Bayrou va "probablement" s'exprimer jeudi
PARIS (AFP) - Le centriste François Bayrou, troisième du premier tour de la présidentielle avec 18,57%, va "probablement faire une déclaration" dans la journée, a indiqué jeudi matin le député européen UDF Jean-Marie Cavada.
Invité de RMC et BFM-TV, M. Cavada a refusé de dire son choix pour le second tour le 6 mai, en expliquant qu'il revient à François Bayrou, son "chef de file", de s'exprimer en premier après le débat télévisé Royal-Sarkozy.
François Bayrou "fera une déclaration assez probablement" jeudi, a-t-il dit.
Invité à commenter le face-à-face entre les deux finalistes de la présidentielle, Jean-Marie Cavada a indiqué qu'"objectivement, on avait l'impression que Nicolas Sarkozy était davantage préparé aux responsabilités". "On voit bien qu'il y a plus d'épaisseur chez Sarkozy que chez Royal", a-t-il dit.
M. Bayrou, dont les électeurs sont une des clés du second tour, n'a pas donné de consigne de vote à ses électeurs mais il a indiqué la semaine dernière qu'il se réservait la possibilité de faire part de son choix personnel avant le second tour.
Par ailleurs, la députée UDF du Rhône, Anne-Marie Comparini, a annoncé jeudi matin, au lendemain du débat entre la candidate PS Ségolène Royal et celui de l'UMP Nicolas Sarkozy, qu'elle voterait blanc dimanche, lors du second tour de l'élection présidentielle.
"Ce que j'ai entendu hier soir (mercredi) me confirme effectivement dans l'idée qu'il faut une troisième force libre et ni de droite, ni de gauche", a déclaré jeudi matin sur la radio RCF Lyon Mme Comparini, élue de la première circonscription du Rhône et proche de François Bayrou.
"Vous le savez, à l'UDF, nous n'avons pas de consigne de vote. Mon vote sera donc strictement personnel. C'est un vote blanc qui signifie que ce n'est pas dans l'affrontement mais dans le rassemblement que la France se remettra d'aplomb", a ajouté l'ex-présidente de la région Rhône-Alpes.
Parmi les 29 députés UDF, dont le candidat François Bayrou a obtenu 18,57% des voix lors du premier tour, seul l'élu de la Loire Gille Artigues a jusque-là indiqué qu'il voterait blanc.
Vingt-et-un d'entre eux ont pris position en faveur de Nicolas Sarkozy.
Jeudi 3 mai 2007, 10h27
PARIS (Reuters) - François Bayrou a déclaré au journal Le Monde qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy dimanche, révèle jeudi le site internet du quotidien.
"Je ne voterai pas pour Sarkozy", a déclaré mercredi soir au quotidien le candidat centriste arrivé troisième au premier tour de la présidentielle, sans préciser s'il voterait blanc ou pour Ségolène Royal.
François Bayrou a également indiqué, précise le journal, qu'il ne ferait "probablement pas" de déclaration avant le second tour.
Le candidat de l'UDF, qui a obtenu 18,57 % des suffrages au premier tour de la présidentielle le 22 avril, s'était refusé, lors de sa conférence de presse du 25 avril, à donner toute consigne de vote à ses électeurs pour le second tour prévu le 6 mai.
Jeudi 3 mai 2007, 11h25
PARIS (AP) - Le président de l'UDF François Bayrou a déclaré qu'il ne voterait "pas" pour le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle, selon "Le Monde" daté de vendredi.
"Je ne voterai pas pour Sarkozy", a précisé M. Bayrou mercredi soir au quotidien qui l'a sollicité.
Arrivé en troisième position le 22 avril lors du premier tour, le président de l'UDF exprime donc explicitement son refus d'apporter son soutien à celui qui selon lui "risque d'aggraver les déchirures du tissu social".
"A l'heure qu'il est, je ne sais pas ce que je ferai", mais "je commence à savoir ce que je ne ferai pas", avait déclaré François Bayrou au cours de sa conférence de presse du 25 avril, durant laquelle il avait annoncé qu'il ne donnerait "pas de consigne de vote".
Selon "Le Monde" daté de vendredi et publié jeudi, le président de l'UDF a déclaré qu'il ne ferait "probablement pas" de déclaration avant le second tour, dimanche. Il précise toutefois "en triple off", d'après le journal, que Ségolène Royal "s'en est plutôt bien sortie" lors du débat télévisé face à Nicolas Sarkozy mercredi soir.
