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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 19:14
(Dépêches)



Un fauteuil sur mesure pour François Bayrou

BORDEAUX (Reuters) - Loin de l'agitation nationale François Bayrou laboure la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques dont il est natif et dans laquelle il ne devrait pas être inquiété pour conserver son siège de député malgré la présence d'un candidat UMP et du CPNT Frédéric Nihous.

Avec un score de 29,61% des voix sur le département et de 36,79% dans cette 2e circonscription, les résultats du 1er tour de l'élection présidentielle n'ont pas démenti la forte implantation du fondateur du Mouvement démocrate dans son fief.

Déjà en 2002 il était arrivé en tête au premier tour avec 41,79% des suffrages devant le socialiste Georges Labazée qui avait recueilli 31,41% pour l'emporter finalement avec 55,58% dans le tête-à-tête du second tour.

Ces chiffres pourraient suffire pour considérer que les jeux sont faits pour le natif de Bordères, à 20 km à l'est de Pau. Sauf que François Bayrou lui-même, qui se dit cependant confiant, rappelle qu'"une élection reste une élection et les voix il faut aller chercher une par une".

Celui qui s'est promis de visiter chacune des 92 communes de la circonscription durant la campagne reconnaît que les gens qu'il a croisés dans les villages "ont confiance en moi parce qu'ils savent que je ne change pas et que je les défendrai toujours".

Reste que la campagne de la présidentielle a laissé des traces. L'UMP a décidé pour la première fois d'aligner un candidat face à lui en la personne de Jean-Pierre Mariné, ancien vice-président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) dont il dirigea la fédération départementale et n'est pas venu "pour faire de la figuration".

"Je suis venu pour aller jusqu'au bout", reconnaît le candidat désigné au plus haut niveau pour affronter celui qui avait dit qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy au 2e tour de la présidentielle.

Le Parti socialiste a aussi des raisons d'espérer. La conseillère régionale Marie-Pierre Cabanne voit dans le score de Ségolène Royal le 6 mai (52,76%) des raisons d'imaginer un basculement à gauche.

La 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques a une caractéristique inégalée en France : outre François Bayrou, un deuxième ancien candidat à la présidentielle s'y présente en la personne de Frédéric Nihous.

Le candidat Chasse pêche nature traditions (CPNT) vient chasser sur des terres où il y a cinq ans son prédécesseur Jean Saint-Josse avait récolté 9,43% des suffrages.

Avec un score modeste sur ses propres terres le directeur de CPNT dont le siège est à Pau ne se fait pas d'illusion mais veut porter haut "le message de la ruralité".

Mercredi 6 juin 2007, 13h35



Fillon fait une tournée express de soutien aux candidats parisiens de l'UMP

PARIS (AP) - François Fillon a réclamé jeudi une "très large majorité" à l'Assemblée nationale pour "prolonger l'élan" de l'élection de Nicolas Sarkozy, lors d'une rapide tournée de soutien aux candidats parisiens de l'UMP à trois jours du premier tour des élections législatives.

Le Premier ministre a fait des passages éclairs dans trois circonscriptions tests de la capitale. A chaque étape, il a martelé le même message: "On est dans une situation qu'il faut ramener à 1958 ou 1981, quand notre pays avait besoin d'un grand changement, d'une profonde rupture. Si nous voulons que ce changement se concrétise, il ne faut pas que l'élan de l'élection présidentielle se brise sur les élections législatives".

"Si nous n'avons pas une très large majorité (...), alors il sera plus difficile de mettre en oeuvre la rupture, le changement que les Français attendent", a ajouté M. Fillon.

A Paris, ces élections législatives, véritable test pour les municipales de mars prochain, s'annoncent plus difficiles qu'ailleurs pour l'UMP.

Est-ce l'effet Bertrand Delanoë? Paris a davantage voté le 6 mai pour Ségolène Royal que le reste de la France. La capitale n'avait donné qu'une très courte majorité à Nicolas Sarkozy (50,19%, trois points en dessous de sa moyenne nationale). Douze des 21 députés sortants sont de gauche.

Pour cette tournée express d'une heure et demie, François Fillon a bien choisi ses candidats. Il s'est d'abord rendu dans le XIIe arrondissement, où le très médiatique avocat Arno Klarsfeld, novice en politique, tente de conserver la 8e circonscription à l'UMP dans un duel très serré face à la socialiste Sandrine Mazetier.

Le Premier ministre n'a pas tari d'éloges pour l'ami du président. "Arno a joué un rôle exceptionnel dans la campagne de Nicolas Sarkozy. Il nous a apporté beaucoup d'idées, de modernité, de fraîcheur, d'imagination. J'ai tout de suite vu que ça ferait une recrue exceptionnelle pour l'Assemblée nationale, pour la majorité", a-t-il glissé après avoir inauguré la permanence du candidat.

Cinq minutes plus tard, M. Fillon repartait pour gagner le sud du XVe, où l'ancien ministre des Sports Jean-François Lamour affronte dans une primaire à droite le député sortant René Galy-Dejean, qui a refusé de lui laisser la place et se revendique lui aussi de la majorité présidentielle. "Dans cette circonscription, on a besoin de renouvellement", a lâché le Premier ministre, reparti avec un maillot de l'AS Grenelle, le club de football local.

M. Lamour a apprécié le geste de son ancien collègue du gouvernement Raffarin. "Cela clarifie les choses: il n'y a qu'un candidat soutenu par l'UMP, par le gouvernement, par Nicolas Sarkozy", s'est réjoui l'ancien ministre, dénonçant la "forfaiture" de M. Galy-Dejean.

Après dix minutes d'arrêt, le cortège du Premier ministre est reparti pour la permanence de Jean-François Legaret, candidat UMP dans la 1ère circonscription (les quatre premiers arrondissements) contre la sortante verte Martine Billard. Les responsables de l'UMP ne cachent pas leur espoir de faire basculer cette circonscription symbole puisque l'Hôtel de ville se situe sur son territoire.

François Fillon a terminé sa tournée des permanences au siège de l'UMP, où il a posé en compagnie de la plupart des 21 candidats UMP parisiens.

