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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 18:32
(Dépêches)



Lyon : Fillon oppose la "nouvelle vague" à la gauche qui "n'aime plus la France"

LYON (AFP) - François Fillon a comparé lundi soir à Lyon l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy à une "nouvelle vague bien décidée à changer la façon de penser et d'agir", l'opposant à "la gauche des grandes âmes sèches" qui, selon lui, "n'ose plus aimer la France".

"Il faut rompre, pour rejeter l'imposture morale de cette gauche qui joue à colin-maillard avec l'Histoire, la gauche des grandes âmes sèches, qui pratique la justice sociale comme on offre un caramel mou, du bout des doigts, à la sortie des kermesses dominicales", a lancé le Premier ministre, venu soutenir dans la capitale des Gaules des candidats UMP de la région Rhône-Alpes.

Multipliant les formules assassines, il s'en est pris à une gauche "qui n'ose plus aimer la France", qui "considère comme déplacé d'en être fier", qui "prêche le statu quo quand tous les Français disent +nous voulons autre chose, nous avons faim de réussir+".

Devant près de 1.200 personnes réunies à la Cité internationale de Lyon, le chef du gouvernement a affirmé que "c'est une nouvelle vague qui arrive aux responsabilités", "bien décidée à changer la façon de penser et d'agir", "déterminée à réécrire les scénarios politiques les plus usés, les dialogues les plus stéréotypés".

Cette "nouvelle vague" est "résolue à changer le film en noir et blanc auquel la gauche tenait tellement", elle "ne craint pas de bousculer les tabous et d'enjamber les barrières partisanes qui ralentissent et divisent la France", a poursuivi M. Fillon.

"Fini ces mystifications par lesquelles la gauche des grands sentiments dressait en sous-main le travailleur contre son patron, le justiciable contre la justice et le Français contre la France! Vous avez voté Sarkozy pour que cela cesse et cela va donc cesser", a-t-il insisté.

"Oui, ce gouvernement incarne une nouvelle vague et un style original. Rien ne nous y obligeait. Ce 17 mai, nous aurions pu sans surprendre présenter aux Français le gouvernement des amis, des alliés, des vieux routiers du pouvoir. Nous aurions pu faire comme avant, comme toujours", a-t-il encore affirmé.

"La gauche attendait le retour du passé et c'est l'avenir qui déboule. Le 6 mai, nous avons pris à contre-pied une gauche fatiguée, dépassée, bardée de certitudes et de préjugés, une gauche qui se faisait par avance une joie de nous caricaturer, de nous diaboliser", a ajouté M. Fillon.

Lundi 4 juin 2007, 20h29



Juliette Quinten, benjamine des candidats aux législatives

PARIS (Reuters) - Juliette Quinten a des faux airs d'Amélie Poulain et comme l'héroïne de cinéma, elle se soucie de son prochain. A 23 ans, la benjamine des législatives a deux fers au feu: entrer à l'Assemblée nationale et rénover le Parti socialiste.

"J'exècre les injustices en général", proclame la jeune femme pour expliquer son engagement au PS, au lendemain du 21 avril 2002 et de l'élimination de Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle.

Récemment diplômée en "Administration du politique" à la Sorbonne, venue au PS par le militantisme étudiant de l'Unef, Juliette Quinten s'est lancée à l'assaut du Palais Bourbon presque par hasard, dans les Yvelines où elle est née.

La candidate que le PS prévoyait de présenter dans la troisième circonscription (Saint-Nom-la-Bretèche, Bougival) s'étant retirée pendant l'hiver pour raisons personnelles, elle s'est alors dit qu'elle n'avait "rien à perdre".

"Je suis la plus jeune ok mais j'ai des choses à dire", explique celle qui s'est qualifiée d'un cheveu, atteignant 23 ans, l'âge légal pour se présenter, jeudi, à trois jours du premier tour.

Elle jure que son âge ne lui est jamais reproché sur le terrain, les électeurs étant réceptifs à "image de renouvellement" de la classe politique. Tout au plus reconnaît-elle "deux ou trois mails pas très sympas" où on lui explique que les Yvelines ont "besoin d'un député pas d'une baby-sitter".