François Bayrou s'est exprimé "à titre personnel", a estimé Xavier Bertrand. Le porte-parole du candidat UMP a noté jeudi que "les électeurs, les élus, les parlementaires de l'UDF disent très clairement qu'ils veulent voter pour Nicolas Sarkozy". Les deux tiers des députés UDF ont pris position depuis le premier tour pour l'ancien ministre de l'Intérieur.
Quant à Gilles de Robien, ministre UDF de l'Education et soutien de Nicolas Sarkozy, il a jugé que François Bayrou "fait un pas de plus vers la gauche et se prépare à entrer dans l'opposition en cas de victoire de Nicolas Sarkozy". "Avec ce choix très personnel destiné à préparer sa candidature en 2012, François Bayrou en tournant le dos aux électeurs du centre et de la droite entame une procédure de divorce avec les élus de l'UDF", affirme-t-il dans un communiqué.
"Il s'est exprimé", a pour sa part jugé Jack Lang, conseiller spécial de Ségolène Royal. "Cela appartient au débat national. François Bayrou a indiqué aux électeurs ayant voté pour lui au premier tour quel est son sentiment personnel. Je crois que c'est clair. Je ne peux pas vous dire que j'en sois attristé", a ajouté l'ancien ministre.
Jeudi 3 mai 2007, 17h00
PARIS (AFP) - Au lendemain du débat entre les finalistes de la présidentielle, François Bayrou, dont les 6,8 millions d'électeurs sont une des clés du second tour, a confirmé jeudi qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy.
Contrairement à la majorité des députés UDF, qui ont apporté leur soutien au candidat UMP, le leader centriste a confié au journal Le Monde: "je ne voterai pas pour Sarkozy".
M. Bayrou n'a pas précisé s'il voterait blanc ou Ségolène Royal, ou s'abstiendrait. Cela n'a pas empêché la candidate socialiste de se réjouir de ses propos, en estimant que "chacun a compris ce qu'il voulait dire".
"Ma décision est prise, si je suis élue, je travaillerai avec le centre en général et avec François Bayrou en particulier", a-t-elle ajouté.
La vice-présidente de l'UDF Marielle de Sarnez, qui a dirigé la campagne de M. Bayrou, a illico rétorqué: "François Bayrou a dit exactement ce qu'il pensait. S'il avait voulu aller plus loin, il se serait exprimé autrement".
Le président de l'UDF - qui a obtenu 18,57% des voix au premier tour de la présidentielle et dont les électeurs sont très courtisés - avait déjà laissé entendre qu'il ne voterait pas Sarkozy lors de sa conférence de presse du 25 avril, où il n'avait pas donné de consigne de vote.
A titre personnel, "je ne sais pas ce que je ferai, mais je commence à savoir ce que je ne ferai pas", avait-il déclaré, après s'être livré à une lourde charge contre le candidat UMP.
Il avait estimé que M. Sarkozy "va concentrer les pouvoirs comme ils ne l'ont jamais été" et jugé qu'il risquait "d'aggraver les déchirures du tissu social".
Ses critiques de la candidate socialiste, avec laquelle il avait accepté de débattre, avaient davantage porté sur son programme, notamment le reproche de "multiplier les interventions de l'Etat".
Un soutien personnel à la candidate PS compromettrait toutefois sa stratégie d'autonomie par rapport aux deux grands partis de la droite et de la gauche, qu'il veut concrétiser en créant un nouveau "parti démocrate" avant les législatives de juin.
Il aurait également accentué son décalage avec la majorité des députés UDF (22 sur 29), qui ont apporté leur soutien à M. Sarkozy pour le second tour, nombre d'entre eux sachant qu'ils auront besoin des voix UMP pour sauver leur siège.
"La quasi-totalité des élus de l'UDF, ceux qui sont en contact avec les électeurs, ont apporté leur soutien à Nicolas Sarkozy", ne s'est pas privé de souligner jeudi Brice Hortefeux, proche conseiller du candidat UMP.
Gilles de Robien, seul ministre UDF et soutien de M. Sarkozy, a pour sa part dénoncé le "choix très personnel" de M. Bayrou, "destiné à préparer sa candidature en 2012".
Seul trois députés centristes ont annoncé qu'ils voteraient blanc: Gilles Artigues (Loire), Gérard Vignoble (Nord), et Anne-Marie Comparini (Rhône) qui a souhaité "l'émergence de l'UDF comme troisième force politique, libre de toute considération partisane".
