Législatives : Marielle de Sarnez (MoDem) exclut tout accord avec le PS

"Nous menons le combat pour le pluralisme: il faut que les Français comprennent qu'il faudra un peu d'orange (la couleur de François Bayrou NDLR) à l'Assemblée nationale", a lancé sur France-2 la candidate.
"Il n'y pas d'accord national à avoir" entre les deux tours avec le PS car "on est dans les élections législatives", a plaidé l'ancienne directrice de la campagne présidentielle de François Bayrou. "Si on arrive premier ou deuxième au premier tour, on est qualifié" puis "ce sont les électeurs qui choisissent".
La vice-présidente du MoDem a de nouveau évoqué "le problème d'institutions et de mode de scrutin en France: il n'est pas normal que quelqu'un, qui a fait près de 19% des voix au premier tour de la présidentielle, n'ait pas automatiquement une représentation à peu près égale à cela".
"Si on entend tous les sondages et tous les pronostics, on va avoir 500 députés de l'UMP: tout ceci est abracadabrantesque!", s'est-elle exclamé. "Ca n'est pas sain, pas normal, que dans le seul lieu où l'on doit pouvoir débattre, dialoguer, confronter les idées, et bien finalement tout cela soit impossible".
"On n'a pas besoin d'un Parlement qui soit une chambre d'enregistrement, il faut un Parlement vivant", a ajouté Marielle de Sarnez. "Il y a 70% de Français qui ne sont pas UMP, il faut qu'ils soient représentés au parlement".
Interrogée sur les premières dépenses annoncées par Nicolas Sarkozy, la candidate MoDem aux législatives "trouve que c'est dangereux, c'est contraire à ce qu'il avait d'ailleurs dit dans sa campagne" avec une dépense de "15 à 20 milliards" d'euros.
"Ce n'est pas civique et je ne crois pas que ce soit bon pour notre économie et pour la croissance", a-t-elle conclu.
Mercredi 6 juin 2007, 11h46
Bayrou étudiera entre les deux tours comment assurer le "pluralisme" à l'Assemblée
PARIS (AFP) - François Bayrou, leader du Modem, a indiqué jeudi qu'au soir du 10 juin, premier tour des législatives, il regarderait "quelles sont les conditions" pour assurer "le pluralisme" à l'Assemblée nationale, laissant la porte ouverte à d'éventuels accords locaux avec d'autres candidats.
Interrogé sur des accords éventuels de désistement entre les deux tours, en particulier avec le PS, François Bayrou n'a pas répondu précisément. "Au soir du premier tour, nous regarderons les conditions du pluralisme", a-t-il dit sur France Info.
Récusant toute "manoeuvre d'appareil", il s'est engagé à "dire de la manière la plus claire aux citoyens quelles sont les conditions pour que le pluralisme soit assuré" à l'Assemblée nationale.
M. Bayrou, qui a obtenu 18,57% des voix au premier tour de la présidentielle, a une nouvelle fois insisté sur le mode de scrutin "injuste" des législatives, en soulignant que "le parti majoritaire va peut-être avoir 80% des sièges" à l'Assemblée.
"Quand vous avez une Assemblée dominée par un seul parti, il n'y aura pas de débat", a ensuite lancé M. Bayrou devant la presse à Bruz, où il était venu soutenir les candidats du MoDemen en Ille-et-Vilaine, département où il a réalisé un très bon score à l'élection présidentielle.
"L'UMP, à elle seule, pourra changer la Constitution!", a-t-il lancé. "Ils auront les moyens de clore les débats à eux tout seul, mais ceci est malsain pour le pays".
Alors que le président Nicolas Sarkozy a indiqué ne pas être "fermé" à l'idée d'une "dose minoritaire de proportionnelle", François Bayrou a répondu sur France Info qu'il "ne savait pas ce qu'une dose veut dire".
Il s'est une nouvelle fois prononcé pour une Assemblée nationale désignée à 50% à la proportionnelle et à 50% avec un scrutin majoritaire.
"Cette loi électorale changera car elle est par trop injuste, et il y a des moments où trop c'est trop", s'est-il exclamé à Bruz, sans trop d'illusions sur les résultats d'une élection "très difficile".
Selon les différents sondages, le nouveau parti de François Bayrou obtiendrait entre 0 et 6 députés.
