Sarkozy réclame une "large majorité" et promet d'aller "plus loin" dans l'ouverture

Précisant ses projets pour l'après-législatives, il promet d'aller "plus loin" dans l'ouverture et annonce que la règle du non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux sera appliquée "dès le budget 2008".
Pour sa deuxième intervention dans la campagne après sa réunion publique du 29 mai au Havre, M. Sarkozy a choisi la voie plus classique d'un entretien. A quatre jours du premier tour et alors que tous les sondages annoncent une vague bleue, il demande "une majorité large" pour mettre en oeuvre son projet. "Parce que les changements seront forts, j'ai besoin d'une majorité large", déclare le chef de l'Etat.
Il se défend de vouloir tous les pouvoirs, comme le lui reproche la gauche. "Cela ne les gênait pas quand c'était pour la gauche!", s'exclame-t-il.
Soucieux d'éviter une démobilisation de son électorat, Nicolas Sarkozy assure que "rien n'est gagné" pour l'UMP en dépit des sondages.
Et il engage tous les responsables de la majorité "à se battre jusqu'à la dernière minute". "L'heure n'est certes pas à la répartition de postes qui ne sont pas encore conquis", lance-t-il, apparemment agacé par la multiplication des candidatures pour la présidence de l'Assemblée ou du groupe UMP.
Comme pour contrebalancer cet appel à une majorité large, M. Sarkozy confirme son intention d'aller encore plus loin dans l'ouverture après le 17 juin. "Si la majorité ne s'ouvre pas, elle se condamne", fait-il valoir. "Je crois à cette politique. Je la mènerai", affirme-t-il, assurant n'avoir pas voulu "faire un coup".
"Si l'opportunité se présente, je proposerai à d'autres personnalités de gauche et du centre de nous rejoindre", prévient donc l'hôte de l'Elysée, qui nommera après les élections un "petit nombre" de secrétaires d'Etat.
Nicolas Sarkozy confirme aussi son engagement de réserver la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée nationale à l'opposition, qui suscite des réticences à l'UMP.
Le chef de l'Etat annonce en outre qu'il recevra après les législatives les partis représentés à l'Assemblée, au Sénat et au Parlement européen, dont le Front national, pour discuter de l'introduction d'une dose de proportionnelle dans le mode de scrutin. Sur ce sujet, "je ne suis pas fermé", dit-il sans plus de précision.
Symbole de son engagement en faveur d'une "République irréprochable" et d'une "démocratie exemplaire", les festivités du 14-Juillet seront bouleversées, avec un défilé militaire comprenant des représentants des 27 Etats-membres de l'Union européenne, une garden-party consacrée aux victimes et un concert au Champ-de-Mars "en l'honneur de la France et de l'Europe". L'interview télévisée du chef de l'Etat sera remplacée par une conférence de presse qui se tiendra "un peu avant le 14-Juillet".
Pour le reste, M. Sarkozy confirme tous ses engagements de campagne. Alors que les coûteux arbitrages rendus cette semaine sur les heures supplémentaires et les mesures fiscales inquiètent Bruxelles, il récuse toute idée de pause dans la réduction des déficits publics. "Je ne laisserai dire à personne que nous ne tiendrons pas nos engagements européens", affirme l'hôte de l'Elysée, sans toutefois donner de date pour le retour à l'équilibre des comptes.
Dans ce cadre, il confirme la mise en oeuvre "dès le budget 2008" de son engagement de ne pas remplacer un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, ainsi que la réforme des régimes spéciaux de retraites pour 2008 et la nécessité de "trouver de nouvelles économies sur l'assurance maladie".
Le chef de l'Etat promet pour la session extraordinaire de juillet "un texte économique et financier très fort" qui "montrera la cohérence" de sa politique économique. "Je veux créer les conditions d'une nouvelle stratégie économique", explique-t-il.
Mercredi 6 juin 2007, 21h47
Les gendarmes de l'Elysée au placard ?

