Bertrand Delanoë fait un retour en force au PS

Jusqu'ici assez discret sur la scène nationale, Bertrand Delanoë est très présent depuis une quinzaine de jours dans les médias, distribuant les mauvais points au gouvernement et cherchant à calmer le jeu au sein de son parti agité par l'échec présidentiel de Mme Royal.
Sollicité par des candidats PS en province demandeurs d'un soutien, le maire de Paris est allé en épauler quelques-uns (Bouches-du-Rhône, Gironde, Ardèche).
Cet ami personnel de Lionel Jospin - ils formaient "la bande du 18e" avec Daniel Vaillant et Claude Estier - prend régulièrement la parole, surtout ces dernières semaines, dans les réunions hebdomadaires du Bureau national, organe de direction du PS. On l'a vu et entendu à la tribune du meeting de rassemblement des dirigeants PS, la semaine dernière au Zénith, où il a conquis de haute lutte, comme puissance invitante, le droit de parler le premier, avant l'ex-candidate.
Tandis que Mme Royal se pose depuis le soir du 6 mai comme le leader de l'opposition, ses proches le jugent bien placé pour conduire la rénovation du parti, dont il connaît bien les rouages pour avoir été le responsable des fédérations.
Très actif dans la campagne présidentielle de la "dame blanche", qui n'était pas son choix personnel - il a voté blanc lors du choix du candidat PS -, Bertrand Delanoë a l'image d'un socialiste de son temps, notamment pour avoir mis en pratique, depuis 2001, la démocratie participative dans la capitale à travers des compte-rendus de mandat.
Il vient de gagner sept points, avec 68% d'opinions favorables, dans le baromètre IFOP-Paris-Match, occupant le 6e rang au classement des personnalités les plus populaires, devancée à gauche par Mme Royal seule.
Bertrand Delanoë assure n'être "candidat à rien", mais entend "contribuer à la rénovation" du PS, insistant beaucoup sur la nécessité d'"une démarche collective". Le propos vise, mais pas seulement, Ségolène Royal, qui a mené sa campagne présidentielle en marginalisant le PS.
Si Ségolène Royal veut changer le parti "en recherchant des convergences" avec les centristes de François Bayrou, il campe davantage au coeur du PS, attaché à ses alliances classiques à gauche, à la manière du premier secrétaire François Hollande. Davantage que Mme Royal, il incarne un équilibre entre tradition et modernité.
M. Delanoë privilégie le travail sur le projet politique et juge "ridicule de préparer déjà 2012", Mme Royal ayant au contraire estimé prioritaire de régler le problème du leadership.
Selon un de ses proches, M. Delanoë est le seul leader de rechange à Ségolène Royal : François Hollande est sur le départ - il entend toutefois rester jusqu'au prochain congrès prévu à l'automne 2008 -, Dominique Strauss-Kahn est "handicapé" par son attitude très critique à l'égard de la performance présidentielle de Mme Royal, Laurent Fabius appartient désormais au "passé".
Leur stratégie diverge radicalement, selon un familier des arcanes du parti: Ségolène Royal "veut aller vite" en exploitant l'élan de sa campagne, Bertrand Delanoë "veut se hâter lentement". Il a besoin de refaire le terrain perdu, d'abord en se faisant réélire maire de Paris en mars 2008, et n'a donc pas intérêt à un congrès anticipé pour choisir le successeur de M. Hollande.
Par Thierry Masure, le mercredi 6 juin 2007, 18h33
Hollande veut rester premier secrétaire du PS jusqu'au prochain congrès
PARIS (AFP) - François Hollande a indiqué jeudi qu'il quitterait sa fonction de premier secrétaire du PS "lors du prochain congrès qui est théoriquement fixé en 2008".
Il a assuré sur RTL qu'il resterait à la tête du PS jusqu'à cette date, ayant "la confiance des adhérents du Parti socialiste". "Et c'est déjà beaucoup", a-t-il ajouté.