Candidate de l'UMP aux municipales, Françoise de Panafieu, ravie de ce soutien du Premier ministre alors que le parachutage de Jean-Louis Borloo est régulièrement annoncé pour prendre sa place, ne l'a pas lâché d'une semelle. La perte d'une circonscription par la gauche "serait un signal que les Parisiens enverraient" pour les municipales, a estimé la députée-maire du XVIIe arrondissement.

Jeudi 7 juin 2007, 15h00



Un ex "Monsieur Muscle" et un certain Georges Clemenceau en lice à Toulouse

TOULOUSE (AFP) - Avec un ex "Monsieur Muscle", vétéran des scrutins électoraux, et un certain Georges Clemenceau, homonyme et descendant de l'homme d'Etat, la campagne dans la 1ère circonscription de Haute-Garonne verse parfois résolument dans le décalé et l'atypique.

Parmi les 18 candidats en lice, dont le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (majorité présidentielle), Christian Dancale, 75 ans, ex-dauphin de Monsieur Univers 1961, qui s'est déjà présenté sans succès à une soixantaine de scrutins différents, et Georges Clémenceau, 67 ans, "franc-tireur de la politique", apportent une indéniable touche d'originalité.

Sous l'étiquette "gaulliste-mitterrandiste", afin, dit-il, de "rassembler les valeurs" des deux anciens chefs d'Etat, Christian Dancale, barbe et cheveux blancs, teint basané hérité de lointaines origines antillaises, fait campagne sur les marchés, portant un bonnet rouge de père Noël.

"Voter Dancale, c'est lui dire merci d'avoir lancé les premières salles de musculation en 1960, le premier resto du coeur avec Coluche à Toulouse", proclament ses affiches électorales, où il apparaît, athlétique, torse bombé, en maillot de bain, sur une photo d'époque, alors qu'il récoltait les plus grands titres des concours de musculation, dont ceux de "Plus Bel Apollon" de France et d'Europe...

"Dans son programme, ni promesse ni mensonge, seulement des idées utiles approuvées par tous", clament ses affiches. Pourtant, certaines mesures ont de quoi surprendre, telle sa proposition de verser un salaire aux enfants, "pour qu'ils aient de quoi survivre quand ils iront à l'ANPE".

"Je suis pour une retraite d'une durée de 10 ans, que l'on pourrait prendre à partir de 20 ans, quand on est en pleine forme, après une éducation bien faite, pour profiter de la vie et voyager dans le monde", dit-il.

"Dès qu'on a 60 balais, on a mal aux reins, on se pète la jambe, ensuite on a des crises cardiaques, des cancers. Alors à partir de 60 ans, pas de retraite, au boulot les copains!", lance Dancale, qui affirme avoir exercé "tous les métiers", dont distributeur de gaz, maître-nageur ou musicien, et avoir fait la manche à Paris avec Claude Nougaro.

"C'est ma famille qui m'a dit: réveille-toi petit, tu pars au combat!", explique pour sa part Georges Clemenceau, descendant de l'ancien président du Conseil, battu à 79 ans à la présidentielle de 1920 par Paul Deschanel.

"Mon mentor, c'est Georges Clemenceau", clame-t-il, se penchant sur l'arbre généalogique de la famille. "Je voudrais être à la hauteur de ce nom", confie-t-il, l'oeil scintillant, affirmant avoir toujours préféré que ses intimes utilisent son second prénom, Jean-Louis, car "Georges, c'est trop dur".

Musicologue inventif, ayant étudié le chant grégorien dans des abbayes et organisé de nombreux concerts dans les églises, "où les prêtres ont découvert que les percussions pouvaient être très spirituelles", Georges Clemenceau se présente sans étiquette, affirmant être "socialisant, mais déçu par la gauche et les partis".

"J'ai un côté foldingue, mais pas tant que ça", précise cet admirateur de Frank Zappa, qui rêve de "transposer la musique en peinture" et a organisé en 2005 un concert inédit au rythme des mouvements d'une machine à imprimer Heidelberg, sur fond de lecture du Don Quichotte de Cervantès.

"Vous ne serez pas déçu. Je suis un combattant, un Clemenceau! Si je vais à l'Assemblée nationale, je n'y dormirai pas comme certains", assure-t-il, déterminé à "changer le cap" en matière artistique et culturelle.

Par Antonio Raluy, le jeudi 7 juin 2007, 14h01



Dans un climat de peur de l'avenir, le Vaucluse s'ancre à droite

MONTEUX (AFP) - Partagé jusqu'en 2002 entre gauche et droite, le Vaucluse devrait confirmer son ancrage à droite aux législatives, avec un nouveau grand chelem possible pour l'UMP, dans un climat de peur de l'avenir et de défiance des ouvriers vis-à-vis du PS.

Sur quatre circonscriptions, deux semblent acquises à l'UMP : la 3e de Carpentras et la 4e d'Orange. Selon un sondage BVA pour le Dauphiné Libéré/Vaucluse-Matin publié jeudi, le député sortant de la 4e, Thierry Mariani, devrait l'emporter dans tous les cas de figure : face au socialiste Pierre Meffre, au maire d'Orange Jacques Bompard (MPF, ex-FN) ou dans une triangulaire.

"Dans la 2e circonscription, la division de la droite pourrait nous servir", espère Jean-François Lovisolo, secrétaire de la Fédération socialiste vauclusienne. Jean-Louis Joseph (PS) y affrontera le maire de Cavaillon et député sortant UMP Maurice Giro, dissident face à Jean-Claude Bouchet, investi par l'UMP.

Dans la 1e, le PS caresse un faible espoir face à la députée sortante et maire UMP d'Avignon Marie-Josée Roig.

"Les chances de victoire socialiste aux législatives sont minces dans ce département", estime toutefois Daniel van Eeuwen, directeur de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence.

Pourquoi ce basculement à droite d'un département qui comptait encore deux députés de gauche en 2002 et dont la population est jeune (un Vauclusien sur quatre a moins de 20 ans, plus que la
moyenne française)?

Une partie de la réponse peut être trouvée à Monteux, ville proprette de 11.000 habitants dirigée depuis 1995 par un maire socialiste, et qui a voté à 68% pour Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle.

