Hervé Morin, nouvelle figure centriste

(Dépêches)



Hervé Morin, l'ancien rebelle bayrouiste

PARIS (AP) - Du vote de la censure à la campagne de 2007 pour l'Elysée, le patron des députés UDF Hervé Morin a été de tous les combats de son ami François Bayrou, jusqu'à la rupture consommée fin avril et sa décision de passer dans le camp sarkozyste. Un divorce politique qui lui vaut d'être nommé ministre de la Défense.

Porte-parole de François Bayrou durant la présidentielle de 2002, Hervé Morin s'est fait un nom en devenant le chef des députés centristes en juin 2002. Fidèle allié du président de l'UDF, il est de tous ses coups: fin novembre, il vote contre le projet de loi de finances pour la première fois depuis 2002; mi-mai 2006, il franchit la ligne rouge en votant la censure contre le gouvernement Villepin.

Le 29 avril dernier, rupture. En désaccord avec l'orientation donnée à l'UDF par François Bayrou et sa décision de ne pas voter Sarkozy, Hervé Morin passe avec arme et bagages dans le camp du candidat UMP. "L'UDF penche à gauche et va finir à gauche", déplore-t-il, redoutant un accord avec le PS lors des législatives. Le 9 mai, il co-signe avec 21 des 29 députés UDF une tribune au "Figaro" appelant à rejoindre la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Dans un entretien à "Paris Normandie", déçu, il revenait le 11 mai sur l'entre-deux-tours: "Je l'ai très mal vécu pendant dix jours et après j'ai eu deux solutions, soit d'arrêter la politique, soit de voir mon chemin et celui de François Bayrou se séparer".

Elu député de l'Eure fin 1998 à la faveur d'une législative partielle, réélu en 2002, il rêvait depuis longtemps d'être ministre de la Défense. De 1993 à 1995, il avait déjà officié comme conseiller technique du ministre de la Défense de l'époque, François Léotard. Il siège à l'Assemblée à la commission de la Défense.

Volontiers moqueur et un rien gouailleur, ce charmeur de 45 ans aux yeux bleus et cheveux grisonnants est un pur produit du terroir normand. Né à Pont-Audemer, il grandit à Epaignes où ses parents sont installés, avant de devenir maire de cette petite commune de 1.160 habitants en 1995. De grands-parents agriculteurs et d'un père maçon et éleveur, ce diplômé en droit public et de Science-Po Paris avait envisagé un temps de reprendre la ferme familiale.

Ancien conseiller général du département et actuel conseiller régional de Haute-Normandie, il prône la réunification de la Basse et Haute-Normandie et défend l'idée d'un référendum normand en 2008.

Côté références, cet homme marié et père de deux enfants cite volontiers le général de Gaulle, ou encore Pierre Mendès-France sur l'impartialité de l'Etat. L'homme a d'ailleurs son idée de la fonction d'élu, qu'il voit comme une "aventure" et pas un "métier" : "Etre député, ce n'est pas être enfermé dans les palais nationaux et rouler dans de grosses voitures", écrit-il sur son site Internet.

Vendredi 18 mai 2007, 11h24




Hervé Morin exprime son "émotion" d'être nommé ministre de la Défense

PARIS (AP) - L'UDF Hervé Morin, nommé ministre de la Défense dans le gouvernement de François Fillon, a exprimé son "émotion" vendredi en marge de la cérémonie de passation de pouvoirs avec Michèle Alliot-Marie.

"C'est beaucoup d'émotion parce que j'ai été collaborateur d'un ministre de la Défense que j'ai beaucoup aimé", a-t-il déclaré, faisant référence à François Léotard, qui a occupé cette fonction de 1993 à 1995. "J'y ai vécu les deux meilleures années de ma vie (...) professionnelle", a-t-il ajouté.

Il a souligné par ailleurs qu'il essayerait "de se montrer digne de cette fonction", observant qu'il avait "bien pris note des conseils de Michèle Alliot-Marie", tout en rappelant qu'il était sous l'autorité du président de la République, chef des armées.

Vendredi 18 mai 2007, 14h06