De même source, on confirme l'information publiée mercredi par Libération selon laquelle le groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) n'assure plus de fait la protection du chef de l'Etat.
"Ils ont été mis à l'écart par l'équipe de policiers qui s'occupait jusqu'alors de la sécurité de Nicolas Sarkozy", écrit le quotidien.
Interrogé par Reuters, l'Elysée a déclaré ne pas commenter cette information tant que le décret précisant la composition du GSPR n'est pas annoncé.
De son côté, la direction de la gendarmerie explique "qu'aucune décision n'est prise quant à l'avenir" de ce service.
"Le GSPR existe toujours puisqu'il a été créé par décret présidentiel. Donc, officiellement, il n'y a pas de changement", souligne-t-on.
Mais selon Libération, il s'agit bien d'une mise à l'écart car le nouveau président "apprécie davantage les policiers que les militaires", contrairement à François Mitterrand, qui avait créé ce service en 1983 en le confiant aux gendarmes.
Cette unité issue du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) est toutefois devenue mixte lors de l'arrivée de Jacques Chirac à l'Elysée en 1995.
Elle est aujourd'hui composée de 30 gendarmes et de 30 policiers, et est alternativement commandée par un colonel et un commissaire.
"Lors de l'investiture de Sarkozy, les 30 policiers du GSPR ont également été débarqués. Seuls six d'entre eux sont restés à l'Elysée, les autres ont été mutés dans des postes moins prestigieux", avance Libération.
Selon le quotidien, l'équipe actuelle s'est constituée autour d'un noyau de onze policiers du Service de protection des hautes personnalités (SPHP), dirigés par le commandant Michel Benard, qui devrait être nommé préfet.
"Ces hommes ont rapidement pris leurs aises au 'palais'. Ils ont exigé de nouvelles machines à café et des télés à écran plat, réclamant un doublement de la traditionnelle 'prime de cabinet'. Tant bien que mal, ils cohabitent dans un même couloir avec les gendarmes mis sur la touche", ajoute-t-il.
Mercredi 6 juin 2007, 16h06
Sarkozy confirme l'entrée d'un "petit nombre" de secrétaires d'Etat dans le gouvernement après les législatives
PARIS (AP) - Un "petit nombre" de secrétaires d'Etat feront leur entrée dans le gouvernement après les élections législatives, confirme Nicolas Sarkozy dans un entretien mis en ligne mercredi par "Le Figaro" sur son site Internet.
"Des secrétaires d'Etat feront leur entrée. Je précise tout de suite qu'ils seront nommés en petit nombre: on ne doublera pas, loin de là, la taille du gouvernement!", explique le chef de l'Etat.
Ces secrétaires d'Etat "devront répondre à des critères de diversité à la fois par leurs origines territoriales, leurs origines politiques et être représentatifs de la France multiple", ajoute M. Sarkozy. "Par ailleurs, la parité est un objectif auquel je ne renoncerai pas".
Le chef de l'Etat rend par ailleurs hommage à l'action de son Premier ministre François Fillon qui "fait un excellent travail" et avec qui il a "une relation très confiante et très amicale". "Nous avons construit le projet ensemble, nous le mettons en oeuvre ensemble. Nous sommes complémentaires. Nos montres marquent la même heure. En un mois, je n'ai pas eu un cas de désaccord entre nous", assure M. Sarkozy.
Mercredi 6 juin 2007, 20h59
Sarkozy déterminé à tenir son cap et ses engagements de campagne
PARIS (AFP) - A quatre jours des législatives, Nicolas Sarkozy souligne, dans sa première interview depuis son accession à l'Elysée, ponctuée d'annonces précises, qu'il entend tenir son cap et ses engagements de campagne.
Modernisation du pays, approfondissement de l'ouverture politique, fin des "parachutes dorés", maîtrise de la dépense publique, 14 juillet innovant, réflexion sur la proportionnelle...M. Sarkozy, qui s'était présenté comme le candidat de la "rupture", multiplie les propositions dans cet entretien à paraître jeudi dans le Figaro.