Jeudi 7 juin 2007, 11h40
Sarnez : "pas besoin d'accord" avec le PS pour les législatives
PARIS (AFP) - Marielle de Sarnez, candidate MoDem (Mouvement démocrate) aux législatives à Paris, a indiqué mercredi que le nouveau parti de François Bayrou n'avait "pas besoin d'accord" avec le PS entre les deux tours des élections législatives.
Elle a mis en garde, sur France 2, contre une trop large victoire de l'UMP, en expliquant qu'"on n'a pas besoin d'un Parlement qui soit une chambre d'enregistrement". "On a besoin d'un Parlement vivant", "où l'on puisse dialoguer", a ajouté cette proche de François Bayrou.
"Nous menons le combat pour le pluralisme : il faut que les Français comprennent qu'il faudra un peu d'orange (la couleur choisie par François Bayrou pendant la campagne présidentielle, NDLR) à l'Assemblée nationale", a dit Marielle de Sarnez.
Interrogée sur des éventuels accords de désistement entre le MoDem avec le PS entre les deux tours des législatives, elle a indiqué qu'"il n'y avait pas d'accord national à avoir".
"On n'a pas besoin d'accord", a-t-elle insisté en souhaitant que les candidats UDF-MoDem arrivent premiers ou deuxièmes pour se maintenir au second tour. "A ce moment là, ce sont les électeurs qui choisissent".
Mercredi 6 juin 2007, 11h43
Un centre à l'avenir incertain
PARIS (Reuters) - Deux mois après la percée de François Bayrou à la présidentielle, un centre divisé aborde des élections législatives à haut risque sous deux étiquettes distinctes : l'UDF-Mouvement démocrate et le Nouveau Centre.
Le scrutin pourrait marquer le début d'une traversée du désert pour François Bayrou, lâché par les trois-quarts des députés UDF sortants malgré un score de 18,6% et sept millions de voix engrangés le 22 avril.
Après la création, la semaine dernière, d'un parti concurrent par ses anciens alliés centristes, l'ex-ministre de l'Education a reconnu que la bataille des législatives n'était "pas facile" pour l'UDF-Mouvement démocrate, le courant qu'il a lancé le 10 mai.
Le MoDem, qui revendique quelque 78.000 adhérents au profil plus jeune et plus urbain que ne l'était l'UDF, a peu de chances d'obtenir un groupe à l'Assemblée, soit au moins 20 députés.
Les sondages lui accordent entre zéro et six sièges, contre 21 et 25 pour le Nouveau Centre, le parti créé par les députés UDF ayant préféré rejoindre Nicolas Sarkozy plutôt qu'adopter la stratégie de "résistance" prônée par François Bayrou.
Dans un entretien publié mardi dans Le Parisien, ce dernier juge "anormal qu'un courant politique qui a réuni sept millions de Français à la présidentielle soit menacé d'être écarté de la représentation nationale".
Sur 29 députés UDF, seule une poignée est restée fidèle à l'élu béarnais : Anne-Marie Comparini dans le Rhône; Gilles Artigues dans la Loire, Jean Lassalle dans les Hautes-Pyrénées. Elu en Seine-Saint-Denis en 2002 avec une vingtaine de voix d'avance, Jean-Christophe Largade se présente sans étiquette.
CHAQUE VOIX COMPTERA
Créé à l'initiative du président du groupe UDF à l'Assemblée nationale devenu ministre de la Défense du gouvernement Fillon, Hervé Morin, le Nouveau Centre permettra à 18 parlementaires centristes de se présenter à nouveau sans craindre la concurrence d'un candidat UMP, avec qui ils ont passé un accord.
Conséquence directe : il y a très peu de chances de voir dans les cinq ans à venir des députés du Nouveau Centre voter contre le parti présidentiel sur des textes importants.
Au total, le Nouveau Centre présente plus de 80 candidats à la députation. Certains parlementaires ont incité des proches à se présenter pour atteindre la barre des 50 candidats nécessaire à l'ouverture de droits au financement public.
"Ils ont fait eux-mêmes le choix d'être candidats", s'est défendu Hervé Morin dont l'épouse, la secrétaire, le chauffeur et plusieurs collaborateurs briguent un siège au Palais-Bourbon.
Le MoDem a annoncé pour sa part 535 candidatures (dont 200 femmes) dans les 577 circonscriptions, un record depuis la création de l'UDF en 1978. En 2002, l'UDF, qui avait des accords avec l'UMP, avait présenté 217 prétendants.