Parmi la petite poignée de députés qui n'ont pas révélé leur choix, Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis) a plutôt affiché un penchant pour le candidat UMP: il a épinglé mercredi soir "le manque de crédibilité de Mme Royal pour occuper la fonction présidentielle" et regretté que ses soutiens "s'acharnent à fasciser de façon irresponsable M. Sarkozy".
Selon un sondage Opinionway (Le Figaro-LCI), 51% des électeurs de M. Bayrou ont trouvé M. Sarkozy "plus convaincant" lors du débat, contre 25% Ségolène Royal et 24% ni l'un ni l'autre.
Par Pascale JUILLIARD, le jeudi 3 mai 2007, 19h27
BEUVRY-LA-FORET, Nord (Reuters) - Ségolène Royal s'est déclarée très satisfaite du fait que François Bayrou ait dit qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy, et a estimé que le message du président de l'UDF était clair.
"Je crois qu'il est cohérent avec lui-même, compte tenu de la description qu'il a faite du projet de l'autre candidat. Je crois qu'il est courageux", a déclaré la candidate socialiste à la presse à sa sortie de l'usine de chimie Minakem de Beuvry-la-Forêt, dans le Nord.
"J'en suis très satisfaite", a-t-elle ajouté.
Priée de dire si un appel de François Bayrou à voter en sa faveur serait positif, elle a répondu "oui, ça serait bien".
"Chacun a compris ce qu'il voulait dire, et comme je n'imagine pas qu'il puisse s'abstenir compte tenu de l'enjeu, je crois que les choses sont subtilement dites".
François Bayrou a déclaré au quotidien Le Monde qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy au second tour, sans toutefois préciser s'il opterait pour le bulletin blanc ou pour Ségolène Royal.
"Si je suis élue, je travaillerai avec le centre en général et François Bayrou en particulier", a dit encore la candidate socialiste.
"Je suis prête à accomplir ce rassemblement, cet élargissement vers le centre. J'entends ce courage, j'entends la prise de position qu'il vient d'exprimer et en tout cas j'en tiendrai compte", a-t-elle conclu.
Jeudi 3 mai 2007, 17h54
LYON (AP) - Au lendemain du débat télévisé entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, la députée UDF du Rhône Anne-Marie Comparini a annoncé jeudi sur la radio RCF Lyon qu'elle voterait blanc pour le second tour de l'élection présidentielle le 6 mai.
"Ce que j'ai entendu hier soir (mercredi) me confirme effectivement dans l'idée qu'il faut une troisième force libre et ni de droite, ni de gauche", a souligné Anne-Marie Comparini, ex-présidente de la région Rhône-Alpes entre 1999 et 2004 et proche de François Bayrou.
"Vous le savez à l'UDF, nous n'avons pas de consigne de vote. Mon vote sera donc strictement personnel. C'est un vote blanc qui signifie que ce n'est pas dans l'affrontement mais dans le rassemblement que la France se remettra d'aplomb", a poursuivi la députée de la 1ère circonscription du Rhône.
Parmi les députés UDF, seul l'élu de la Loire Gille Artigues avait annoncé le 25 avril son intention de voter blanc pour le second tour de l'élection présidentielle. De nombreux autres députés se sont ralliés au candidat UMP Nicolas Sarkozy.
Jeudi 3 mai 2007, 11h16
PARIS (Reuters) - Si Nicolas Sarkozy est élu dimanche à la présidence de la République, il devra ouvrir à la fois son gouvernement et sa majorité aux centristes, estime François Fillon, conseiller politique du candidat de l'UMP.
Les projets de Nicolas Sarkozy et du président de l'UDF, François Bayrou, sont proches, déclare-t-il dans une interview publiée jeudi par La Croix. "Sur le plan économique, c'est une évidence. Philosophiquement aussi."
"L'ouverture, il faudra la mettre en oeuvre dans la composition du gouvernement mais aussi dans la composition de la majorité présidentielle au moment des élections législatives", ajoute celui qui semble aujourd'hui le mieux placé pour devenir le Premier ministre de Nicolas Sarkozy.
Au moins les trois quarts des députés et deux tiers des sénateurs de l'UDF ont fait savoir qu'ils soutiendraient le candidat de l'UMP au second tour de l'élection présidentielle.
Ces élus "auront toute leur place dans la majorité présidentielle", souligne François Fillon. "Ils auront donc le soutien du président de la République dans leur bataille législative", le mois prochain.
