Sarkozy proclamé officiellement président par le Conseil constitutionnel

Au second tour de scrutin, le 6 mai, M. Sarkozy a recueilli 18.983.138 voix, (53,06%) contre 16.790.440 (46,94%) à Ségolène Royal, a déclaré M. Debré au siège du Conseil, au Palais-Royal à Paris.
"En conséquence, le Conseil constitutionnel proclame M. Nicolas Sarkozy président de la République française", a déclaré M. Debré.
M. Sarkozy peut donc désormais entrer en fonctions pour cinq ans.
La passation de pouvoirs entre le président élu et le président sortant doit avoir lieu le mercredi 16 mai, date limite de fin de mandat de Jacques Chirac.
A peine revenu de vacances très discutées, Nicolas Sarkozy s'est attelé jeudi à sa tâche de futur président: rencontre avec les parlementaires UMP, première apparition aux côtés de Jacques Chirac, séance de travail non stop pour former le gouvernement.
A la mi-journée, le président Jacques Chirac et son successeur Nicolas Sarkozy sont apparus pour la première fois côte à côte en public dans les jardins du Luxembourg, à l'occasion de la journée nationale de l'abolition de l'esclavage. MM. Chirac et Sarkozy avaient quitté l'Elysée à bord de la même voiture quelques minutes plus tôt.
Ils devaient avoir un entretien commun, à l'Elysée, avec le chef de la majorité parlementaire antisyrienne au Liban, Saad Hariri. L'agenda international du président élu commence à se remplir. Il est prévu ainsi que Nicolas Sarkozy rencontre vendredi à Paris le Premier ministre britannique Tony Blair. Le futur chef de l'Etat pourrait en outre, selon M. Guéant, rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel le 16 mai.
Dès 08H30, Nicolas Sarkozy s'est rendu à l'Assemblée nationale pour y rencontrer députés et sénateurs UMP. Il ne pourra plus le faire dès sa prise de fonction, le 16 mai, la Constitution interdisant au chef de l'Etat de s'exprimer devant l'Assemblée et le Sénat. Toutefois, M. Sarkozy a l'intention de réviser la loi fondamentale pour modifier ce point. Durant cette rencontre à huis clos avec les élus UMP, M. Sarkozy a insisté sur sa volonté "d'agir vite" et de constituer rapidement un gouvernement "ouvert" comprenant des personnalités de gauche et du centre.
Selon son directeur de campagne Claude Guéant, il nommera le 17 mai son Premier ministre, qui devrait être François Fillon. "La fidélité, c'est pour les sentiments, l'efficacité pour le gouvernement", a dit M. Sarkozy aux parlementaires, en soulignant qu'il ne ferait "pas comme en 1995", ce qui avait conduit "à l'échec" en 1997. Après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle en 1995, la fracture entre balladuriens et chiraquiens n'avait pas été réduite, le gouvernement ne comptant alors pratiquement que des proches de M. Chirac.
Juste après la réunion avec les parlementaires UMP, le futur président a gagné ses bureaux provisoires, à deux pas du Palais-Bourbon, où ont afflué de nombreuses personnalités UMP et UDF.
La venue d'Hervé Morin, chef de file des députés UDF, rallié entre les deux tours à M. Sarkozy, a été particulièrement remarquée, au moment même où François Bayrou lançait, dans la droite ligne de sa campagne présidentielle, "le Mouvement démocrate", une "force politique nouvelle, indépendante, ouverte".
A l'issue de son entretien avec M. Sarkozy, M. Morin a affirmé qu'il n'avait pas eu de proposition de portefeuille ministériel. Venu avec les UDF Gilles de Robien et André Santini, il a expliqué que M. Sarkozy leur avait fait part de "son calendrier" et des "conditions de l'engagement de l'UDF auprès de la majorité présidentielle, c'est-à-dire une majorité de rassemblement".
M. Morin a ajouté qu'il avait été convenu de discuter "circonscription par circonscription avec des responsables de l'UMP des circonscriptions laissées aux candidats issus du pôle centriste".
Jeudi 10 mai 2007, 16h59
Nicolas Sarkozy proclamé président de la République
PARIS (AP) - Nicolas Sarkozy a été proclamé jeudi président de la République par le Conseil constitutionnel. Son mandat de cinq ans "débutera au plus tard le 16 mai à minuit", a précisé Jean-Louis Debré, qui préside cette institution.
Le 6 mai, le candidat UMP Nicolas Sarkozy a obtenu 18.983.138 suffrages contre 16.790.440 à son adversaire socialiste Ségolène Royal, selon les résultats proclamés jeudi par le Conseil constitutionnel.
Sur les 44.472.733 électeurs inscrits, 37.342.004 ont voté, dont 35.773.578 ont exprimé un suffrage. Nicolas Sarkozy a obtenu 53,06% des suffrages exprimés et Ségolène Royal 46,94%.
Jean-Louis Debré s'est réjoui d'un "taux de participation remarquable": 83,77% le 22 avril, 83,97% le 6 mai. "Le nombre d'incidents constatés à été infime", s'est par ailleurs félicité le président du Conseil constitutionnel.
Au premier tour, les communes de Besneville, Catteville et du Valdecie (Manche) n'avaient pas installé d'isoloir. A Vassy (Calvados), les électeurs signaient le registre avant d'avoir glissé leur bulletin dans l'urne, alors que l'émargement doit se faire après le vote.