Dimanche, la jeune socialiste s'attaque, entre autres, à Christian Blanc, ancien P-DG d'Air France, passé par l'UDF et aujourd'hui postulant UMP, la quintessence à ses yeux du "cynisme en politique". Le dernier député PS de la circonscription, avant redécoupage électoral, s'appelait Michel Rocard et c'était en 1969.

L'objectif de la candidate ? Se qualifier pour le deuxième tour dans ce qu'elle qualifie d'"une des circo les plus à droite de France", où Nicolas Sarkozy a dépassé les 70% des voix le 6 mai. "On ne sait jamais, il peut arriver des trucs de fous", plaisante-t-elle.

"AVANTI POPOLO"

Plus que sa campagne axée sur le logement social dans un département "plutôt très favorisé", Juliette Quinten compte sur la division de la droite: deux candidats de la majorité présidentielle, un MoDem, un Alternative libérale, un Front national et un MNR, seul parti à présenter un candidat plus jeune qu'elle - de deux jours.

Mais Olivier B. milite pour le parti de Bruno Mégret dans le Var ce qui lui permet à elle de mieux attraper la lumière médiatique parisienne.

Un "effet boule de neige" dont elle ne se plaint pas mais dont elle n'est pas dupe. "Le 10 ou le 17 juin, je ne suis plus rien, faut pas se leurrer", commente-elle, les sourcils levés en circonflexe, pronostiquant déjà un "coup de vide" après l'effervescence.

A la fin d'une campagne, dont elle dit sortir "beaucoup plus battante" et sûre que c'est "vraiment ça que j'ai envie de faire", elle met donc les bouchées doubles, avouant sans ambages se servir de sa tribune législative pour "faire passer au sein du PS les idées que j'ai envie de défendre".

Discours sur la scène du Zénith - "Puisque la droite se berlusconise, avanti popolo", lance-t-elle aux 6.000 militants réunis pour le premier meeting unitaire du PS depuis la primaire - interviews tous azimuts et tribune dans Le Monde, publiée vendredi, sur son "autre cheval de bataille", la "ré-no-va-tion" du PS, épelle la militante, membre du courant interne du Nouveau Parti socialiste.

Sa feuille de route se résume à des nouvelles têtes, un meilleur brassage social pour en terminer avec un "parti d'énarque" et "une clarification idéologique", loin des tentations social-démocrates.

"Il y a beaucoup de barrissements autour de cette question - si vous comprenez le jeu de mots - mais au PS il ne faut pas tomber dans le brouillage idéologique", prévient-elle.

Désolée d'avoir vu un "vocabulaire historiquement de droite" - assistanat plutôt que solidarité, charges sociales plutôt que cotisations - se retrouver dans le discours présidentiel socialiste, la petite dernière égratigne son aînée, première femme à avoir eu une chance d'accéder à l'Elysée.

Certes Ségolène Royal "a commencé à incarner ce renouvellement" et sa campagne n'a pas été "un échec sur tout" mais "elle n'a pas de ligne idéologique claire".

Vendredi 8 juin 2007, 19h32



PS et MoDem veulent mettre en ballottage Lellouche à Paris

PARIS (AFP) - Corinne Barlis (PS) et Claire Gibault (MoDem) espèrent mettre en ballottage l'UMP Pierre Lellouche, dans la 4e circonscription de Paris.

Elu au premier tour en 2002, avec 53,20% des suffrages, M. Lellouche part grand favori, dans la circonscription des Champs-Elysées et des grands magasins (VIIIe et IXe arr.), qui a donné 60,82% de ses voix à Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle.

Mais ses deux principales adversaires comptent jouer sur l'image pro-américaine et libérale du candidat de l'UMP pour empêcher son élection dès le premier tour.

Corinne Barlis, adjointe au maire PS du IXe arrondissement, souligne ainsi que M. Lellouche est "l'inspirateur de la vision atlantiste" du nouveau président de la République, et qu'il fait "davantage confiance aux conservateurs américains qu'à l'Europe pour la conduite des affaires étrangères".

Claire Gibault, député européen et première femme chef d'orchestre à diriger la Scala à Milan ou le Philarmonique de Berlin, rappelle de son côté que M. Lellouche était favorable à la guerre en Irak. Pour elle, il est indispensable d'éviter une vague bleue à l'Assemblée nationale, "un rouleau compresseur qui va tout envahir et tout noyer".

