François Bayrou ne veut pas décevoir ses électeurs

"Ces sept millions de Français, ils m'obligent et ils nous obligent", a-t-il déclaré à l'ouverture d'un Conseil national de son parti, qui devait entériner dans la journée la création d'un nouveau courant, le Mouvement démocrate.
Lors de la campagne électorale, François Bayrou estime avoir rencontré "le sentiment et l'âme de tout un peuple, (de) sept millions d'électeurs qui ont voulu contre vents et marées imposer le changement qu'il voulaient dans la vie politique française".
"Quelque chose s'est passé en profondeur au cours de ce scrutin. Ce quelque chose parle de l'essentiel du sentiment démocratique des Français", a ajouté le député béarnais devant un millier de personnes réunies à La Mutualité.
François Bayrou a ensuite repris son idée force de mettre fin au clivage droite-gauche. Les problèmes de la banlieue, de l'université, de l'hôpital, de santé, des retraites ou encore du climat "sont insolubles dans cet affrontement", a-t-il dit.
"L'affrontement ne résoudra pas les problèmes de la France", a-t-il ajouté sous les applaudissements.
Jeudi 10 mai 2007, 11h22
L'UDF adopte la résolution créant le Mouvement démocrate
PARIS (Reuters) - Le Conseil national de l'UDF a adopté à main levée la résolution créant le Mouvement démocrate en vue des élections législatives.
Les participants ont adopté moins quatre voix contre et quatre abstentions le texte suivant : "L'UDF appelle à la constitution d'une force politique nouvelle, indépendante, ouverte, le Mouvement démocrate, et présentera ses candidats aux législatives sous cette étiquette".
Le Mouvement démocrate chapeautera plusieurs courants, dont l'UDF, qui ne disparaît pas.
"J'y vois beaucoup d'espoir pour la France", a déclaré François Bayrou juste après le vote.
Jeudi 10 mai 2007, 14h23
François Bayrou crée le Mouvement démocrate
PARIS (Reuters) - Le Conseil national de l'UDF, réuni autour de François Bayrou, a donné naissance au Mouvement démocrate, entité "de résistance" avec laquelle l'élu centriste espère traduire aux législatives du mois prochain son bon score du premier tour de l'élection présidentielle.
La création de cette sorte de fédération qui chapeautera plusieurs courants politiques - dont l'UDF, qui ne disparaît pas -, a été officialisée par un vote à main levée. Il y a eu quatre voix contre et quatre abstentions.
Après le ralliement au camp de Nicolas Sarkozy des trois quarts des élus UDF, c'est un François Bayrou isolé mais prêt au "risque" qui s'est adressé à un millier de personnes réunies au palais de La Mutualité, à Paris.
"Nous avons le devoir de résister. J'ai résisté hier, je résiste aujourd'hui, je résisterai demain. (La) résistance, c'est de cela dont la France à besoin", a lancé l'élu béarnais, qui a dit se sentir "obligé" vis-à-vis des 6,8 millions de personnes qui ont voté pour lui le 22 avril.
"Est-ce que nous répondons à leur exigence (...) ou est-ce que nous décidons de les abandonner ?", s'est-il interrogé.
"Il y a des moments où il est nécessaire de changer et d'ouvrir les portes pour que plus de citoyens se reconnaissent dans l'oeuvre commune", a-t-il ajouté.
Le Mouvement démocrate, que les jeunes UDF ont déjà surnommé "Modem", a selon lui recueilli 23.000 adhésions depuis lundi. Des personnalités de bords divers comme l'écologiste Corinne Lepage, l'ancien ministre Azouz Begag et l'eurodéputé Verts Jean-Luc Bennhamias ont dit vouloir en faire partie.
Ce Conseil national s'est tenu au coeur d'une période tourmentée pour le camp centriste. Le 10 juin, 23 députés UDF sortants sur 29 seront candidats sous le label "majorité présidentielle" après s'être entendus avec l'UMP.
Sans les condamner, François Bayrou a désapprouvé leur choix qui revient selon lui à renoncer à sa liberté. "Ce qu'on ne peut pas faire en étant membre de notre famille, c'est d'être lié par une allégeance, par une discipline de vote", a-t-il dit. "Nous voulons des parlementaires qui voteront en conscience".
"LA CARAVANE CONTINUE"
Il a reconnu, par sa démarche, prendre un "risque consenti".
"Nous aurons peu de sortants, mais ce qui nous intéresse ce ne sont pas les sortants mais les entrants", a-t-il souligné, entouré de quatre de ses fidèles : Anne-Marie Comparini, députée du Rhône, Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques), Gilles Artigues (Loire) et Gérard Vignoble (Nord).
"Nous avons traversé des déserts, on nous appelait les bédouins", a renchéri le député européen Bernard Lehideux. "Il y en a quelques-uns qui ont quitté la caravane, mais la caravane continue".
Un seul élu ayant "lâché" François Bayrou est venu expliquer sa démarche à la tribune : l'eurodéputé Jean-Louis Bourlanges.
"L'heure, c'était de rester, de reconstituer une majorité", a-t-il déclaré sous quelques huées. "En refusant cela, vous vous enfermez dans la plus sympathique mais la plus tragique des impasses stratégiques".
"La maison est ouverte. Je suis convaincu que nous pourrons nous retrouver un jour", a dit François Bayrou à l'adresse de ses anciens alliés.
Trois d'entre eux, Hervé Morin, André Santini et Christian Blanc, étaient reçus au même moment par Nicolas Sarkozy.
Le Mouvement démocrate compte présenter des candidats dans toutes les circonscriptions, sauf là où se présente un député sortant ayant soutenu François Bayrou à la présidentielle. "Mais cela dépendra de leur attitude", a précisé Bernard Lehideux.
Le nouveau courant n'a pas de problème pour trouver des candidats "mais ils sont plus ou moins bien implantés, plus ou moins solides", a ajouté le député européen.