"Tout dire avant pour tout faire après": cette phrase, qu'il a martelée pendant la campagne présidentielle, le chef de l'Etat entend la mettre en pratique.
Quasiment tout de ce qu'il annonce dans cet entretien publié dès mercredi soir sur le site lefigaro.fr, figurait dans le projet du candidat Sarkozy.
Alors que son ouverture vers le centre et la gauche a été très sévèrement jugée par ses adversaires socialistes et centristes, le chef de l'Etat dit vouloir l'approfondir, "si l'occasion se présente", après les législatives.
Il devrait donc proposer à d'autres personnalités classées au centre et à gauche de rejoindre dans son gouvernement ceux de ses anciens opposants qui l'ont rallié (notamment le socialiste Bernard Kouchner et l'UDF Hervé Morin).
M. Sarkozy redit qu'il veut doter l'opposition d'un "statut". Il veut aussi lui voir confier la présidence de la Commission des Finances de l'Assemblée - proposition devant laquelle renâclent des caciques UMP.
"Parce que les changements seront forts, j'ai besoin d'une large majorité", explique le chef de l'Etat, avant un scrutin crucial pour lui.
"Rien n'est gagné, rien n'est joué", assure le président qui engage "tous les responsables de la majorité à se battre jusqu'à la dernière minute", comme il l'a fait avant les 22 avril et 6 mai.
Autre promesse que M. Sarkozy entend mettre en oeuvre: l'introduction d'une "dose minoritaire" de proportionnelle aux législatives. Il réunira pour en discuter "toutes les formations politiques représentées à l'Assemblée, au Sénat et au parlement européen", y compris donc le Front national, qui a sept représentants à Strasbourg. "Au nom de quoi l'écarterai-je, dès lors qu'il a des élus?", argumente M. Sarkozy.
La fin des "parachutes dorés", qui avaient scandalisé à droite et à gauche, et bien au-delà des cercles politiques, est annoncée par le président: "pas de performance, pas de prime".
Il veut une loi liant "l'existence des primes de départ - qui devront être votées par l'assemblée générale des actionnaires - à la performance du dirigeant remercié".
Le président a tenu à rassurer les partenaires européens de la France, inquiets des risques de dérive du déficit public français, au vu des premières mesures fiscales annoncées par Paris: "la France respectera ses engagements européens en matière de maîtrise des dépenses publiques".
Autre signe de "rupture" avec le précédent quinquennat : il invitera, pour le défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées, ds soldats de tous les pays de l'Union européenne".
La traditionnelle garden-party sera consacrée "aux victimes" et la non moins traditionnelle interview du président sera remplacée par une conférence de presse, "un peu avant" la fête nationale.
Comme on lui demande s'il avait eu un contact avec Jacques Chirac depuis son départ, son successeur à l'Elysée répond d'un simple "non".
Par Nadège Puljak, le mercredi 6 juin 2007, 23h34
Rivalités au sein de l'UMP : rappel à l'ordre de Sarkozy
PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy rappelle à l'ordre les personnalités de l'UMP en compétition pour des postes à la tête du parti et de l'Assemblée, les appelant à "conquérir d'abord la majorité aux législatives", dans un entretien diffusé mercredi sur le site internet du Figaro.
Tout en affirmant ne soutenir aucun candidat à la présidence de l'Assemblée et à celle du groupe UMP à l'issue des législatives, M. Sarkozy déclare que "le président de la République peut dire à ses amis: avant de vous concurrencer pour savoir qui présidera quoi, peut-être serait-il plus judicieux de conquérir d’abord la majorité".
Sur la future direction de l'UMP, le chef de l'Etat observe: "je ne suis plus président de l'UMP et je n'ai pas à avoir d'opinion sur le sujet".
