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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 07:00

(verbatim)



OTAN par Alain Juppé 

20 février 2009 19:22

Voici la Tribune que j’ai rédigée pour Le Monde sur l’Otan et qui figure dans l’édtion du  samedi 21 février:

” La France a-t-elle intérêt à réintégrer en 2009 le commandement militaire de l’OTAN qu’elle a quittée en 1966 ?

La question n’est pas sacrilège. Nul ne sait comment le général de Gaulle y répondrait aujourd’hui. Sinon qu’il se déterminerait à la lumière du seul intérêt national.

 C’est dans cet esprit qu’en 1995, le président Chirac et le gouvernement que je dirigeais ont engagé un processus de rapprochement entre la France et l’OTAN. Nous y avions mis deux conditions clairement énoncées : d’abord parvenir à un partage équitable des responsabilités, c’est-à-dire des commandements, entre Américains et Européens ; ensuite obtenir de nos partenaires européens le lancement d’une politique européenne de sécurité et de défense (PESD) qui en soit une, ce qui supposait à la fois une volonté réelle de leur part et la levée de la réserve, voire du veto américain.

A l’époque, ces conditions ne furent pas remplies et la démarche fit long feu.

 Depuis lors, les choses ont changé. En 1998, à Saint-Malo, Jacques Chirac et Tony Blair se sont mis d’accord sur une déclaration qui débloqua la situation. Ils y ont affirmé que l’Union européenne « doit avoir une capacité autonome d’action, appuyée sur des forces militaires crédibles, avec les moyens de les utiliser et en étant prête à le faire afin de répondre aux crises internationales ». Ce fut un tournant historique.

 Tout au long de la décennie qui a suivi, la PESD a connu de notables avancées. De 1999 à 2000, les conseils européens de Cologne, Helsinki et Feira ont pris des décisions qui ont abouti à la mise en place de structures communes.

A Bruxelles en 2003, l’Union a adopté sa stratégie de défense. Et surtout de 2003 à 2008, elle a monté 23 missions sur des théâtres extérieurs dont 6 opérations militaires significatives par exemple en Bosnie-Herzégovine ou en République démocratique du Congo.

On comprend dès lors que le président Sarkozy, dans la droite ligne des efforts accomplis depuis 1995, reprenne aujourd’hui l’initiative.

Est-ce à dire que les conditions posées au départ et qui demeurent valables sont désormais remplies ?

Il faut y regarder à deux fois.

La nouvelle Administration américaine est-elle prête à partager réellement les responsabilités militaires au sein de l’Alliance ?

En d’autres termes, les commandements qui échoiront aux Européens et notamment aux Français auront-ils la même importance stratégique que ceux qu’exercent les officiers généraux américains ? On n’y voit pas encore assez clair sur ce premier point.

Quant à la défense européenne, il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour devenir pleinement crédible.

 L’agence européenne de la défense créée en juillet 2004 pour promouvoir la recherche-développement de défense et les acquisitions d’équipements militaires en coopération, n’a pas donné les résultats attendus. L’objectif capacitaire initial fixé à Helsinki en 1999, c’est-à-dire la constitution d’une force de réaction rapide européenne capable de déployer 50 à 60 000 hommes en  soixante jours et pour une durée d’au moins un an n’a pas été atteint. L’effort de défense moyen des Etats membres plafonne à 1,07 % du PIB européen. Et parmi les grands pays, seule la Grande Bretagne atteint le seuil des 2%.

 Avons-nous dès lors les moyens de nos ambitions ? J’ajouterai, sans esprit de provocation : avons-nous seulement des ambitions ? Partageons-nous la même vision des intérêts européens au sein de l’Alliance. Et que voulons-nous faire de cette Alliance ? Le monde actuel ne ressemble en rien à celui où elle est née. Conçue dans un contexte de confrontation entre les blocs, soviétique d’un côté, occidental de l’autre, elle doit aujourd’hui redéfinir sa raison d’être, ses missions, son territoire d’action. La vision qu’en a l’Amérique n’est pas forcément identique à celle des Européens et notamment des Français.