Le Mouvement démocrate espère être présent au second tour dans une soixantaine de circonscriptions. Il devra compter 20 élus pour former un groupe dans la prochaine assemblée.
Jeudi 10 mai 2007, 17h24
Très isolé, François Bayrou lance son Mouvement démocrate
Le chef de file de l'UDF a confirmé le lancement d'un nouveau parti, le Mouvement démocrate, qui participera aux prochaines législatives. Si très peu de députés nationaux le suivent, il a reçu le soutien en revanche de Corinne Lepage (Cap 21) ou de Jean-Luc Bennahmias, député vert européen.
Adieu l'UDF, bonjour le Mouvement démocrate. Comme prévu, François Bayrou a appelé ce jeudi à la création d'une "force politique nouvelle, indépendante", le Mouvement démocrate, affirmant sa volonté de "résister" aux "pressions" qui expliquent selon lui les ralliements de la plupart des députés centristes à Nicolas Sarkozy. "Rien n'est plus important que de bâtir en France un contre-pouvoir libre", a déclaré François Bayrou, "troisième homme" de la présidentielle, qui ambitionne de prolonger aux législatives de juin son élan du premier tour (18,57%).
Au conseil national de l'UDF, à la Mutualité à Paris, le leader centriste était entouré de sénateurs et députés européens, mais seulement d'une poignée de députés nationaux (Jean Lassalle, Anne-Marie Comparini, Gérard Vignoble et Gilles Artigues).
Au même moment, un de ses anciens lieutenants, Hervé Morin, chef de file des députés UDF, était ostensiblement auprès du président-élu, Nicolas Sarkozy, de même que le ministre de l'Education, Gilles de Robien, et le député André Santini. Nicolas Sarkozy a souhaité la constitution d'un "pôle centriste" au sein de la majorité présidentielle.
Le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, Hervé Morin, a d'ailleurs confirmé jeudi la rupture avec François Bayrou indiquant, après avoir été reçu par Nicolas Sarkozy, ne plus avoir "de contacts" avec le président centriste. De nombreux députés UDF dépendent d'accords locaux avec l'UMP pour leur réélection et l'UMP a annoncé qu'il investirait des candidats contre les sortants UDF ne rejoignant pas la majorité présidentielle, et notamment contre François Bayrou.
De son côté, Jean-Louis Bourlanges, député européen UDF, est venu dire "au revoir" à ses amis centristes qui ont choisi de lancer un Mouvement démocrate "indépendant" plutôt que de rejoindre la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy. "C'est avec une profonde émotion que je m'exprime devant vous (...) après tant d'années que nous avons vécues ensemble, pour vous dire au revoir", a-t-il déclaré.
Appelant à éviter "les anathèmes", il a toutefois reproché aux partisans du président de l'UDF François Bayrou de "s'enfermer dans la plus sympathique mais la plus tragique des impasses stratégiques". "Si nous estimons que nous pouvons vivre sans allié, que nous pouvons vivre sans relation privilégiée, soit avec la droite soit avec la gauche, nous allons payer un prix électoral et la France va subir un prix politique", a-t-il jugé.
Les conseillers nationaux présents (plus d'un millier) au conseil de l'UDF devaient avaliser par un vote à bulletins secrets la mise sur orbite du Mouvement démocrate, qui présentera ses candidats sous cette étiquette aux élections législatives des 10 et 17 juin. Toutefois, le parti ne sera formellement créé que lors d'un Congrès "à l'automne".
L'UDF sera "une force constitutive" de ce Mouvement, qui a vocation à accueillir d'autres personnalités physiques ou morales, comme le mouvement écologiste de Corinne Lepage Cap 21, ou Jean-Luc Benahmias, député européen et ancien secrétaire national des Verts, qui ont déjà annoncé leur participation. "L'UDF ne disparaît pas, elle décide de se dépasser", a expliqué François Bayrou, affirmant avoir déjà reçu "22.000 demandes d'adhésion".
"Nous ne sommes pas des opposants systématiques, nous sommes des hommes et des femmes libres", a-t-il assuré. "Nous voulons des parlementaires (...) qui décideront en conscience, décidés à voter oui si les textes sont justes, non s'ils sont injustes", a-t-il dit. "Je sais quelle va être la difficulté extrême du combat électoral", a reconnu François Bayrou, évoquant une "situation de risque consenti". Selon un sondage BVA, le Mouvement démocrate n'aurait que 8 à 13 députés à l'issue des législatives, contre 29 aujourd'hui pour l'UDF.
François Bayrou, objet de toutes les attentions de la candidate socialiste Ségolène Royal entre les deux tours de la présidentielle, a tenu à démentir toute alliance à gauche pour les législatives, qualifiée de "sornette". "Je n'ai pas quitté l'allégeance d'un côté pour aller m'enfermer dans l'allégeance de l'autre", a-t-il assuré, sous les applaudissements d'une salle majoritairement acquise à sa cause. "Ce qui nous intéresse, c'est pas les sortants, c'est les entrants", a-t-il lancé, bravache, à l'attention des députés qui l'ont lâché.
S'il n'a pas voulu les condamner, il a affirmé sa "conviction profonde" qu'"il est plus juste, plus loyal, plus prometteur, plus important de résister" quand "on subit des pressions". Il a aussi prédit que le "rassemblement" annoncé par Nicolas Sarkozy "n'aura pas de légitimité", car "si on a vendu l'affrontement, on ne peut pas faire le rassemblement".
Par La Tribune, le jeudi 10 mai, 14h25
Echanges animés entre opposants et partisans de Bayrou
PARIS (AFP) - François Bayrou est arrivé jeudi peu avant 10h00 à la Mutualité à Paris pour le conseil national de l'UDF sous les acclamations de ses partisans, qui avant même d'entrer dans la salle avaient des échanges animés avec des opposants à la stratégie du président de l'UDF.
