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Sarkozy président, la France entre dans une ère de changements

M. Sarkozy a été élu par 53,06% des voix contre 46,94% à sa rivale. Il pourra se prévaloir de ce score sans appel, doublé d'une très forte participation (84%), pour mener les réformes radicales qu'il a annoncées aux Français.
Elu pour cinq ans, M. Sarkozy va d'abord devoir engager et gagner la bataille des élections législatives, prévues les 10 et 17 juin, pour être assuré de disposer des moyens de gouverner.
La passation de pouvoirs avec le président Jacques Chirac est prévu le 16 mai. M. Sarkozy compte faire passer des réformes emblématiques dès le début de son mandat, comme l'exonération de charges pour les heures supplémentaires, illustration de son credo "travailler plus pour gagner plus". Il a aussi annoncé qu'il se rendrait à Bruxelles et à Berlin dès sa première semaine au pouvoir, afin de "marquer le retour de la France en Europe".
En attendant, M. Sarkozy a quitté lundi Paris pour "deux à trois jours", a indiqué son entourage, afin de se reposer dans un lieu tenu secret. Une pause que M. Sarkozy avait présentée comme nécessaire pour "habiter" sa nouvelle fonction. Il est arrivé lundi en début d'après-midi à Malte en compagnie de son épouse Cécilia et de leur fils Louis. M. Sarkozy et sa famille ont aussitôt embarqué à bord d'un luxueux yacht de 60 mètres immatriculé en France arrivé le matin même dans le port de la Valette escorté par un autre bateau lui aussi français.
Dès son premier discours dimanche soir devant ses partisans et les télévisions du monde entier, M. Sarkozy a estimé que la France avait "choisi de rompre avec les idées, les habitudes et les comportements du passé". Reprenant les thèmes phares de sa campagne, il s'est engagé à "réhabiliter le travail, l'autorité, le mérite" et à "écrire une nouvelle page du pays" après les 12 années de présidence Chirac. "Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas", a-t-il promis, en ajoutant qu'il serait "le président de tous les Français".
Pour le Parti socialiste, qui vient d'enregistrer sa troisième défaite consécutive à une présidentielle, le résultat ouvre également une période de bouleversements: les critiques sur la stratégie de Mme Royal ont immédiatement fusé, accompagnées d'appels à la "rénovation de la gauche".
Signe de ces tensions, le leader du PS François Hollande, par ailleurs compagnon de Mme Royal, a assuré qu'il ne tolérerait "aucun règlement de comptes". De son côté, la candidate battue a appelé les socialistes à rester "unis" et à "regarder vers l'avenir". Souriante malgré la défaite, elle s'est dite "heureuse d'avoir donné un message d'espoir" pendant sa campagne.
Les partisans de M. Sarkozy ont fait la fête par milliers dans la nuit de dimanche à lundi sur la place de la Concorde à Paris. Mais des échauffourées ont opposé la police à des manifestants anti-Sarkozy à la Bastille, une autre grande place de la capitale, et ces échauffourées se sont répétées lundi soir, avant de s'achever dans la nuit.
Des violences - déprédations, incendies de voitures - se sont multipliées également dans les banlieues autour de Paris et en province. Les manifestations, accompagnées parfois de heurts avec la police, ont eu lieu lundi notamment à Lyon (centre), Caen, Nantes, Rennes, Tours (ouest), Lille (nord), Toulouse (sud), où des dizaines de véhicules et poubelles ont été incendiés. Plusieurs dizaines de manifestants ont été interpellés.
Mardi 8 mai 2007, 13h13
Le président élu Nicolas Sarkozy pour quelques jours à Malte
LA VALETTE (AFP) - Nicolas Sarkozy, élu dimanche président de la République française, se repose mardi à Malte où il est arrivé lundi en début d'après-midi à bord d'un avion privé à Malte pour un séjour privé de trois jours.
M. Sarkozy, qui avait annoncé son souhait de s'accorder quelques jours de retraite avant son investiture, est arrivé lundi à 14H30 (12H30 GMT) à l'aéroport international de Malte accompagné de sa femme Cecilia et de son fils Louis, 10 ans, ont indiqué des sources proches du gouvernement maltais
M. Sarkozy et sa famille ont aussitôt embarqué à bord d'un yacht, ont indiqué ces sources. Ils sont redescendus à terre pour un déjeuner dans un restaurant de poissons avant de regagner le yacht qui a appareillé pour le large, dans les eaux de la Méditerranée entre Malte et la Sicile.