François Hollande a indiqué à plusieurs reprises qu'il effectuait son dernier mandat comme premier secrétaire. "En 2008, j'aurai fait onze ans comme secrétaire national, c'est assez", a-t-il dit récemment.
Mais la défaite de Ségolène Royal le 6 mai l'a fragilisé et plusieurs voix ont publiquement demandé qu'il passe la main.
Ainsi, le député PS de l'Essonne Manuel Valls a souhaité que François Hollande "cède sa place après les législatives" pour que le processus de rénovation du PS "aille jusqu'au bout".
L'ancien président de l'Assemblée nationale Raymond Forni a appelé "une refondation" du PS avec un "nouveau responsable", estimant que "le temps de François Hollande" à la tête du Parti socialiste était "passé".
Jeudi 7 juin 2007, 9h02
Royal présentera sa "propre motion" au Congrès du PS l'an prochain
LILLE (AFP) - Ségolène Royal a annoncé jeudi qu'elle présenterait sa "propre motion" au prochain Congrès du PS, prévu normalement à l'automne 2008, et ajouté qu'elle acceptait la décision de François Hollande de rester Premier secrétaire du PS jusqu'à ce Congrès.
"Je présenterai ma propre motion au Congrès", a affirmé l'ex-candidate socialiste à la présidentielle, dans une conversation informelle avec des journalistes en démarrant une journée de soutien aux candidats PS aux législatives dans le Pas-de-Calais.
"S'il avait démissionné, j'aurais été candidate" au poste de Premier secrétaire, a-t-elle précisé à propos de M. Hollande, soulignant "accepter" la décision de son compagnon de rester à la tête du parti jusqu'au prochain congrès.
"A priori, on peut envisager un Congrès avant l'été 2008" qui suit les municipales, mais "il faut donner du temps au temps", a-t-elle ajouté.
Interrogée sur la déclaration de François Hollande qui a indiqué jeudi qu'il quitterait sa fonction de premier secrétaire du PS "lors du prochain congrès qui est théoriquement fixé en 2008", Mme Royal a dit : "Je l'accepte, c'est sa décision je m'adapte dans une attitude consentante".
Jusqu'à présent Mme Royal n'avait jamais soumis au vote des militants sa propre motion lors d'un Congrès du PS, se tenant largement à l'écart des batailles de courants.
Depuis sa défaite à la présidentielle, elle a multiplié les signaux sur sa volonté de conquérir le parti.
Jeudi 7 juin 2007, 16h05
Hollande veut mener la rénovation du PS jusqu'au congrès de 2008
PARIS (Reuters) - François Hollande assure qu'il mènera la rénovation du Parti socialiste, qui commencera juste après les législatives, en attendant le congrès de 2008 lors duquel la nouvelle direction du parti sera désignée.
Interrogé sur RTL sur le calendrier de la réforme du PS, le premier secrétaire a déclaré: "On va le faire tout de suite après les élections législatives et le congrès du PS qui désignera la prochaine direction interviendra lorsqu'on en aura, ensemble et unis, décidé."
Prié de dire s'il voulait "conduire cette rénovation", il a répondu: "Oui. Mais ce n'est pas à moi de le faire seul, ce serait absurde. C'est à tous ceux, les adhérents d'abord, les responsables du PS, Ségolène Royal bien sûr au premier chef" de le faire.
"Il faut que nous ayons ensemble ce processus et que nous le conduisions sans justement poser les questions de personnes", a-t-il ajouté.
"Si l'on commence à poser les questions de personnes, on voit bien qu'à ce moment-là on évite de débattre de ce qui est attendu par les Français, c'est-à-dire un projet capable d'être un contrepoids, une alternative à ce qui va se faire - hélas - ou se défaire après les élections législatives".
Le premier secrétaire a également confirmé qu'il quitterait sa fonction "lors du prochain congrès qui est théoriquement fixé en 2008".
A la question "vous aurez l'autorité pour rester premier secrétaire jusque-là ?", il a répondu: "Oui, parce que j'ai la confiance des adhérents du PS, c'est déjà beaucoup."
