Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 07:46

(dépêches)



Villepin tend la main à Bayrou

Rodolphe Geisler
06/04/2009 | Mise à jour : 21:33 | Commentaires  178 | Ajouter à ma sélection

Dominique de Villepin a affirmé avoir «un certain nombre de convictions communes» avec François Bayrou (ici en janvier 2003)(photos : Le Figaro, montage lefigaro.fr).

L'ancien premier ministre a indiqué lundi qu'il verrait avec « beaucoup de plaisir » le président du MoDem.
 
Ils ne se sont pas vus depuis deux ans. Mais cela ne les empêche pas de dialoguer par médias interposés. Lundi, Dominique de Villepin a affirmé sur Canal + avoir «un certain nombre de convictions communes» avec François Bayrou. L'ancien premier ministre de Jacques Chirac a encore indiqué qu'il verrait avec «beaucoup de plaisir» le président du MoDem, farouche opposant au chef de l'État.

«Je franchis une étape, parce que je pense que nous avons besoin de solutions et que nous avons besoin aussi d'afficher des principes clairs», a déclaré Villepin, soulignant que dans les réformes «l'exigence de justice sociale» doit «conditionner le reste».

Samedi, dans un entretien au journal Le Monde, Bayrou ne disait pas autre chose. «Je n'ai pas eu de contact avec Dominique de Villepin depuis deux ans. Mais je parlerai volontiers avec lui. Le jour où l'on voudra construire une politique différente en France, il faudra qu'acceptent de travailler ensemble des courants républicains différents, démocrates, socialistes, gaullistes», avait-il dit.

«Modèle républicain français»

Joint lundi par Le Figaro, il s'est réjoui de la réponse de Villepin. «Je parle souvent avec des responsables du PS, il n'y a donc rien de plus normal que je discute avec des gaullistes», confie-t-il. Dans son entourage, on rappelle d'ailleurs que, déjà, un proche de Villepin, l'ancien ministre François Goulard, avait soutenu Bayrou à la présidentielle de 2007. Le leader centriste a d'ailleurs récemment rendu visite à Jacques Chirac.

Pour Bayrou, «il n'y a rien d'étonnant que des gaullistes disent que ça ne va pas !» Selon lui, «ce qui est en cause aujourd'hui, avec la politique de Nicolas Sarkozy, dépasse de beaucoup les choix partisans et les étiquettes. Les gens s'en rendent compte. Ce qui rend les responsables politiques dans l'obligation de mener un combat, non pas partisan, mais républicain.»

«Dans les temps de crise où nous sommes, il est important de lancer des ponts entre tous les républicains», a estimé la numéro deux du MoDem, Marielle de Sarnez, qui tenait lundi soir à Asnières devant quelque 400 militants sa première réunion publique dans le cadre des européennes. Selon elle, «quand les yeux vont s'ouvrir, un certain nombre de républicains de gauche, comme de droite, vont se rendre compte que Nicolas Sarkozy ne cesse de remettre en cause le modèle français. Il l'a redit la semaine dernière : son modèle, ce n'est pas l'égalité des chances ! Nous, nous pensons le contraire».

Pour l'heure, aucun rendez-vous entre François Bayrou et Dominique de Villepin n'a été fixé.



Hollande: "Ce que je propose à Bayrou"

Par Elise Karlin, publié le 15/04/2009 15:44 - mis à jour le 15/04/2009 17:40
 |  | Voter (0)| Commenter (11)

François Hollande souhaite de la clarté : "Si nous avons suffisamment à faire ensemble, disons-le, sans avoir peur de perdre notre âme."

L'ancien premier secrétaire du PS suggère au président du MoDem, François Bayrou, de faire le point sur leurs "convergences". Et d'en tirer, le cas échéant, les conclusions.

Pendant la campagne pour les élections municipales, vous disiez : "François Bayrou est un concurrent, pas un partenaire." Le pensez-vous toujours ?