Au second tour, l'identité des votants n'a pas été contrôlée à Sainte-Rose (Réunion), alors que cette formalité est obligatoire dans les communes de plus de 5.000 habitants. A Poum (Nouvelle-Calédonie), de nombreux électeurs n'ont pas signé le registre après avoir voté. Les résultats de ces scrutins ont été annulés.
Alors qu'un collectif a contesté le vote électronique pour cette présidentielle, Jean-Louis Debré a estimé jeudi que "le problème posé par les machines à voter est plus psychologique que technique". Un peu plus d'1,2 million d'électeurs les ont utilisées au second tour, où 77 communes les avaient installées, contre 81 au premier tour.
En effet, Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Ifs (Calvados), Le Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) et Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) ont renoncé à ces machines pour le second tour, jugeant que les délais pour voter avaient été trop longs le 22 avril.
Jeudi 10 mai 2007, 17h19
Nicolas Sarkozy met ses pas dans ceux de Jacques Chirac
PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy met ses pas dans ceux de Jacques Chirac tandis que François Bayrou entre en résistance, délaissé par les ralliés centristes de l'UMP.
Le président sortant et le président-élu sont apparus pour la première fois ensemble en public à l'occasion de la deuxième Journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage, dans le cadre apaisé du jardin du Luxembourg, à Paris.
Entre sourires complices et bain de foule, tout avait été orchestré pour donner, après les fracas de la campagne présidentielle, un petit air de réconciliation à cette cérémonie. Ainsi la présence de l'international de football Lilian Thuram, d'origine guadeloupéenne, un des rares sportifs de haut niveau à s'être opposé à Nicolas Sarkozy, qu'il accusait encore le mois dernier de racisme.
Le futur président de la République, dont l'élection a été officiellement proclamée jeudi par le Conseil constitutionnel, avait écourté sa "retraite" sur un yacht au large de Malte pour participer à cette journée nationale du souvenir de l'esclavage et de son abolition, instaurée en 2006 par Jacques Chirac.
Pendant toute sa campagne présidentielle, l'ancien ministre de l'Intérieur n'a eu de cesse de dénoncer la "mode exécrable" de la "repentance".
En attendant la passation de pouvoirs du 16 mai, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont poursuivi leur pas de deux - une première sous la Ve République - à l'Elysée en recevant le chef de la majorité libanaise anti-syrienne, Saad Hariri.
Selon le fils de l'ancien Premier ministre libanais assassiné Rafic Hariri, Nicolas Sarkozy l'a assuré de la continuité de la diplomatie française envers le Liban.
Le président-élu, qui a entamé ses consultations en vue de la formation de son gouvernement, l'avait confié jeudi matin aux parlementaires UMP : il sera "passionnément raisonnable" durant son mandat.
Lors de cette réunion au Palais-Bourbon, il a souhaité qu'"une majorité élargie, ouverte" émerge des élections législatives des 10 et 17 juin.
"LE DEVOIR DE RESISTER" DE FRANÇOIS BAYROU
"Au-delà de l'UMP, il a souhaité clairement que des élus de sensibilité centriste ou même de sensibilité de gauche puissent se rassembler et travailler ensemble à l'oeuvre de réforme", a précisé Bernard Accoyer, président du groupe UMP de l'Assemblée sortante.
Symbole de cette ouverture en marche, Hervé Morin, chef de file des députés UDF, majoritairement ralliés à l'UMP, a été reçu par Nicolas Sarkozy, avec deux transfuges de la première heure - André Santini et Gilles de Robien.
Pas question de dissoudre l'UDF dans l'UMP, a affirmé Hervé Morin. Il s'agit d'adjoindre un pôle autonome centriste au mouvement de Nicolas Sarkozy pour former une majorité présidentielle, a-t-il expliqué.
"Ce n'est pas parce qu'il y a des gens qui choisissent momentanément un autre chemin que nous ne pourrons pas nous retrouver un jour", a répliqué François Bayrou, nouveau philosophe de la dissidence.
L'ex-candidat centriste, qui était arrivé troisième au premier tour de la présidentielle avec 18,6% des voix, a lancé le Mouvement démocrate pour poursuivre sa croisade indépendante aux législatives : "Nous avons le devoir de résister", a-t-il lancé lors du conseil national de l'UDF.
Le Mouvement démocrate, entité qui chapeautera plusieurs courants politiques - dont l'UDF, qui ne disparaît pas - espère être présent au second tour des législatives dans une soixantaine des 577 circonscriptions.
"Nous avons traversé des déserts, on nous appelait les bédouins. Il y a en quelques-uns qui ont quitté la caravane, mais la caravane continue", a résumé le député européen Bernard Lehideux.
Daniel Cohn-Bendit a appelé François Bayrou à bifurquer vers la gauche. "Le centre aujourd'hui a un intérêt objectif avec la gauche pour rééquilibrer la victoire de la droite", a déclaré le député européen sur RTL.
Jeudi 10 mai 2007, 18h27
Chirac et Sarkozy anticipent sur la passation de pouvoirs
PARIS (Reuters) - Quatre jours après l'élection présidentielle, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont anticipé jeudi sur la passation de pouvoirs qui verra le premier céder les fonctions de chef de l'Etat au second mercredi prochain.
C'est ensemble que le chef de l'Etat et son successeur ont célébré la deuxième journée nationale du souvenir de l'esclavage et de son abolition. Ensemble aussi qu'ils ont reçu à l'Elysée le chef de la majorité parlementaire libanaise, Saad Hariri, fils du Premier ministre assassiné Rafic Hariri.