"Il n'est pas absurde qu'une formation politique modifie son organisation dès lors que le président de la République est issu de ses rangs. Mais cette affaire de statuts n'intéresse pas les Français, ni le président de la République", affirme-t-il.
Il précise toutefois que son "devoir est de rester à l'écoute de ceux qui sont (ses) électeurs".
Le chef de file des députés UMP sortants, Bernard Accoyer, et le président sortant de l'Assemblée nationale, Patrick Ollier, se sont lancés dans la bataille pour le "perchoir", alors que les noms de Pierre Méhaignerie et François Baroin sont également cités.
Christian Estrosi, Jean-François Copé et Marc Laffineur revendiquent la présidence du futur groupe UMP à l'Assemblée.
Quant à la direction de l'UMP, vacante depuis que M. Sarkozy a quitté la présidence du parti dans la foulée de sa victoire à la présidentielle, elle fait l'objet d'un âpre débat entre Patrick Devedjian, proche du chef de l'Etat, et l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Mercredi 6 juin 2007, 21h24
Tout en s'en défendant, Sarkozy s'impose en patron de sa majorité
PARIS (AFP) - Tout en s'en défendant, Nicolas Sarkozy s'impose comme patron de sa majorité, remettant de l'ordre dans une UMP travaillée par des ambitions rivales, au risque de nouveaux grincements de dents.
M. Sarkozy, qui affirme ne soutenir aucun candidat à la présidence de l'Assemblée et à celle du groupe UMP après les législatives, déclare jeudi au Figaro, que "le président de la République peut dire à ses amis: avant de vous concurrencer pour savoir qui présidera quoi, peut-être serait-il plus judicieux de conquérir d’abord la majorité".
C'est pourtant lui qui, en encourageant les uns ou les autres à briguer des responsabilités au sein du parti majoritaire, à contribué à installer cette concurrence.
Ce qui peut être perçu comme un moyen de garder la haute main sur l'UMP, et comme une nouvelle "rupture" par rapport au quinquennat précédent, un temps où les prédécesseurs de François Fillon se revendiquaient comme véritables chefs de la majorité, au contraire de l'actuel Premier ministre.
A Patrick Devedjian, un de ses proches, qui avait fait connaître son dépit de ne pas être nommé ministre ("je suis pour l'ouverture, jusqu'aux sarkozystes", avait-il ironisé avant la nomination de personnalités de gauche et du centre au gouvernement), Nicolas Sarkozy a demandé de prendre les rênes du parti majoritaire.
L'UMP va changer ses statuts pour remplacer son président par un secrétaire général qui devrait être M. Devedjian. En attendant, celui-ci a intégré la direction collégiale de l'UMP (comme secrétaire général délégué) mise en place après la démission de M. Sarkozy de la tête du parti, le 14 mai.
M. Devedjian se heurte à Jean-Pierre Raffarin, chargé par Nicolas Sarkozy d'une mission sur la gouvernance de l'UMP. L'ancien Premier ministre plaide pour "un pouvoir bicéphale" et s'y verrait bien, aux côtés du secrétaire général.
Réaction de M. Sarkozy : "Je ne suis plus président de l'UMP et je n'ai pas à avoir d'opinion sur le sujet".
Nicolas Sarkozy a également encouragé l'ancien ministre Jean-François Copé à postuler à la tête du groupe UMP à l'Assemblée, poste convoité par un fidèle du chef de l'Etat, Christian Estrosi, ex-secrétaire d'Etat.
Autre sujet de friction: la présidence de la Commission des finances de l'Assemblée, que le candidat Sarkozy avait promise pour l'opposition.
Alors que des UMP renâclaient à voir un socialiste prendre la direction de cette importante commission, le président de la République a été ferme: "cet engagement sera tenu dès le lendemain des législatives".
Le président de l'Assemblée Patrick Ollier, qui souhaite garder son poste, avait dans un premier temps exprimé sa réticence avant de se rallier à la proposition.
Même scepticisme chez Bernard Accoyer, président des députés UMP et également candidat au perchoir.