François Bayrou est d'ores et déjà candidat à l'élection présidentielle de 2012. Il est donc un concurrent. Peut-il devenir un partenaire ? Il n'a aujourd'hui ni les forces pour prétendre être présent au second tour de la présidentielle ni le projet politique lui permettant de fédérer autour de lui. La question est de savoir si, la prochaine fois, il sortira de son silence pour appeler à voter pour le candidat de la gauche face à Nicolas Sarkozy.

Que doit lui proposer ce candidat de gauche ?

Le PS ne doit céder ni à la diabolisation sans raison ni à la séduction sans principe. Mais proposer une clarification des convergences et des divergences.

Mais c'était exactement le but du débat entre Ségolène Royal et François Bayrou, le 28 avril 2007 !

On ne règle pas une question d'alliance entre deux tours d'une présidentielle. Alors n'attendons plus. C'est à lui de sortir de l'ambiguïté dans laquelle il se trouve. Proposons-lui de parler de politique sociale, fiscale, économique ou étrangère, et de ne pas se limiter à la condamnation de la concentration des pouvoirs, de l'atteinte aux libertés et à la laïcité... Qu'il abatte ses cartes et affiche ses idées. Et nous aussi. Si les divergences l'emportent sur les convergences, chacun comprendra le refus de l'alliance. Si c'est l'inverse, alors il faudra en tirer les conclusions.

Sur la base de ces convergences, le PS doit-il lui proposer un contrat de gouvernement?

En tout cas, ne renvoyons pas aux combinaisons, aux débauchages de dernière minute, qu'il a dénoncés tout autant que nous. Pas d'arrangements! De la clarté! Si nous avons suffisamment à faire ensemble, disons-le, sans avoir peur de perdre notre âme. Et sinon respectons-nous, sans faire semblant de parler la même langue. L'antisarkozysme n'est pas un programme.

François Bayrou est-il, selon vous, le "meilleur opposant" à Nicolas Sarkozy?

Il est d'abord, à mes yeux, l'un des responsables de son accession à l'Elysée. Il affirme qu'il avait anticipé les dérives qu'il dénonce aujourd'hui : l'hyperprésidence, l'atlantisme et le modèle inégalitaire. Que n'a-t-il pas évité ces risques en faisant obstacle à l'élection de Nicolas Sarkozy ? S'il ne va pas jusqu'au bout de cette clarification, c'est qu'il n'a pas évolué par rapport à sa posture de 2007.

Quel intérêt aurait François Bayrou à dialoguer avec le PS?

L'intérêt est pour le pays. Et pour une conception de la politique qui doit être fondée sur le contenu des propositions et pas sur l'expression d'un style. Il a du panache dans sa solitude, il a même réussi à en faire une alliée alors qu'elle le prive de toute perspective de victoire. Sauf à compter sur les divisions de la gauche et de la droite.

Commentant la stratégie de Ségolène Royal entre les deux tours, en 2007, vous aviez dit: "Je ne pose pas de questions auxquelles je suis sûr qu'on va me répondre non." N'est-ce pas exactement ce que vous faites, puisque vous êtes persuadé que François Bayrou se dérobera?

Je fais de la pédagogie. J'ai posé les principes d'une stratégie d'alliance pour le Parti socialiste lors des municipales : le rassemblement de la gauche sur un projet avec des partenaires liés par un contrat. C'est sur le respect de ces principes qu'ont été acceptées des alliances locales avec le MoDem. C'est la même stratégie que je propose pour les scrutins à venir. Que François Bayrou affiche la sienne.



PS : Hollande remet Bayrou au centre du jeu

Nicolas Barotte et François-Xavier Bourmaud
16/04/2009 | Mise à jour : 08:34 | Commentaires  130 | Ajouter à ma sélection

François Hollande appelle François Bayrou (ici en 2007) à «sortir de l'ambiguïté» et «abattre ses cartes».