 On me répondra que notre pays a déjà fait les neuf dixièmes du chemin sur la voie de la réintégration. Que nous siégeons à nouveau dans toutes les instances de l’OTAN (sauf deux créées après notre départ). Que nous sommes devenus l’un des premiers contributeurs en troupes de l’Alliance. Que nous avons participé sous commandement OTAN aux opérations contre la Serbie en 1999. Que nous avons placé une centaine d’officiers dans la structure intégrée et que nous participons à la force de réaction rapide de l’Organisation.

L’argument est fort.

Mais on peut se demander s’il n’est pas réversible.

Si, malgré notre position spécifique dans l’OTAN, nous en sommes un membre si actif, quel avantage allons-nous retirer à perdre cette spécificité ?

Une influence accrue dans l’Alliance ? Nous y pesons déjà lourd et toutes les décisions s’y prennent à l’unanimité.

De la considération de la part de nos alliés américains ? Sera-t-elle durable dès lors que leurs propres intérêts seront en jeu ?

Une solidarité accrue de nos partenaires européens et une relance effective de la PESD avec, notamment, la création d’un commandement militaire opérationnel ? Nous voyons bien qu’ils ne partagent pas tous notre volonté d’autonomie ; je conviens que nous aurons peut-être plus de poids pour mettre en œuvre une coopération renforcée ou structurée avec ceux qui en ont les moyens et l’ambition.

Qu’en conclure ? Qu’il y a, d’ici le sommet de l’OTAN prévu à Strasbourg début avril, place pour un débat de fond sur un choix qui engage l’avenir de la France.”

Alain Juppé


Les réactions (20)

1 Denis 20 février 2009 à 20:19

Il faut se féliciter d’un tel article et il serait bon qu’il soit amplement relayé. Finalement, ce n’est pas si difficile de suivre un argumentaire controversé et on se plait à en désirer plus souvent dans le débat public ! Ces propos nourrissent une réflexion citoyenne courageuse qui balancent heureusement avec les fausses évidences de décideurs péremptoires qui ne le sont pas beaucoup… citoyens et… courageux…
Denis
 
2 Patrick 20 février 2009 à 23:29

Monsieur Juppé,
Il n’y a pas plus clair que votre article.
Si le débat que vous appelez, comme d’autres n’a pas lieu, l’on pourra se poser des questions. Selon vous Charles de Gaulle se serait déterminé “à la lumière du seul intérêt national”, Jacques Chirac également. Est ce que son successeur fera de même ? C’est tout ce que la France et l’Europe peuvent espérer…
 
3 Jean 20 février 2009 à 23:53

Monsieur Le Premier Ministre,

Le pauvre quidam que je suis comprend bien la nécessité de réformer l’état de notre Etat, l’impératif de faire face honorablement à la crise qui nous étreint, comme de situer au mieux notre pays dans le concert européen voire mondial, et cela simultanément.
L’Otan, que nous y gardions notre autonomie, notre indépendance, notre droit de veto, voilà, peut-être ce que beaucoup, comme moi, souhaitent. Le Gaullisme, c’est peut-être cela, mais vous savez sans doute cela mieux que moi.
L’époque est ce qu’elle est.
Pas facile, je vous prie de le croire. Ayons confiance, défendons-nous !

Ne pas se brader ni s’inféoder malgré les difficultés.
 
4 GUYOMARC'H 21 février 2009 à 9:08

les raisons de ne pas s’inquiéter de cette réintégration sont:
les décisions se prennent à l’unamité
les pays qui ne le veulent ne participent pas aux opérations
Par contre,il est normal que le parlement soit consulté sur ce sujet,alors qu’un référendum n’a sur cette question aucun intérêt.
Ce n’est ni un marché de dupe,ni une banalisation de notre diplomatie.
 