"Comme dans l'ensemble du Vaucluse, il y a une partie de la population très rurale, attachée à son village, son église, son école privée et qui a toujours voté à droite", explique le maire Christian Gros.

Egalement à l'image du département, Monteux compte une forte proportion d'ouvriers et d'employés, des catégories qui boudent désormais le PS et ont voté pour l'extrême droite au début des années 2000 avant de se tourner vers M. Sarkozy.

"Les gens ont peur de tout, peur de l'avenir, de l'autre, peur de ne plus vivre dans un village, d'où la demande d'autorité et de discours tranché, ce que Nicolas Sarkozy a su incarner", remarque le maire. "A l'échelle de ma commune, je n'ai pas de grands problèmes de cohabitation. C'est dans la tête de certains qu'un +Arabe+, ce n'est pas pareil qu'un Français", ajoute-t-il.

Pour Thierry Lagneau, secrétaire départemental de l'UMP, M. Sarkozy a su rassurer les Vauclusiens "sur l'identité nationale" - bien que la part des immigrés n'ait cessé de baisser dans le département, de 10,6% en 1975 à 9,4% en 1999 - ainsi que sur la lutte contre l'insécurité.

Tout en reconnaissant que la criminalité n'est pas un problème majeur dans le Vaucluse, M. Lagneau souligne la forte "perception d'insécurité".

Les changements socio-économiques dans un département peu dynamique ont créé "un environnement anxiogène même si cela ne s'appuie pas forcément sur une réalité", relève M. van Eeuwen. A Monteux, le nombre d'exploitations agricoles a été divisé par 10 en 20 ans (de 500 à 50) tandis que la traditionnelle industrie pyrotechnique et ses trois usines Ruggieri ont disparu.

"La gauche a perdu l'électorat ouvrier et jeune", reconnaît un militant socialiste qui espère de vrais changements au PS.

Par Isabelle Wesselingh, le jeudi 7 juin 2007, 10h39



Dans l'est, Royal prête main-forte à deux de ses alliés de campagne

VILLERUPT (AFP) - Ségolène Royal est venue mercredi dans l'est de la France prêter main-forte à deux de ses alliés de campagne candidats aux législatives, Jean-Pierre Chevènement et Aurélie Filippetti, livrant partout un message de mobilisation et d'union.

D'Offemont (territoire de Belfort) à Villerupt (Meurthe-et-Moselle), en passant par Belfort, Maizières-lès-Metz et Fameck (Moselle), l'ex-candidate à la présidentielle a martelé son appel "à l'unité de tous et à l'engagement de chacun".

Ségolène Royal a apporté un soutien appuyé à Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen, qui bénéficie de l'investiture socialiste pour récupérer la 2ème circonscription de Belfort, perdue en 2002.

"C'est un homme exceptionnel, solide, expérimenté, qui porte un regard aigu sur la société française", a-t-elle affirmé à Offemont. "Il a été pour moi un pilier extrêmement précieux", a-t-elle dit encore sur la place d'Armes de Belfort, ville dont il est maire.

Ce dernier n'a pas été en reste: "le combat a commencé à changer d'âme depuis qu'elle a réapparu dans les médias", a-t-il dit.

Contre M. Chevènement se présente un dissident socialiste, Alain Dreyfus-Schmidt, qui a croisé le chemin de Mme Royal à Belfort.

"Il faut s'unir", a-t-elle déclaré à ce candidat exclu du PS, qui a argué "de la démocratie participative", autrement dit du soutien populaire, pour justifier sa candidature.

"La politique est un combat collectif", a dit un peu plus tard celle qui pendant la campagne présidentielle, se disait "libre" et "insoumise" et qui, mercredi, demandait "de la discipline".

Mme Royal a aussi appelé à l'union Raymond Forni, ancien président de l'Assemblée nationale et président de Franche-Comté, dont les démêlés avec Jean-Pierre Chevènement sont de notoriété publique et qui avait estimé après la présidentielle que le temps de François Hollande comme premier secrétaire était "passé".

Si dans l'entourage de Mme Royal on affirmait que M. Forni avait été hospitalisé au Val-de-Grâce, l'intéressé a fermement démenti mercredi soir, déclarant qu'il ne "connaissait pas et n'avait pas l'intention de connaître" cet hôpital parisien.

"Dans la dernière phase de la campagne, j'appelle tout le monde à l'union", a répété partout Mme Royal. "Vous avez vu, notait-elle à Belfort, ce que ça nous a coûté à la présidentielle, les petites phrases venues d'abord de notre propre camp".

A Fameck (Moselle), accueillie par une foule en délire, elle a confié : "Moi aussi je suis une fille de Lorraine, je viens en voisine de mon enfance".

Elle était dans la circonscription d'Aurélie Filippetti, Verte passée au PS, qui faisait partie de son équipe de campagne.

Fille de mineur, c'est un "symbole de la réussite scolaire (Filippetti est agrégée de lettres classiques, ndlr), symbole des femmes aussi", a dit Mme Royal.

Là aussi, elle a appelé les électeurs à se mobiliser. "Je compte sur vous pour que ma soeur soit élue à l'Assemblée!", a-t-elle lancé. Et elle a fait scander à la foule réunie dans la salle des fêtes "Aurélie, Aurélie..."

Fin de tournée à Villerupt, où elle a été accueillie dans une salle communale par l'hymne de sa campagne, "Ségolène, tu peux compter sur nous, l'avenir sera au rendez-vous".

"Mon message est simple : tous ceux qui sont venus m'apporter leurs voix doivent venir voter dimanche prochain !", a-t-elle déclaré devant plusieurs centaines de personnes.

Passant à Metz, Mme Royal avait appelé le directeur de l'hôpital où se trouve Jacques Noris, le magistrat blessé mardi, pour prendre de ses nouvelles.

Par Christine Courcol, le jeudi 7 juin 2007, 0h06




Attaqué à gauche, menacé à droite, Chevènement risque "le combat de trop"

BELFORT (AFP) - Attaqué sur son flanc gauche par un socialiste dissident et à droite par le député UMP qui l'a fait tomber en 2002, Jean-Pierre Chevènement risque "le combat de trop", en tentant de récupérer son siège de député dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort.