Vendredi 8 juin 2007, 11h02




Sarkozy au G8, Fillon sur tous les fronts, bisbilles PS dans la 21e de Paris

PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy se rend mercredi à son premier sommet du G8 à Heiligendamm (nord-est de l'Allemagne), François Fillon occupant pendant ce temps le terrain hexagonal, tandis que le PS doit faire face à des dissensions internes dans la 21e circonscription de Paris.

Pour son entrée sur la scène internationale moins d'un mois après sa prise de fonction, le président a la volonté d'obtenir des résultats ambitieux dans la lutte contre le changement climatique et l'aide à l'Afrique.

De son côté, le Premier ministre prévoit d'être sur tous les fronts, le matin sur RTL et le soir en meeting pour les législatives au Mans dans son département.

La 21e circonscription de Paris sera, elle, le théâtre de dissensions au sein du PS, avec d'un côté Michel Charasse, sénateur et ancien ministre de François Mitterrand venu soutenir le député sortant Michel Charzat, qui persiste à se présenter sans l'investiture du PS et de l'autre Dominique Strauss-Kahn qui apporte son soutien à la candidate officielle George Pau-Langevin.

D'autres poids lourds seront aussi de sortie, puisque Ségolène Royal, ex-candidate à la présidentielle PS sera en déplacement à Belfort et dans la région de Metz, Alain Juppé le ministre UMP de l'Ecologie ira soutenir Jeannette Bougrab, candidate UMP dans le 18e arrondissement de Paris et Edouard Balladur, apportera son soutien à Jean-François Lamour, Philippe Goujon candidats dans le 15e arrondissement de Paris.

Jean-Marie Le Pen se rendra lui à Poitiers puis à Bordeaux. François Bayrou (Modem) sera en déplacement à Chambery et Gap avant une réunion publique à Lyon dans la soirée.

Mercredi 6 juin 2007, 8h55



Législatives : Fillon exhorte les Français à ne pas "briser" ou "freiner" l'élan créé le 6 mai

PARIS (AP) - Le Premier ministre François Fillon demande aux Français de ne pas "briser" ou "freiner" lors des législatives l'élan créé avec l'élection de Nicolas Sarkozy. Sans majorité, ce qu'ils ont "décidé le 6 mai ne pourrait pas se traduire dans les faits".

"Si les législatives marquaient une sorte de recul par rapport à la présidentielle, l'élan serait sinon brisé, du moins freiné", met-il en garde dans un entretien au "Parisien/Aujourd'hui en France" de vendredi. "Sans majorité au Palais-Bourbon, ce que les Français ont décidé le 6 mai ne pourrait pas se traduire dans les faits."

L'hôte de Matignon s'adresse notamment aux électeurs qui "hésitent à aller voter parce qu'ils ont le sentiment que l'essentiel est joué". "On peut comprendre que les Français commencent à se fatiguer et puissent se dire qu'avec l'élection de Nicolas Sarkozy, ils ont fait le boulot. Eh bien non! La suite ne va pas de soi", insiste-t-il.

A l'aube du premier tour des législatives, il promet que son "premier rôle" sera "d'être le gardien des engagements pris". A cet égard, il renvoie dos à dos Lionel Jospin et Jacques Chirac. "La principale cause de la crise de confiance, c'est la déception qui a suivi pratiquement toutes les élections", analyse-t-il.

"En 1997, la gauche fait campagne contre les privatisations et puis elle privatise. En 2002, la droite fait campagne pour la revalorisation de la valeur travail et, après la réforme des retraites, renonce aux réformes de structure", sermonne le Premier ministre.

Evoquant la répartition des tâches au sein de l'exécutif, il se présente comme le "copilote" du "pilote" Sarkozy, dans une "relation de confiance totale". "Je sais que nous serons confrontés à des difficultés mais je sais aussi que nous les affronterons ensemble".

Pour François Fillon, le Premier ministre doit être le chef de la majorité, ce que n'est pas le président de la République, qui a lui vocation "à rassembler l'ensemble du pays". Dès le lendemain des législatives, le chef du gouvernement se rendra d'ailleurs "chaque jour" auprès des élus pour leur "expliquer sa politique" et "prendre en compte leur point de vue".