Que le président sortant associe à ce point le président-élu à son agenda est du jamais vu sous la Ve république.
"Nous avons toujours su que Jacques Chirac voulait que ça se passe bien et que ça se passerait bien", explique-t-on à l'UMP. "Il en fallait une illustration."
De fait, les deux hommes on affiché en quelques heures plus de complicité qu'en douze ans de relations houleuses.
C'est dans la même voiture qu'ils sont allés du Palais de l'Elysée au jardin du Luxembourg inaugurer une statue commémorant l'abolition de l'esclavage et qu'ils sont revenus à l'Elysée.
Les deux hommes sont apparus souriants et détendus et se sont mutuellement fait rire, lors de cette cérémonie.
Ils ont posé à plusieurs reprises pour les photographes - au Luxembourg, à leur arrivée à l'Elysée, puis quand Jacques Chirac a raccompagné Nicolas Sarkozy sur le perron de l'Elysée après leur entretien commun avec Saad Hariri.
Au-delà de cette complicité affichée, Nicolas Sarkozy, qui a fait campagne pendant des mois sur le thème de la "rupture" avec les politiques passées, a montré quelques signes de continuité.
CONTINUITE SUR LE DOSSIER LIBANAIS
La participation de ce pourfendeur de "la mode exécrable de la repentance" à la cérémonie du jardin du Luxembourg peut être interprétée comme une sorte d'hommage "au devoir de mémoire", dont Jacques Chirac a fait une constante de son double mandat.
Saad Hariri a pour sa part déclaré après son entretien avec les deux présidents que Nicolas Sarkozy l'avait assuré de la continuité de la politique française à l'égard du Liban.
"Le président-élu (...) a affirmé la nécessité de continuer les relations entre le Liban et la France de la même manière qu'elles étaient dans le passé avec le président Chirac", a-t-il dit. "La France a toujours eu des relations historiques avec le Liban et M. Sarkozy, le président-élu, va continuer, je crois de la même manière."
Nicolas Sarkozy a aussi "affirmé la nécessité" de mettre sur pied un tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri, a ajouté le chef de la majorité parlementaire au Liban.
La présence de Nicolas Sarkozy à cet entretien était "naturelle, compte tenu de l'importance du dossier libanais" et de l'engagement de la France dans la Finul et dans les efforts de mise sur pied d'un tribunal international, dit-on à l'Elysée.
Le 17 avril, lors d'une rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak en pleine campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait déjà dit son souhait de poursuivre la politique "équilibrée" de la France au Proche-Orient.
Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy devraient en revanche voir séparément vendredi le Premier ministre britannique, Tony Blair, lui-même sur le départ, le 27 juin.
Jeudi 10 mai 2007, 18h04
Cadre apaisé pour un climat détendu entre Chirac et Sarkozy
PARIS (Reuters) - Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont commémoré de concert l'abolition de l'esclavage, dans le cadre apaisé du jardin du Luxembourg.
Le président sortant et le président-élu apparaissaient pour la première fois ensemble en public depuis la victoire du président de l'UMP à l'élection présidentielle, dimanche.
Tout avait été fait pour donner, après les fracas de la campagne présidentielle, un petit air de réconciliation à cette cérémonie, l'inauguration d'une sculpture de 3,7 mètres de haut - trois anneaux en bronze imbriqués et dressés vers le ciel, dont un anneau brisé pour symboliser l'abolition de l'esclavage.
Dans la petite foule des participants, des députés et sénateurs de gauche, dont les anciens ministres socialistes Elisabeth Guigou et Jean-Luc Mélenchon et l'adjoint au maire de Paris Christophe Caresche, ainsi que le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, s'étaient mêlés à des élus UMP - Pierre Lellouche, Jacques Godfrain, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, etc.
Plus symbolique encore était la présence de l'international de football Lilian Thuram, d'origine guadeloupéenne, un des rares sportifs de haut niveau à s'être opposé à Nicolas Sarkozy, qu'il accusait encore le mois dernier de racisme. Il affirmait cependant mercredi être prêt à discuter avec le président-élu.
L'ex-international de football d'origine ivoirienne Basile Boli, qui a soutenu Nicolas Sarkozy, figurait aussi parmi les invités, de même que le sélectionneur de l'équipe de France vice-championne du monde, Raymond Domenech, Claude Chirac, la fille du chef de l'Etat, de nombreux membres de l'équipe de Nicolas Sarkozy, des lycéens et collégiens.
Jacques Chirac, qui a fait du "devoir de mémoire" une constante de son double mandat, a instauré en 2006 cette journée nationale du souvenir de l'esclavage et de son abolition, qui aura lieu désormais le 10 mai.
COTE A COTE
Pendant toute sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy n'a pour sa part eu de cesse de dénoncer la "mode exécrable" de la "repentance", qui exige "des fils qu'ils expient les fautes supposées de leurs pères et de leurs aïeux".
Il n'en a pas moins écourté sa "retraite" sur un yacht au large de Malte pour participer à cette cérémonie, alors qu'il n'a pas pris part, le 8 mai, à la commémoration de la capitulation de l'Allemagne nazie en 1945.
"Les activités officielles du président de la République au lendemain d'une élection sont ouvertes au président-élu", dit-on sobrement dans l'entourage de Jacques Chirac. "C'est à lui de choisir. Il a choisi de participer" à la cérémonie de jeudi.
