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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 07:45
(Dépêche)



PARIS (AP) - Pour le PS, cette élection aura marqué la fin d'un cycle entamé en 1971 et peut-être refermé par la main tendue de Ségolène Royal à l'UDF. Tous au PS s'accordent sur le fait que le parti, qui n'a pas mené son aggiornamento, n'échappera pas à une franche explication sur son orientation lors de son prochain congrès, voire à une crise majeure, avec en ligne de mire la sociale-démocratie.

Le PS n'a guère le choix: ses alliés à gauche ont fondu dans les urnes et ne lui permettent plus de former une majorité. Il est entouré en Europe de partis sociaux-démocrates. Et il doit trancher de lourdes questions en jachère: fiscalité, place de l'Etat dans l'économie ou nucléaire. Autant de débats au menu du prochain congrès prévu en mars 2008 après les municipales, s'il n'est pas anticipé en cas de débâcle.

Le PS n'a jamais fait son "Bad-Godesberg", quand le SPD allemand abandonna la référence au marxisme en 1959. Contrainte d'improviser, Ségolène Royal a amorcé cette mue dès la primaire du PS en brisant les tabous ou en louchant vers la "troisième voie" de Tony Blair. Face aux 18,57% de François Bayrou, elle l'a accélérée dans un sens social-démocrate en ouvrant la voie à une collaboration avec l'UDF.

Dans son livre "Maintenant", la candidate du PS plaide pour "une actualisation du logiciel socialiste". "Je crois être en mesure de réussir cette évolution nécessaire", affirme-t-elle.

Pour le PS, un cycle se referme, celui ouvert à son congrès fondateur d'Epinay en 1971 qui avait consacré l'alliance avec la gauche. "Proposer une collaboration avec le centre est une rupture extraordinaire avec l'histoire de la gauche. Depuis 1971, il a toujours été refusé de s'allier avec la droite", observait récemment Gérard Grunberg, directeur de recherche au CNRS, dans "Le Nouvel Observateur".

Une stratégie jamais démentie malgré les tentatives de la "deuxième gauche". En 1993, Michel Rocard avait appelé à un "big bang" via une alliance du PS avec le centre, les écologistes et les communistes rénovateurs.

Reste à savoir si cette mue s'opérerait ou non dans la douleur. En cas de défaite, surtout large, une crise s'ouvrirait au PS. "Si on perd, on va tous sortir nos sabres", pronostique l'un. Mais personne ne croit vraiment à une scission tant les intérêts communs sont nombreux, à commencer par les législatives de juin et les municipales de mars.

François Hollande pourrait être la première victime, accusé d'avoir bloqué l'aggiornamento aux congrès de 2003 et 2005. Il serait le Premier secrétaire qui a échoué à faire élire deux présidents.

Fin août 2005, il avait annoncé qu'il "passerait le témoin" après la présidentielle de 2007 après neuf ans. Ses proches plaident pour qu'il reste jusqu'au congrès. Mais en cas de défaite, certains veulent envoyer un "signal" en le mettant sur la touche avant les législatives, lors du conseil national que le PS réunirait rapidement après le 6 mai.

La bataille du congrès s'annonce rude, l'aile gauche du PS n'étant pas disposée à désarmer face aux sociaux-démocrates emmenés à l'aile droite par Dominique Strauss-Kahn, qui entend jouer un rôle majeur dans les cinq prochaines années. Après avoir soutenu le N°1 du PS aux deux derniers congrès, y perdant peut-être la place du candidat, il pourrait être tenté de se compter en vue de 2012.

Déjà, les strauss-kahniens poussent leur avantage et plaident pour une "maison du renouveau" sociale-démocrate via une alliance entre la gauche et le centre-gauche, mais sans l'UDF. "Le débat Bayrou Royal a levé un tabou", assure Pierre Moscovici, proche de DSK.

Les idées de gauche ont dominé la campagne, de Blum aux salaires, rétorque à l'aile gauche un fabiusien, "est-ce qu'il faut tirer à jamais une croix sur les autres organisations de gauche?" Henri Emmanuelli, lui, veut un "grand parti progressiste" pour réunir la gauche.

"Le plus important, c'est l'unité du PS, son rassemblement et ça se fait sur une ligne centrale", tranche François Hollande, partisan d'un "grand PS" ou d'une "grande coalition" des antilibéraux au centre-gauche pour élargir l'emprise du parti, mais sans alliance avec l'UDF.

Quelle place pour Ségolène Royal en cas de défaite? Si elle perd de justesse, certains lui verraient jouer un rôle éminent au PS, voire en récupérer le leadership en vue de 2012. Une hypothèse qu'une déroute fragiliserait, certains lui conseillant déjà une retraite en Poitou-Charentes.

Jeudi 3 mai 2007, 16h32


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