L'ancien chef des socialistes veut étudier les convergences avec le leader du MoDem pour purger la question de l'alliance.
 
Plus personne n'en parlait au PS. L'alliance avec le MoDem de François Bayrou ? Même Ségolène Royal, qui l'avait proposée entre les deux tours de la présidentielle en 2007, avait changé de registre. Depuis le congrès de Reims, l'ex-candidate avait recentré son discours sur la crise sociale et l'opposition à Nicolas Sarkozy. Mais il a suffi que l'ancien premier secrétaire François Hollande aborde le sujet dans une interview à L'Express, publiée jeudi, pour que le débat soit relancé. Et pour faire râler la direction du PS qui accuse prestement le député de Corrèze de vouloir «déstabiliser la campagne des européennes».

Ni oui ni non

Qu'a dit François Hollande à propos du MoDem ? «Le PS ne doit céder ni à la diabolisation sans raison ni à la séduction sans principe. Mais proposer une clarification des convergences et des divergences», suggère-t-il. À François Bayrou «de sortir de l'ambiguïté dans laquelle il se trouve. Proposons-lui de parler de politique sociale, fiscale, économique ou étrangère et de ne pas se limiter à la condamnation de la concentration des pouvoirs, de l'atteinte aux libertés et à la laïcité. Qu'il abatte ses cartes et affiche ses idées. Et nous aussi. Si les divergences l'emportent sur les convergences, chacun comprendra le refus de l'alliance. Si c'est l'inverse, alors il faudra en tirer les conclusions.»

À vrai dire, ce n'est pas la première fois que François Hollande pose la question de l'alliance avec le MoDem. L'année dernière déjà, pendant la campagne des élections municipales, celui qui était alors premier secrétaire du PS avait envisagé des alliances locales avec le parti de François Bayrou à une triple condition : que les candidats du MoDem acceptent le programme du PS, acceptent ses alliés et se retrouvent dans l'opposition à Nicolas Sarkozy. En reposant la question à quelques semaines des européennes, François Hollande anticipe en fait sur les élections régionales de 2010.

Pour conserver leurs Régions, les socialistes auront peut-être besoin de passer des accords. Pour l'instant, cette question des alliés ne se pose pas, puisque le scrutin européen de juin ne se joue qu'à un seul tour. Les résultats conditionneront quand même les rapports de force à venir. Car l'important aujourd'hui, c'est de se compter.

D'où la réponse de Bayrou à Hollande en forme de ni oui ni non. «Je ne suis pas à la recherche d'un accord partisan. Je ne suis pas dans une démarche qui ressemblerait à un programme commun des années 1970», a confié le président du MoDem mercredi. C'est qu'aux européennes Bayrou espère réaliser un bon score pour montrer à ses éventuels alliés qu'il pèse plus que les trois députés de son mouvement (dont lui). Car il espère toujours réussir à fédérer derrière lui contre Sarkozy : «Le jour venu, on aura besoin que toutes les forces soient capables de travailler ensemble pour le pays.»

«L'antisarkozysme n'est pas un programme», réplique d'ores et déjà Hollande. L'analyse de l'ancien premier secrétaire est simple : Bayrou pourrait fédérer, en 2012, l'opposition au chef de l'État, mais il aurait plus de difficulté à fédérer la gauche autour d'un programme. L'entourage de la première secrétaire Martine Aubry pense à peu près la même chose. L'objectif du PS est donc «d'avoir une offre politique assez forte», explique-t-on. En s'assurant une base électorale suffisamment élevée, aux alentours de 30 %, le PS espère ne pas avoir à se poser la question des alliances.

«Le discours de François Bayrou a déjà produit ses effets en décrochant de la droite une partie de l'électorat démocrate-chrétien», estime Jean-Christophe Cambadélis, l'un des stratèges électoraux du PS. «François Bayrou nous a facilité le travail», pense aussi le porte-parole Benoît Hamon. Pour lui, les voix de Bayrou se reporteront davantage sur la gauche que sur Sarkozy lors du deuxième tour de la présidentielle.