Même si les sondages prévoient une large victoire de leur parti, les lendemains des législatives pourraient s'annoncer amers pour certains UMP, réticents devant l'ouverture à gauche. "Si l'opportunité se présente, je proposerai à d'autres personnalités de gauche et du centre de nous rejoindre", a prévenu M. Sarkozy.
Par Nadège Puljak, le jeudi 7 juin 2007, 18h26
Sarkozy "déterminé" à relancer l'influence de la France au G8
HEILIGENDAMM, Allemagne (Reuters) - Nicolas Sarkozy s'est déclaré "déterminé" mercredi, dès ses premiers pas dans un sommet du G8, à faire entendre la voix de la France sur les deux principaux sujets à l'ordre du jour, le climat et l'Afrique.
"J'ai deux priorités absolues : c'est convaincre qu'il faut agir pour sauver les équilibres de la planète et convaincre qu'il faut agir en termes de développement, de création de richesse et de santé pour aider l'Afrique à se construire un avenir", a dit le président français après un premier entretien bilatéral, avec la chancelière allemande Angela Merkel.
La lutte contre le réchauffement climatique s'annonce comme le dossier le plus difficile, tant les positions entre l'Union européenne et les Etats-Unis paraissent aujourd'hui éloignées à Heiligendamm, sur les bords de la Baltique.
Nicolas Sarkozy soutient la position d'Angela Merkel, qui est aussi la position européenne : l'objectif "contraignant" d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre de moitié par rapport à 1990, d'ici 2050 et la limitation du réchauffement climatique à deux degrés Celcius à l'horizon 2100.
Les Etats-Unis, qui refusent de ratifier le protocole de Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, rejettent de tels objectifs chiffrés.
Pour tenter de sortir de son isolement sur ce dossier, le président George Bush vient de proposer de négocier à une quinzaine de pays - les plus pollueurs - un "objectif global à long terme" de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Cette proposition a été accueillie comme un premier pas, mais un premier pas insuffisant, par les Européens.
"Il faut un objectif chiffré dans le texte qui sortira" du sommet du G8, a déclaré Nicolas Sarkozy après son entretien d'une demi-heure avec Angela Merkel. "C'est un élément extrêmement important, et j'ai l'intention d'en parler avec le président des Etats-Unis dès ce soir."
"Le président Bush a fait des premiers efforts, mais il faut qu'on se fixe un objectif pour bien montrer la détermination du G8 à agir et à obtenir des résultats", a-t-il ajouté.
"Le président Sarkozy souhaite que le communiqué du G8 fasse référence à l'objectif de moins 50% d'émission de gaz à effet de serre à l'horizon 2050", a précisé son porte-parole, David Martinon, lors d'un point de presse.
Nicolas Sarkozy, qui a eu en fin d'après-midi un entretien bilatéral avec le Premier ministre Shinzo Abe, a également fait part de son intention d'en parler à ce dernier.
SARKOZY RAPPORTEUR SUR LE CLIMAT ET LE DARFOUR
"Il faut qu'on ait le soutien de tout le monde. Il faut qu'on ait le soutien des Japonais, il faut qu'on ait le soutien des Russes", a dit le président français, qui a estimé que la position du G8 sur ce sujet devait être "unanime".
"C'est ce à quoi je vais m'atteler maintenant", a ajouté Nicolas Sarkozy, qui a précisé qu'il serait le rapporteur du sommet sur la question du climat - de même qu'il le sera sur la crise du Darfour.
Prié de dire s'il pensait un accord possible avec les Américains, il a répondu : "Si c'était facile, ça se saurait."
"Je crois qu'il y a un constat international que personne ne peut contester, c'est qu'il faut agir et que c'est maintenant qu'il faut agir", a-t-il estimé. "Parce que si on n'agit pas maintenant, ça sera trop tard pour éviter la catastrophe et, chacun l'a compris, si on agit maintenant, cela coûtera moins cher que si on attend. Donc, tout doit nous pousser à agir."