5 34130sinonrien 21 février 2009 à 12:07

Sans être un spécialiste de tout, je pencherais plutôt pour parachever le rapprochement avec l’OTAN, à l’aune de la mise en place de la nouvelle administration américaine.
 
6 de roalhacj 21 février 2009 à 17:14

Merci ,mille merci de cette mise au point et du rappel des conditions que la France doit faire remplir à ses alliés
continuez Monsieur à rester dans vos propos à cette altitude que j’entends aux deux sens du terme;dont je ne ferai l’injure à un latiniste de rappeler
 
7 Sebastien Dazy 21 février 2009 à 20:16

Monsieur Juppé, en tant que simple citoyen je vous remercie pour cette tribune où votre questionnement interpelle. Je me sens néanmoins mal informé par la presse sur les enjeux et les conséquences concrètes de nos actions à court, moyen et long terme au sein de l’OTAN.
comment cela influencera-t-il nos relations avec d’autres pays comme par exemple la russie ? Je viens de finir la lecture des livres de Mr Todd intitulés “Après l’empire” et “Après la démocratie”. En regard de ces analyses, je m’interroge sur l’utilité d’un alignement avec les schémas américains.Vous qui avez du recul en la matière quels sont les risques majeurs qu’ils nous faut éviter avant tout ?
Chaleureuses et respectueuses salutations
 
8 Lucrèce 21 février 2009 à 21:03

OTAN en emporte le vent…
La France doit-elle réintégrer la commandement militaire de l’Alliance? la question ne se pose même plus :son drapeau flotte déja au SHAPE , le quartier général à Mons (Belgique), et à Norfolk( Virginie) au deuxième commandement opérationnel de L’ACT.
Alors, on peut discuter, au Parlement, d’ici le 60° anniversaire ;notre organe démocratique :il est toujours temps de le consulter a posteriori , mais cela a peu d’intérêt. La France peut essayer d’obtenir pour une de ses ganaches le commandement de Norfolk, et plus de poids à Mons, c’est jouable.Mais il ne faut pas péter plus haut que son grade, comme du temps où elle essaya de prendre sous son commandement la VI° Flotte à Naples….
Depuis 60 ans les echecs de la SED, de AED, de l’ISED ont laissé le champ libre à l’OTAN, seule structure cohérente ; et ce n’est pas le passage à 26 qui permettra avant 60 autres années au moins de monter une politique européenne de défense.
Donc par obligation la France est dans l’OTAN.
Le comité des plans de défense, auquelle elle participe activement, est en 2009 plus important que la chaine de commandement intégrée.
Eh oui, l’OTAN perdure, malgré la perte de son intérêt en Europe, depuis la chute du mur et depuis son dernier soutien -essentiel- dans les Balkans. Elle garde cependant un rôle préeminent quand il s’agit de soutenir logistiquement et d’assurer un commandement pour de grandes opérations sous mandat onusien, comme la direction de l ‘ISAF en Agfghanistan.
Quand la vie de ses soldats est engagée, il faut avoir des pudeurs de jeune fille pour se laisser encore aller à des bouffées de soi-disant Gaullisme,et -pour d’autres d’anti-américanisme congénital pour refuser de participer au Commandement..il est bien plus important de consulter le Parlement quand il s’agit d’envoyer les troupes, de veiller ensuite sur place à leur bon engagement et au meilleur soutien logistique: rien n’empèche de se retirer quand ces conditions ne sont pas remplies.
Vale.
 
9 viv 22 février 2009 à 1:25

mère d’un fils de 20 ans, je me pose beaucoup de questions lorsque je vois les conflits mondiaux et ce qui se passe en france. Je regrette les morts de ma famille, morts pour défendre une nation qui ne nous appartient plus,qui ne nous protège plus, morts pour rien.Que sommes nous?Avons nous une nation?que signifie france? un super marché financier pour le monde entier (à ma majorité j’irai en france et je toucherai le chomage, les alloc. sans rien faire…) et bientot un réservoir humain? une vraie force europeenne n’est elle pas souhaitable?
 