Entouré par une cohue de caméras et de photographes, M. Bayrou, qui doit lancer son "Mouvement démocrate", a été accueilli dans la rue par des applaudissements et des vivats - "bravo François!" - de quelques dizaines de partisans.
Reflet d'une ambiance tendue alors que le leader centriste a été lâché par la plupart de ses députés, les discussions allaient bon train entre participants sur l'avenir de la force centriste, que M. Bayrou veut indépendante. "François Bayrou décide tout avec un petit groupe dans un bistrot de la rue de l'Université", dénonçait un conseiller national d'Orléans (Loiret), Tahar ben Chaabane, tandis qu'un autre criait au "césarisme" et qu'un autre encore affirmait "on ne reconstruit pas sur des cendres".
"Faut pas raconter des mensonges", rétorquait le sénateur d'Ille-et-Vilaine Philippe Nogrix. "Si vous êtes d'accord avec Gilles de Robien, allez le rejoindre!", lançait un autre défenseur de M. Bayrou, en référence au ministre UDF rallié à Nicolas Sarkozy et qui soutient l'idée d'un pôle centriste au sein de la majorité présidentielle.
A l'intérieur devait se tenir un bureau politique à huis clos avant le conseil national. Parmi les parlementaires présents figuraient des proches du président de l'UDF comme le sénateur Michel Mercier ou le député Jean Lassalle, ainsi que le sénateur Jean Arthuis.
Lâché par la plupart des députés UDF, François Bayrou lance jeudi dans la perspective des législatives son "Mouvement démocrate", lors d'un conseil national à Paris. Précédé d'un bureau politique à huis clos, le conseil national, où sont attendues entre 1.500 et 2.000 personnes, se prononcera par un vote à bulletins secrets sur la création de ce nouveau parti, qui rompra avec la tradition ancrée au centre-droit de l'UDF pour s'ouvrir vers le centre-gauche.
Le leader centriste, fort de ses 18,57% des voix au premier tour présidentiel, veut former un parti du centre indépendant, "qui ne soit pas inféodé aux uns ou aux autres". Corinne Lepage, présidente du mouvement écologiste Cap 21, et Jean-Luc Bennahmias, député européen et ancien secrétaire national des Verts, ont annoncé mercredi qu'ils allaient rejoindre le Mouvement démocrate.
En revanche, M. Bayrou a été lâché par plusieurs de ses principaux lieutenants au lendemain du 6 mai, comme le chef de file des députés Hervé Morin ou le député du Loir-et-Cher Maurice Leroy, qui refuse de le suivre dans cette "aventure". A la veille du conseil national à la Mutualité, 22 députés UDF sortants (les trois quarts du groupe) et un candidat centriste aux législatives ont affirmé leur volonté "d'inscrire sans hésitation leur démarche dans la majorité présidentielle", "tout en conservant leur autonomie au Parlement, et sans intégrer l’UMP".
Dans une tribune au Figaro, les signataires - qui ne devraient pas assister au conseil national - considèrent qu'"en désignant Nicolas Sarkozy comme l’adversaire principal, l’UDF - même transformée en parti démocrate - court un risque d’isolement important". Ils craignent que pour arriver à constituer un groupe à l'Assemblée, le Mouvement démocrate ne doive passer des accords avec le Parti socialiste. "Les alliances ne pourront se faire qu'avec la gauche, ce qui n'est pas notre choix", a déclaré à l'AFP François Sauvadet (Côte-d'Or), porte-parole de l'UDF.
Mercredi soir, un seul des signataires, Pierre Albertini, qui ne se représentera pas aux législatives, a assisté à une réunion du comité exécutif autour de François Bayrou, pour demander des "clarifications" sur le futur parti. Parmi les autres participants figuraient des proches de M. Bayrou, comme le chef de file des sénateurs, Michel Mercier, qui a affirmé en quittant la réunion que "les portes sont grandes ouvertes" aux élus UDF qui ont soutenu Nicolas Sarkozy au second tour.
Parmi les députés européens (11 au total), Jean-Louis Bourlanges a annoncé dans la journée qu'il ne participerait pas au Mouvement démocrate. Selon lui, "ce sera l'UDF plus un changement de sigle, moins ses parlementaires". Parmi ceux restés fidèles à M. Bayrou figurent Marielle de Sarnez, vice-présidente de l'UDF, la sénatrice Jacqueline Gourault, le député européen Bernard Lehideux, ou encore les députés Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques), Gérard Vignoble (Nord) et Anne-Marie Comparini (Rhône).
Le Mouvement démocrate devrait présenter des candidats aux législatives dans toutes les circonscriptions, le cas des députés UDF ralliés à M. Sarkozy restant à trancher, selon M. Artigues. L'UMP a pour sa part annoncé mercredi soir qu'elle investirait des candidats contre la poignée de députés UDF qui n'ont pas soutenu M. Sarkozy au second tour, notamment M. Bayrou qui lui a refusé sa voix.
Jeudi 10 mai 2007, 11h17
Bourlanges: "je m'exprime devant vous pour vous dire au revoir"
PARIS (AP) - "Je m'exprime devant vous pour vous dire au revoir", a déclaré jeudi le député européen UDF Jean-Louis Bourlanges, rallié à Nicolas Sarkozy, devant le Conseil national de l'UDF, à la Mutualité à Paris.
"C'était la moindre des choses que je vous devais de venir le dire ici", a-t-il poursuivi devant une salle houleuse, que le président de l'UDF François Bayrou a rappelé à l'ordre: "je demande à chacun de se tenir exemplairement".
M. Bourlanges a défendu la décision des élus UDF qui se sont ralliés à l'UMP pour les législatives. A vouloir "vivre sans alliés", "nous allons payer, nous, un prix électoral et la France va payer un prix politique", a-t-il averti.