Le président sortant et son successeur sont arrivés à 11h30 dans la même voiture, de l'Elysée, où le second avait rejoint le premier. Ils ont descendu côte à côte l'allée ombragée conduisant à la sculpture - Nicolas Sarkozy en costume sombre devançant d'une épaule Jacques Chirac en gris clair.
C'est également côte à côte, séparés par un petit mètre, qu'ils ont écouté un extrait du chant révolutionnaire "La liberté des nègres" et la lecture de textes de Louis Delgrès, figure historique de la Guadeloupe, et du poête guyanais Léon Gontran Damas par une collégienne et une lycéenne.
Jacques Chirac a dévoilé seul la stèle, enveloppée de bleu-blanc-rouge, présentant la sculpture. De retour à sa place, il s'est penché vers Nicolas Sarkozy, qui a éclaté de rire et a à son tour suscité l'hilarité du chef de l'Etat par sa réplique.
L'auteur-compositeur-interprête sénégalais Youssou N'Dour a conclu la cérémonie par un chant très poignant, "New Africa", en wolof et en anglais.
Après quoi Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy se sont attardés pour saluer les participants - le futur président a ainsi échangé une poignée de mains et quelques mots avec Lilian Thuram - et poser pour les photographes avant de regagner la voiture et retourner.
Jeudi 10 mai 2007, 16h28
Chirac et Sarkozy ensemble au Luxembourg
PARIS (AFP) - Le président Jacques Chirac et son successeur Nicolas Sarkozy sont apparus pour la première fois côte à côte en public, jeudi au Jardin du Luxembourg, à l'occasion de la journée nationale de l'abolition de l'esclavage.
Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy sont arrivés à 11H30 au Jardin du Luxembourg. Ils avaient quitté l'Elysée ensemble à bord de la même voiture, quelques minutes plus tôt. Les deux hommes devaient participer à la cérémonie commémorant l'abolition de l'esclavage.
Si cette cérémonie est une des dernières sorties de l'actuel chef de l'Etat -il doit encore assister samedi à la finale de la Coupe de France de football au Stade de France-, elle constitue aussi la première apparition officielle de Nicolas Sarkozy depuis sa victoire dimanche sur sa rivale socialiste Ségolène Royal et son escapade controversée à Malte.
En outre, Jacques Chirac et le président élu Nicolas Sarkozy recevront ensemble jeudi pour un entretien à l'Elysée à 12H30 Saad Hariri, le chef de la majorité parlementaire anti-syrienne au Liban, a annoncé jeudi l'Elysée.
Nicolas Sarkozy est rentré à Paris mercredi soir après trois jours de luxueuses vacances à Malte qui ont déclenché les foudres de ses adversaires tandis que ses amis ont défendu le droit du président élu à prendre "48 heures de repos avant de se consacrer" à son mandat. Nicolas Sarkozy a refusé de "s'excuser" pour ce séjour à bord d'un yacht appartenant à l'homme d'affaires Vincent Bolloré et a affirmé que son voyage à Malte n'avait "pas coûté un centime aux contribuables" français, dans des déclarations à plusieurs médias.
Cette première apparition avec Jacques Chirac sera scrutée avec attention par les journalistes, alors que les deux hommes entretiennent des relations difficiles, ambivalentes et souvent conflictuelles. Le président de la République s'est contenté d'apporter "tout naturellement" son soutien au candidat de l'UMP pendant la campagne électorale, après avoir longtemps tenté de lui barrer la route de l'Elysée. De son côté, M. Sarkozy n'a pas cité une seule fois le nom de M. Chirac au soir de sa victoire.
Toutefois, pour son dernier Conseil des ministres, le chef de l'Etat a déclaré faire "toute confiance" à Nicolas Sarkozy "pour permettre à la France de remporter de nouveaux succès". Des "voeux" qu'il a assortis d'une sorte de mise en garde, en souhaitant que cela se fasse "dans la cohésion, l'unité et le respect de ce qu'elle est". C'est justement pour renforcer la cohésion nationale après les émeutes dans les banlieues et la polémique sur le "rôle positif" de la colonisation que Chirac a institué en 2006 une commémoration de l'abolition de l'esclavage.
Après de longs débats, il a choisi la date du 10 mai, en référence au vote de la loi Taubira reconnaissant l'esclavage comme un crime contre l'Humanité, contre l'avis de nombreuses associations qui continuent à lui préférer la date du 23 mai qui a marqué en 1848 le premier jour de liberté des esclaves martiniquais.
M. Sarkozy, qui rejette fermement toute idée de "repentance", avait à l'époque salué cette initiative du président Chirac.
Jeudi 10 mai 2007, 12h39
Chirac et Sarkozy commémorent ensemble l'abolition de l'esclavage
PARIS (AFP) - A peine revenu de vacances très discutées, Nicolas Sarkozy s'est attelé jeudi à sa tâche de futur président: rencontre avec les parlementaires UMP, première apparition aux côtés de Jacques Chirac, séance de travail non stop pour former le gouvernement.
A la mi-journée, le président Jacques Chirac et son successeur Nicolas Sarkozy sont apparus pour la première fois côte à côte en public dans les jardins du Luxembourg, à l'occasion de la journée nationale de l'abolition de l'esclavage. MM. Chirac et Sarkozy avaient quitté l'Elysée à bord de la même voiture quelques minutes plus tôt.
