La future première dame de France sera peut-être... un homme

(Dépêche)

Cécilia et François : deux rôles à part

PARIS (AP) - En 2002, les candidats s'étaient affichés avec leur conjoint. Cinq ans plus tard, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, pour des raisons différentes, sont restés très discrets sur le sujet.

Cécilia, l'invisible

Quel rôle jouera Cécilia Sarkozy si son mari est élu à l'Elysée? La question reste sans réponse alors que l'épouse du candidat UMP a brillé par sa discrétion tout au long de la campagne.

Présente Porte de Versailles le 14 janvier pour l'intronisation de son mari par l'UMP, Cécilia Sarkozy a réapparu à ses côtés le jour du premier tour. Elle a voté le matin en sa compagnie, puis accueilli dans la soirée les invités au QG de la rue d'Enghien. Depuis, Cécilia est à nouveau invisible: elle n'a pas assisté dimanche dernier à Bercy au grand meeting parisien de son mari.

Ce service minimum a alimenté toutes les rumeurs sur Internet et dans la presse étrangère, les médias français, tenus par la législation sur le respect de la vie privée, restant discrets sur le sujet.

Interrogé dimanche dernier, Nicolas Sarkozy a assuré qu'il s'installerait avec sa famille à l'Elysée. "Si je suis élu, ma femme jouera un rôle, c'est évident", assurait-il dans "Le Figaro Magazine" du 14 avril. Mais il avait aussi rappelé que les Français allaient élire "un candidat, pas une famille".

Les interrogations sont d'autant plus fortes que Cécilia Sarkozy, son épouse depuis le 23 octobre 1996, a longtemps été sa plus proche conseillère. De 2002 à 2004, elle occupait un bureau à côté du sien place Beauvau, puis à Bercy. Lorsqu'il a pris la présidence de l'UMP en novembre 2004, elle a été pendant quelques mois sa chef de cabinet. Aujourd'hui, Cécilia dispose d'un bureau au siège de campagne.

Le couple Sarkozy a traversé une crise en 2005. Devant les rumeurs, le président de l'UMP avait reconnu le 26 mai 2005 que sa famille avait connu des difficultés. L'affaire avait rebondi fin août avec la parution, notamment dans "Paris-Match", de photos de Mme Sarkozy en compagnie d'un publicitaire, puis avec la publication par "France-Soir" du nom de la compagne de M. Sarkozy. En janvier 2006, Patrick Balkany, un ami du couple, annonçait le retour de Cécilia auprès de M. Sarkozy. A la suite de ces difficultés, M. Sarkozy a décidé de moins exposer sa famille aux médias.

François, No2 malgré lui

A la tête du Parti socialiste depuis 1997, François Hollande pourrait être le premier homme politique de premier plan à partager la vie d'un chef de l'Etat, un rôle qui reste à inventer.

Longtemps candidat naturel du PS, l'échec du référendum sur la Constitution européenne en 2005, qui a déchiré le parti, l'a contraint à ravaler ses ambitions présidentielles. C'est un peu en retrait, et moins jovial qu'à l'accoutumée, qu'il a suivi la campagne de sa compagne, arpentant les fédérations de son côté.

Une conséquence de la polémique qu'il avait ouverte en proposant d'augmenter les impôts des contribuables gagnant plus de 4.000 euros? Ségolène Royal semble parfois le tenir à l'écart de ses "coups". S'il a participé à l'écriture de discours, il n'a été prévenu que quelques minutes avant la main tendue à l'UDF.

En cas de victoire, François Hollande a assuré qu'il n'irait pas vivre à l'Elysée et qu'il ne serait pas le "Monsieur pièces jaunes". Un surnom qui m'a "blessée plus que lui", assure Ségolène Royal. "Il aurait fait un excellent candidat si les circonstances avaient été réunies", réplique-t-elle dans son livre "Maintenant".

Le patron du PS assure désormais qu'il ne se voit pas ministre de sa moitié, bien qu'on lui prête des vues sur Bercy, ce qui serait le premier portefeuille de sa carrière. Certains l'imaginent parfois en Premier ministre de Nicolas Sarkozy en cas de cohabitation.

Quant au parti, il avait promis d'en laisser la direction après l'élection, mais ses proches plaident pour son maintien jusqu'au congrès prévu en mars 2008. En cas de défaite, certains au PS ambitionnent déjà de le mettre sur la touche avant même les législatives de juin. Il lui resterait alors à défendre son siège de député de Corrèze, et la mairie de Tulle qu'il dirige depuis 2001.

Jeudi 3 mai 2007, 16h32