10 KPM 24 février 2009 à 1:59

Excellent article, argumenté et raisonné. J’ai particulièrement apprécié le retournement de l’argument du poids.

Ajoutons à tous les arguments que vous exposez l’argument du symbole, qui est pour moi capital pour l’image de la France dans le monde, et particulièrement dans le monde arabe, et on comprend qu’il y a vraiment sur cette question de quoi avoir de sérieuses réserves.

Merci M. Juppé d’avoir pris la plume pour montrer qu’il peut encore y avoir, parmi les grands de l’UMP, des voix qui disent ce qu’elles pensent.
 
11 rimbus 24 février 2009 à 2:40

Merci M. Juppé de cette prise de position courageuse. J’espère que les autres membres de votre majorité (à l’assemblée) vous suivront sur cette voie.
Meilleures salutations.
 
12 Hébus le Troll 24 février 2009 à 10:47

Monsieur Juppé,

Merci pour cet article clair et limpide. Je n’ai pas toujours été d’accord avec votre action, il s’en faut! Il est cependant réconfortant de constater que la France et son avenir signifient encore quelque chose chez certains au sein de la formation politique que vous représentez.
 
13 seb 26 février 2009 à 1:37

La France s’apprête à s’engager dans un processus de soumission militaire et diplomatique en réintégrant le comité des plans de défense, mais surtout le commandement militaire permanent intégré de l’OTAN.

Cette décision est d’autant plus inopportune que rien ne nous force à nous engager dans ce processus et que ce statut de la France dans l’OTAN était, depuis notre retour en 1995-96 dans le comité militaire, totalement accepté par les Etats-Unis.

Rappelons avant tout débat que ce statut particulier ne nous empêche pas d’être actuellement le deuxième contributeur de forces aux opérations de l’Alliance avec plus de 4.000 hommes, de contribuer à hauteur de 14,78% au budget civil et à hauteur de 13,85% au budget militaire, et de fournir le quart des moyens de la force initiale à la force de réaction rapide de l’OTAN (NRF).

Le commandement militaire permanent intégré de l’OTAN est une structure opérationnelle dirigée aujourd’hui, et qui restera dirigée demain par le «SACEUR », un général américain. Son adjoint, un général allemand ou britannique selon le calendrier de rotation entre ces deux pays, commande les opérations de l’Europe de la défense lorsque les pays de l’EU utilisent les moyens de l’OTAN. Ces accords nommé «Berlin Plus » on été la base du transfert à l’Union européenne de l’opération de l’OTAN en Macédoine à partir d’avril 2003, puis de celle de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine à la fin de l’année 2004. Mais la simple mise en œuvre de ces accords reste difficile en raison de la Turquie.

En effet, ce pays qui possède un droit de véto au sein de l’OTAN invoque l’absence d’accord de sécurité sur l’échanges de données classifiées entre Chypre et Malte, entrés dans l’Union européenne en 2004, et l’OTAN pour refuser leur participation aux réunions sur les opérations « Berlin plus »… Rien ne peut autoriser le « Deputy SACEUR » à passer outre ce droit de veto, et c’est soumis à cette décision de la Turquie qu’il exerce son commandement !

Dans les discussions qui ont précédé la décision française, il n’a pas même été question qu’un officier français devienne un jour « Deputy SACEUR » ! Pour ce retour sous tutelle US, rappelons que la décision de 1966 a été motivée par une volonté de contrôle sur l’engagement de nos forces, la France s’apprête à accepter un commandement régional ! Ce commandement est celui de Lisbonne qui abrite le quartier général de la Force de réaction rapide . Rien de bien essentiel dans le processus d’engagement des forces de l’OTAN. Alors pour donner de la substance à cette décision française il est fait grand cas du commandement stratégique ACT chargé de la transformation des forces de l’Otan qui reviendrait lui aussi à un général français. Mais stratégique il l’est surtout pour les USA par sa position géographique à Norfolk, en Virginie à deux pas du USJFCOM (United States Joint Forces Command) qui a la même mission de transformation des forces mais au profit des Etats-Unis !