Rien ne va plus entre Bayrou et Cohn-Bendit

Rodolphe Geisler
14/04/2009 | Mise à jour : 10:26 | Commentaires  25 | Ajouter à ma sélection

François Bayrou n'a pas apprécié une attaque jugée gratuite menée par son ancien complice européen Daniel Cohn-Bendit (ici en 2006).

Pour le MoDem, le chef de file des écologistes est «l'allié objectif» de l'Élysée.
 
Les campagnes électorales mettent parfois les vieilles amitiés à rude épreuve. C'est notamment le cas pour François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit. La complicité entre le président du MoDem et le leader du rassemblement Europe-Écologie, qui avaient sympathisé au Parlement de Strasbourg entre 1999 et 2004 avant de mener des meetings communs en 2005 pour le oui au référendum sur le traité européen, a du plomb dans l'aile.

Alors que leurs partis sont donnés au coude-à-coude pour les européennes du 7 juin - 10 % pour le MoDem, 9 % pour les Verts -, Cohn-Bendit a ironisé sur Bayrou qui «ne pense qu'à la présidentielle» et a «été touché par la Vierge». «Mon enfant, la première fois que tu seras candidat à l'élection présidentielle, tu feras un score à un chiffre. Mon enfant, la deuxième fois, tu feras un score à deux chiffres. Mon enfant, la troisième fois, ce sera la bonne», a lancé, mercredi à Toulouse, le député européen sortant, tête de liste en Ile-de-France. Attaque jugée gratuite par Bayrou, qui, officiellement, refuse de répliquer. «Ce n'est pas de son niveau», dit-on dans l'entourage du leader centriste.

«Cirer les pompes»

Numéro deux du MoDem et tête de liste en Ile-de-France, Marielle de Sarnez a moins de scrupules. Pour elle, «Dany est l'allié objectif de Nicolas Sarkozy, il n'y a que les Verts pour ne pas s'en rendre compte». «Quand Daniel Cohn-Bendit avait interpellé le chef de l'État, cet été à Strasbourg, au sujet de la Chine et du Tibet, immédiatement après, il était allé lui cirer les pompes. Devant témoins, le président lui avait même répondu : “Vous êtes beaucoup moins agressif quand vous êtes à l'Élysée. », raconte-t-elle.

Marielle de Sarnez en est persuadée : «L'Élysée fait brûler des cierges pour que les Verts fassent un bon score, pour que le NPA fasse un bon score, mais pas pour nous.»

Alors que François Bayrou dispute à Ségolène Royal et à Olivier Besancenot le titre de premier opposant à Nicolas Sarkozy, le président du MoDem s'attend à être l'objet d'attaques en règle de l'Élysée avant la sortie de son livre Abus de pouvoir, prévue le 30 avril (Plon). Il y a une dizaine de jours, Claude Guéant l'a traité de «menteur». «Cela ne devrait pas être le rôle d'un secrétaire général de l'Élysée de critiquer un élu», s'est contenté de répondre François Bayrou. «Tout cela est la preuve, affirme Marielle de Sarnez, que nous faisons peur.»


François Bayrou pense plus que jamais à 2012

Rodolphe Geisler
30/03/2009 | Mise à jour : 16:39 | Commentaires  142 | Ajouter à ma sélection

«Nous voulons faire autre chose de l'Europe qu'un marché. Nous voulons une Europe des valeurs", a affirmé François Bayrou, dimanche.

Le président du MoDem propose de supprimer les stock-options pour les entreprises du CAC 40 et la création d'une monnaie de référence internationale pour remplacer le dollar.
 