Selon David Martinon, "agir tout de suite coûterait un point de PIB mondial, agir dans dix ou 20 ans peut faire monter les coûts globaux à quelque chose comme 20% du PIB mondial", parce qu'il sera de plus en plus difficile de rendre réversibles les dégâts causés à l'environnement aujourd'hui.
En ce qui concerne l'aide au développement de l'Afrique, dont il a parlé avec les chanteurs Bono, Youssou N'Dour et Bob Geldof, en marge du sommet, il a estimé, là aussi, qu'il fallait "agir" pour éviter un "désastre" et des "risques en termes d'immigration non maîtrisée".
Faire en sorte que les Africains aient "un avenir sur leur continent et dans leurs pays" est un "enjeu planétaire", a-t-il souligné.
Nicolas Sarkozy connaît son baptême du feu sur la grande scène internationale sur fond de tensions entre les Occidentaux et la Russie. Le président russe Vladimir Poutine a adopté ces derniers temps un ton menaçant pour dénoncer le projet américain de bouclier anti-missile en Europe de l'Est. Il s'oppose aussi au projet d'indépendance de l'ancienne province serbe du Kosovo.
Le président français doit avoir un entretien bilatéral avec Vladimir Poutine jeudi en fin d'après-midi.
"Nous avons bien des sujets à évoquer", a-t-il dit. Prié de dire quel message il s'efforcerait de transmettre au président russe, il a répondu : "D'abord l'écouter pour comprendre - qu'est-ce qu'il se passe ? Et puis deuxièmement la franchise qu'on doit à un grand pays comme la Russie."
Enfin, Nicolas Sarkozy, qui est accompagné de son épouse Cécilia, s'est félicité de l'unité des quatre pays européens membres du G8 - l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie.
"Avec les Anglais, avec Tony Blair, avec Romano Prodi, avec Angela Merkel (...), je crois que nos montres marquent la même heure, et c'est extrêmement important qu'il n'y ait pas de division des Européens", a-t-il dit.
Mercredi 6 juin 2007, 22h41
Nicolas Sarkozy évoque le traité simplifié européen avec Tony Blair

"Avec Tony Blair, on vient de se mettre d'accord sur ce que pourrait être le cadre du traité simplifié", a affirmé M. Sarkozy. "Cela progresse."
"On est tombé d'accord sur le fait que cela doit être un nouveau traité et pas une petite Constitution", a-t-il précisé. "On a même parlé de questions très difficiles comme celle de la charte des droits fondamentaux. On a trouvé une solution", a-t-il ajouté sans donner plus de précisions.
Nicolas Sarkozy doit se rendre le 14 juin en Pologne pour évoquer la question institutionnelle et il a laissé entendre jeudi qu'il devrait aller rencontrer le britannique Gordon Brown à Londres "dans les jours qui viennent".
"Les Polonais ont un rôle à jouer. Mais l'Europe, c'est aussi l'apprentissage du compromis", a souligné le président français.
Jeudi 7 juin 2007, 22h32
Manifestation anti-Sarkozy : un juge exige des images de France 3
BORDEAUX (Reuters) - Un juge du tribunal de grande instance de Bordeaux a décidé jeudi de contraindre France 3-Aquitaine de fournir les images de l'arrestation d'un jeune homme accusé d'avoir jeté des projectiles sur les forces de l'ordre lors d'une manifestation qui avait suivi l'élection de Nicolas Sarkozy le 6 mai dernier.
Le juge Denis Couhé, statuant lors d'une audience de comparution immédiate différée, a demandé que ces images censées l'innocenter selon l'accusé et ses avocats soient requises dans le cadre d'une commission rogatoire avec la contrainte le cas échéant d'une perquisition.
Lors d'une audience en référé le 24 mai le juge des référés avait rejeté la même demande, le représentant de France 3-Aquitaine précisant que la chaîne de télévision régionale refusait de fournir des images pour en faire commerce ou pour les utiliser en justice sauf sur commission rogatoire d'un juge.