"J'espère gagner sur la base de mon coefficient personnel, mais je ne néglige pas la difficulté de la tâche : j'ai un dissident socialiste dans les pattes qui me savonne la planche, appuyé par un certain nombre de caciques qui seraient très heureux de faire réélire (le député UMP sortant) M. Zumkeller", analyse-t-il.

Balayé en 2002 par un comptable quasi-inconnu de l'UMP, le président d'honneur du MRC (Mouvement républicain et citoyen), réélu sans interruption depuis 1973, essuie cette année-là un premier revers dans son fief historique, où il ne recueille que 46,58% des voix.

A cette époque, Michel Zumkeller avait profité des divisions à gauche. En 2007 à nouveau, bien que soutenu par le Parti socialiste, M. Chevènement est attaqué par un militant PS : Alain Dreyfus-Schmidt, fils du sénateur du département Michel Dreyfus-Schmidt, qui a fait fi de cet adoubement en arguant que les militants locaux n'avaient pas été consultés.

Ségolène Royal, venue mercredi soutenir le maire de Belfort dans sa circonscription, a lancé un appel au dissident pour qu'il se retire de la compétition. En vain jusqu'ici.

De son côté, "Le Che", comme on le surnomme dans son fief, reste persuadé que le second tour se jouera entre lui et M. Zumkeller.

"Ce sera un vote personnalisé. Les Belfortains devront choisir entre une personne nationale connue et écoutée et un député anonyme qui se fond dans la masse des bénis oui-oui de la majorité", analyse l'ex-ministre.

Se disant "serein", il convient toutefois que "le contexte n'est pas des plus porteurs". Sa circonscription, ex-bastion ouvrier où le chômage atteint 10%, a en effet donné près de 53% des suffrages à Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle.

Par ailleurs, essuyer un second revers personnel aux législatives pourrait entraîner la perte de la ville de Belfort aux municipales de 2008.

Ses détracteurs, et parmi eux des anciens "amis" comme le président de la région Franche-Comté, Raymond Forni (PS), veulent hâter la sortie du "Che" pour reprendre la main. Certains n'hésitent pas à qualifier cette candidature de "combat de trop".

"Il n'y a pas de combat de trop. Il n'y a que des batailles qu'on perd parce qu'on ne les livre pas et il n'est pas déshonorant de livrer une bataille aléatoire", rétorque-t-il.

"Le clan MRC de M. Chevènement étouffe le département, il a la main-mise sur Belfort alors qu'il ne représente plus rien. Cela sent la fin du règne Chevènement à plein nez", estime Michel Zumkeller.

Jean-Pierre Chevènement, 67 ans, veut, lui, jouer le tout pour le tout. "Si je suis battu, j'en tirerai les conséquences", conclut-il, sans trop vouloir y croire.

Par Pauline Talagrand, le jeudi 7 juin 2007, 11h33




Le PS à l'assaut de l'un des derniers bastions communistes

MARSEILLE (Reuters) - Dans les quartiers portuaires et populaires du nord de Marseille, le Parti communiste est en passe de perdre l'un de ses derniers bastions électoraux.

Paradoxalement, ce n'est ni le Front national, qui a réalisé 24,44% des voix lors du premier tour de l'élection de 2002, ni la droite classique, atone dans ce secteur de la ville, qui peuvent faire vaciller le député sortant Frédéric Dutoit lors des élections législatives des 10 et 17 juin.

Le danger vient de l'ancien allié socialiste qui s'est mis en tête de faire main basse sur ce fief où le PC a été élu sans discontinuité depuis 1936.

"De tous temps, on a fait des cadeaux au PC dans cette circonscription. Maintenant, notre parti a décidé de partir à la bataille sous ses propres couleurs", affirme Henri Jibrayel.

"On ne va pas laisser tout le temps le PC sous perfusion, d'autant qu'il n'a plus les moyens d'influer ou de faire barrage à la politique de Nicolas Sarkozy. Le vote utile, c'est aujourd'hui le mien", ajoute le candidat socialiste.

Agé de 51 ans, le dernier député communiste de Marseille estime aussi incarner le "vote utile" et pose sa candidature pour "rassembler bien au-delà de la gauche antilibérale".

"Je suis le meilleur rempart face aux idées extrémistes que l'on tend à vouloir effacer de la scène politique. Voter pour moi, c'est conforter ce vote de gauche qui s'est exprimé sur Ségolène Royal lors de l'élection présidentielle", dit-il.

Déjà, en 2002, la bataille avait été rude pour le maire des 15 et 16e arrondissements de la ville qui avait été confronté à la candidature de Patrick Mennucci, avant que le futur codirecteur de la campagne de Ségolène Royal ne se retire de la course au second tour sur l'insistance du puissant patron local du PS Jean-Noël Guérini.

Depuis, le PC n'a pas réussi à enrayer son déclin sur ce territoire où Marie-George Buffet a obtenu 4,54% des suffrages lors de l'élection présidentielle.

"En 2002, la situation du PC n'était guère plus brillante et j'ai été élu avec près de 65% des voix au second tour", nuance encore Frédéric Dutoit, qui s'était finalement imposé dans son duel avec le candidat du FN.

Seule certitude, la quatrième circonscription de Marseille devrait rester dans le giron de la gauche. Nicolas Sarkozy y a réalisé l'un de ses plus mauvais scores avec à peine 42% des suffrages contre près de 58% à son adversaire socialiste.

Jeudi 7 juin 2007, 7h03




A Bordeaux, un risque mesuré pour Alain Juppé

BORDEAUX (Reuters) - Ministre d'Etat chargé de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables, Alain Juppé met son poste ministériel en jeu dans la conquête de la 2e circonscription de la Gironde qu'il détenait jusqu'en 2004 mais où Ségolène Royal est arrivée en tête lors de la présidentielle.

"Ce sont les Bordelaises et les Bordelais qui ont la décision avec leur bulletin de vote. Le 10 et le 17 tout peut continuer, tout peut s'arrêter. Ce sont les Bordelais qui ont la clé", a répété Alain Juppé tout au long de la campagne.

Elu en 1995, réélu en 1997 (53,99%) et en 2002 (55,5%), il avait démissionné en 2004 à la suite de sa condamnation à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.