Selon des témoins, ce luxueux yacht de 60 mètres, immatriculé en France, était escorté par un autre bateau lui aussi français. Les deux bateaux, le "Zaff" et le "Tarrafal", étaient arrivés le matin même au port de La Valette.
Selon des sources locales citées par l'agence italienne Ansa, M. Sarkozy et ses proches pourraient à nouveau mettre pied à terre à Malte mardi ou mercredi pour faire un peu de tourisme sur les lieux historiques de l'île. Il pourrait également prolonger un peu son séjour vers la Grèce, toujours à bord du yacht.
Nicolas Sarkozy, en tenue décontractée et le regard masqué par des lunettes de soleil, avait été reconnu par des employés de l'aéroport international de Malte à son arrivée à 14H30 locales (12h30 GMT). Il était accompagné de six personnes, dont sa femme et son fils.
Le président élu avait annoncé avant son élection qu'il ferait une retraite au calme avant son investiture officielle, afin "d'habiter la fonction" et "se reposer après le fracas de la campagne".
L'agence italienne Ansa, citant des sources maltaises, a indiqué que le gouvernement de La Valette a été informé du voyage du président élu français au tout dernier moment.
"Je suis ici pour réparer une gaffe et faire amende honorable", a déclaré selon Ansa Nicolas Sarkozy au responsable du protocole venu l'accueillir. Dans un discours de campagne, M. Sarkozy avait en effet parlé de sa volonté de renforcer le front méditerranéen à l'intérieur de l'Union européenne en omettant de citer Malte, ce qui n'avait pas manqué d'être relevé par l'ambassadeur maltais à Paris.
M. Sarkozy, en jeans et chemise sans cravate, avait quitté lundi l'hôtel Le Fouquet's près de la célèbre avenue des Champs-Elysées à Paris, pour une destination tenue secrète par son entourage, en compagnie de sa femme et leur fils. Ceux-ci étaient montés dans une autre voiture que Nicolas Sarkozy pour quitter les Champs Elysées. Le gouvernement maltais a par ailleurs publié lundi un message du Premier ministre Lawrence Gonzi à Nicolas Sarkozy, pour saluer son élection et souligner leurs "valeurs et aspiration communes dans le cadre de l'Union européenne".
Mardi 8 mai 2007, 13h12
Ségolène Royal dit avoir parlé d'Eric Besson à Nicolas Sarkozy
PARIS (Reuters) - Ségolène Royal déclare avoir glissé un "commentaire" sur Eric Besson lors de son "coup de fil républicain" dimanche soir à Nicolas Sarkozy, peu avant l'annonce de la victoire présidentielle du candidat de l'UMP.
En cours de campagne, après une polémique sur le chiffrage du projet présidentiel de Ségolène Royal, le député de la Drôme avait démissionné du Parti socialiste pour rejoindre le camp de Nicolas Sarkozy. Il a pris la parole dans certains meetings du candidat de l'UMP et a été vu à son QG de campagne.
La candidate socialiste a expliqué avoir dit au président élu qu'elle avait fait interdire la distribution du "pamphlet" de l'ancien secrétaire national du PS sur le président de l'UMP en même temps que ses propres documents de campagne.
Dans ce document, publié en janvier, Eric Besson demandait si la France était prête à voter "pour un néo-conservateur américain à passeport français", doté "un égo largement plus dilaté que la moyenne" et dont la campagne était "une arme de dissimulation massive" après des passages "survoltés" mais "médiocres" dans différents ministères.
"Telle est ma conception de la politique", a rapporté Ségolène Royal avoir dit à son interlocuteur, lors d'une rencontre avec des journalistes à son QG de campagne.
Pendant cette brève conversation téléphonique, qui s'est tenue vers 19h45, la présidente de Poitou-Charentes a expliqué à Nicolas Sarkozy qu'elle trouvait "parfaitement déloyal" d'avoir "récupéré" Eric Besson pour porter la charge contre elle dans les meetings UMP.
En fin de campagne, la candidate socialiste avait inventé une formule pour résumer le passage d'Eric Besson à droite. "Ce n'est pas parce qu'on a Judas à sa table qu'on doit se prendre pour le Messie", prévenait-elle en petit comité.