"On ne gagne pas un scrutin majoritaire quand on est le troisième (...) Il ne faut pas se tromper de règle du jeu", a plaidé M. Bourlanges. "Vous vous enfermez, chers amis, dans la plus sympathique, mais la plus tragique des impasses stratégiques".
"On ne peut pas être à la fois un parti intermédiaire" et "en même temps dire qu'on fait de Sarkozy et de sa majorité un ennemi public numéro un. Il faut choisir", a-t-il ajouté. "Il y en a marre de vos calculs!", a crié un conseiller national.
Jean-Louis Bourlanges, avant de s'interrompre en raison d'un malaise, a appelé à "cesser de faire des procès d'intention. Nous sommes les uns et les autres sur des orientations politiques réfléchies".
"Il n'y en a pas un qui puisse dire que les parlementaires qui aujourd'hui vous quittent ont manqué de courage depuis 2002", a-t-il rappelé. A l'époque, "nous n'en menions pas large". Alors, "je vous en prie, évitons les anathèmes".
"J'espère bien que nous arriverons à nous retrouver", lui a répondu le sénateur Michel Mercier.
Jeudi 10 mai 2007, 12h57
Bayrou épingle "la proximité étalée de Sarkozy avec les puissances d'argent"
PARIS (AFP) - François Bayrou a épinglé vendredi "la proximité étalée de Nicolas Sarkozy avec le show-biz et les puissances d'argent", en affirmant que cela "ne correspond pas à l'image que beaucoup se font de la présidence française".
Interrogé sur les vacances du président élu à Malte à bord du yacht de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, François Bayrou a indiqué sur RTL "ne pas vouloir faire de polémique excessive".
"J'ai dit pendant toute la campagne que le problème avec Nicolas Sarkozy, c'était la proximité extraordinaire, étalée, affichée, qu'il avait avec les puissances d'argent, et notamment les puissances d'argent qui tiennent les médias", a-t-il rappelé.
Il a ajouté que "ceci ne correspond pas à l'image que beaucoup se font de la présidence française". "Lui a ce choix-là d'être dans une proximité étalée avec le show-biz et les puissances d'argent. Ce n'est pas le mien", a-t-il ajouté.
Selon François Bayrou, qui avait annoncé avant le 6 mai qu'il ne voterait pas Nicolas Sarkozy, "le même pouvoir va avoir tous les leviers de commande de l'exécutif, sans aucune exception, toutes les majorités à l'Assemblée nationale et au Sénat, tous les corps de contrôle de la République et la connivence affichée des plus grandes puissances financières et médiatiques".
"Ce n'est pas l'idée que je me forme d'une démocratie bien équilibrée", a-t-il insisté, en réaffirmant que l'enjeu des élections législatives est de créer un contre-pouvoir".
Vendredi 11 mai 2007, 8h38
Bayrou veut faire du Mouvement démocrate un contre-pouvoir
PARIS (Reuters) - Persuadé que l'UMP aura la majorité absolue dans la prochaine Assemblée nationale, François Bayrou a expliqué jeudi vouloir faire de son Mouvement démocrate un contre-pouvoir.
"L'UMP va avoir sans aucune exception tous les leviers de commande en France", a déclaré sur France 3 l'ancien candidat centriste à l'élection présidentielle.
"Bien sûr ils auront la majorité absolue", a-t-il ajouté, quelques heures après le conseil national de l'UDF qui a donné naissance au Mouvement démocrate, le label sous lequel le centre présentera des candidats dans toutes les circonscriptions pour des législatives.
Mais pour préserver leurs chances d'être réélus, 23 députés UDF sur 29 ont rallié Nicolas Sarkozy et décidé de se présenter sous l'étiquette "majorité présidentielle".
François Bayrou a dénoncé "la très grande intimité" entre le président élu et "les plus grandes puissances financières" et "médiatiques".
"Tout cela constitue un pouvoir comme il n'y en a jamais eu en France", a-t-il insisté. "En face de ce pouvoir, il faut des contre-pouvoirs, pas forcément des contre-pouvoirs négatifs ou de destruction."
"Moi, je veux établir une nouvelle règle du jeu (..) : quand c'est bien on le dit, quand ce n'est pas bien on vote non", a expliqué le député béarnais.
Interrogée sur Canal + sur d'éventuelles alliances entre les deux tours des législatives, la députée européenne centriste Marielle de Sarnez a répondu: "Le Mouvement va présenter des candidats dans toutes les circonscriptions et ce que j'espère c'est qu'on arrivera premier ou deuxième pour pouvoir aller tout seul au deuxième tour et pouvoir avoir un groupe avec des hommes libres, indépendants, et autonomes à l'Assemblée. La France en a bien besoin".
"Pourquoi voulez-vous que j'aille faire des combinaisons avec l'UMP ou avec le Parti socialiste ?", a-t-elle ajouté.
Selon elle, le nouveau Mouvement démocrate a recueilli depuis dimanche soir 27.500 demandes d'adhésion.
A la question de savoir si les députés UDF ayant choisi de rallier Nicolas Sarkozy faisaient partie de ce mouvement, Marielle de Sarnez a répondu : "C'est à eux de le dire."
L'ex-directrice de campagne de François Bayrou a par ailleurs rejeté l'idée d'entrer dans le prochain gouvernement, où des centristes pourraient être conviés.
"Je ne participerai pas au gouvernement de Nicolas Sarkozy", a-t-elle dit.
Jeudi 10 mai 2007, 20h27
L'UMP va avoir "tous les leviers de commande", dénonce François Bayrou qui prône des "contre-pouvoirs"
PARIS (AP) - Le président de l'UDF François Bayrou a dénoncé jeudi "le pouvoir de l'UMP", qui "va avoir sans aucune exception tous les leviers de commande en France", et déploré la "très grande intimité" entre Nicolas Sarkozy et les "plus grandes puissances" financières et médiatiques.