Redevenu maire de Bordeaux en octobre, Alain Juppé s'il est élu ne pourra siéger tant qu'il est ministre et laissera sa place à son suppléant Hugues Martin, le député sortant ce fait irrite son adversaire socialiste Michèle Delaunay.

"Les Bordelais veulent-ils voter pour un ministre qui va se désister immédiatement en faveur d'un intérimaire?", dit-elle, déplorant "la dramatisation" autour de la menace de démission du gouvernement s'il n'était pas élu.

Michèle Delaunay, qui avait été battue par Hugues Martin en 2004 (48,74% contre 51,26%), voit dans le résultat de Ségolène Royal le 6 mai dans cette seule circonscription (54,66% contre 45,34% à Nicolas Sarkozy) des raisons de s'estimer capable de l'emporter dans un bastion de la droite depuis la Libération.

"Les électeurs de gauche voient dans ce résultat de Ségolène Royal la possibilité d'une victoire mais mon devoir est de leur dire de ne pas se la laisser voler par le poids médiatique d'Alain Juppé", estime-t-elle.

Pourtant un sondage Ifop/Fiducial paru dimanche donne l'ancien Premier ministre vainqueur au 2e tour avec 51,5% des voix après avoir recueilli 44% des suffrages au 1er tour.

"Ca n'est jamais gagné d'avance mais je pense que beaucoup de choses ont changé depuis le 6 mai dernier, depuis le deuxième tour de l'élection présidentielle et quand on voit que le Parti socialiste n'a plus de chef et n'a plus de projet, on peut avoir une confiance modérée", avoue Alain Juppé.

Pour la première fois depuis longtemps le centre aura son candidat. Avec deux adjoints UDF le maire de Bordeaux pensait être à l'abri mais le Mouvement démocrate (MoDem) sera défendu par le jeune Ludovic Guinard, issu de Cap 21, le parti créé par Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement dans le gouvernement d'Alain Juppé.

Mercredi 6 juin 2007, 13h53


A Lyon, Azouz Begag perturbe "le duel des blouses blanches"

LYON (Reuters) - Dans la troisième circonscription de Lyon, sur la rive gauche du Rhône, l'ancien ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances Azouz Begag vient au nom du Mouvement démocrate (MoDem) perturber le duel attendu droite-gauche entre deux figures de la médecine française.

Le professeur Jean-Michel Dubernard (UMP), qui détient la circonscription depuis 21 ans, est un chirurgien qui s'est forgé une notoriété internationale en réussissant les premières greffes de la main et du visage.

Le professeur Jean-Louis Touraine, candidat du Parti socialiste, s'est imposé comme l'un des spécialistes mondiaux de l'immunologie, des techniques de greffe et du sida.

Les deux hommes se connaissent bien, depuis longtemps et s'apprécient, même s'ils ne partagent pas les mêmes options politiques. Jean-Michel Dubernard, fidèle chiraquien, a rallié la cause de Michèle Alliot-Marie puis de Nicolas Sarkozy. Jean-Louis Touraine remplit les fonctions de premier adjoint au maire socialiste de Lyon Gérard Collomb.

Mais au lendemain de l'élection présidentielle, un nouveau candidat est venu troubler ce traditionnel face-à-face : Azouz Begag, ancien ministre du gouvernement de Dominique de Villepin et adversaire acharné de Nicolas Sarkozy, défend les couleurs du tout nouveau MoDem après avoir soutenu activement la campagne présidentielle de François Bayrou.

"Maintenant, j'ai trouvé une famille politique", dit l'ex-ministre qui, après s'être fâché avec le PS puis l'UMP, ne cache pas son envie de briguer la mairie de Lyon l'an prochain.

Si Azouz Begag se présente dans la troisième circonscription de Lyon, c'est parce que c'est son quartier. "J'habite ici, à la Guillotière, depuis 22 ans", explique-t-il sans jamais se départir de son immense sourire.

Né en 1957 de parents algériens, élevé dans les bidonvilles de la banlieue lyonnaise avant de connaître les barres HLM du quartier-cité de la Duchère, puis le quartier populaire de la Guillotière qui concentre une population issue de l'immigration, il a l'intention de devenir aujourd'hui le premier député issu de l'immigration élu à l'Assemblée nationale.

Le professeur Dubernard, "Max" pour les intimes, personnage charismatique à la carrure de rugbyman, "grande gueule" et bon vivant, brigue à 66 ans son septième et dernier mandat. Il semble aborder cette campagne en toute sérénité et n'envisage pas un instant être mis en difficulté par le candidat du MoDem.

Pas plus d'ailleurs que par son rival socialiste. Sauf que Jean-Louis Touraine et Azouz Begag disent partager "des valeurs communes" et n'excluent pas de se désister l'un en faveur de l'autre entre les deux tours.

"La fraîcheur de la candidature d'Azouz Begag apporte un contraste saisissant avec les valeurs conservatrices de Jean-Michel Dubernard", estime ainsi le candidat socialiste.

Mercredi 6 juin 2007, 13h31



Marine Le Pen repart en conquête dans le Pas-de-Calais

HENIN-BEAUMONT, Pas-de-Calais (Reuters) - Marine Le Pen mène campagne pour les élections législatives dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais, une terre favorable au FN, où elle affirme vouloir s'implanter durablement.

"Cette circonscription est symbolique : chômage, délocalisation, insécurité, elle regroupe les problèmes majeurs de la France", dit la vice-présidente du FN qui réfute le qualificatif de "parachutée" en rappelant qu'elle a été élue pour la première fois en 1999 aux élections régionales dans la région Nord-Pas-de-Calais.

Marine Le Pen était présente aux élections législatives de 2002 et a fait partie des quatre candidats frontistes du Pas-de-Calais à avoir atteint le second tour.

Dans la 13e circonscription (Lens) elle avait réalisé 24,2% au premier tour puis 32,3% au second.

Elle a décidé en 2007 de glisser dans la 14e voisine qui englobe la ville de Henin-Beaumont dans l'optique des municipales de 2008. Son suppléant, Steeve Briois, y avait réalisé 32,1% aux législatives de 2002.

Dans une circonscription marquée par un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale et les fermetures de grandes entreprises comme Metaleurop (870 suppressions d'emploi) les candidats du Front national réalisent depuis plusieurs années des scores supérieurs à leur moyenne nationale.