Pour François Fillon, venu de la frange sociale du gaullisme, Nicolas Sarkozy devra également, s'il est élu, inclure dans le programme législatif de la future majorité présidentielle "un certain nombre de propositions défendues par les centristes" pendant la campagne électorale.
"Par ailleurs, si cette élection a montré la pertinence d'un grand parti de droite et du centre, elle aura montré aussi qu'il y a une place aux franges de l'UMP pour l'expression d'une formation centriste autonome", ajoute l'ancien ministre. "Il faudra en tirer les conséquences."
Il estime en revanche que la place de François Bayrou, arrivé troisième au premier tour de la présidentielle, "ne va pas de soi, à moins qu'il réfléchisse".
"S'il a pu faire le chemin le conduisant à tenir des propos d'une violence inouïe contre Nicolas Sarkozy, pourquoi ne ferait-il pas le chemin inverse ?" demande François Fillon.
Il revient par ailleurs sur la volonté de "rupture" politique que le candidat de l'UMP entend incarner.
"La vraie différence avec le projet (de la candidate socialiste) Ségolène Royal réside dans le travail que nous avons fait sur nous-mêmes, en recherchant les causes de l'échec de la gauche mais aussi de la droite dans la conduite des politiques économiques et sociales menées depuis 20 ans", déclare-t-il.
"Finalement, la première rupture que nous portons dans ce projet, c'est une rupture avec nos propres erreurs", ajoute François Fillon. "Le PS, qui a vu son candidat éliminé au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, aurait dû faire le même travail."
Mercredi 2 mai 2007, 18h44
L'UDF obtient satisfaction sur le temps de parole
PARIS (Reuters) - Le bureau de l'Assemblée nationale a accordé à l'UDF, pour la campagne officielle des élections législatives des 10 et 17 juin, un temps de parole qui tienne compte des résultats du premier tour du scrutin présidentiel.
L'annonce de cette décision, prise à l'unanimité mercredi, a été faite par Patrick Ollier (UMP), le président de l'Assemblée nationale.
Les présidents des quatre groupes du Palais-Bourbon s'étaient réunis le 24 avril . Les groupes socialiste (PS) et communiste et républicain (PCR) avaient soutenu la demande de l'UDF, mais le groupe UMP avait préféré attendre avant de donner ou non son accord. Faute d'unanimité, comme le prévoit le règlement, il revenait au bureau de l'Assemblée de trancher.
Patrick Ollier a précisé que le groupe UDF disposerait, pour le premier tour, de 25 minutes au lieu de 13, l'UMP de 80 au lieu de 90, le groupe PS de 63 au lieu de 67. Le groupe PCR disposera de 12 minutes contre 9,30, comme initialement prévu.
Un communiqué a précisé que pour le second tour les temps de parole seront les suivants : 40 minutes pour l'UMP, 31 minutes et 30 secondes pour le groupe PS, 12 minutes et 30 secondes pour l'UDF, 6 minutes pour le groupe PCR.
"C'est une démonstration d'ouverture que nous avons souhaité faire. Nous ne voulons en rien bloquer l'expression de qui que ce soit", a déclaré Patrick Ollier.
Hervé Morin, président du groupe UDF, a expliqué la décision de l'UMP par "la peur d'avoir un procès en bâillonnement".
"L'UMP accepte notre proposition. Tant mieux, mais on aurait pu gagner huit jours", a pour sa part déclaré Jean-Marc Ayrault, le président du groupe PS. "Si l'UMP hésite c'est que l'UMP n'a pas cette conception pluraliste que nous avons. L'UMP a sans doute fait cette concession à la dernière minute parce nous avons dimanche le deuxième tour de l'élection présidentielle",
Depuis la semaine dernière, la situation a évolué à l'Assemblée nationale du côté de l'UDF où environ les deux tiers des effectifs du groupe centriste - y compris son président - ont appelé à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour dimanche.
Mercredi 2 mai 2007, 13h14
Châteaubourg la "bayrouiste" en plein doute
CHATEAUBOURG, Ille-et-Vilaine (Reuters) - Au lendemain du débat entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, Châteaubourg, bourgade bretonne proche de Rennes qui a porté François Bayrou en tête du premier tour, doutait toujours.
A l'image de la Bretagne, où le candidat centriste a dépassé de 3,5 points son score national le 22 avril, cette petite ville de 5.600 habitants a accordé 28,38% de ses voix à François Bayrou, qui devançait ainsi ses rivaux de l'UMP et du PS.