Ils devaient avoir un entretien commun, à l'Elysée, avec le chef de la majorité parlementaire antisyrienne au Liban, Saad Hariri. L'agenda international du président élu commence à se remplir.
Il est prévu ainsi que Nicolas Sarkozy rencontre vendredi à Paris le Premier ministre britannique Tony Blair. Le futur chef de l'Etat pourrait en outre, selon M. Guéant, rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel le 16 mai.
Dès 08h30, Nicolas Sarkozy s'est rendu à l'Assemblée nationale pour y rencontrer députés et sénateurs UMP. Il ne pourra plus le faire dès sa prise de fonction, le 16 mai, la Constitution interdisant au chef de l'Etat de s'exprimer devant l'Assemblée et le Sénat. Toutefois, M. Sarkozy a l'intention de réviser la loi fondamentale pour modifier ce point. Durant cette rencontre à huis clos avec les élus UMP, M. Sarkozy a insisté sur sa volonté "d'agir vite" et de constituer rapidement un gouvernement "ouvert" comprenant des personnalités de gauche et du centre.
Selon son directeur de campagne Claude Guéant, il nommera le 17 mai son Premier ministre, qui devrait être François Fillon. "La fidélité, c'est pour les sentiments, l'efficacité pour le gouvernement", a dit M. Sarkozy aux parlementaires, en soulignant qu'il ne ferait "pas comme en 1995", ce qui avait conduit "à l'échec" en 1997. Après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle en 1995, la fracture entre balladuriens et chiraquiens n'avait pas été réduite, le gouvernement ne comptant alors pratiquement que des proches de M. Chirac.
Juste après la réunion avec les parlementaires UMP, le futur président a gagné ses bureaux provisoires, à deux pas du Palais-Bourbon, où ont afflué de nombreuses personnalités UMP et UDF.
La venue d'Hervé Morin, chef de file des députés UDF, rallié entre les deux tours à M. Sarkozy, a été particulièrement remarquée, au moment même où François Bayrou lançait, dans la droite ligne de sa campagne présidentielle, "le Mouvement démocrate", une "force politique nouvelle, indépendante, ouverte".
A l'issue de son entretien avec M. Sarkozy, M. Morin a affirmé qu'il n'avait pas eu de proposition de portefeuille ministériel. Venu avec les UDF Gilles de Robien et André Santini, il a expliqué que M. Sarkozy leur avait fait part de "son calendrier" et des "conditions de l'engagement de l'UDF auprès de la majorité présidentielle, c'est-à-dire une majorité de rassemblement".
M. Morin a ajouté qu'il avait été convenu de discuter "circonscription par circonscription avec des responsables de l'UMP des circonscriptions laissées aux candidats issus du pôle centriste".
Par Sylvie Maligorne, le jeudi 10 mai 2007, 14h49
Chirac et Sarkozy commémorent l'abolition de l'esclavage
PARIS (AP) - Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont assisté ensemble jeudi dans les Jardins du Luxembourg à Paris à l'inauguration d'un monument à l'occasion de la Journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage.
Le président sortant et le président élu sont arrivés ensemble, dans la même voiture, à 11h35, pour cette brève cérémonie. Il s'agissait de leur première apparition commune depuis l'élection dimanche de Nicolas Sarkozy, revenu bronzé de ses trois jours de repos à Malte.
Plusieurs centaines de spectateurs, dont de nombreuses personnes d'origine africaine ou d'outre-mer, assistaient à cette cérémonie qui s'est ouverte avec "La liberté des nègres", un chant révolutionnaire de 1794. Une collégienne et une lycéenne ont ensuite lu des textes. Le comédien Jacques Martial a rappelé les grandes dates de l'esclavage et de ses abolitions. Puis Jacques Chirac a dévoilé l'oeuvre "Le cri, l'écrit" du sculpteur Fabrice Hyber. Cette stèle de 3,70m représente des anneaux entrelacés symbolisant les chaînes des esclaves. Les deux présidents ont posé avec l'artiste devant la sculpture pour les photographes. Enfin, le chanteur sénégalais Youssou N'Dour a clos la cérémonie a capella.
Etaient présents dans les jardins du Luxembourg les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat Patrick Ollier et Christian Poncelet ainsi que les ministres François Baroin (Intérieur), Renaud Donnedieu de Vabres (Culture), Hervé Mariton (Outre-Mer), Brigitte Girardin (Coopération) et Léon Bertrand (Tourisme). L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et plusieurs proches de Nicolas Sarkozy assistaient également à la cérémonie, dont le footballeur Basile Boli, les parlementaires Pierre Lellouche, Gérard Longuet, Eric Raoult et la secrétaire nationale de l'UMP à la Francophonie Rama Yade.
La gauche était représentée par Christiane Taubira, auteure de la loi de 2001 qui a reconnu l'esclavage comme crime contre l'humanité, et les anciens ministres socialistes Elisabeth Guigou et Jean-Luc Mélenchon.
Le footballeur Lilian Thuram, qui a par le passé reproché plusieurs fois à Nicolas Sarkozy d'avoir employé les mots "racaille" et "Kärcher", a échangé quelques mots avec l'ex-ministre de l'Intérieur à l'issue de la cérémonie.