"Ça constitue un ensemble de pouvoir comme il y en a jamais eu en France. En face de ce pouvoir, il faut des contre-pouvoirs", a insisté François Bayrou sur France-3 après que le Conseil national de l'UDF eut avalisé la création à l'automne du nouveau "Mouvement démocrate" et confirmé la stratégie d'indépendance aux législatives.
"La majorité, elle vote 'oui' à tout. L'opposition elle vote 'non' à tout. Moi, je veux un parti libre qui soit capable de représenter et de défendre les Français", a expliqué François Bayrou.
"Jamais on n'a vu autant de pouvoir entre les mêmes mains et ça s'est naturellement aggravé", a-t-il dénoncé. "L'UMP va avoir sans aucune exception tous les leviers de commande en France: présidence de la République, tout le gouvernement, la majorité absolue au Sénat, la majorité absolue à l'Assemblée nationale".
"Ils ont 365 députés sortants, vous imaginez bien qu'ils auront la majorité absolue" à l'Assemblée nationale, a souligné François Bayrou qui a également épinglé la "très grande intimité entre les plus grandes puissances financières et les plus grandes puissances médiatiques et Nicolas Sarkozy, futur président de la République".
Jeudi 10 mai 2007, 20h17
Bayrou: le "troisième homme" est désormais un homme seul
PARIS (AP) - François Bayrou risque de se sentir seul jeudi lors du conseil national de l'UDF, officiellement rebaptisée Mouvement démocrate à cette occasion. A la veille de cette réunion qui doit décider d'une stratégie pour les législatives de juin, 22 des 29 députés UDF sortants ont désavoué leur patron en s'inscrivant publiquement dans la "majorité présidentielle".
Dans une tribune publiée mercredi dans "Le Figaro", ils annoncent s'inscrire "sans hésitation (...) dans la majorité présidentielle", même s'ils entendent conserver leur "autonomie au Parlement" et ne pas intégrer l'UMP. Parmi les signataires: Maurice Leroy (Loir-et-Cher), Hervé Morin (Eure), ou encore François Sauvadet (Côte-d'Or).
"En désignant Nicolas Sarkozy comme l'adversaire principal, l'UDF (...) court un risque d'isolement important", soulignent-ils. Car "il lui faudra bien, quoi qu'on en dise, passer un accord au soir du premier tour des élections législatives, si l'UDF veut encore se faire entendre à l'Assemblée nationale durant ces cinq prochaines années".
Déjà lâché par une grande partie des siens lors de la création de l'UMP en 2002, François Bayrou semble donc devoir revivre la même situation. Ne reste guère autour de lui qu'une poignée de fidèles: la députée européenne Marielle de Sarnez, les députés Gilles Artigues, Anne-Marie Comparini, Gérard Vignoble et Jean Lassalle, ou encore les sénateurs Michel Mercier et Jacqueline Gourault.
"C'est leur décision et je la respecte. Mais c'est avant tout un choix tactique qu'ils font. Pour ma part, je fais partie de ceux qui entendent rester fidèles à leurs convictions", affirme Anne Comparini dans un entretien publié jeudi dans "La Croix". Ces convictions, "nous ne pourrons bien les défendre que si nous sommes libres, indépendants et autonomes. Ce qui ne pourra pas être le cas à l'intérieur de la future majorité présidentielle", estime-t-elle. Selon elle, le Mouvement démocrate a enregistré "plus de 10.000 pré-adhésions".
En se basant sur les résultats du premier tour de la présidentielle, quelque 470 triangulaires et une trentaine de quadrangulaires sont possibles aux législatives. Le Mouvement démocrate serait donc en mesure d'arbitrer nombre de seconds tours. En théorie du moins: car la participation devrait être moins importante qu'à la présidentielle et l'élan créé en faveur de l'UMP par la victoire de Nicolas Sarkozy fera probablement perdre des voix aux centristes.
Pour espérer continuer à exister au Parlement, le système majoritaire impose à François Bayrou de nouer des alliances.
Quant à une alliance avec le Parti socialiste, ce serait inédit, mais, là aussi, délicat: l'essentiel des cadres de l'UDF et de ses militants, ainsi que la moitié de son électorat du 22 avril, sont issus des rangs de la droite. Et il n'est pas certain que le PS y soit prêt. Du coup, bien que fort de près de sept millions de voix au premier tour de la présidentielle, François Bayrou pourrait bien se retrouver sans groupe parlementaire le 17 juin.
Mercredi 9 mai 2007, 22h20
L'UMP investira un candidat contre Bayrou dans les Pyrénées-Atlantiques
PARIS (AFP) - L'UMP investira un candidat contre François Bayrou lors des législatives de juin, dans la 2è circonscription des Pyrénées-Atlantiques, a annoncé mercredi soir à la presse Alain Marleix, secrétaire national de l'UMP aux Elections.
En 2002, aucun UMP n'avait été investi dans la circonscription du président de l'UDF, qui comme en 2007, venait d'être candidat à l'Elysée.
Alors que la commission des investitures de l'UMP s'est réunie mercredi au siège du mouvement à Paris, "aucune décision n'a été prise" concernant le nom de celui ou celle qui sera investie contre M. Bayrou. "Mais il y aura certainement un candidat, oui, bien sûr", a affirmé M. Marleix.
Selon un député UMP, ce devrait être "une personnalité locale".
François Bayrou, arrivé troisième au premier tour de la présidentielle (18,57%), avait clairement dit qu'il ne voterait pas en faveur de Nicolas Sarkozy au second tour.
Entre les deux tours, il avait débattu avec Ségolène Royal, challenger socialiste de M. Sarkozy.
A l'UDF, on a précisé mercredi qu'"il pourrait être envisagé" de mettre des candidats dans l'ensemble des 577 circonscriptions, y compris celles des députés UDF sortants ayant soutenu la candidature Bayrou au premier tour, mais ralliés à celle de Sarkozy au second. Jusqu'à présent, l'UDF avait décidé de ne pas mettre de candidats dans les circonscriptions de ces derniers.
