Les sondages ne sont que ce qu’ils sont, un indicateur à prendre avec beaucoup de précaution. Mais un nouveau palier a été atteint par François Bayrou en confirmant dans tous les sondages un niveau entre 18 et 20% d’intentions de vote. Son ancien ami politique (sarkozyste) Dominique Paillé a même dû lui offrir un carton de champagnes à la suite d’un pari stupide.
Le dernier sondage BVA va paraître demain, 8 mars 2007, dans L'Est Républicain et le reste de la presse régionale, donne Sarkozy à 29%, Royal à 24% et Bayrou à 21%, et pour le second tour, Bayrou gagnerait largement.
Le dernier sondage CSA, quant à lui, qui paraîtra également lle 8 mars, dans Le Parisien, rapproche Bayrou des deux autres candidats avec 24% (bond de 7% !) alors que Sarkozy descend à 26% et Royal à 25%.
Même si l'électorat de Bayrou est encore hésitant, la tendance reste toujours à la croissance.
Plus intéressants sont les baromètres de sympathie ou de popularité. La semaine dernière, avec 58%, Bayrou progressait au-dessus de Sarkozy et Royal. Cette semaine, cette cote de sympathie, dans un autre sondage, le hisse à 75%, au-dessus de Sarkozy et de Royal, mais en troisième position derrière Simone Veil et Nicolas Hulot.
Il n’empêche qu’aujourd’hui, Royal et Sarkozy sont encore à des scores élevés (entre 25 et 30%) ce qui disqualifie Bayrou au second tour même s’il est donné gagnant dans le cas de duels face aux deux autres candidats.
BUG AVEC RAYMOND BARRE
J’ai écouté Raymond Barre sur France Culture le 1er mars 2007. Toujours le ton professoral mais souvent des propos pertinents faits de bon sens. Il sort un bouquin de dialogue. À la question sur l’absence de vraies mémoires, Raymond Barre a l’humilité de dire que cela nécessitait un travail soutenu de documentation qu’il ne se sentait pas en mesure d’accomplir à sa fin vie (il va bientôt avoir 83 ans).
Comment dire l’émotion chaque fois que j’écoute Raymond Barre ? C’est sa démarche qui m’a fait apprécier la classe politique, sa fermeté, sa grandeur d’esprit qui m’ont entraîné dans sa campagne en 1988. C’est un peu le père politique de François Bayrou, l’un des trois (nouveaux) candidats imposés par Raymond Barre aux partis lors des élections législatives de mars 1986 (avec Christine Boutin, passée à l’UMP, et Bruno Durieux devenu Ministre de Michel Rocard).
Hélas, les propos entendus à propos de Maurice Papon en disant qu’un fonctionnaire ne démissionne pas sauf en cas de force majeure de son poste, sont évidemment condamnables, car l’Occupation allemande, n’est-ce pas une force majeure. François Bayrou a réagi sur RTL dans le journal de 12h30 du 7 mars 2007 en exprimant son malaise et en expliquant que Raymond Barre a gardé beaucoup de rancoeur contre les réactions de sa déclaration à la suite d’un attentat antisémite, et qu’il en parlait souvent lorsqu’il souffrait suite à des traitements thérapeutiques très difficiles.
Mon admiration pour l’homme ne peut compenser ma révulsion contre ces propos-là, dommage.
APPARAT ET POLITIQUE
J’en ai marre d’entendre ce matin ces propos antiparlementaristes sur les frais de représentation de la Présidence de l’Assemblée Nationale et sur les privilèges acquis à vie pour les Présidents de l’Assemblée National (une voiture et un chauffeur).
Mais quel ridicule cette dispute depuis quelques jours, finies ce matin, pour succéder symboliquement à Jean-Louis Debré au perchoir alors qu’aucune séance, sinon celle de cette après-midi pour l’élection, n’est prévue avant la fin de la législature. Pas moins de trois candidats : Yves Bur, premier vice-président et méhaigneriste (Pierre Méhaignerie voudrait le perchoir en juin), Patrick Ollier (compagnon de Michèle Alliot-Marie qui, elle aussi, voudrait le perchoir en juin) et Claude Gaillard, député de Nancy qui ne se représentera pas en juin.
Heureux donc que ces avantages soient supprimés pour cet intérimaire pour couper court à ces critiques fondées quand il y a autant de démunis dans notre pays. Cela ne veut pas dire qu’il faut supprimer les frais de représentation, car il y a beaucoup de visites officielles et il est nécessaire de recevoir avec les honneurs nos hôtes, quand même, c’est une question de respect. Et les frais de représentation font aussi travailler des salariés, ce n’est pas un budget qui sort de l’économie.
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