C'est ce que l'on appelle un lapsus. Même lorsqu'il parle des élections européennes, François Bayrou pense à la présidentielle de 2012. Pas vraiment une surprise. Mais lorsque sa langue a fourché devant le millier de cadres de son parti, réunis dimanche matin à la Maison de la chimie de Paris pour une «convention européenne», le président du Mouvement démocrate (MoDem) s'est fait littéralement ovationner.

Alors qu'il parlait des enjeux de l'élection européenne, expliquant qu'«un autre monde est possible», l'ancien candidat aux présidentielles de 2002 et 2007 a lancé : «C'est cet autre monde que nous allons défendre pendant l'élection présidentielle.» Pour l'auditoire, l'effet a été immédiat. S'il avait voulu faire un tour de ­piste sur sa candidature en 2012 auprès de sa base, François Bayrou n'aurait pu trouver meilleur plébiscite.

Mais les petits moments de bonheur ont une fin. «Comme vous le savez, les lapsus sont révélateurs. Mais ne vous trompez pas. L'effort que je vous demande, ce n'est pas pour 2012. C'est pour maintenant», a-t-il repris avec gravité.

Pour le chef centriste, il y a urgence. Urgence à «changer d'Europe», dit-il. «Nous voulons faire autre chose de l'Europe qu'un marché. Nous voulons une Europe des valeurs.» Pour cela, il propose de «combattre la connivence à Strasbourg entre l'UMP, qui siège au PPE, et le PS, qui siège au PSE». C'est pourquoi, propose-t-il, il faut remplacer à la tête de la Commission José Manuel Barroso, qui cautionnerait, selon lui, «cette connivence» entre la droite et la gauche pour se partager le pouvoir. Il a encore plaidé pour «éradiquer les paradis fiscaux de la planète», ou encore pour la création d'une «monnaie de référence internationale» qui remplacerait le dollar.

«Pour un humanisme radical»

Depuis l'épisode de son tracteur en 2002, le député des Pyrénées-Atlantiques garde toujours à l'esprit d'avoir, pour ses démonstrations, un exemple sentant bon le terroir. Même pour parler d'Europe. «Le vin rosé, ce n'est pas un peu de blanc et un peu de rouge. Ça, c'est l'ancien centrisme», a-t-il lancé. Allusion à la récente directive autorisant les mélanges de vins et à son ancien parti. Là encore, il a touché juste. La salle est debout.

Revenant sur la crise, François Bayrou s'en est vivement pris à «ces dirigeants qui s'accordent des avantages alors qu'ils demandent aux petits des efforts». Pensait-il aux dirigeants des grandes entreprises ou au chef de l'État ? «Je pense que le budget de l'Élysée aurait dû baisser en cette période de crise», a-t-il précisé.

Prônant un «humanisme radical», il a proposé la suppression des stock-options pour les entreprises du CAC 40 ainsi qu'une loi sur la «transparence» des rémunérations. «Grâce à cette loi, on saurait que chez l'entre­prise X, le plus bas salaire est à 1 et le plus haut est à 10 ou à 30.» Il s'est encore dit favorable à la suppression du bouclier fiscal. «Une injustice», a-t-il insisté.



Bayrou en défenseur du «monde paysan abandonné»

De notre envoyée à Bouin (Vendée), Sophie de Ravinel
16/04/2009 | Mise à jour : 08:33 | Commentaires  23 | Ajouter à ma sélection

François Bayrou participait mercredi à la troisième convention européenne du parti centriste.
 
«Volaille ou cabillaud ?» L'actualité rattrape François Bayrou, installé mercredi matin dans un TGV lancé vers Nantes. En plein blocage des ports de la côte d'Opale, le président du MoDem choisit le poisson. L'hôtesse apprend que c'est, pour lui, une façon de «soutenir la filière» des pêcheurs. Bayrou juge «très légitime leur exigence d'être associés aux décisions les concernant». En route vers la troisième convention thématique européenne de son parti, opportunément organisée dans les Pays de la Loire sur le thème de l'agriculture et de la pêche, le «paysan des Pyrénées», favorable à «l'organisation des marchés» et aux «quotas laitiers», voudrait que «la réflexion politique porte sur les agriculteurs et non plus sur l'agriculture». Encouragé par de bonnes estimations de vote à quelques semaines des européennes, le président du MoDem est venu «écouter et conforter un monde paysan abandonné, en crise profonde, et pas seulement financière».