Vingt-deux députés UDF sur vingt-neuf ont soutenu M. Sarkozy au second tour.
Ces derniers n'auront pas de candidat UMP investi dans leurs circonscriptions, à partir du moment où ils confirment "leur souhait d'appartenir à la majorité présidentielle et de soutenir son projet législatif", selon l'UMP.
En revanche, l'UMP investira des candidats contre les sortants UDF n'ayant pas soutenu son candidat au second tour. La commission de l'UMP se réunira de nouveau la semaine prochaine pour régler les derniers cas encore en suspens, notamment la 8è circonscription de Paris (une partie du XIIe arrondissement), et quelques circonscriptions d'Outre-mer.
Jeudi 10 mai 2007, 8h43
Julien Dray (PS): François Bayrou engage un "mouvement irréversible" de séparation
PARIS (AP) - En créant le Mouvement démocrate, François Bayrou engage un "mouvement irréversible" de "séparation" avec sa famille politique d'origine, a estimé jeudi Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste.
"Ce mouvement est irréversible, François Bayrou, progressivement, est en train de larguer les amarres avec sa famille d'origine, c'est-à-dire la droite", a déclaré l'ancien porte-parole de Ségolène Royal sur BFM-TV.
S'il souligne l'existence d'une "mutation" dans le paysage politique français, Julien Dray a toutefois estimé que François Bayrou "va pas jusqu'au bout dans la rupture définitive avec l'UMP".
Le député socialiste a enfin laissé la porte ouverte à un éventuel rapprochement avec le nouveau Mouvement démocrate, expliquant qu'"il ne faut pas manifester du sectarisme, ne pas avoir forcément des réflexes pavloviens, en disant 'le centre c'est la droite donc c'est forcément la droite'".
Jeudi 10 mai 2007, 14h18
François Bayrou "est en train de tuer l'UDF", selon André Santini
PARIS (AP) - François Bayrou "est en train de tuer l'UDF" en créant le Mouvement démocrate, a affirmé jeudi le député André Santini, qui a rallié le pôle centriste de la majorité présidentielle.
"Il est en train de tuer l'UDF. Il a le droit de créer un nouveau parti, c'est son affaire. Mais il n'a pas le droit de garder le sigle en héritage", a déclaré le député-maire UDF d'Issy-les-Moulineaux sur LCI. "François Bayrou est maintenant candidat pour 2012, c'est très clair. Ceux qui veulent l'accompagner doivent savoir qu'il y a une longue période où il n'y aura pas de députés du Mouvement démocrate à l'Assemblée".
"Nous voulons simplement dire que nous sommes UDF et que nous restons UDF", a poursuivi André Santini au sujet des désaffections en masse de députés UDF vers la majorité présidentielle. "A force de laver plus blanc que blanc, on finit par n'avoir plus rien".
Selon lui, en déclarant qu'il ne voterait pas Nicolas Sarkozy au deuxième tour de la présidentielle, François Bayrou a choisi l'opposition. "Vous êtes dans un bloc ou vous êtes dans l'autre. Nous sommes quand même à un système majoritaire avec une logique binaire", a-t-il expliqué.
Jeudi 10 mai 2007, 8h47
Hervé Morin confirme la rupture avec François Bayrou
PARIS (AFP) - Le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, Hervé Morin, a confirmé jeudi la rupture avec François Bayrou indiquant, après avoir été reçu par Nicolas Sarkozy, ne plus avoir "de contacts" avec le président centriste.
"Nous n'avons plus de contacts", a déclaré à la presse M. Morin qui s'est rallié au président de l'UMP entre les deux tours de la présidentielle, en sortant des locaux provisoires du président élu, 35 rue Saint Dominique (7e).
M. Morin avait rejoint avec deux autres personnalités de l'UDF, le ministre de l'Education, Gilles de Robien, et le député André Santini, l'état-major de l'UMP réuni autour du président élu et de ses proches.
"Nicolas Sarkozy nous a indiqué à la fois quel était son calendrier et quelles étaient les conditions de l'engagement de l'UDF auprès de la majorité présidentielle, c'est-à-dire qu'il souhaitait avoir une majorité de rassemblement, et non pas une majorité qui serait l'absorption du pôle centriste par l'UMP, et rassembler le plus large possible", a-t-il ajouté.
"A partir de cela, il a été prévu qu'à un moment ou un autre nous puissions discuter circonscription par circonscription avec des responsables de l'UMP des circonscriptions qui seront laissées aux candidats issus du pôle centriste", a-t-il poursuivi. M. Morin a affirmé qu'ils n'avaient pas abordé la question de la composition du gouvernement. "Nous n'avons pas parlé de cela" a-t-il assuré.
Comme on lui demandait s'il avait eu une proposition de portefeuille ministériel, il a répondu : "jamais".
Après une rencontre à huis-clos avec les députés, M. Sarkozy avait rejoint ses bureaux de la rue St-Dominique où il s'est réuni avec les principaux ténors de l'UMP, dont François Fillon, favori pour Matignon, Jean-Claude Gaudin, Claude Guéant, Patrick Devedjian, Michèle Alliot-Marie, François Baroin, Brice Hortefeux, Pierre Méhaignerie, Eric Woerth, Pierre Méhaignerie, Christine Boutin, Rachida Dati, Laurent Wauquier, Luc Chatel, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Gérard Longuet et Roselyne Bachelot.
MM. Robien, Santini et Morin étaient arrivés peu après 10H00, au moment même où s'ouvrait le conseil national de l'UDF, où François Bayrou a présenté son projet de Mouvement démocrate.
Jeudi 10 mai 2007, 12h37
François Bayrou s'est jeté dans un "précipice", selon Gilles de Robien
PARIS (AP) - En créant le Mouvement démocrate, François Bayrou s'est jeté dans un "précipice", a estimé vendredi Gilles de Robien, en souhaitant que les élus centristes ayant fait allégeance à l'UMP puissent conserver le sigle UDF.