"Le fait de ne pas stigmatiser certaines personnes, c'est très important pour le 'vivre ensemble'", a rappelé le défenseur des Bleus. "Il faut être attentif à certaines choses, comme aujourd'hui le travail de mémoire, c'est très important", a jugé Lilian Thuram alors que Nicolas Sarkozy a à maintes reprises refusé toute "repentance", qui est selon lui "une forme de haine de soi".
Après la cérémonie, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy se sont rendus ensemble à l'Elysée pour s'entretenir tous deux avec Saad Hariri, le chef de la majorité parlementaire libanaise. Saad Hariri est le fils de l'ancien Premier ministre libanais assassiné Rafic Hariri, qui était un ami du président Chirac.
Jeudi 10 mai 2007, 13h12
Sarkozy de retour à Paris après une escapade controversée à Malte
PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy est rentré à Paris mercredi vers 22H40, après deux jours et demi de vacances luxueuses à Malte qui ont déclenché les foudres de ses adversaires de gauche, tandis que ses amis défendaient le droit du président élu à prendre "48 heures de repos".
M. Sarkozy, qui avait quitté l'île de Malte vers 20H00 heure de Paris (18H00 GMT) à bord d'un Falcon 900 EX de l'homme d'affaires français Vincent Bolloré, a atterri à l'aéroport du Bourget.
A 08h30 jeudi à l'Assemblée nationale, il devait rencontrer les parlementaires UMP qu'il n'a pas vus depuis son élection.
La gauche a fustigé en termes très durs "les vacances de milliardaire" de M. Sarkozy sur un yacht de M. Bolloré, à l'instar de François Hollande, premier secrétaire du PS. La LCR d'Olivier Besancenot s'est dite "indignée" de ces "vacances friquées". "C'est une faute", a estimé Claude Bartolone (PS). Le numéro un de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, s'est exclamé: "ça surprend" à un moment où beaucoup de Français "rament".
L'association de défense des chômeurs et précaires (Apeis) a calculé que l'escapade représentait "environ 17 années de salaires pour un smicard et 36 années de revenus pour un Rmiste".
Interrogé par la presse à Malte, le président élu a répondu que son voyage à Malte n'avait "pas coûté un centime aux contribuables". "Je n'ai pas l'intention de me cacher, je n'ai pas l'intention de mentir, je n'ai pas l'intention de m'excuser", a-t-il ajouté.
"Il va se consacrer 1.825 jours, 24 heures sur 24, à changer notre pays. Qu'on lui laisse 48 heures", a plaidé Christian Estrosi, ministre proche du président élu. "La gauche ferait mieux de s'occuper des problèmes des Français et de ses propres problèmes", a renchéri le chef de file des députés UMP, Bernard Accoyer.
Vincent Bolloré s'est dit "honoré" d'accueillir Nicolas Sarkozy sur son yacht, une "tradition dans la famille Bolloré", a-t-il assuré, en citant l'accueil de "Léon Blum plusieurs semaines dans son manoir, au retour de captivité" (à Buchenwald pendant la Seconde guerre mondiale, ndlr) - une affirmation démentie par des membres de la famille de Léon Blum - ou de "Mohammed V de retour (d’exil, ndlr) de Madagascar avant qu’il ne devienne roi du Maroc".
M. Sarkozy devait rejoindre ses nouveaux bureaux, à deux pas du Palais Bourbon, en attendant de prendre ses fonctions à l'Elysée. Jeudi, il assistera, à 11h30, aux côtés de Jacques Chirac, à la cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage.
La passation des pouvoirs avec Jacques Chirac aura lieu le 16 mai. M. Chirac termine officiellement son mandat le 17 mai à 00h00. En attendant l'Elysée, M. Sarkozy continuera de travailler à la formation de son gouvernement, qui devrait être conduit par François Fillon.
Plusieurs personnalités devraient en faire partie: Alain Juppé (probablement à l'Environnement et au développement durable), les ministres sortants Jean-Louis Borloo et Michèle Alliot-Marie...
Des rendez-vous internationaux ont déjà été fixés: une rencontre "avant la fin de la semaine" avec le Premier ministre britannique Tony Blair et "très vite" avec la chancelière allemande, Angela Merkel, selon M. Guéant.
A Bordeaux, sept hommes ont été condamnés à des peines de 4 à 6 mois de prison ferme pour jet de projectiles sur des forces de l'ordre dimanche au cours d'une manifestation anti-Sarkozy.
Ces manifestations ont diminué mercredi, mais des étudiants de l'université parisienne de Tolbiac ont voté l'occupation du site.
Par Nadège Puljak, le jeudi 10 mai 2007, 8h50
Bush se dit "impatient de travailler" avec Sarkozy
WASHINGTON (AP) - Le président américain George W. Bush s'est déclaré jeudi "impatient de travailler" avec Nicolas Sarkozy, élu dimanche dernier à la présidence de la République française.
"J'ai parlé au président élu Sarkozy. Il devait être 8h03 à Paris. Il m'avait demandé de l'appeler à 8h00 mais je l'ai fait peu de temps après. Je lui suis reconnaissant de m'avoir répondu", a déclaré le chef de l'exécutif américain au cours d'une conférence de presse au Pentagone, à Washington.
George W. Bush a rappelé avoir reçu, en septembre dernier, celui qui était encore ministre de l'Intérieur.
"Je l'ai déjà rencontré quand il est venu ici et je l'ai trouvé très engagé, énergique, intelligent et capable", a expliqué le président américain, en réponse à la question d'un journaliste. "Nous aurons nos divergences et nos points d'accord, et je suis impatient de travailler avec lui", a-t-il conclu.
