en dix-huit mois. Le président élu est déterminé à mettre fin à l’infâme Alcatraz de la «guerre contre la terreur», et Ken Gude a toutes les chances d’être entendu. Il y aura toujours, selon son plan, des «ennemis combattants» qui seront détenus sans limite de temps, mais cette fois par l’Otan, dans une prison spéciale qui sera construite en Afghanistan.

Comment fermer Guantánamo ?
La première phase de mon plan débutera avec l’annonce d’une date de fermeture définitive en dix-huit mois - c’est-à-dire le 20 juillet 2010 si Obama fait cette annonce le jour de son entrée en fonctions. Durant cet intervalle, il faudra transformer l’univers secret de Guantánamo en modèle de transparence, en y invitant des représentants de gouvernements et d’organisations internationales. Le premier mois, il faudra passer en revue tous les cas de prisonniers en les divisant en trois catégories : ceux qui seront inculpés d’activités criminelles, ceux qui doivent être libérés et ceux qui n’entrent pas dans ces deux catégories. Cet examen sera effectué par un comité dirigé par le Conseil pour la sécurité nationale, réunissant les départements d’Etat, de la Défense et de la Justice, ainsi que les services de renseignement.

Que faire des tribunaux militaires spéciaux mis en place par George W. Bush ?
Les Etats-Unis doivent restaurer leur crédibilité et leur légitimité aux yeux du monde. C’est pourquoi le président Obama devra les suspendre. Ce système a été conçu pour condamner et non pas pour rendre un jugement équitable.

Pendant cet examen des cas, les déclarations d’hier obtenues sous la torture seront-elles retenues ?
Oui, car il va falloir que tout soit pris en compte. Mais je considère personnellement que les informations obtenues sous la torture ne sont pas fiables, que cet a priori doit prévaloir et que donc, au final, il convient de les ignorer presque totalement. Dans les cas où un procès devant une cour fédérale est recommandé, il faudra que les preuves soient recevables et la manière dont le prisonnier a été traité sera un facteur à prendre en considération. Dans le cas du détenu de «haute valeur» Khalid Sheikh Mohammed [le «cerveau» du 11 Septembre, qui a été torturé, ndlr], il ne fait guère de doute que le gouvernement possédait suffisamment de preuves pour l’inculper au moment de son arrestation.

Où se dérouleront les procès ?
Les détenus seront traduits, selon les cas, devant un tribunal fédéral civil à New York ou à Washington s’ils sont accusés d’actes terroristes, ou bien devant une cour militaire régulière s’ils sont accusés d’actes visant l’armée américaine, comme par exemple dans l’attentat contre le USS Cole (en 2000). Nous avons déjà le cas d’un détenu inculpé par la cour fédérale de New York pour complicité dans l’attentat contre les ambassades américaines en Afrique de l’Ouest (1998) : son procès pourrait commencer très vite. Ça permettrait de montrer qu’il est possible, contrairement à ce que dit l’administration Bush, de juger des détenus de Guantánamo devant une cour fédérale civile.

Les accusés seront-ils toujours considérés comme «ennemis combattants» ?
Dans les cas appropriés, oui. Il est certain que beaucoup d’erreurs ont été commises à l’encontre de gens innocents, mais il est aussi vrai qu’il y a vraiment des sales types à Guantánamo qui doivent être traités selon des mécanismes légaux qui existaient avant l’élection de Bush.

Quels seront les problèmes les plus importants posés par la fermeture de Guantánamo ?
Le plus difficile sera de trouver une terre d’accueil pour ceux qui seront libérés. C’est pourquoi il faudra mettre en place un programme de réhabilitation et de réintégration, qui visera à convaincre des pays d’accueil de les prendre. La question est déjà apparente avec le cas des 17 musulmans chinois ouïghours détenus à Guantánamo (dont la libération a été ordonnée par un juge). La semaine dernière, une cour de district américaine a aussi ordonné la libération de cinq Algériens. Il est impossible de les renvoyer dans leur pays, car les Etats-Unis sont signataires de traités internationaux qui interdisent le transfert de prisonniers dans un pays où ils peuvent être torturés.

Les 17 Ouïghours seront-ils réimplantés aux Etats-Unis ?
Oui, je pense que l’administration Obama prendra cette décision. Ils ne sont plus considérés comme des «ennemis combattants illégaux». Leur libération a été ordonnée par un juge américain et la communauté ouïghoure américaine est prête à les accueillir et faciliter leur intégration. L’administration Bush a fait appel de la décision de ce juge en arguant qu’il n’a pas l’autorité de décider s’ils doivent être libérés sur le territoire américain. Mais il n’y a pas d’autre solution, car il est pratiquement impossible de leur trouver un autre pays d’accueil.

Cela ne va-t-il pas créer un précédent ?
C’est justement ce que cherche à éviter à tout prix l’administration Bush. L’administration Obama ne veut pas non plus créer de précédent judiciaire et c’est pourquoi elle va sans doute ordonner d’autorité leur libération, sans passer par un juge.