L'arrivée de Marine Le Pen ne réjouit pas le Parti socialiste local miné par des divisions internes et qui tente de se regrouper derrière le député sortant, Albert Facon.

Elu en 1988, battu en 1993 par Jean Urbaniak, un indépendant devenu UDF, puis réélu en 1997 et 2002, Albert Facon, 64 ans, compte bien l'emporter une nouvelle fois.

Il ironise sur la présence de Marine Le Pen. "Elle vient se promener sur les marchés mais son misérabilisme quant elle parle de la circonscription est déplacé, mais forcément, elle ne sait pas de quoi elle parle", dit-il.

Jean Urbaniak se verrait en position de troisième homme, le maire de Noyelles-Godault se voulant arbitre entre le FN et une gauche "fatiguée et inefficace".

L'UMP Nesredine Ramdani participe à sa première élection. Ils seront quatorze candidats à briguer les suffrages des électeurs de la 14e circonscription du Pas-de-Calais.

Mercredi 6 juin 2007, 13h29




Le retour difficile d'Alain Carignon sur la scène politique iséroise

GRENOBLE (AP) - Onze ans après sa condamnation pour "corruption" et "recel d'abus de biens sociaux" et 29 mois passés derrière les barreaux, Alain Carignon, 58 ans, ex-maire de Grenoble et ancien ministre, se représente, à l'occasion des élections législatives, pour la première fois devant les électeurs.

Le retour sur la scène politique locale de l'ancien ministre RPR de la Communication du gouvernement Balladur n'est cependant pas du goût de ses opposants ou de ses anciens alliés qui voient un repris de justice ou dénoncent la réapparition de pratiques politiques indignes.

Condamné en juillet 1996, M. Carignon s'était vu reprocher d'avoir monnayé contre des avantages personnels (estimés à près de trois millions d'euros aujourd'hui, comme le renflouement du groupe de presse "Dauphiné News" qui l'avait soutenu lors de sa campagne électorale) la privatisation de la distribution de l'eau et de l'assainissement de Grenoble.

"J'ai changé, il y a eu une tache. J'ai payé. Je suis quitte vis-à-vis de la société. Et je souhaite laver cette tache", explique aujourd'hui M. Carignon, investi par l'UMP dans la 1ère circonscription de l'Isère, traditionnellement conservatrice. C'est dans cette circonscription, dont il avait été autrefois le député, que M. Carignon rencontre les premiers écueils à son retour politique.

L'actuel député sortant Richard Cazenave (UMP), 59 ans, élu en 2002 avec 54,2% des suffrages, n'accepte pas la désignation de M. Carignon par les instances parisiennes, dénonce notamment l'élection en novembre 2006 de son ancien allié à la tête de la fédération départementale UMP. Pour lui, ces élections ont été "truquées". Richard Cazenave, finalement exclu de l'UMP, a décidé malgré tout de se représenter dans la 1e circonscription de l'Isère sous l'étiquette "majorité présidentielle". Il est soutenu par plusieurs élus UMP.

Parallèlement à cette guéguerre interne à droite, plusieurs "personnalités" locales réunies au sein d'un collectif baptisé "Barnave" (du nom de l'ancien révolutionnaire grenoblois) s'indignent du retour en politique d'Alain Carignon. Sa présidente Ingrid Alampi, avocate, milite pour que "les corrompus soient radiés à vie de la politique, comme on radie les gens condamnés dans la fonction publique".

Sur le terrain, le candidat MoDem Philippe de Longevialle n'hésite pas lui à citer dans ses tracts une partie des attendus de la cour d'appel de Lyon de 1996 condamnant son adversaire de l'UMP. "Il n'a pas hésité à trahir la confiance que ses électeurs lui manifestaient en monnayant le pouvoir qu'il tenait du suffrage universel, afin de bénéficier d'avantages matériels (...) et de satisfaire ses ambitions personnelles", accuse-t-il, assénant: "Il a commis l'acte le plus grave qui puisse être reproché à un élu".

Alain Carignon ne semble pas trop s'émouvoir de ces attaques sur son passé. Outre Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon lui a apporté publiquement son soutien. "C'est parce que le combat est difficile que je dois le conduire", dit-il. "Mon devoir, ce n'est pas seulement de gagner l'élection législative dans la 1e circonscription, c'est aussi de conduire le combat aux élections municipales". Il compte en effet défier en 2008 le maire PS Michel Destot.

Mercredi 6 juin 2007, 16h21



Hervé Gaymard (UMP) veut récupérer son poste de député en Savoie

ALBERTVILLE (AFP) - Ephémère ministre UMP de l'Economie, Hervé Gaymard, qui avait dû quitter ses fonctions en 2005 suite au scandale provoqué par les frais d'aménagement et de location de son appartement parisien, devrait, deux ans plus tard, récupérer son poste de député en Savoie.

Pour atteindre son objectif, M. Gaymard mène une campagne marathon dans la 2e circonscription de Savoie (Albertville), où Nicolas Sarkozy a obtenu près de 60% des suffrages au second tour de l'élection présidentielle.

Compte tenu de ce résultat, la question est de savoir, aux yeux d'une bonne partie des électeurs, si M. Gaymard "sera élu au premier ou au second tour".

La 2e circonscription de Savoie est, depuis douze ans, le fief d'Hervé Gaymard. Il y avait été élu pour la première fois en 1995 et n'en avait laissé les rênes, ces dernières années, à son suppléant, Vincent Rolland, que lorsqu'il avait été appelé à des fonctions ministérielles.

"Avec Vincent Rolland, nous passons dans les 110 communes de notre circonscription. Cela représente jusqu'à 7 réunions par jour", assure Hervé Gaymard, qui avait conservé deux mandats locaux, conseiller général de Savoie et conseiller régional de Rhône-Alpes.

A Feissons-sur-Salins, MM. Gaymard et Rolland arrivent ensemble et s'installent dans la salle de la mairie où une dizaine d'habitants les attend.