Dans la liste du MoDem figurent une quarantaine de personnes venues des Verts et de Cap 21, le parti écologiste de l'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage.
François Bayrou est candidat à sa propre succession dans les Pyrénées-Atlantiques, où il affrontera notamment un candidat de l'UMP et à un autre ex-prétendant à l'Elysée, Frédéric Nihous (Chasse, pêche, nature et tradition).
Conscient que chaque voix comptera pour préserver la place de son camp dans l'hémicycle, dont dépendra peut-être une nouvelle candidature à l'Elysée en 2012, le président du MoDem fait une campagne de terrain. Il passe chaque début de journée dans sa circonscription avant de s'envoler pour d'autres régions où des candidats attendent son soutien.
Son ex-directrice de campagne, la députée européenne Marielle de Sarnez, se présente dans le XIVe arrondissement de Paris face au Vert sortant Yves Cochet et à l'UMP Nicole Guedj. L'ancien président de Radio France Jean-Marie Cavada, député européen UDF, défend les couleurs du MoDem à Saint-Maur (Val-de-Marne). L'ex-ministre Azouz Begag est candidat à Lyon.
Dimanche, jour de la fête des mères, les militants parisiens du MoDem ont distribué aux passants 25.000 fleurs orange, couleur fétiche du parti.
Mardi 5 juin 2007, 13h04
Marielle de Sarnez juge dangereuses les dépenses de Sarkozy
PARIS (Reuters) - Les dépenses annoncées par le président Nicolas Sarkozy sont dangereuses car elles aggraveront les déficits et la dette publique, estime Marielle de Sarnez, vice-présidente du Mouvement démocrate.
Interrogée sur France 2 au sujet des récentes mises en garde européennes sur ce sujet, elle a déclaré: "Je trouve que c'est dangereux, c'est contraire à ce qu'il avait d'ailleurs dit dans sa campagne."
Soulignant que les mesures fiscales annoncées par le nouveau gouvernement s'élevaient à "15 à 20 milliards" d'euros, elle a ajouté que "tout ceci n'est pas très civique parce que je crois que la question de la dette, grâce notamment à François Bayrou, avait vraiment été posée au coeur de cette campagne".
"Ce n'est pas civique et je ne crois pas que ce soit bon pour notre économie et pour la croissance", a ajouté l'ancienne directrice de la campagne présidentielle de François Bayrou.
Selon elle, Nicolas Sarkozy "ne pourra pas tenir toutes ses promesses", notamment celle de réduire les déficits et la dette.
A quatre jours du premier tour des élections législatives des 10 et 17 juin, la vice-présidente du MoDem a jugé "abracadabrantesque" la perspective d'une Assemblée nationale où l'UMP règnerait sans partage.
"Ca n'est pas sain, pas normal, que dans le seul lieu où l'on doit pouvoir débattre, dialoguer, confronter les idées, et bien finalement tout cela soit impossible", a-t-elle ajouté.
Mercredi 6 juin 2007, 8h37
Le Vert Yves Cochet appelle à refonder tous les partis à la gauche de l'UMP
PARIS (AP) - Le député Vert de Paris Yves Cochet a appelé mardi le MoDem, le PS, le PCF, l'extrême gauche et les Verts "à tout reconstruire, tout refonder". "Chacun doit dans son parti actuel le faire exploser, le refonder", a-t-il estimé, se prononçant pour une auto-dissolution du parti écologique.
"Il faut tout reconstruire. A part l'UMP qui se porte à peu près bien, tous les autres partis, le MoDem de M. Bayrou, le PS, les Verts, le PCF, l'extrême gauche, il faut tout reconstruire, tout refonder. On a du travail et une grande créativité", a-t-il estimé sur LCI.
"On va reconstruire et ensuite on verra comment tous ensemble, sous quelle forme, je ne sais pas si c'est une forme fédérale ou une alliance ponctuelle, on va pouvoir battre Sarkozy", a ajouté le député des Verts.
Selon lui "chacun doit" "refonder" son parti actuel pour permettre l'apparition d'"une nouvelle génération de dirigeants", d'"une nouvelle idéologie", et d'"une nouvelle manière de voir les choses". "Après, on regardera ce que l'on pourra faire."