Sur place, à Bouin (Vendée), Philippe Morillon, eurodéputé sortant et président de la commission de la pêche à Bruxelles, estime que les pêcheurs «doivent réaliser que la période de la chasse et de la cueillette est terminée dans les océans, et acquérir des réflexes d'éleveurs». Plantée en pleine campagne marécageuse, la salle des fêtes est comble. «En béotien», Bayrou interroge le général en retraite : «Ne faut-il pas trois kilos de poisson broyé pour faire un kilo de poisson élevé ?» Le débat est lancé avec l'assemblée sur l'avenir de l'aquaculture et du poisson sauvage, alimenté par l'expérience du maire de l'île d'Yeu, Bruno Noury, ou l'expertise de l'eurodéputé verte Marie-Hélène Aubert, invitée, dixit Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem, «pour sa très, très bonne connaissance» des dossiers traités hier.

«Candidats en fin de règne»

Tête de liste du MoDem dans la région Ouest, Sylvie Goulard écoute un marin-pêcheur venu conter à l'assemblée, «en homme franc et direct», les «malheurs» de sa profession. Réponses des experts, houle dans la salle. Sujet sensible. L'Europe, avec ses «dysfonctionnements», est soumise à la question.

En aparté, Sylvie Goulard soutient que, «contrairement à l'idée dominante», les Français sont «très concernés par les prochaines échéances». «Ils ne manquent que d'explications claires», regrette l'énarque, auteur de L'Europe pour les nuls (First), pour qui «le ministère de l'Intérieur faillit à son devoir d'éducation civique en matière européenne».

Son Petit Dictionnaire pour aimer l'Europe (Grasset) en main, Marielle de Sarnez s'emporte contre «l'UMP qui tarde à boucler ses listes et choisit des candidats en fin de règne politique, trahissant ainsi sa volonté d'écraser les élections». Les socialistes ne sont pas en reste, qui «minimisent aussi cet enjeu européen pour éviter les dissensions internes».

François Bayrou, qui a signé mercredi le bon à tirer de son prochain livre Abus de pouvoir (Plon), livre «de combat» qu'il promet «riche et vivant», a dénoncé, en final, les subterfuges du gouvernement «qui fait porter à l'Europe la responsabilité des promesses non tenues en matière agricole».




Hollande dégaine Bayrou pour flinguer Aubry

Politiques 18/04/2009 à 06h51 AnalysePS. L’ancien premier secrétaire appelle à la discussion avec le leader du Modem.

223 réactions
MATTHIEU ÉCOIFFIER et CHRISTOPHE FORCARI

Une main tendue à Bayrou, mais une claque à Aubry. François Hollande, en proposant jeudi dans l’Express au leader du Modem une «clarification des convergences et des divergences» entre PS et centristes et le cas échéant d’en «tirer les conclusions», a, selon plusieurs proches de Martine Aubry, «savonné la planche» de celle qui lui a succédé à la tête du PS. Quelques jours avant le lancement de la campagne du PS vendredi prochain à Toulouse, «cette sortie est un acte de sabotage délibéré et réfléchi, dénonce un membre de la direction. Au PS, le Modem est un bâton de merde, quand quelqu’un le laisse tomber, ça éclabousse tout le monde. Le problème c’est qu’il y a toujours quelqu’un pour le ramasser.»