Le jeune manifestant Anthony Lavielle et son avocat avaient expliqué qu'ils avaient besoin de ces images diffusées les 7 et 9 mai pour se défendre, le rapport de police indiquant que le jeune homme avait été arrêté un peu plus tard après avoir été reconnu notamment à ses vêtements, une chemise blanche, alors que les images de France montraient qu'il portait ce soir-là un blouson léger noir.
Jeudi le procureur de la République avait refusé que soient utilisées en audience publique des images enregistrées par l'accusé et sa famille parce qu'"irrégulièrement acquises".
Anthony Lavielle sera jugé le 30 juillet prochain.
Jeudi 7 juin 2007, 20h24
George W. Bush "légèrement indisposé", selon Nicolas Sarkozy
HEILIGENDAMM, Allemagne (AP) - Victime de maux de ventre, le président américain George W. Bush "est légèrement indisposé ce matin et reprendra la séance de travail dès qu'il le pourra", a déclaré vendredi matin Nicolas Sarkozy à l'issue d'un entretien d'environ une heure avec son homologue.
Le président français, qui s'est entretenu avec George W. Bush en marge du G-8 à Heiligendamm, dans le nord de l'Allemagne, n'a pas donné plus de précisions et le président américain n'est pas apparu devant les journalistes.
Le président Bush est victime de maux de ventre et reste donc dans sa chambre, selon un de ses conseillers. "Je ne sais pas trop si c'est un virus de l'estomac ou quelque chose comme cela", a déclaré Dan Bartlett. "Il ne se sent simplement pas bien à l'estomac", mais "ce n'est pas grave", a-t-il assuré.
Du coup, l'entretien entre MM. Bush et Sarkozy s'est tenu dans la chambre privée du président américain. "Ils ont établi une relation très personnelle", a affirmé M. Bartlett. Selon lui, ils ont évoqué de nombreux sujets, dont l'Iran, la Syrie, le Liban, l'Irak, l'Afghanistan, le Darfour, le commerce ou le projet américain de bouclier antimissile.
L'entretien s'est "très bien" passé, a affirmé Nicolas Sarkozy. "J'ai été très sensible au fait que, malgré cette légère indisposition, le président Bush ait tenu à maintenir cette rencontre, et une longue rencontre. Ce n'est jamais agréable lorsqu'on est un peu indisposé de devoir travailler."
"Le président Bush m'a invité aux Etats-Unis. J'ai bien sûr répondu positivement", a ajouté le président français, qui a précisé qu'il "essaierait" de "conjuguer la visite à (l'Assemblée générale des Nations unies à New York) et la visite à Washington", à la "fin du mois de septembre".
A l'issue de cet entretien, Nicolas Sarkozy a évoqué le dossier du Kosovo, alors qu'il a proposé jeudi lors de la séance de travail du G-8 que, pour éviter un veto russe, "le président Poutine reconnaisse la perspective inéluctable de l'indépendance du Kosovo" et "qu'on pousse Belgrade et Pristina à dialoguer ensemble" pendant six mois. En l'absence d'accord au bout de six mois, le plan de l'ONU s'appliquerait.
"Les sherpas et les directeurs des affaires politiques ont travaillé une partie de la nuit sur le Kosovo. Pour l'instant, il n'y a pas les progrès nécessaires, puisque je vous rappelle que dans ma proposition, la question que j'avais posée comme premier élément, c'était la reconnaissance du caractère inéluctable à terme de l'indépendance du Kosovo", a expliqué le président français vendredi. Or, "nous n'avons pas entendu les mêmes choses entre ce que M. Poutine a dit en séance et ce que son directeur des affaires politiques a dit cette nuit".
"Nous allons sans doute en parler ce matin", a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a également évoqué avec George W. Bush les négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "J'ai indiqué au président des Etats-Unis que j'avais l'intention de défendre les intérêts de notre économie, de nos agriculteurs avec la même vigueur qu'il défendait lui-même les intérêts de ses agriculteurs et de ses entreprises".