La bataille est lancée et ne doit pas se résumer au "tout contre Sarkozy, ça ne suffit pas", a jugé le député qui n'exclut pas "une auto-dissolution des Verts". Mais elle doit être "suivie le lendemain d'une refondation beaucoup plus large, plus étendue, avec plus de monde et sans doute une nouvelle apparition de dirigeants et aussi d'idéologie", a conclu Yves Cochet.
Mardi 5 juin 2007, 22h00
Les Français "imposeront" la proportionnelle, selon François Bayrou
PARIS (AP) - Le fondateur du MoDem (Mouvement Démocrate) François Bayrou a estimé jeudi que les Français "imposeront" l'introduction de la proportionnelle aux élections législatives, pour faire cesser le "verrouillage absolu du Parlement".
"Il faudra un jour remplacer cette loi électorale injuste par une loi électorale juste et vous verrez que les Français l'imposeront", a estimé François Bayrou sur France Info. "Un jour, les Français diront 'trop c'est trop'".
Le député des Pyrénées atlantiques, candidat à sa succession, a assuré qu'"il est impossible qu'on ait ainsi un verrouillage absolu de la République, du Parlement par une seule force, qui a remporté l'élection présidentielle, c'est vrai, mais qui pour autant ne représente pas l'ensemble des forces du pays".
"Il y a une loi électorale injuste, qui fait que le parti majoritaire va avoir une représentation - on dit un 'tsunami' avec peut-être 80% des sièges à l'Assemblée nationale, ce qui naturellement supprimera le débat (...) et fera que beaucoup de citoyens n'auront plus de recours", a prévenu François Bayrou.
Interrogé sur les déclarations du président Nicolas Sarkozy, qui se dit favorable à l'introduction d'une "dose minoritaire de proportionnelle" aux législatives, le fondateur du MoDem a rétorqué: "je ne sais pas ce qu'une dose veut dire".
Jeudi 7 juin 2007, 10h36
Le président du groupe UMP hostile à toute proportionnelle
PARIS (Reuters) - Bernard Accoyer, qui se prononce contre toute forme de proportionnelle dans une tribune diffusée sur le site en ligne Rue89, a fait un rectificatif dans lequel il prône une large concertation sur ce sujet.
Le président Nicolas Sarkozy affirme dans Le Figaro ne pas être "fermé" à l'introduction d'une dose de proportionnelle. "Si un consensus se dégage en faveur d'une dose minoritaire de proportionnelle, nous en discuterons", dit-il.
Dans un communiqué, Bernard Accoyer, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, juge "indispensable" un débat sur le mode de scrutin pour les législatives.
"Le débat sur le mode de scrutin est un débat ancien dans notre pays. Il s'agit de trouver un mode de scrutin qui garantisse, d'une part, une majorité claire pour soutenir le gouvernement et, d'autre part, qui assure la représentation au Parlement de tous les grands courants de la vie politique", ajoute-t-il.
"Dans le cadre de l'ouverture voulue et engagée par le président de la République, Nicolas Sarkozy, la concertation et le débat vont s'ouvrir naturellement sur cette importante question", conclut Bernard Accoyer qui a annoncé mardi sa candidature à la présidence de l'Assemblée nationale.
Dans une tribune publiée auparavant par Rue89, et que le site précise avoir reçu mercredi, après avoir sollicité Bernard Accoyer, le député explique que la proportionnelle, si elle paraît séduisante pour son ouverture à de nombreuses sensibilités, "porte en elle le risque de confusion et de paralysie des institutions démocratiques, en empêchant les électeurs de désigner clairement leurs gouvernants".
Selon lui, "le scrutin proportionnel est celui du régime des partis, ainsi que l'a démontré l'histoire de la Quatrième République, régime des assemblées instables, des partis-charnières, des gouvernements à durée de vie limitée."
Bernard Accoyer ajoute que la proportionnelle tend également "à gonfler mécaniquement la représentation des extrêmes."
Il n'approuve pas non plus l'idée "d'instiller, pour employer le terme que l'on utilise lorsque l'on parle de poison", une petite dose de proportionnelle dans le mode de scrutin sans remettre en cause le fait majoritaire.
Un tel système, dit-il, reviendrait à "diviser la représentation nationale en deux catégories", d'un côté, "les députés du terrain s'occupant des Français, directement responsables devant les électeurs et, de l'autre, ceux des fauteuils rouges de l'hémicycle, choisis par les appareils partisans".
Bernard Accoyer est notamment en concurrence pour le "perchoir" de l'Assemblée avec le président sortant, Patrick Ollier, un autre député UMP.