On peut s’interroger pour savoir comment les entreprises de défense européennes concernées au tout premier plan par la transformation des forces pourront se positionner dans cette compétition ?

On tente aussi de nous faire croire que cette réintégration dans le commandement militaire intégré est un gage de la réconciliation transatlantique entre la France et les Etats-Unis dans le respect des intérêts de chacun. Cet alibi ne tient pas. En effet notre appartenance au commandement intégré présumera de la disponibilité des forces françaises.

A l’occasion d’une prochaine mission militaire notre participation sera supposée acquise et le rôle de nos forces prédéterminé. Jusqu’à présent, la France avait une forte capacité à infléchir la conduite des missions puisque membre du comité militaire où se réunissent les ministres de la défense des pays membres de l’Alliance elle avait voix au chapitre politique sans être commise d’avance sur sa participation militaire. Les pays membres du commandement militaire permanent intégré de l’OTAN devaient nous écouter et infléchir éventuellement leurs positions pour nous convaincre d’engager des forces. Ce ne sera plus le cas, nos forces seront pré engagées !

Cette normalisation du statut de la France dans l’OTAN nous fera perdre le symbole d’une indépendance de notre pays par rapport aux Etats-Unis. Et il sera bien difficile de faire croire que la politique Européenne de Sécurité et de Défense a comme objectif une part d’autonomie…

A l’heure actuelle, comme en ont témoigné de nombreux députés et sénateurs, mais aussi Monsieur De Villepin (dans le livre “histoire de la diplomatie française”), lors de l’Assemblée Parlementaire de l’OTAN, et durant les réunions entre Ministres européens et américains…Sans parler des discours très directs de Monsieur Bush (et bientôt on entendra Monsieur Obama sans nul doute tenir les mêmes propos)…Parlementaires américains, ministres américains, etc…Ne cessent de demander à la France et à l’UE…D’intégrer la Turquie au sein de l’UE.

Ce à quoi, heureusement, des parlementaires sérieux et des Ministres consciencieux…Ont bien voulu répondre par un très diplomatique “mêlez vous de vos affaires” !

Tenir ce type de propos alors que nous aurons soumis l’engagement de nos forces à un possible véto américain, canadien ou turque, leurs transformations à l’influence croissante de l’industrie américaine, n’aura plus beaucoup de sens : étrangers à l’Europe ils ne le seront plus puisqu’ils en contrôleront sa politique de défense.

Comment pourrait on, dès lors…S’opposer à l’entrée de la Turquie au sein de l’UE ? (Je rappelle que c’est une promesse présidentielle mais aussi parlementaire)

Comment parler d’une “défense européenne”…Si en réalité tout est manoeuvré d’ailleurs ?

Et surtout, pourquoi détruire l’oeuvre du Général…Alors que si notre France a un “rang” au plan international…C’est justement en raison de sa position atypique ?

Le “ralliement” et la vassalisation de l’Angleterre, aux USA…A t elle été bénéfique pour la perfide Albion ? Non.

Le “non” de la France à la guerre en Irak, cette position souveraine et indépendante…A t elle bénéficié à notre pays ? Assurément !

Je ne pense pas qu’il faille sacrifier 50 ans (et on devrait dire plusieurs siècles, puisque la “posture gaulliste” est la continuation, en réalité, du travail conséquent des capétiens, que déjà la III République avait suivi) d’indépendance militaire et diplomatique…Contre une photo du Président, main dans la main, avec le secrétaire général de l’OTAN !

