Sarkozy ou Royal: la France élit le successeur de Chirac
PARIS (AFP) - Les Français votaient dimanche pour élire leur nouveau président, le candidat de droite Nicolas Sarkozy étant donné favori face à la socialiste Ségolène Royal pour succéder à Jacques Chirac à l'issue d'une campagne acharnée.
Les Français sauront à 20h00 (18h00 GMT) qui aura la charge de conduire le pays pendant les cinq prochaines années et d'incarner l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle génération.
Pour remplacer Jacques Chirac, 74 ans, les Français avaient le choix entre Nicolas Sarkozy, 52 ans, qui leur a promis d'opérer une "rupture" avec le passé, et Ségolène Royal, 53 ans, qui les a incités à faire preuve d'"audace" en élisant pour la première fois une femme à la présidence. Tous deux ont affiché leur volonté de réformer le pays en profondeur. "Une élection qui va chambouler la France", titrait le Journal du Dimanche au matin du vote.
Les 65.000 bureaux de vote de métropole ont ouvert à 08h00 locales (06h00 GMT) et les électeurs se sont rendus nombreux aux urnes, dès le matin et sous le soleil, ce qui laissait entrevoir un taux de participation massif. Il avait été de près de 84% au 1er tour le 22 avril, signe de l'engouement des Français pour cette élection et de leur soif de changement après 12 années de présidence Chirac.
Jusqu'à la fermeture des derniers bureaux de vote dimanche à 20H00, la loi interdit toute publication de sondage ou d'estimation des résultats. M. Sarkozy a conforté son statut de favori dans la dernière ligne droite, creusant l'écart après son duel télévisé avec Mme Royal, suivi mercredi soir par 20 millions de personnes. Il a axé sa campagne sur la réhabilitation de la "valeur travail", de l'ordre et de l'autorité, et sur la lutte contre l'immigration clandestine.
Mme Royal a mis l'accent sur le volet social de ses propositions et accusé son adversaire de vouloir "diviser" la France. Jusqu'au dernier moment, elle a tenté d'inverser la tendance, appelant les Français à "faire mentir les sondages". Elle a aussi affirmé qu'une victoire de M. Sarkozy pourrait déclencher de nouvelles violences dans les banlieues, secouées par des émeutes en 2005 et où le candidat de droite, ex-ministre de l'Intérieur, est considéré comme un ennemi par nombre de jeunes issus de l'immigration.
La police devait renforcer dimanche sa présence dans les quartiers sensibles ainsi qu'à Paris. Plus de 3.000 policiers anti-émeutes ont été mobilisés pour la seule région parisienne.
Quel que soit leur camp, de nombreux électeurs affichaient dimanche leur conviction de participer à un "scrutin décisif". Certains de ceux ayant choisi Sarkozy appelaient de leurs voeux un "changement radical" en France, à l'instar de Maria Dallais, une femme de ménage qui a voté à Suresnes, près de Paris, selon laquelle le candidat de droite est "le seul à pouvoir remettre les gens au travail".
Cadre dans la fonction publique, Philippe de Saint Agnan, habitant lui aussi dans la banlieue parisienne, a préféré sans hésiter Ségolène Royal. Il souhaite que "la France change", mais "sans revenir sur les acquis sociaux".
Nettement devancée au 1er tour par M. Sarkozy (25,87% contre 31,18%), Mme Royal a tout tenté pour conquérir les électeurs du centriste François Bayrou (18,6% au premier tour). Celui-ci a annoncé qu'il ne voterait pas pour M. Sarkozy, mais sans se ranger pour autant derrière la candidate socialiste, dont il a dénoncé le programme économique "étatiste".
Arrivé quatrième du 1er tour avec 10,44% des voix, le leader d'extrême droite Jean-Marie Le Pen a appelé ses électeurs à "s'abstenir massivement". En fin de campagne, l'entourage de M. Sarkozy affichait sa confiance. Son parti, l'UMP, a déjà prévu l'organisation d'une "grande fête populaire" dimanche soir à Paris, au bas des Champs-Elysées. Après avoir élu leur président, les Français retourneront aux urnes les 10 et 17 juin pour élire leurs députés.
Dimanche 6 mai 2007, 15h03
Le calendrier de l'après-6 mai
PARIS (AFP) - La passation de pouvoirs entre le président sortant Jacques Chirac et son successeur élu le 6 mai aura lieu au plus tard le 16 mai, dernier jour du mandat de M. Chirac.
Aussitôt après celle-ci, et suivant la logique des institutions, Dominique de Villepin devrait présenter la démission de son gouvernement au président élu, qui nommera dès lors un nouveau Premier ministre.
Voici le calendrier des échéances politiques qui suivront l'élection du prochain président de la République le 6 mai :
- 10 mai : proclamation officielle des résultats de l'élection par le Conseil constitutionnel.
- 11 mai : publication de la déclaration patrimoniale du candidat déclaré élu.
- 14 mai : début du dépôt des candidatures pour les élections législatives
- 17 mai à 00h00 : expiration du mandat du président sortant Jacques Chirac.
- 17 mai : Dominique de Villepin remet la démission de son gouvernement au nouveau président - Nomination d'un nouveau Premier ministre
- 18 mai (18h00) : fin du dépôt des candidatures aux élections législatives
- Du 21 mai au 8 juin : campagne officielle pour le premier tour des élections législatives.
- 2 juin : premier tour des élections législatives en Polynésie française
- 9 juin : premier tour des élections législatives en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Saint-Pierre et Miquelon
- 10 juin : premier tour des élections législatives.
- Du 11 au 15 juin : campagne officielle pour le second tour des élections législatives.
- 16 juin : second tour des législatives en Polynésie française, en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Saint-Pierre et Miquelon
- 17 juin : second tour des élections législatives.
- 19 juin : fin de la 12e législature entamée en 2002.
- 26 juin : début de la 13e législature.
- 6 juillet : fin du délai de dépôt des comptes de campagne des candidats à l'élection présidentielle.
- 6 août : date-limite de publication des comptes de campagne des candidats à l'élection présidentielle.
Dimanche 6 mai 2007, 10h24
commenter cet article …