Vendredi, elle n'a pas souhaité faire de commentaire sur la visite rendue dans la matinée par le socialiste Hubert Védrine dans les bureaux du président élu.
L'ancien ministre socialiste des Affaires étrangères lui a apporté "ses contributions au cours de la campagne". "C'est donc un homme de qualité", a-t-elle déclaré.
Interrogée sur l'escapade maltaise de Nicolas Sarkozy, l'ex-candidate a fait valoir que l'Etat devait être "sobre, impartial et indépendant des pouvoirs d'argent".
"C'est tout ce que j'ai à dire", a-t-elle dit.
Vendredi 11 mai 2007, 20h09
Une manifestation des jeunes en projet pour le 16 mai
PARIS (Reuters) - Des syndicats et mouvements de jeunesse étudient la possibilité d'organiser une manifestation nationale le 16 mai, à Paris, jour de la passation de pouvoir entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, apprend-on auprès d'organisations.
Le but de cette action, qui se tiendrait vers 14h30 place de la Bastille, serait de protester contre les projets de réforme pour les universités du président élu, dont une sélection accrue et l'augmentation des frais d'inscription.
Ils réclament également l'arrêt des expulsions des étrangers, une régularisation massive des sans-papiers et la défense du droit de grève.
Jeudi soir, une réunion dans les locaux de la LCR à Paris a rassemblé plusieurs représentants d'organisations, dont ceux des Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR) du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), du syndicat Sud-Etudiant, du syndicat étudiant-FSE, de la CNT, d'Alternatives libertaires et du Réseau anti-sarko.
Les organisations doivent décider si elles appellent ou non à manifester et un communiqué pourrait être diffusé vendredi en début de soirée.
"L'objectif de l'appel est d'exprimer de manière unitaire et massive un rejet du projet de Nicolas Sarkozy et une volonté d'opposition large, dès maintenant", a dit à Reuters Gabriel Lafleur, militant à la JCR.
"Nous ne voulons pas d'une manifestation sauvage, car il y a mise en danger des manifestants par rapport aux forces de l'ordre", a dit une militante de Sud Etudiant.
Jeudi, plusieurs centaines d'étudiants de l'université de Nanterre, près de Paris, avaient déjà voté en assemblée générale le principe de cette manifestation.
La Ligue communiste révolutionnaire a dit "comprendre" l'appel tout en soulignant que la manifestation, si elle a lieu, "n'engageait que les organisations de jeunesse".
"On comprend leur réaction, mais on travaille à quelque chose de plus large pour fin mai, début juin, qui serait une journée de vigilance avec les organisations de gauche", a dit Michel Bidaux, l'attaché de presse de la LCR.
De son côté, le réseau des associations étudiantes Fage a estimé que cela "ne servait à rien de lancer un mouvement de contestation alors que le gouvernement n'est pas encore constitué et que le président n'a pas encore défini le calendrier des réformes".
Selon les autorités, les manifestations et violences anti-Sarkozy menées par des groupes de jeunes, avec le soutien de l'extrême gauche, sont à la décrue depuis mercredi dernier.
Parallèlement, le site de Tolbiac de l'université de Paris I, a rouvert ses portes vendredi après son blocage cette semaine par environ 500 grévistes.
Vendredi 11 mai 2007, 15h19
Perben assure qu'il refusera tout nouveau ministère dans le futur gouvernement
LYON (AP) - Le ministre UMP des Transports Dominique Perben indique qu'il refusera tout nouveau poste ministériel dans le futur gouvernement si le président-élu Nicolas Sarkozy le lui proposait. "Si on me propose, je dirai 'non'", affirme-t-il dans un entretien paru mardi dans le quotidien "Le Progrès".
M. Perben explique qu'il entend se "consacrer entièrement" à sa candidature aux municipales de Lyon en 2008 face au maire socialiste sortant Gérard Collomb. "C'est mon unique priorité", précise-t-il.
Par ailleurs, Dominique Perben est candidat aux législatives dans la 4e circonscription du Rhône, actuellement détenue par le député UMP Christian Philip qui souhaite par ailleurs se représenter. Cette situation provoque de nombreuses tensions entre les deux hommes. "J'ai été investi dans cette circonscription dans la perspective des combats municipaux. Il appartient aux uns et aux autres de prendre leurs responsabilités", note M. Perben à ce sujet.
Mardi 8 mai 2007, 12h55
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