Personnellement, je suis contre ce retour :
1° Aucun avantage pour le pays (par contre les aspects négatifs ! A commencer par l’image de la France dans le monde…Devenir vassal des USA super ! C’est digne de la France ? Je ne crois pas !)
2° Caprice présidentiel : aucun débat, rien du tout (le Président se prend pour qui ? Napoléon (et lui il consultait ses généraux) ?)
3° Non précisé dans le programme de l’UMP (Pauvre De Gaulle, il doit s’être retourné dans sa tombe)
4° Réintégration dans l’OTAN = Turquie dans l’UE…L’UMP était pas censée être contre ? (Promesse présidentielle et parlementaire : PAS DE TURQUIE AU SEIN DE L’UE !)
5° Volonté du Président Français de faire de la lêche à Monsieur Obama…M’énerve prodigieusement ! Pas d’accord ! Je suis pour la politique “capétienne” continuée par les “jacobins” et puis par la III République, et par le Général De Gaulle ! Oui Obama est plus sortable que Bush…Est ce une raison pour se répandre à ses pieds ?

Vous êtes une personnalité sérieuse, et appréciée des parlementaires UMP. J’espère, très sincèrement, que vous saurez faire entendre raison à Monsieur Sarkozy.

Oui…Je n’en doute pas, Monsieur Sarkozy, bercé par les éloges sur la France, et ce qu’elle représente, et bien sur les courtisaneries des diplomates américains…Agissent comme du petit lait sur Monsieur Sarkozy.

Oui…Le Président est extrêmement influençable mais très mal conseillé et entouré…Mais vous pouvez y parer. Charles VII aussi, était très mal entouré. A vous de remplacer le moderne “La Tremoille” comme jadis le fit le connétable de France, pour le bonheur de celle ci.

Oui…Monsieur Sarkozy est affreusement sensible à la flagornerie et déteste qu’on lui dise la vérité. Certes…Mais je pense que vous êtes un bon diplomate. Vous saurez, je pense, trouver les mots.

Le mieux serait sans doute de faire venir Monsieur Chirac à Bordeaux et d’organiser un tête à tête entre lui et Monsieur Sarkozy. Si Monsieur Sarkozy écoutera quelqu’un…C’est bien celui qu’il considère comme son père adoptif.

Peut être conviendrait il que ce dernier soit “entendu” par les élus à l’A.N et au Sénat ? Et vous aussi…Puisque vous avez eu à vous occuper de ces histoires d’OTAN.

Merci en tout cas d’avoir réagi. Je compte sur vous.

Super votre site en tout cas !!!
 
14 offtheroadagain 27 février 2009 à 2:02

Mi-figue mi-raisin !!
Monsieur le Premier ministre votre tribune ne réponds en fait pas à la question que vous posez. A trop vouloir ménager celui qui prend aujourd’hui seul les décisions, votre propos est une alternance de oui mais. Même si l’on sent une réticence à accepter cet abandon de liberté, vous semblez oublier des questions fondamentales. L’Europe qui doit pouvoir s’émanciper et jouer un rôle pour la paix dans le monde, reste une entité de défense théorique. Son industrie de l’armement n’est toujours pas privilégiée, le choix des matériels au sein l’Otan favorise la prééminence de celle des Etats-Unis ce qui contribue à renforcer son leadership. L’Europe a sans doute intérêt à conserver un partenariat étroit avec l’alliance atlantique, mais ne peut et ne doit pas être le porte drapeau d’une politique qui nous serait préjudiciable d’un point de vue géostratégique et économique. La stabilité du monde ne peut se fonder sur une hégémonie anglo-saxonne. La Chine l’Inde, la Russie, l’Europe et bien sur les Etats-Unis doivent chacun peser de leur poids pour pouvoir envisager une paix durable. Ce difficile équilibre que De Gaulle en visionnaire privilégiait ne doit en aucun cas être remis en question, sous peine de voir l’unité politique et de défense européenne ne jamais exister. Le débat malheureusement n’aura vraisemblablement jamais lieu, nous en paierons donc sûrement les conséquences. La France et l’Europe vassaux des Etats-Unis quel triste destin, quand il y a tellement mieux à faire.
 
