Matignon : Fillon pour Sarkozy, Strauss-Kahn pour Royal

Du côté du candidat UMP, François Fillon et Claude Guéant se sont longtemps livré une bataille sourde, avec Matignon pour objectif.
Leur rivalité semble avoir pris fin peu avant le premier tour avec une répartition des rôles: Fillon à Matignon, Guéant à l'Elysée comme secrétaire général (ce dernier a évoqué ce poste pour lui-même le 18 avril).
Plusieurs fois ministre, François Fillon a les faveurs des élus UMP. D'abord parce qu'il est un élu (sénateur de la Sarthe). Ensuite, ce juriste de 53 ans représente la fibre "gaulliste sociale" de l'UMP et peut se prévaloir d'être l'auteur de la réforme des retraites, réputée infaisable.
Longtemps proche de Philippe Séguin, un des artisans de la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle de 1995, il a conduit le projet législatif de l'UMP.

Le nom du ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo - que les Français préféreraient voir nommer par M. Sarkozy à Matignon, selon un sondage TNS-Sofrès - avait également été cité, mais le candidat UMP a semblé ne pas le retenir même s'il s'est affiché avec lui samedi.
Du côté de l'équipe Royal où circulaient divers scénarios, les choses se sont clarifiées lundi. Dans un entretien au Monde, la candidate PS a évoqué pour la première fois la possibilité de nommer à

Cette hypothèse n'était guère privilégiée, compte tenu notamment de leurs relations peu cordiales. Certains au PS voyaient dans la concurrence de DSK et de Ségolène Royal lors de la primaire socialiste un inconvénient majeur. D'autres, au contraire, rappelaient que François Mitterrand avait nommé à Matignon Michel Rocard, qu'il n'appréciait guère, mais qui était populaire.
Réputé brillant, mais un peu dilettante, cet économiste de 58 ans a tout pour séduire les modérés, de droi

Ministre des Finances dans le gouvernement Jospin, Dominique Strauss-Kahn a laissé une excellente image, non entachée par sa démission fin 1999 à la suite d'une mise en cause dans une affaire pour laquelle il a été ensuite lavé de tout soupçon.
Outre DSK, les noms de Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés PS, et Michel Sapin, ancien ministre des Finances et président de la région Centre, sont également cités.
Très proche de Mme Royal, Julien Dray a évoqué, avant le premier tour, Jean-Pierre Chevènement, qui s'est affirmé auprès de la candidate.
Mais après le 22 avril, nombre d'élus au PS écartaient cette éventualité, au regard des quelque 7 millions d'électeurs centristes réputés pro-européens.
Par Sylvie MALIGORNE, le mercredi 2 mai 2007, 8h02
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