Quant à l'opposition, il assure que son engagement de lui accorder la commission des Finances de l'Assemblée "sera respecté" et propose d'engager avec elle "un travail de rénovation du rôle du Parlement".

Très vif avec la gauche lundi dernier à Lyon, François Fillon ne revient pas pour autant sur ses propos. "Je ne serai jamais aussi brutal que la gauche l'a été à l'égard de Nicolas Sarkozy".

Jeudi 7 juin 2007, 22h49



Le PS a "un énorme travail politique et intellectuel" à mener, juge Védrine

PARIS (AP) - L'ancien ministre socialiste des Affaires étrangères Hubert Védrine a estimé vendredi que le PS avait "un énorme travail (...) politique et intellectuel" à opérer pour se poser "en opposition qui tient la route".

"La France a besoin d'une gauche moderne, rénovée, qui accepterait vraiment que nous sommes dans une économie globale de marché", a-t-il expliqué sur RTL. Pour cela, "il faut un travail politique et intellectuel".

L'ancien ministre de Lionel Jospin "pense que la gauche de demain doit intégrer complètement la notion de croissance écologique dans son système, et puis passer d'une conception trop statique et trop paternaliste de la solidarité à un système dans lequel on redonne des chances aux gens tout le temps". Et ce "pour que les gens s'adaptent et puissent rebondir dans les nouvelles conditions de la société".

Et de lancer : "il y a un énorme travail à faire".

Interrogé sur la capacité de Ségolène Royal à mener cette rénovation, Hubert Védrine a jugé qu'"elle ne peut pas le faire seule". "Même le pouvoir (...) aurait intérêt à avoir en face de lui une opposition qui compte et qui tienne la route et qui fasse des vraies propositions à la France".

Quant à l'ouverture à gauche et au centre menée par Nicolas Sarkozy, l'ancien chef de la diplomatie français a confirmé avoir "été pressenti pour entrer au gouvernement". "Cela ne s'est pas fait" mais "je n'étais demandeur de rien". Quant à l'arrivée du socialiste Bernard Kouchner au Quai d'Orsay, elle "apportera une énergie bienvenue à la diplomatie française, notamment pour la gestion des crises", a-t-il commenté. "Je suis très content pour lui".

Vendredi 8 juin 2007, 10h59




Ségolène Royal assigne en référé le candidat PRG Paul Dhaille : le tribunal du Havre se déclare incompétent

LE HAVRE (AP) - Le tribunal d'instance du Havre qui jugeait vendredi après-midi en procédure de référé Paul Dhaille, un candidat PRG assigné par Ségolène Royal pour avoir mis une photo de lui-même et de la chef de file des socialistes sur ses affiches de campagne, s'est déclaré incompétent.

La candidate du PS à la dernière présidentielle a par ailleurs été condamnée à verser 1.000 euros pour frais de procédure à l'avocate de Paul Dhaille.

L'affaire était jugée en procédure d'urgence de référé, Ségolène Royal reprochant à Paul Dhaille, ancien député socialiste aujourd'hui candidat dans la circonscription de Seine-Maritime sous l'étiquette du PRG, d'avoir collé des affiches les montrant tous les deux côte à côte.

Dans cette affaire, Paul Dhaille a expliqué qu'il s'agissait d'un photomontage.

Ségolène Royal voulait par cette action en référé défendre son droit à l'image.

Vendredi 8 juin 2007, 18h49



La double campagne de Ségolène Royal

PARIS (Reuters) - Pour "préparer les lendemains", Ségolène Royal est repartie en campagne depuis dix jours, sillonnant la France afin tout autant d'assurer la promotion de ses proches candidats à l'Assemblée que d'asseoir sa légitimité sur le Parti socialiste.
Au gré de sa tournée législative - elle-même ne se représente pas dans les Deux-Sèvres - l'ex-candidate à l'Elysée distille au compte-gouttes ses analyses de la défaite du 6 mai - un mot qu'elle renâcle toujours à prononcer - mais surtout ses ambitions.

En déplacement jeudi dans le Nord et le Pas-de-Calais, elle a franchi un pas en annonçant son intention de présenter sa propre "motion" lors du prochain congrès du PS - seule instance habilitée à déterminer la ligne politique du parti.