«Pervers pépère». Promouvoir le dialogue avec le chef des centristes ranime la querelle du Congrès de Reims, où les partisans de Royal ont été les seuls à assumer cette perspective contre les autres courants. Surtout, Hollande prend à rebrousse-poil la stratégie du PS aux européennes, axée sur la nécessité d’un retour du clivage gauche-droite au Parlement européen. «A contre-pieds et à contretemps», a aussitôt hurlé Paul Quilès, de l’aile gauche du parti. Pour Jean-Christophe Cambadélis, stratège de la campagne : «L’urgence est de mobiliser notre électorat et pas de piquer celui du Modem et de l’extrême gauche». Or, à cause d’Hollande, que Cambadélis raille en «pervers pépère», les électeurs potentiels du PS «vont se dire : oh là là les socialistes sont encore divisés». Bref, l’ex-premier secrétaire «brouille le message de Martine sur le PS qui est de retour», dénonce un dirigeant.

Pour calmer le jeu, Hollande et ses proches martèlent qu’il est au contraire dans l’intérêt du PS «d’obliger Bayrou à sortir de l’ambiguïté à la veille d’un scrutin où il s’affiche comme très européen et très antisarkozyste». Ils voient dans le clin d’œil à Bayrou une volonté de mettre Aubry face à ses contradictions pour les régionales de 2010 : la première secrétaire a en effet fait alliance avec le Modem à Lille aux municipales, mais défend nationalement l’étanchéité avec les centristes : «Si le Modem fait plus de 10 % au premier tour, ceux qui au PS crient "jamais du Modem" voudront un accord pour garder leur région. Si on n’anticipe pas, on va se faire baiser», résume un proche de Hollande.

François Bayrou ne se laisse pas instrumentaliser si facilement. Pas question pour lui «de réagir à chaud, sur un coin de table», préciseson entourage. D’autant plus qu’il s’envolait, hier, pour une visite à la Réunion et à Mayotte. «Il a très bien réagi en laissant du temps au temps, estime Jean-Luc Benhamias, tête de liste dans le Grand Sud-Est, pour qui le moment n’est pas venu de discuter d’une grande alliance. Ce n’est pas le bon tempo». En attendant, le Modem se réjouit d’être propulsé au cœur du jeu. «Même si on voit bien que Hollande essaye de montrer qu’il a une thèse, fort peu différente d’ailleurs de celle défendue par Ségolène Royal lors de la dernière présidentielle», relève un proche du leader centriste. L’occasion est en tout cas belle pour le Modem d’affirmer son autonomie aux européennes et aux régionales. «Pas question de rejouer les alliances à géométrie variable comme aux dernières municipales où chacun a fait ce qu’il voulait dans son coin», prévient un de ses responsables.

Alternance. Voilà qui n’interdit pas de penser la suite. Marielle de Sarnez, tête de liste Modem en Ile-de-France, le dit : «Le moment venu, les Français auront le choix entre deux projets d’alternance, l’un démocrate et l’autre proposé par le PS.» François Bayrou songe, lui, au coup d’après : «Quand la question de l’alternance se posera, il faudra que tous ceux qui partagent le même projet républicain se parlent» pour être en mesure de l’emporter face à une nouvelle candidature Sarkozy à la présidentielle. «Quand tous les principes républicains sont mis à mal, les clivages partisans doivent être transcendés», estime-t-il. Un rassemblement qui va de François Hollande à Dominique de Villepin, que François Bayrou doit rencontrer bientôt. Un grand écart propre à brouiller encore un peu plus son image auprès des socialistes.


Partager cet article
Repost0

commentaires

Résultats officiels
de l'élection présidentielle 2012
 


Pour mettre la page en PDF : Print


 




Petites statistiques
à titre informatif uniquement.

Du 07 février 2007
au 07 février 2012.


3 476 articles publiés.

Pages vues : 836 623 (total).
Visiteurs uniques : 452 415 (total).

Journée record : 17 mai 2011
(15 372 pages vues).

Mois record : juin 2007
(89 964 pages vues).