Les Algériens peuvent-ils aussi être libérés aux Etats-Unis ?
Non, en tout cas pas dans l’immédiat. Le gouvernement estime que, contrairement aux Ouïghours, les cinq Algériens sont des terroristes internationaux déterminés à attaquer les Etats-Unis. Le juge qui a ordonné leur libération considère pour sa part que les preuves apportées par le gouvernement sont insuffisantes.

Combien y a-t-il maintenant de détenus à Guantánamo et quel est leur statut ?
Environ 250, et le dernier à être arrivé est, semble-t-il, un Kenyan capturé l’an dernier. L’administration Bush estime qu’environ 70 d’entre eux sont libérables, mais n’est pas parvenue à leur trouver un pays d’accueil. Une centaine de détenus sont yéménites et seuls quelques-uns sont accusés d’activités criminelles. Les autres pourraient tous être renvoyés au Yémen, si tant est qu’il existe un programme de réhabilitation ou une prison sûre.

Comment fonctionnerait un programme de réhabilitation ?
Le modèle est le programme de déradicalisation et de réintégration qui a été mis au point en Irak par l’armée américaine et les autorités saoudiennes, avec un certain succès. Il s’agit essentiellement de se servir de religieux musulmans pour convaincre les détenus de rejeter la violence et l’islam radical. Un tel programme pourrait être réalisé à Guantánamo. Il ferait partie intégrante du processus de fermeture.

Que faire des individus qui ne peuvent être ni jugés ni libérés ?
Ce sont d’authentiques «ennemis combattants illégaux». Ils seraient entre 15 et 25 environ. Il y a une raison pour laquelle les militaires les ont capturés sur le champ de bataille. Le plus approprié pour eux est une forme de détention militaire légale.

Ils seraient détenus indéfiniment sans jugement ?
Le jugement est qu’ils sont des «ennemis combattants» et ils peuvent légalement être détenus, selon une loi passée par le Congrès. L’administration Bush avait une définition incroyablement large, l’administration Obama aura une définition plus étroite de ce statut. L’administration Obama établirait un mécanisme permettant de déterminer, aux termes de l’article 5 des Conventions de Genève, si ces personnes sont des «prisonniers de guerre» ou des «ennemis combattants illégaux».

Où seraient détenus ces derniers prisonniers de Guantánamo ?
En Afghanistan, où le gouvernement américain finance la construction d’une nouvelle prison. Cette prison serait placée sous l’autorité non pas des Etats-Unis, mais de l’Otan. Le choix de l’Afghanistan est logique, puisque c’est là que ces «ennemis combattants» ont été appréhendés.

Où et comment seront détenus les suspects appréhendés à l’avenir ?
Le fait est qu’aujourd’hui, nous continuons de détenir des personnes liées au conflit en Afghanistan et au Pakistan. L’administration Obama va se trouver confrontée à cette question et au fait que nous allons aussi appréhender des suspects qui ne sont pas liés à ces deux conflits, mais plus largement à la lutte contre Al-Qaeda. Elle va devoir élaborer une définition précise de qui peut être légalement détenu. Je ne sais pas si une autre forme d’autorité sera ou non nécessaire [George W. Bush s’était servi de décrets exécutifs, ndlr].

Beaucoup des détenus de Guantánamo ont été vendus pour 5 000 dollars à l’armée américaine par les seigneurs de la guerre afghans et par l’armée pakistanaise. Ce genre de transaction sera-t-il accepté par l’administration Obama ?
Cela dépendra des circonstances. Je crois que le Président agira strictement dans le cadre défini par le Congrès, qui permet uniquement la détention des individus et des organisations qui ont perpétré ou aidé les attaques du 11 Septembre, ou de ceux qui ont abrité ces attaquants. C’est-à-dire essentiellement Al-Qaeda ou les talibans.

Comment définissez-vous les talibans ?
Ce n’est pas facile à définir.

Qui va prendre cette décision, les militaires sur le terrain ?
Non. Il faudra passer par un processus de détermination, aux termes de l’article 5 des Conventions de Genève, qui n’existe pas à l’heure actuelle.

Y aura-t-il une limite de temps à la détention d’un suspect ?
Les procédures seront certainement accélérées par rapport à ce qui se passe maintenant. Il ne faudra pas qu’il y ait, comme c’est le cas actuellement dans la prison de Bagram (Afghanistan), des gens détenus pendant des mois sans audience.

Quelle sera la décision la plus dure à prendre durant le processus de fermeture de Guantánamo ?
C’est la question de savoir ce qu’on va faire des prisonniers qui ne peuvent pas être inculpés, qui n’entrent pas dans la définition d’«ennemis combattants», mais qu’on pense être dangereux. Certains ont suggéré de les emprisonner aux Etats-Unis, mais je ne pense pas que l’administration Obama adoptera cette solution, qui est à l’opposé de ses convictions. Il va donc falloir se résoudre à les relâcher, tout en sachant qu’il y a un risque. L’administration Bush dit qu’il y en a des dizaines, voire une centaine qui ont ce profil. En réalité, il y en aurait 10 ou 15.




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commentaires

S
Le président américain Barack Obama s'est toujours dit opposé à des poursuites judiciaires à la suite des politiques antiterroristes pratiquées sous l'administration Bush, estimant qu'il valait mieux "aller de l'avant que regarder en arrière".
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