Par prudence face aux "éléphants" qu'elle a beaucoup bousculés pendant la présidentielle, et qui attendent l'issue des législatives pour reprendre leurs attaques, elle répond par une pirouette aux questions sur son statut de chef de l'opposition.

"C'est en tous cas ce que disent les militants", explique celle que l'absence sur les bancs du Palais Bourbon contraint à inventer d'autres façons d'incarner l'opposition au nouveau chef de l'Etat.

La semaine dernière à Privas, d'où elle avait pris son envol dans la primaire socialiste, Ségolène Royal a demandé aux militants, du PS et de Désirs d'avenir, de ne pas laisser retomber la pression et de faire voter massivement lors des scrutins des 10 et 17 juin.

"ALLER VITE"

"J'ai besoin d'être en appui sur des parlementaires nombreux pour continuer le travail", a-t-elle lancé devant un demi-millier de personnes réunies dans la salle des fêtes de la petite ville ardéchoise.

Consciente d'avoir été portée par la vague des nouveaux adhérents socialistes et par l'électorat jeune - selon une enquête du Cevipof, 63% des 18-24 ans ont voté pour elle le 6 mai - Ségolène Royal entend leur donner rapidement des "perspectives" avant à terme de faire du PS un "parti de masse".

Pour analyser "les points forts et les points faibles" de la campagne, l'ex-candidate a l'intention d'organiser un séminaire d'été dans sa région. L'idée a été lancée pour la mi-juillet, juste avant le festival des Francofolies de La Rochelle, où tout le PS a rendez-vous fin août pour sa traditionnelle université d'été.

"Il faut aller vite, faire le travail idéologique en deux ou trois mois", estime son co-directeur de campagne élyséenne Jean-Louis Bianco, qui était déjà partisan d'avancer de plus d'un an, dès septembre 2007, le congrès du PS. La réunion reste pour l'instant programmée après les municipales de 2008.

"En gros, elle va faire une réunion entre ses amis et des personnalités qu'elle choisit", grince un jeune "éléphant" sous couvert de l'anonymat, qui ne croit à aucun mea culpa de Ségolène Royal.

En privé, l'ex-candidate déplore toujours le manque de discipline partisane pour expliquer son échec - le troisième du PS depuis la fin de l'ère Mitterrand. Elle estime également que certaines mesures étaient trop généralisées, pas assez taillées sur mesure dans une société de plus en plus individualisée.

NOUVEAU STYLE

Après avoir en vain tenter de populariser le slogan "travailler tous, travailler mieux" pour contrer le "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy, elle s'en prend notamment à la généralisation des 35h ou le smic à 1.500 euros - deux propositions issues du projet présidentiel du PS finalement intégrées dans son "pacte".

Passé le choc, son entourage avance désormais d'autres erreurs de parcours, comme l'absence de contre-programmation lors du congrès d'investiture du candidat UMP mi-janvier, le manque de service après-vente après la présentation du "pacte présidentiel" à Villepinte en février puis le "retard à l'allumage" lors des incidents de la gare du Nord fin mars.

Un programme décalé par rapport aux attentes des Français? "Ce n'était pas central", estime Jean-Louis Bianco, pour qui "ça n'a pas imprimé". "Trop de mots pas assez bien vendus", ajoute l'ancien secrétaire général de l'Elysée. Le PS a perdu la bataille idéologique "dans des secteurs où on ne pensait pas que Sarkozy pouvait gagner".

Depuis qu'elle a repris son bâton de pélerin, Ségolène Royal affiche son nouveau style, nettement plus détendu que pendant le marathon présidentiel.

Déplacements en avion qui favorisent les confidences, longues séances d'autographes avec les militants au terme des meetings, slalom entre les tables d'élus locaux sous l'oeil des journalistes alors que ces rencontres se tenaient jusqu'alors à huis clos, le "Ségotour" a pris une nouvelle tournure.

"Je fais campagne pour les autres", explique la présidente de Poitou-Charentes quand on l'interroge sur ce changement d'atmosphère. "Elle était candidate à la présidence de la République. C'est une pression énorme", expliquent ses proches.

"Si je faisais campagne pour moi, j'irais dans les télévisions et les radios où je suis invitée tous les jours et je laisserais tomber le terrain", réplique plus sèchement Ségolène Royal quand les questions portent sur le bénéfice de cette campagne sur son statut personnel.