"Ce n'est pas un tournant qu'a pris François Bayrou", a déclaré sur Europe-1 l'unique ministre UDF du gouvernement. "C'est une précipitation dans un précipice qui est mortelle pour lui et ses amis sur le plan politique, mais surtout qui est tout à fait contraire à l'esprit qui a animé notre grande famille politique depuis 1978".
Cette "grande famille du centre (...) a toujours utilisé son indépendance pour choisir une alliance loyale avec la droite républicaine", a rappelé Gilles de Robien.
"Nous allons présenter des candidats aux élections législatives", a ajouté le ministre de l'Education nationale. "Nous allons tout faire pour pouvoir créer un groupe parlementaire", ce pour quoi il faut faire élire 20 députés. Puis "nous allons (...) avoir un parti politique du centre et du centre-droit qui, je l'espère bien, sera l'UDF".
"Je tiens dans mon coeur depuis 1978 le terme UDF", a confié Gilles de Robien. "On verra ensemble s'il faut lui donner une mention particulière. Est-ce que c'est l'UDF 2008? Est-ce que c'est la Nouvelle UDF une fois encore? De toute façon, c'est l'UDF", a-t-il tranché en soulignant "combien il y a de l'affection derrière ces lettres-là parce qu'il y a tout un passé historique tout à fait prestigieux".
Vendredi 11 mai 2007, 12h10
Le Mouvement démocrate "n'a pas d'espace politique", juge Gilles de Robien
PARIS (AP) - Le ministre UDF de l'Education nationale Gilles de Robien juge que le Mouvement démocrate lancé par François Bayrou "n'a pas d'espace politique".
Les attaques de François Bayrou contre Nicolas Sarkozy, "sont inutiles, obsolètes et anachroniques, puisque l'élection présidentielle a donné une large majorité à Nicolas Sarkozy", ajoute Gilles de Robien dans une interview au journal "Le Figaro", à paraître vendredi.
"Comme il l'avait annoncé, Nicolas Sarkozy souhaite élargir sa majorité et notamment voir se constituer un pôle centriste adhérent à sa plate-forme présidentielle", ajoute-t-il. "Tout combat d'arrière-garde de François Bayrou ne sert qu'à troubler ses propres électeurs", estime-t-il alors que le Conseil national de l'UDF a avalisé jeudi la création à l'automne du "Mouvement démocrate".
Ce mouvement démocrate "n'a pas d'espace politique, parce qu'il est créé sur une ambiguïté. François Bayrou a raté l'occasion qui s'offrait à lui au soir du premier tour d'annoncer un choix clair qui le confortait dans son rôle d'acteur de la vie politique", juge le ministre de l'Education, qui soutenait Nicolas Sarkozy avant le premier tour.
Quant au futur parti centriste de la majorité, il "devra être totalement loyal à la majorité, autonome et indépendant, y compris financièrement", précise Gilles de Robien. "Nous ne serons pas les sous-traitants de l'UMP, mais nous vivrons dans un respect réciproque et dans une concertation permanente", assure-t-il.
Jeudi 10 mai 2007, 20h43
Le Vert Jean-Luc Bennhamias rejoint le Mouvement démocrate de François Bayrou
PARIS (AP) - L'eurodéputé Jean-Luc Bennhamias annonce qu'il quitte les Verts pour le Mouvement démocrate dont François Bayrou annoncera ce jeudi la création, mais prévient: "je ne passe pas à droite!".
"Le déclic a été pour moi le meeting de l'entre-deux tours où Ségolène Royal et Dany Cohn-Bendit ont cassé le tabou du centre qui serait forcément à droite", explique l'ancien secrétaire général des Verts dans un entretien publié dans "Libération".
"Il ne s'agit pas de faire du MD une resucée de l'UDF même 'bayrouisée', mais de créer un mouvement autonome, qui pourra poser la question des alliances une fois qu'il aura créé un rapport de force", ajoute-t-il. "Et ce en montrant en quoi il est démocrate, écolo et social".
Alors qu'une majeur partie des députés UDF sortant ont annoncé leur ralliement à la majorité présidentielle UMP, Jean-Luc Bennhamias estime qu'"il y a, entre le centre droit, le centre gauche et la gauche des possibilités importantes pour rénover la vie politique". "Quand je vois comment Bayrou s'y prend pour casser les lignes, je me dis qu'il est légitime de le suivre", assure-t-il.
Jeudi 10 mai 2007, 7h52
Des écologistes veulent s'allier à François Bayrou
PARIS (Reuters) - Le Mouvement écologiste indépendant (MEI) d'Antoine Waechter a proposé jeudi soir au Mouvement démocrate de François Bayrou une alliance en vue des élections législatives de juin.
Cette alliance est "fondée sur le dépassement du clivage droite-gauche et sur une convergence de projets", précise le parti écologiste dans un communiqué.
Candidat des Verts à l'élection présidentielle de 1988, Waechter les a quittés en 1994 pour fonder le Mouvement écologiste indépendant (MEI). "Le résultat de François Bayrou au premier tour des élections présidentielles est en partie dû à l'apport de l'électorat écologiste", souligne-t-il.
"Il ne reste que quelques jours pour concrétiser cette proposition. A défaut d'une réponse, les 250 candidats des Ecologistes (MEI) valideront leur candidature dans les préfectures au cours de la semaine à venir", souligne le communiqué.
Un autre représentant de l'écologie politique, Jean-Luc Bennahmias, s'est rallié au parti créé par François Bayrou.
L'ex-secrétaire général des Verts, élu au Parlement européen, explique dans un entretien publié jeudi par Libération qu'"il y a, entre le centre droit, le centre gauche et la gauche des possibilités importantes pour rénover la vie politique".