Dans son interview au Figaro, Nicolas Sarkozy adresse une "pique" aux prétendants: "Avant de vous concurrencer pour savoir qui présidera quoi, peut-être serait-il plus judicieux de conquérir déjà la majorité" aux élections législatives, dit-il.
Jeudi 7 juin 2007, 12h54
Le débat sur la proportionnelle à nouveau relancé
PARIS (Reuters) - A trois jours du premier tour des législatives, le débat sur le mode de scrutin a été relancé à la faveur d'une main tendue du président Nicolas Sarkozy vers une dose "minoritaire" de proportionnelle.
Dans un entretien au Figaro, le chef de l'Etat annonce qu'il recevra à ce sujet toutes les formations politiques représentées à l'Assemblée nationale, au Sénat et au Parlement européen après les législatives des 10 et 17 juin.
"J'écouterai les propositions de chacun. Si un consensus se dégage en faveur d'une dose minoritaire de proportionnelle, nous en discuterons. Je ne suis pas fermé", déclare le président.
Alors que les sondages prédisent une large victoire de l'UMP aux législatives, plusieurs voix, dont celle du Front national et du centriste François Bayrou, se sont élevées pour critiquer le mode de scrutin actuel, qui ne reflète pas selon eux la diversité de l'opinion française.
"Il faudra un jour remplacer cette loi électorale injuste par une loi électorale juste et vous verrez qu'un jour les Français l'imposeront", a déclaré jeudi le président de l'UDF-Mouvement démocrate (MoDem) sur France Info.
Arrivé en troisième position du premier tour de la présidentielle, le 22 avril, François Bayrou a recueilli 18,6% des suffrages, soit près de sept millions de voix.
"C'est injuste que des courants politiques qui ont rassemblé des millions de Français aient une représentation absolument mineure à l'Assemblée nationale", a insisté François Bayrou, qui est favorable à un système où 50% des sièges du Palais-Bourbon sont soumis à la proportionnelle, "comme en Allemagne".
Les sondages accordent au MoDem entre zéro et six députés dans la prochaine Assemblée.
SUJET DE DÉBAT DANS LA MAJORITÉ
Le président du Front national Jean-Marie Le Pen, qui avait accédé au second tour lors de la présidentielle de 2002 et a recueilli 10,4% des voix le 22 avril dernier, dénonce lui aussi régulièrement l'actuel mode de scrutin.
Le parti d'extrême droite avait réussi à faire entrer 35 députés au Palais-Bourbon à la faveur de l'introduction de la proportionnelle intégrale au niveau départemental par François Mitterrand en 1986.
Sitôt nommé Premier ministre de cohabitation, cette même année, Jacques Chirac avait rétabli le scrutin majoritaire par circonscription à deux tours.
Après s'être prononcé contre toute forme de proportionnelle dans une tribune publiée mercredi, Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, a publié jeudi un rectificatif dans lequel il prône un large débat sur la question.
"Il s'agit de trouver un mode de scrutin qui garantisse, d'une part, une majorité claire pour soutenir le gouvernement et, d'autre part, qui assure la représentation au Parlement de tous les grands courants de la vie politique", écrit-il.
La question de la proportionnelle "est un sujet de débat, naturellement, au sein de la majorité", a renchéri Patrick Devedjian sur BFM TV.
"La question elle est de savoir, cette dose de proportionnelle, où est-ce qu'on l'introduit ?", s'est interrogé le secrétaire général de l'UMP. "Est-ce qu'on l'introduit à l'Assemblée nationale ou est-ce qu'on l'introduit au Sénat où il y a déjà une dose, d'ailleurs ?".
Patrick Devedjian a cité la proposition de Michel Rocard qui "était une proposition assez intelligente qui consistait à dire 'on garde le scrutin majoritaire stricto sensu à l'Assemblée nationale et on élit le Sénat totalement à la proportionnelle pour que, à la fois, toutes les familles soient représentées."
Jeudi 7 juin 2007, 16h23
Bernard Accoyer prône un large débat sur la proportionnelle
PARIS (Reuters) - Bernard Accoyer, qui s'était prononcé contre toute forme de proportionnelle dans une tribune diffusée sur le site en ligne Rue89, a fait un rectificatif dans lequel il prône une large concertation sur ce sujet.