Jeudi 10 mai 2007, 19h21
Finkielkraut : "pendant trois jours, Nicolas Sarkozy nous a fait honte"
PARIS (AP) - "Pendant trois jours, il nous a fait honte", écrit Alain Finkielkraut dans "Le Monde" daté de vendredi au sujet du président élu Nicolas Sarkozy, qu'il avait pourtant soutenu pendant la campagne.
"On ne peut pas se réclamer du général de Gaulle et se comporter comme Silvio Berlusconi", déplore le philosophe évoquant l'ancien président du conseil italien. "On ne peut pas en appeler à Michelet, à Péguy, à Malraux et barboter dans le mauvais goût d'une quelconque célébrité de la jet-set ou du show-biz".
"On ne peut pas prononcer des odes à l'Etat impartial et inaugurer son mandat en acceptant les très dispendieuses faveurs d'un magnat des affaires", ajoute-t-il dans une allusion à Vincent Bolloré.
M. Sarkozy "ne s'est pas retiré du monde pour habiter la fonction présidentielle: entre le Fouquet's, Falcon et palace flottant, il a oublié qu'il venait d'être élu président de la République".
Jeudi 10 mai 2007, 16h37
Dominique de Villepin presse Nicolas Sarkozy d'agir vite
PARIS (Reuters) - La droite est aujourd'hui la seule capable "d'apporter des réponses nouvelles, inventives et efficaces", estime Dominique de Villepin, qui souhaite que Nicolas Sarkozy et son gouvernement "ne perdent pas un seul jour dans l'action au service de nos compatriotes".
"Pour la première fois depuis trente ans, les Français ont choisi de reconduire une majorité politique sur la base d'un bilan concret et visible", a souligné le Premier ministre lors d'une rencontre avec la presse au cours de laquelle il a dressé le bilan de son action à Matignon depuis juin 2005.
"C'est une chance pour notre pays, qui va poursuivre son effort de modernisation sans retour inutile en arrière, sans remise en cause des progrès accomplis", a-t-il ajouté.
"La victoire de Nicolas Sarkozy nous offre la possibilité d'accélérer la modernisation de notre pays qui a été menée depuis cinq ans sous la conduite de Jacques Chirac", a-t-il réaffirmé, tout en réservant son jugement sur la manière dont le président-élu exercera son mandat.
"L'exercice du pouvoir n'est pas la conquête du pouvoir", a-t-il confié à des journalistes. "Il n'a pas commencé, nous verrons, je ne préjuge pas".
"Je pense que nous sommes aujourd'hui les seuls capables d'apporter des réponses nouvelles, inventives et efficaces" dans "des champs d'action qui ne sont pas traditionnellement ceux de famille politique", a affirmé Dominique de Villepin .
"La lutte contre les discriminations, la réforme de l'éducation prioritaire, la situation des quartiers sensibles, le logement social sont autant de questions sur lesquelles j'ai voulu mettre l'accent parce que je suis convaincu qu'elles ne doivent pas être réservées à la gauche", a-t-il dit.
PASSER A LA VITESSE SUPÉRIEURE
Les Français, a-t-il jugé, "entendent que nous nous attaquions aux blocages les plus profonds de société".
"C'est ce que j'ai voulu faire en proposant le CPE pour remédier au chômage des jeunes les moins qualifiés", a poursuivi Dominique de Villepin, qui a une nouvelle fois défendu son projet avorté de contrat première embauche.
"C'était, et cela reste à mes yeux, un chantier essentiel qui ne doit pas être sans cesse remis à plus tard. C'est vrai, j'ai voulu aller vite, peut-être trop vite", a-t-il concédé dans une dernière autocritique.
"Aller vite", c'est le conseil que prodigue toutefois le Premier ministre sortant à Nicolas Sarkozy et à son successeur à Matignon.
"Les Français espèrent, ont besoin que l'on passe à une vitesse supérieure", expliquait-il à des journalistes.
Ainsi Dominique de Villepin a-t-il souhaité organiser "une véritable transmission républicaine" pour "faciliter la tâche" des nouveaux arrivants. "Un état des lieux précis de l'action accomplie, des réformes en cours, et des priorités pour la nation" sera à leur disposition.
Ils disposeront "également de toute l'information nécessaire sur les grands dossiers industriels qui intéressent particulièrement les Français".
Nicolas Sarkozy, qui entrera en fonction le 16 mai, est par ailleurs tenu informé "depuis plusieurs jours" des réunions quotidiennes à Matignon concernant la situation de l'otage français prisonnier en Afghanistan.
Dominique de Villepin a précisé avoir eu au téléphone François Fillon, pressenti pour lui succéder. Un chef de gouvernement doit faire montre de "persévérance, de continuité dans l'action, de beaucoup de prévoyance", a-t-il noté.
Il a indiqué qu'il présenterait sa démission à Jacques Chirac "quelques heures avant" la passation de pouvoirs entre le président sortant et son successeur.
Vendredi 11 mai 2007, 13h08
François Fillon déjà dans le costume de Premier ministre
PARIS (Reuters) - François Fillon est apparu au Conseil national de l'UMP déjà presque dans le costume de Premier ministre, qu'il endossera selon toute vraisemblance d'ici la fin de la semaine.
C'est lui qui a conclu cette réunion que le nouveau président de la République élu le 6 mai, Nicolas Sarkozy, dont il est un proche conseiller, avait ouverte.