Jeudi 7 juin 2007, 9h02
Vincent Peillon (PS) appelle à "entrer en résistance"
PARIS (AFP) - Le député PS européen Vincent Peillon a appelé mercredi "à entrer en résistance" contre le gouvernement de François Fillon et le président Nicolas Sarkozy.
"Moi, j'appelle à l'entrée en résistance", a affirmé M. Peillon à LCI. "Je sais que malheureusement il y a une tendance césariste en France, une tendance bonapartiste, et qu'il (Nicolas Sarkozy) vient d'en profiter, mais je sais qu'il y a aussi des gens qui savent résister", a-t-il ajouté.
"Moi j'appelle à ce que tous les républicains, tous les démocrates, ceux qui ne veulent pas du parti unique, du retour de 'Napoléon le petit' comme disait Victor Hugo, et je crois que c'est cela qu'on a avec Nicolas Sarkozy, et bien qu'ils se disent qu'il ne faut pas le faire dans des accords locaux mais sur une stratégie nationale", a-t-il ajouté, à l'adresse de François Bayrou, le président du MoDem.
"Il faut entrer en résistance et tous ceux qui veulent entrer en résistance sont bienvenus", a-t-il insisté.
Parallèlement, le parlementaire européen a appelé le PS à une "rénovation", insistant sur le fait qu'"il faudra éviter les querelles de personnes".
"Après le 18, il faut se mettre autour d'une table, y compris avec l'actuel premier secrétaire (François Hollande), et trouver les moyens d'engager un processus qui permettrait au PS de sortir (...) de l'état dans lequel il est aujourd'hui".
"Ce processus ne peut pas être un processus traditionnel de congrès qui enquiquine tout le monde, je viens d'en faire deux, (...) cela n'a pas permis la rénovation", a-t-il plaidé.
"Et surtout il faut dans ces débats (...) quitter les figures obligées de la gauche française depuis des années, c'est-à-dire la façon qui est la nôtre de nous caricaturer en répétant toujours les mêmes choses", a insisté M. Peillon, affirmant n'avoir "aucun problème avec le socialisme libéral".
"On a cédé aux sirènes marxistes et on a jamais été capable de retrouver le socialisme réformiste français", a-t-il estimé.
Mercredi 6 juin 2007, 21h04
RSF proteste contre le procès de Royal-Hollande contre un livre
PARIS (Reuters) - L'organisation Reporters sans frontières a écrit à Ségolène Royal et François Hollande pour qu'ils reconsidèrent le contenu de leur plainte contre un livre de journalistes intitulé "La femme fatale", qui porte sur la campagne de la candidate PS aux présidentielles.
Ségolène Royal et le premier secrétaire du PS demandent 150.000 euros de dommages et intérêts pour "diffamation et violation de l'intimité de la vie privée" à l'éditeur Albin Michel et aux deux auteurs de l'ouvrage, Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué, journalistes au Monde.
Robert Ménard déclare dans sa lettre qu'il ne remet pas en cause le principe de la poursuite mais ne comprend pas le montant des dommages et intérêts demandé, qu'il juge "exorbitant".
"Nous faisons confiance à la justice pour régler sereinement ce litige, mais permettez-nous de vous rappeler qu'en vertu de la plupart des normes internationales en la matière, il doit exister une certaine proportionnalité entre le préjudice subi et le montant de la réparation pécuniaire demandée", écrit le président de RSF.
"Nous rappelons régulièrement aux personnalités publiques qu'elles doivent, autant que possible, s'abstenir de porter plainte contre les journalistes : si le respect de la vie privée est essentiel, les responsables politiques doivent garder à l'esprit la spécificité de leur statut public et veiller à ne pas utiliser cette notion abusivement", ajoute-t-il.
Le couple de dirigeants vise dans son assignation divers passages du livre qui font état de divergences privées dans le couple Royal-Hollande, qui, selon les auteurs, étaient imbriquées dans les problèmes politiques de la campagne socialiste. Le procès, pour lequel aucune date précise n'est fixée, devrait se tenir d'ici la fin de l'année à Paris.
Jeudi 7 juin 2007, 13h12
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