M. Gaymard évoque pêle-mêle la construction d'un nouvel hôpital de 350 lits entre Albertville et Moutiers, une projet d'école d'infirmières à Moutiers, une nouvelle maison de retraite, les transports, les routes ou l'agriculture de montagne. Il passe ensuite la parole à M. Rolland pour parler de tourisme, un secteur d'activité essentiel dans la circonscription qui regroupe les riches stations de ski de la vallée de la Tarentaise.

M. Gaymard s'étend aussi sur la question des retraites, de l'Europe, de l'aide à l'Afrique mais, en retour, les questions de son auditoire sont plus terre à terre. "La fin de la carte scolaire ne va t-elle pas entraîner la fermeture d'écoles maternelles et primaires?", demande une habitante à qui M. Gaymard rappelle que cette disposition ne s'applique qu'aux lycées et collèges.

"Nicolas Sarkozy s'occupe de tout, les ministres sont menottés, ils n'ont que le droit de ne rien faire, s'il fait tout, il va tout bâcler, il faut le lui dire", lance un retraité.

Personne ne mentionne ouvertement le scandale né du montant de la location d'un duplex de 600 m2 à Paris, pour lui et sa famille, alors qu'il venait d'être nommé à la tête du ministère de l'Economie. L'affaire lui a coûté son poste et M. Gaymard a dû rembourser à l'Etat 58.894 euros correspondant aux frais d'aménagement de ce logement.

"On ne lui en veut pas", affirme Huguette, une savoyarde UMP, pour qui une large victoire du candidat UMP ne fait aucun doute.

Quinze candidats sont en lice dans la 2ème circonscription de Savoie. Le principal rival du M. Gaymard est le socialiste André Vairetto.

Par Jacques Guillon, le mercredi 6 juin 2007, 10h28



Législatives : Michel Vauzelle (PS) à la reconquête du pays d'Arles

ARLES (AFP) - Le socialiste Michel Vauzelle part à la reconquête du siège de député du "pays d'Arles" (16ème circonscription des Bouches-du-Rhône) qui fut le sien de 1986 à 1993, puis de 1997 à 2002, année où il fut battu par l'UMP Roland Chassain de seulement 899 voix.

Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, 62 ans, le reconnaît: la situation est "de plomb" après le choc de la victoire "claire et nette" de Nicolas Sarkozy, un président qui "fait croire à l'ouverture", ce qui aboutit "à une perte de repères totale dans l'électorat".

Et tandis que les socialistes parisiens "s'arrachent la cravate avant de monter sur une scène ensemble", Michel Vauzelle veut faire une campagne loin des états-majors.

Les quelque 84.000 électeurs de cette circonscription de Camargue ont voté à près de 56% pour Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle. Alors l'ancien ministre de François Mitterrand retrousse les manches, au propre comme au figuré, pour montrer "qui est le plus apte à défendre les intérêts du pays d'Arles, face à un sortant qui n'a rien fait pendant cinq ans".

Roland Chassain, 60 ans, conseiller général depuis 1994, maire des Saintes-Maries-de-la-mer depuis 1995, n'est pas en reste d'amabilités pour son adversaire qu'il juge "un peu guindé" et qui "confond élections régionales et législatives".

Lui défend l'emploi et l'aménagement du territoire, avec le plan Rhône contre les inondations: "J'ai dit à Raffarin (ancien Premier ministre, ndlr), il faut gérer le fleuve de sa source à la mer. Ca s'est fait. Il y a eu plus de travaux d'enrochement de la mer et de digues en trois ans qu'en 150 ans".
Reconnaissant toutefois avoir "un candidat rude" en face de lui, Roland Chassain "fait du terrain pour que les gens ne se démobilisent pas les 10 et 17 juin".

"Si on n'a pas de majorité, on ne peut pas gouverner", répète-t-il aux commerçants du marché d'Arles qu'il parcourt ce jour-là.

Son expression préférée "oh, fan des pieds!" ("mince, alors") à la bouche, l'ancien commerçant a le contact facile, signant force autographes. "Je n'en reviens pas, les Maghrébins, ils m'accueillent dix fois mieux qu'avant. C'est peut-être l'effet Rachida Dati (ministre de la Justice, ndlr)", s'exclame-t-il.

Michel Vauzelle, lui, a choisi le quartier populaire de Barriol, autrefois surnommé "Chicago", aujourd'hui tranquille, mais avec un fort taux de chômage. Il embrasse les enfants, salue les mères, s'afflige du départ de la Caisse d'Epargne et du seul distributeur d'argent de ce quartier de 8.000 habitants.

Un militant de la CGT vient le saluer: "il faut dire haut et fort ce que vous avez fait pour le coin", dit le syndicaliste, en évoquant l'aide de la région pendant les inondations de 2003, la construction des digues du Rhône ou encore la réhabilitation en cours des anciens ateliers ferroviaires d'Arles, ville dont M. Vauzelle fut maire de 1995 à 1998.

"Les gens commencent à réaliser qu'il y a une autre élection, observe M. Vauzelle. Mon sentiment depuis huit jours, c'est que cette prise de conscience se fait. Je suis confiant parce que je suis bien accueilli".

Il relève "l'extrême division de la droite" qui a six candidats en lice et note "qu'il n'y a pas de campagne anti Vauzelle à gauche" même s'il a cette fois-ci, contrairement à 2002, un candidat communiste face à lui.

Alors, dans le bar du centre commercial, il lance à la cantonade: "Il va bien M. Vauzelle, il va être élu député".

Par Catherine Rama, le mercredi 6 juin 2007, 10h19




Safia Otokoré (PS), une coureuse de fond "parachutée" à Trappes

TRAPPES (AFP) - Par la course de fond, elle s'est arrachée des bidonvilles de Djibouti, pour devenir une élue de la République : Safia Otokoré, 38 ans, assume son parachutage à Trappes par le PS, dans une des seules circonscriptions des Yvelines gagnables par la gauche aux législatives.

"Je suis une femme, Noire, et le parti avait besoin de mon profil pour les circonscriptions qui ont appartenu à la gauche", explique sans ambage l'ancienne vice-présidente du conseil régional de Bourgogne.

Vive et gracile, Safia Otokoré affiche un tempérament de feu : "Bien sûr, j'ai été parachutée mais vous croyez que Ségolène connaissait le terroir quand elle a atterri en Poitou-Charentes ?"