"Quand je vois comment Bayrou s'y prend pour casser les lignes, je me dis qu'il est légitime de le suivre", explique-t-il avant d'estimer qu'aucun mouvement écologiste indépendant ne sera "un jour assez puissant pour peser sur les politiques publiques" et de douter "qu'une gauche réellement ancrée à gauche puisse à elle seule emporter une majorité".
François Bayrou avait reçu le soutien d'une autre écologiste, Corinne Lepage, avant le premier tour de l'élection présidentielle où il a réuni 18,6% des suffrages.
Jeudi 10 mai 2007, 21h27
Le centre a "un intérêt objectif" avec la gauche, selon Daniel Cohn-Bendit
PARIS (AP) - Le Mouvement démocrate, dont la création sera annoncée ce jeudi par François Bayrou, "a un intérêt objectif avec la gauche pour rééquilibrer la victoire de la droite" à la présidentielle, a estimé Daniel Cohn-Bendit.
François Bayrou "doit comprendre que le centre, aujourd'hui, a un intérêt objectif avec la gauche pour rééquilibrer la victoire de la droite, ce qui peut être le contraire dans quatre, cinq ans", a expliqué l'eurodéputé sur RTL.
"L'indépendance du centre, ce n'est pas une non-alliance à tout moment, c'est de bien comprendre que le centre, dans une situation très précise comme celle-ci, doit, pour le bien de la démocratie en France, tenter de rééquilibrer la victoire de Sarkozy aux législatives", a-t-il ajouté. "C'est-à-dire, de trouver des terrains d'entendre dans les circonscriptions avec les socialistes".
Jeudi 10 mai 2007, 8h10
Daniel Cohn-Bendit en faveur d'une alliance centre-gauche
PARIS (Reuters) - "Pour rééquilibrer la victoire" de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, Daniel Cohn-Bendit appelle François Bayrou à faire alliance avec la gauche lors des prochaines législatives.
"Le centre aujourd'hui a un intérêt objectif avec la gauche pour rééquilibrer la victoire de la droite ce qui peut être le contraire dans quatre-cinq ans", a déclaré le député européen sur RTL. "L'indépendance du centre ce n'est pas une non alliance à tout moment".
Il s'agit "de bien comprendre dans cette situation très précise comme celle ci on doit, pour le bien de la démocratie en France, tenter de rééquilibrer la victoire de Sarkozy aux législatives, c'est-à-dire trouver des terrains d'entente dans les circonscriptions", a-t-il ajouté.
L'erreur de François Bayrou, qui doit porter son nouveau parti, le Mouvement démocrate, sur les fonts baptismaux jeudi, c'est d'avoir "toujours cru en la fidélité de ses amis de droite". "Lui, il est en mouvement, au contraire de ses amis", a salué Daniel Cohn-Bendit.
Le député européen, qui s'était affiché aux côtés de Ségolène Royal entre les deux tours de la présidentielle, a jugé que la candidate socialiste avait été "bonne" mais qu'il y avait eu des "erreurs de programme".
Mais surtout, "ce qu'elle a fait au deuxième tour elle aurait dû l'anticiper" en proposant une ouverture au centre dès avant le premier tour.
"L'ouverture au centre était une donnée nécessaire déjà il y a deux ans en France", a-t-il estimé.
Lors de cette présidentielle, "les socialistes n'ont pas gagné la bataille des idées, n'ont pas gagné la bataille de la stratégie, n'ont pas gagné la bataille de la tactique".
Jeudi 10 mai 2007, 8h32
Lyon : Gérard Collomb "prêt à tendre la main aux amis de François Bayrou" aux municipales
PARIS (AP) - "Nous sommes prêts à tendre la main aux amis de François Bayou" lors des élections municipales de 2008, déclare le maire PS de Lyon Gérard Collomb dans un entretien publié jeudi dans "Le Figaro".
"S'il pense qu'il peut travailler avec la gauche, nous sommes prêts, dans une ville comme la nôtre, à accueillir les centristes dans notre exécutif", explique M. Collomb alors que François Bayrou devrait annoncer ce jeudi la création de son Mouvement démocrate.
"Si François Bayrou parvient à constituer un groupe autonome à l'Assemblée (lors des législatives à venir, NDLR) et veut se retrouver avec nous pour élaborer une alternative au niveau national, je trouverais cela utile pour l'avenir du pays", ajoute le maire de Lyon.
Jeudi 10 mai 2007, 7h28
Bartolone : un accord avec les centristes serait "contre-productif"
PARIS (AFP) - Claude Bartolone, proche de Laurent Fabius, considère qu'un "accord électoral" entre le PS et les centristes pour les législatives "serait un très mauvais signal envoyé aux électeurs" socialistes et "serait même contre-productif".
"Ne refaisons pas les erreurs de l'entre-deux tours de la présidentielle", ajoute, dans un entretien publié mercredi dans le Figaro, M. Bartolone, en critiquant la stratégie de la candidate du PS.
"Lorsque Ségolène Royal s'adressait à tous ceux qui n'avaient pas voté Sarkozy au premier tour pour leur dire qu'ils avaient le choix entre deux visions de la société, il n'y avait rien à redire. Mais c'était autre chose que de proposer des postes ministériels à l'UDF et d'aller jusqu'à envisager même François Bayrou à Matignon, sans un accord sur un projet commun", explique le député de Seine-Saint-Denis.
Invité à dire si le PS ferait la campagne des législatives sur la base du pacte présidentiel de Mme Royal, il répond : "Non. la présidentielle est terminée". Il précise toutefois que la "plate-forme" qu'élaborera le PS pour le scrutin des 10 et 17 juin "doit reprendre des orientations qui ont été au coeur de la campagne comme le plein emploi, la santé, la réforme des retraites".
"Mais, ajoute M. Bartolone, elle doit aussi tenir compte d'un fait : nous n'avons pas gagné. Si notre candidate n'a pas été élue, c'est aussi parce que son pacte présidentiel n'a pas convaincu".
Mercredi 9 mai 2007, 10h56
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