"Je comprends bien sûr la nécessité de trouver un accord mais cet accord ne peut pas être fait au détriment des uns et à l'avantage des autre. Cela, ce n'est pas possible".
C'était la première fois que MM. Bush et Sarkozy se rencontraient depuis l'entrée en fonction du nouveau président français le 16 mai dernier.
Les relations entre les deux hommes devraient être nettement plus détendues qu'elles ne l'étaient entre M. Bush et Jacques Chirac, qui s'étaient affrontés sur le dossier irakien en 2003.
Ils se sont vus à Washington en septembre dernier. "Mon attachement à la relation avec les Etats-Unis est connu. Il me vaut bien des critiques en France. Mais (...) j'assume cette amitié, j'en suis fier et je la revendique", avait alors dit M. Sarkozy.
Vendredi 8 juin 2007, 11h59
Le Conseil constitutionnel plutôt satisfait des présidentielles
PARIS (Reuters) - Le Conseil constitutionnel, comme il le fait après chaque élection présidentielle, estime jeudi que le scrutin des 22 avril et 6 mai s'est déroulé dans "de très bonnes conditions" mais formule toutefois une série d'observations.
"Le scrutin s'est déroulé dans de très bonnes conditions avec un taux de participation élevé au premier comme au second tour. Pour autant, le Conseil constitutionnel estime que les conditions dans lesquelles il s'est déroulé appellent, comme pour les précédentes élections, un certain nombre d'observations", déclare, dans une note, l'Assemblée des "neufs sages" présidée par Jean-Louis Debré.
Parmi la série d'observations, le Conseil rappelle que la campagne pour l'élection du président de la République prend fin la veille du scrutin à zéro heure et que les diverses interdictions -tels que les réunions électorales, distributions de tracts, envois au public- "n'ont pas toujours été respectées".
Aussi juge-t-il "utile" que le contenu de l'article 10 du décret du 8 mars 2001 "soit rendu plus explicite".
L'assemblée de la rue de Montpensier, à Paris, présente également des observations sur la "diffusion prématurée d'indications sur l'issue du scrutin" et souligne qu'au second tour "les sites internet de la presse étrangère francophone ont diffusé des indications sur l'issue du vote à partir de 17h30".
Aussi jugent-ils "opportun, afin de prévenir la répétition de tels phénomènes", d'unifier l'horaire de clôture des bureaux de vote en métropole, quitte a retarder l'heure d'ouverture dans les petites communes.
Ils jugent également "opportun" "d'interdire expressément la diffusion, sur l'ensemble du territoire national et avant la fermeture du dernier bureau de vote en métropole, de tout résultat partiel ou de toute indication sur l'issue du scrutin (sondages 'sortie des urnes', estimations réalisées à partir de 'bureaux de votes tests', extrapolations de tendances etc)".
Le Conseil constitutionnel estime aussi que le vote des Français inscrits sur une liste électorale consulaire "ne s'est pas déroulé dans des conditions pleinement satisfaisantes".
Il souligne également que l'usage des machines à voter "a posé des problèmes plus particulièrement au premier tour de l'élection" et signale quelques cas "d'entorses à des règles électorales essentielles" dans des bureaux de vote comme le non respect de l'obligation de passer par l'isoloir.
Enfin, à propos de la présence de douze candidats à ce scrutin présidentiel, le Conseil "s'interroge sur le bien-fondé des règles de présentation". "Ce nombre de candidats a pu affecter la clarté du débat électoral, notamment dans le cadre de la campagne radiotélévisée, en raison de l'exigence légale d'une stricte égalité entre les candidats", est-il remarqué.
"On relèvera que les règles de présentation d'un candidat n'ont pas été rendues plus sévères depuis 1976", ajoute le Conseil constitutionnel.
Jeudi 7 juin 2007, 20h16
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