"Les Français ont voté pour une rupture, nous la concrétiserons ! Les Français ont voté pour le changement, nous l'engagerons ! Les Français ont voté pour des réformes, nous réformerons", a-t-il lancé.
Il a évoqué la formation du gouvernement et promis que la future équipe gouvernementale "consacrera l'ouverture politique" annoncée par Nicolas Sarkozy.
"Cette ouverture, que certains évoquaient dans leurs discours, c'est nous qui allons la concrétiser", a-t-il dit en faisant allusion aux adversaires socialiste et UDF de Nicolas Sarkozy pendant la campagne, Ségolène Royal et François Bayrou.
L'ancien ministre des Affaires sociales et de l'Education nationale a adressé un message de mobilisation aux élus et aux cadres de l'UMP pour les législatives des 10 et 17 juin.
"Une nouvelle campagne électorale commence et elle exige une mobilisation totale. Elle exige de ne pas céder à la facilité et au triomphalisme", a-t-il déclaré. "Elle exige que nous allions au devant de ceux que notre victoire (à la présidentielle) a ébranlés ou, bien à tort, inquiétés."
"Face aux appels dérisoires à la 'résistance', nous allons inviter les Français à construire une espérance commune. Face aux extrémistes qui pensent qu'en cassant les vitrines on casse une victoire électorale, nous allons opposer la force calme de la démocratie", a-t-il ajouté. "Face à ceux qui, à gauche, rêvent d'une cohabitation stérile, nous allons rassembler une majorité claire et ouverte à tous les talents."
Lundi 14 mai 2007, 20h30
Chirac, fier du devoir accompli, adresse ses voeux à Sarkozy
ARIS (Reuters) - Pour son ultime allocution de président de la République, Jacques Chirac a dit sa fierté d'avoir dirigé la France pendant 12 ans et adressé ses voeux à Nicolas Sarkozy, à qui il donnera mercredi les clés de l'Elysée.
"Demain, je transmettrai les pouvoirs que j'ai exercés en votre nom à Nicolas Sarkozy, notre nouveau président de la République", a déclaré le président sortant lors d'une allocution radiotélévisée.
"Je le ferai avec la fierté du devoir accompli et aussi avec une grande confiance dans l'avenir de notre pays", a-t-il ajouté dans ce message emprunt d'une certaine émotion, enregistré à l'Elysée moins d'une heure avant sa diffusion.
La passation de pouvoir entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy doit avoir lieu mercredi en fin de matinée. Après un dernier entretien, le président sortant quittera définitivement le palais où il vit et travaille depuis 1995.
"Une Nation, c'est une famille", a-t-il souligné dans son dernier discours, qui a duré environ cinq minutes, invitant ses compatriotes de rester "toujours unis et solidaires".
"Bien sûr, nous sommes profondément divers. Bien sûr, il peut y avoir des différences de conception, des divergences de vue", a-t-il dit. "Mais nous devons, dans le dialogue, dans la concorde, nous retrouver sur l'essentiel. C'est comme cela que nous continuerons à avancer."
"Unie, et en poursuivant sur la voie engagée, la France s'affirmera comme une terre exemplaire de progrès et de prospérité", a insisté Jacques Chirac.
"TOUS MES VOEUX L'ACCOMPAGNENT"
Costume anthracite et cravate rayée, le président a également dit sa fierté d'avoir eu "le très grand honneur" de servir les Français.
"Je veux vous dire la force du lien qui, du plus profond de mon coeur, m'unit à chacune et à chacun d'entre vous", a-t-il dit sur fond de jardins de l'Elysée, les drapeaux français et européens à ses côtés.
"Ce lien, c'est celui du respect, c'est celui de l'admiration, c'est celui de l'affection pour vous, pour le peuple de France et je veux vous dire à quel point j'ai confiance en vous, à quel point j'ai confiance en la France", a-t-il poursuivi.
Jacques Chirac, qui a reçu dans l'après-midi la démission du gouvernement du Premier ministre Dominique de Villepin, a achevé son message en adressant ses voeux à son successeur.
Le nouveau président "aura à coeur de conduire notre pays plus avant sur les chemins de l'avenir", a-t-il assuré.
"Tous mes voeux l'accompagnent dans cette mission, qui est la plus exigeante et la plus belle qui soit, au service de notre Nation. Cette Nation magnifique que nous avons en partage", a ajouté Jacques Chirac, qui s'est souvent confronté à Nicolas Sarkozy par le passé.
"La France, notre Nation, mes chers compatriotes, nous devons toujours en être profondément fiers", a-t-il conclu.
L'avenir public de Jacques Chirac se dessinera à l'ombre de sa Fondation, qui verra le jour à l'automne et sera présidée par l'ancien président du Fonds monétaire international Michel Camdessus.
"Dès demain, je poursuivrai mon engagement dans ces combats pour le dialogue des cultures et pour le développement durable", a-t-il dit. "Je le ferai en apportant mon expérience et ma volonté d'agir pour faire avancer des projets concrets en France et dans le monde."
Après avoir quitté l'Elysée, où ils vivaient depuis douze ans, Jacques et Bernadette Chirac devraient partir en vacances, sans doute au Maroc. Le couple présidentiel, qui vivait à l'Elysée, s'installera dans un grand appartement prêté par la famille de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri situé quai Voltaire, à Paris.
Mardi 15 mai 2007, 21h01
commenter cet article …