François Bayrou juge "anormal" que le MoDem "soit menacé d'être écarté de la représentation nationale"

Le fondateur du Mouvement démocrate (MoDem) estime dans "Le Parisien/Aujourd'hui en France" que l'enjeu des prochaines élections législatives, "c'est qu'il y ait encore en France, dans les cinq années qui viennent du pluralisme et du débat", tandis que les sondages annoncent une écrasante victoire de l'UMP.
Interrogé sur "le nouveau style présidentiel", François Bayrou reconnaît que "la communication est bonne. C'est à mettre au crédit de Nicolas Sarkozy". "Mais l'idée que le président de la République, tout seul, gouverne la France et que, sur tous les dossiers, c'est à l'Elysée que ça se passe, créera, un jour ou l'autre, des difficultés".
"Nous sommes le seul pays démocratique au monde où les pouvoirs sont à ce point concentrés entre les mêmes mains", s'inquiète François Bayrou. "On en vient à penser qu'il n'y a plus que Sarkozy dans l'État !", constate-t-il.
"Les ministres sont effacés, et on a l'impression que Matignon l'est aussi. C'est sûrement un choix, mais il aura forcément des conséquences, car un État moderne ne peut pas fonctionner sans délégations, c'est-à-dire sans confiance", prévient-il.
Le président du MoDem qui revendique "78 000 demandes d'adhésion spontanées en trois semaines" renvoie dos à dos "un Parti socialiste profondément usé" qu'il taxe d'"archaïsme" et l'UMP qui ne traduit pas selon lui "une vision de la société" mais fait office de "courroie de transmission du pouvoir".
Mardi 5 juin 2007, 8h09