Dix jours et deux débats télévisés plus tard, les Castelbourgeois sont plongés dans la perplexité ou, pour certains, se préparent à faire le grand saut politique.
"J'ai toujours voté UDF, donc plutôt à droite, mais pour la première fois j'ai fait un petit bout de chemin vers Ségolène Royal. D'ailleurs, ses idées ne sont pas toutes de gauche", confie Joseph, ancien ouvrier dans une laiterie locale.
Ce retraité de 73 ans regrette que le débat télévisé entre les deux finalistes ne lui ait pas permis d'arrêter son choix, même s'il salue une confrontation "plus ouverte, plus sereine" et avec "moins d'invectives" que par le passé.
"Chacun a des propositions intéressantes et je me déciderai au dernier moment", dit ce centriste convaincu qui souligne avoir été déçu du ralliement de Pierre Méhaignerie, député de la circonscription, à l'UMP et au camp de Nicolas Sarkozy.
En ces terres de démocratie-chrétienne, l'importance du vote centriste n'est pas une surprise. Mais à Chateaubourg, presque à égale distance entre Rennes, la socialiste, et Vitré, fief de l'ancien Garde des sceaux passé à l'UMP, les consciences sont peut être plus partagées qu'ailleurs.
"Je trouve aussi bien Ségolène Royal que Nicolas Sarkozy un peu extrêmes dans leur style et j'aimerais bien une coalition comme en Allemagne. C'est pourquoi j'ai voté Bayrou", explique Mickaëlle, une couturière de 39 ans.
"Les deux candidats du second tour me font peur, Ségolène Royal pour les questions économiques, Sarkozy pour ses manières trop brutales. Je serais quand même plutôt pour Ségolène, mais le débat télévisé m'a fait douter d'elle", ajoute t-elle.
A Châteaubourg, où sont installées plusieurs entreprises d'agro-alimentaire et qui accueille de nombreuses familles travaillant à Rennes ou Vitré, ce ne sont en tout cas pas les élus qui ont influencé les électeurs.
MUNICIPALITÉ ARC-EN-CIEL
Le maire de la ville, Virginie Kles, 45 ans, se défend d'avoir jamais appartenu à un parti et se montre fière d'une municipalité arc-en-ciel, qui compte des adjoints aussi bien socialistes, Verts ou UMP.
"Ce secteur est resté très centriste et l'électeur n'a toujours pas compris pourquoi Pierre Mehaignerie avait suivi Sarkozy", remarque cette chercheuse en toxicologie qui a seulement rendu public son choix "personnel" au second tour pour la candidate socialiste.
"D'après ce que j'ai entendu dire, certains ont aussi seulement voté Bayrou parce qu'ils espéraient ainsi barrer la route au candidat de l'UMP au second tour", précise t-elle.
Parmi les Castelbourgeois qui ont voté pour le candidat centriste, certains électeurs de gauche ont fait ce choix faute de croire suffisamment dans les capacités de Ségolène Royal à diriger le pays. Comme Vincent, 38 ans, agent commercial pour une entreprise de systèmes de sécurité.
"Je ne pouvais pas voter à droite et le programme de Bayrou m'a plu. Au second tour, je voterai à gauche mais ce sera sans enthousiasme et d'abord contre Sarkozy qui me fait peur avec tous les changements qu'il veut apporter", explique t-il.
Professeur d'anglais, Astrid, 40 ans, se montre plus radicale et, après avoir longtemps voté à gauche, se dit déçue du socialisme depuis le gouvernement de Lionel Jospin qui a fait de la France "un pays d'assistés".
"J'ai voté Bayrou pour éviter gauche et droite. Pour le second tour, je ne sais pas. J'aurais aimé que le débat télévisé m'aide à choisir mais il ne m'a rien apporté. J'hésite encore. Je pourrais aussi bien voter pour Nicolas Sarkozy", dit-elle.
Au bar "Les 3 couleurs", le patron, 54 ans, qui vote "toujours au centre" parce qu'il y a "de bonnes idées des deux côtés" se rendra aux urnes dimanche sans le moindre état d'âme.
"Je voterai blanc. Je n'ai plus rien à voir avec les deux personnes en lice", assure t-il après avoir précisé qu'il avait "zappé" mercredi soir à la télévision entre le débat et la demi-finale de la Ligue des champions de football.
Jeudi 3 mai 2007, 17h49
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