Après sa désignation en juillet 2006 pour la 11e circonscription des Yvelines, elle s'installe avec ses deux garçons à Elancourt et laisse derrière elle la Bourgogne, son mari footballeur professionnel et une réputation de "rentre-dedans" à l'équipe municipale d'Auxerre dont elle s'est fait exclure en 2004.

Dans cette circonscription qui a donné 53% de ses voix à Ségolène Royal, son arrivée fait grincer pas mal de dents. Notamment celles de Guy Malandain, maire PS de Trappes, ancien député de la circonscription, qui a maintenu sa candidature, arguant de 25 ans de présence sur le terrain.

"Cet accueil ne m'effraie pas : je suis une sportive et jusqu'au dernier souffle je me battrai", dit-elle, sûre de sa victoire contre l'UMP sortant Jean-Michel Fourgous.

Née de parents réfugiés somaliens, quatrième d'une fratrie de dix, Safia Otokoré apprend très vite à ruser pour échapper au destin que la Somalie, "pays des femmes cousues", réserve au sexe faible.

Par l'école et par l'athlétisme, - adolescente, elle devient championne de course de fond - elle "achète sa liberté", franchit les frontières africaines et découvre le Sénégal et la Côte d'Ivoire où elle rencontre son futur mari qui rejoint l'AJ Auxerre.

"Ma vie m'a apporté une conscience très aigüe des valeurs françaises : la liberté d'expression, l'égalité entre les sexes, l'importance de l'école républicaine".

"Très à l'aise" à Trappes où 70 nationalités se côtoient et où 18% de la population est au chômage, elle se présente comme la "candidate des pauvres" et fait campagne "dans l'espoir de combattre toutes les inégalités par lesquelles elle a pû elle-même passer". Mais "pour changer le monde, il faut le pouvoir", soutient-elle.

Par Raphaëlle Picard, le mercredi 6 juin 2007, 10h40


Les principaux leaders de l'opposition toujours en campagne, à J-5

PARIS (AFP) - Les principaux leaders de l'opposition continuent de faire campagne mardi pour les élections législatives, à cinq jours du premier tour, sans toutefois tenir de grands meetings comme l'ont fait lundi les dirigeants socialistes et le premier ministre François Fillon.

François Bayrou a défendu mardi soir le "droit des citoyens" au débat à l'Assemblée nationale, lors d'une réunion publique de soutien aux candidats du Mouvement démocrate (MoDem) à Paris.

"Le premier rôle d'un Parlement c'est de débattre, et le Parlement ne peut débattre que s'il y a du pluralisme", a déclaré le fondateur du MoDem, devant quelque 1.500 personnes réunies au gymnase Japy, en présence des 21 candidats du parti centriste aux législatives dans la capitale.

Défendant "le droit pour les citoyens d'avoir un débat organisé devant eux", M. Bayrou a souligné qu'"on ne peut pas le faire si l'Assemblée appartient entièrement au monopole d'un parti et d'un seul".

L'ex-candidat UDF à la présidentielle s'est élevé contre la "configuration qu'on nous annonce pour certaine", selon laquelle il y aurait à l'issue des élections législatives "80% des sièges pour le parti majoritaire à l'Assemblée nationale".

"Dans l'Assemblée précédente, l'UMP avait 365 députés, autant que de jours dans l'année", a-t-il lancé. "Cette fois-ci, il faudra en plus qu'on aille jusqu'au 30 avril de l'année suivante pour arriver à faire la liste et le nombre de ses députés".

"L'Assemblée nationale n'aura pas d'autre rôle, en raison du poids écrasant du parti majoritaire, que d'adopter le plus vite possible, sans contradiction, sans débat, les textes qui lui seront soumis", a-t-il protesté.

François Hollande, venu soutenir mardi matin Jean-Yves Le Bouillonnec, député-maire PS de Cachan (Val-de-Marne) en campagne pour sa réélection, a insisté sur la nécessité de "faire le meilleur résultat dès le premier tour" des élections législatives.

A la présidentielle, Ségolène Royal a fait "un très bon résultat au premier tour, mais elle n'était pas en tête. C'était (Nicolas) Sarkozy qui avait siphonné l'électorat FN", a dit M. Hollande devant les militants socialistes réunis à la permanence de M. Le Bouillonnec à Villejuif (Val-de-Marne).

"La leçon tirée" de la défaite est qu'il faut "faire le meilleur résultat dès le premier tour", a poursuivi M. Hollande, en appelant à nouveau au "vote utile, au vote efficace".

Dans les élections législatives, "nous allons jouer beaucoup pour le pays et beaucoup l'avenir de la gauche", a souligné le premier secrétaire du PS. "Les socialistes doivent être rassemblés (...) pour être présents pour d'autres échéances", a-t-il ajouté, en citant les prochaines municipales, cantonales et présidentielle. Mais "avant 2012, il faut s'occuper de 2007".

Lors de cette visite de deux heures, MM. Le Bouillonnec et Hollande ont arpenté au pas de course le centre-ville de Cachan et de Villejuif, dont la maire Claudine Cordillot (PCF) est aussi candidate dans la 11e circonscription du Val-de-Marne. Cette circonscription avait été ravie au PCF en 2002 par M. Le Bouillonnec, qui semble bien parti pour la conserver.

Arlette Laguiller a affirmé, lors d'un meeting mardi soir à la Mutualité à Paris, qu'à l'issue du scrutin le "contre pouvoir" à la droite ne sera pas à l'Assemblée nationale mais "dans les entreprises et dans la rue".

"Il n'y aura pas à l'issue de ces législatives de contre pouvoir parlementaire à la domination de la droite" mais "le contre pouvoir peut se déployer ailleurs, en dehors des murs de l'Assemblée nationale, dans les entreprises et dans la rue", a affirmé l'ex-candidate à la présidentielle de la Lutte ouvrière.

Laurent Fabius tiendra une réunion mardi soir à Créteil (Val-de-Marne), Dominique Strauss-Khan se déplacera à Marseille et à Nîmes. Lionel Jospin, lui, se rendra à Montrouge (Hauts-de-Seine) pour soutenir la candidate socialiste Catherine Picard.

Mardi 5 juin 2007, 22h43

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