15 Philippe DAHBI 5 mars 2009 à 13:49

Bravo Mr Juppé poru la clarté de votre article. Il ne faut se précipiter et peser les conséquences à moyen et long terme d’une réintégration dans le commandement intégré de l’Otan. La géopolitique est par trop mouvante ces derniers temps pour faire l’économie d’un débat de fond. Mais uen question me vient à l’esprit : la sortie du Commandement intégré n’est-elle pas consubstantielle à l’autonomie de notre dissuasion nucléaire ? Pour ma part, je suis contre ce retour qui n’apportera pas grand chose à notre statut auprès de nos Alliés .
 
16 Gold31 5 mars 2009 à 22:57

Merci pour votre article monsieur le Premier Ministre, qui appelle à une juste réflexion.
Pour autant, je trouve que la parallèle qui pourrait être fait entre les positions de Monsieur de Villepin, et les votres, plus ou moins semblables, feraient apparaître un risque d’opposition larvé à l’encontre de Nicolas Sarkozy, en période de crise qui plus est, et à quelques mois des élections européennes, que nous devrons remporter.
Chacun sait bien qu’une défense commune Européenne “efficace”, n’est pas envisageable actuellement en Europe.
Membre de l’UMP et du Chêne ( mouvement Gaulliste ) comme vous, je reste réservé quant à votre argumentation, même si, et nous serons bien d’accords sur ce point, il ne s’agit pas de faire allégeance les yeux bandés, à l’Otan.

.
 
17 Arnaud 6 mars 2009 à 0:00

Monsieur le Premier Ministre,

Au delà du fond de cette reflexion que je trouve parfaitement juste et courageuse dans le contexte actuel, quand vous avez pris la tête de l’UMP en 2002, ce mouvement devait réunir les trois sensibilités de la majorité : les libéraux, les centristes et les gaullistes du RPR.

Aujoud’hui, l’UMP souhaite le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN : Communiqué de l’UMP du 4 mars 2009 : “Le Mouvement Populaire soutient le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Les intérêts de la France y seront préservés. L’indépendance de notre politique étrangère sera toujours respectée. Le retour dans le commandement intégré de l’OTAN est la condition de l’indépendance de la France et de la poursuite de la construction de l’Europe de la défense.”

C’est pourquoi je vous pose la question : où sont passés les gaullistes à l’UMP qui ne peuvent pas soutenir une telle position ?

Pour ma part, cet acte est vraiment le symbole de ma “rupture” avec l’UMP.
Bien cordialement.
 
18 mistral 13 mars 2009 à 11:26

Toutes vos remarques paraissent pertinentes. Oserais-je poser une question iconoclaste ? A quoi bon faire partie d’une alliance dont on ne connaît pas les objectifs : elle n’est plus dirigée contre le bloc soviétique qui n’existe plus, elle ne représente pas plus les tenants d’un monde libre contre les représentants d’un monde d’oppression; on dit qu’elle serait axée contre le terrorisme mais c’est difficile à croire le terrorisme pouvant par nature être diffus et ne pas necessairement s’incarner dans des états partie d’un “axe du mal”.
En filigrane vous indiquez que nous ne sommes pas prêts à intégrer pleinement l’organisation militaire de l’OTAN; pourquoi ne pas pousser plus loin la reflexion : a quoi sert l’alliance de l’OTAN (pas seulement à la France, mais à toute la communauté européenne).
 
19 TOUCHAIS 13 mars 2009 à 16:35

Il est totalement inabituel chez vous de ne pas conclure votre propos.Mouillez vous! Que nous apporterait la réintégration? RIEN: compez les choux-fleurs à NORFOLK et se bronzer à Lisbonne.
 
20 penda 14 mars 2009 à 14:35

Le contexte mondial change à grande vitesse et le Pdt Obama appuie sur l’accélérateur. L’Europe n’a rien à attendre de lui. Elle doit devenir adulte: se fédérer et avoir ses propres moyens de défense. L’OTAN est cher et obsolète ce n’est pas un bon investissement.
 

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