Le président Nicolas Sarkozy affirme jeudi dans Le Figaro ne pas être "fermé" à l'introduction d'une dose de proportionnelle. "Si un consensus se dégage en faveur d'une dose minoritaire de proportionnelle, nous en discuterons", dit-il.
Dans un communiqué, Bernard Accoyer, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, juge "indispensable" un débat sur le mode de scrutin pour les législatives.
"Le débat sur le mode de scrutin est un débat ancien dans notre pays. Il s'agit de trouver un mode de scrutin qui garantisse, d'une part, une majorité claire pour soutenir le gouvernement et, d'autre part, qui assure la représentation au Parlement de tous les grands courants de la vie politique", ajoute-t-il.
"Dans le cadre de l'ouverture voulue et engagée par le président de la République, Nicolas Sarkozy, la concertation et le débat vont s'ouvrir naturellement sur cette importante question", conclut Bernard Accoyer qui a annoncé mardi sa candidature à la présidence de l'Assemblée nationale.
Dans une tribune publiée auparavant par Rue89, et que le site précise avoir reçu mercredi, après avoir sollicité Bernard Accoyer, le député explique que la proportionnelle, si elle paraît séduisante pour son ouverture à de nombreuses sensibilités, "porte en elle le risque de confusion et de paralysie des institutions démocratiques, en empêchant les électeurs de désigner clairement leurs gouvernants".
Selon lui, "le scrutin proportionnel est celui du régime des partis, ainsi que l'a démontré l'histoire de la Quatrième République, régime des assemblées instables, des partis-charnières, des gouvernements à durée de vie limitée."
Bernard Accoyer ajoute que la proportionnelle tend également "à gonfler mécaniquement la représentation des extrêmes."
Il n'approuve pas non plus l'idée "d'instiller, pour employer le terme que l'on utilise lorsque l'on parle de poison", une petite dose de proportionnelle dans le mode de scrutin sans remettre en cause le fait majoritaire.
Un tel système, dit-il, reviendrait à "diviser la représentation nationale en deux catégories", d'un côté, "les députés du terrain s'occupant des Français, directement responsables devant les électeurs et, de l'autre, ceux des fauteuils rouges de l'hémicycle, choisis par les appareils partisans".
Bernard Accoyer est notamment en concurrence pour le "perchoir" de l'Assemblée avec le président sortant, Patrick Ollier, un autre député UMP.
Dans son interview au Figaro, Nicolas Sarkozy adresse une "pique" aux prétendants: "Avant de vous concurrencer pour savoir qui présidera quoi, peut-être serait-il plus judicieux de conquérir déjà la majorité" aux élections législatives, dit-il.
Jeudi 7 juin 2007, 13h32
Législatives : Fillon reste "un franc partisan du scrutin majoritaire"
PARIS (AP) - Alors que Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il n'était n'est "pas fermé" à l'introduction d'une "dose minoritaire" de proportionnelle aux législatives, François Fillon estime qu'une telle réforme ne devrait porter que sur "peu de sièges" à l'Assemblée.
Dans un entretien au "Parisien/Aujourd'hui en France" de vendredi, le Premier ministre se présente comme "un franc partisan du scrutin majoritaire" et d'une "majorité forte à l'Assemblée". "Tout ce qui pourrait conduire à un émiettement de la vie politique me paraît dangereux dans un pays sensible à toutes les sirènes de la division".
L'hôte de Matignon ajoute qu'il "préférerai(t) l'idée d'introduire cette diversité au Sénat" plutôt qu'au Palais-Bourbon. "Si on doit le faire à l'Assemblée, il faut impérativement respecter deux conditions", préconise-t-il, "que cela ne porte que sur peu de sièges, et que l'on n'augmente pas le nombre de députés", qui s'élève à 577 actuellement.
"J'entends bien l'argument d'une représentation de la diversité de la société française, mais je pense que la Ve République a besoin d'une majorité forte à l'Assemblée nationale", argumente-t-il. "C'est même l'atout principal de cette Constitution".
Dans un entretien au "Figaro" publié jeudi, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il recevrait les partis représentés à l'Assemblée, au Sénat et au Parlement européen après les législatives pour discuter de l'introduction d'une dose de proportionnelle dans ce scrutin.
"Si un consensus se dégage en faveur d'une dose minoritaire de proportionnelle, nous en discuterons. Je ne suis pas fermé", a indiqué le chef de l'Etat.
Jeudi 7 juin 2007, 22h15