Jeudi 7 juin 2007, 23h28




A trois jours des législatives, Royal se voit en successeur de Hollande

PARIS (AFP) - A trois jours des législatives, Ségolène Royal s'est présentée explicitement comme candidate à la succession de François Hollande à la tête du PS, en annonçant son implication dans le prochain congrès du parti.

François Hollande, sur qui pleuvent les coups depuis l'échec à la présidentielle, a réitéré jeudi qu'il souhaitait rester numéro un du PS jusqu'au prochain congrès, prévu pour 2008, justifiant son maintien par le fait qu'il dispose de "la confiance des adhérents".

Dévoilant un peu plus ses ambitions, Ségolène Royal a affirmé que "s'il avait démissionné, (elle aurait) été candidate" à la succession de son compagnon. Mais, a-t-elle ajouté dans une formule étrange : "Je m'adapte dans une attitude consentante".

Dimanche dernier, elle avait dit déjà : "Je n'exclus rien et je ne m'interdis rien", sur son éventuelle candidature.

Après la présidentielle, Mme Royal avait semblé souhaiter que le congrès soit avancé afin de permettre une désignation du (ou de la) candidat(e) "rapidement après les législatives". Ce qui lui donnait l'avantage.

Mercredi, elle est revenue sur ce positionnement en entérinant la date de 2008 pour le congrès, pour, a-t-elle confié mercredi à des journalistes, ne pas bousculer le calendrier.

Voulant donner "du temps au temps", elle précisait alors son agenda des prochains mois: des voyages notamment au Québec et la mise en place d'une sorte de "think tank" avec le maire de Rome Walter Veltroni, rassemblant des personnalités de la gauche européenne, pour discuter, selon la presse italienne, d'un éventuel élargissement de la gauche "au-delà de ses frontières".

Surtout, elle va organiser dans sa région, vers le 11 juillet, un "séminaire" sur la campagne présidentielle, auquel seront conviés les maîtres d'oeuvre de la campagne dont les membres de la Ségosphère et des "personnes extérieures".

Autrement dit, Ségolène Royal et "ses équipes", selon les termes de M. Hollande. Pour lui, le PS devra aussi "faire ce travail-là" dès après les législatives.

Mme Royal gardera un oeil sur la direction du parti, puisque, comme elle l'a précisé jeudi, elle présentera pour la première fois sa "propre motion" au Congrès de 2008, ce qui, si elle l'emporte, lui ouvrira la porte du parti. Et probablement de l'investiture, qu'elle souhaite en 2010, soit après les régionales.

Son "consentement" pour le maintien de Hollande à son poste sera d'ailleurs de peu de poids si les résultats des législatives sont trop bas, ouvrant la boîte de Pandore des critiques et des ambitions.
A cet égard, le conseil national du 23 juin pourrait être mouvementé. D'autant que, déjà, les tenants d'une rénovation du parti ont commencé à se faire entendre.

Pour eux, comme l'indiquait jeudi un proche de Manuel Valls, député-maire d'Evry, "il faut que François Hollande parte vite après les législatives: ce sera un acte symbolique fort montrant qu'on a compris le message de l'électorat".

Les mêmes imaginent volontiers la nomination d'une "direction collective" et l'organisation d'Etats généraux préparant une rénovation de la doctrine et débouchant sur un congrès "de refondation".

Pour les prendre de court, François Hollande a déjà annoncé à la mi-mai une démarche similaire, avec "des assises pour refonder un grand parti de la gauche", après les législatives.
Les strauss-kahniens ont fait savoir jeudi qu'ils attendraient l'issue du premier tour pour s'exprimer sur le sujet.

Par Christine Courcol, le jeudi 7 juin 2007, 20h41



Ségolène Royal veut faire mentir les pronostics défavorables au PS

LILLE (AP) - Ségolène Royal a affirmé jeudi soir vouloir "faire mentir tous les pronostics" qui annoncent une victoire écrasante de la droite aux élections législatives des 10 et 17 juin prochains.

"En avant pour la victoire dimanche prochain", a-t-elle clamé avec enthousiasme lors d'un meeting au Zénith de Lille (Nord), à trois jours du premier tour des législatives.

Devant quelque 1.500 militants et entourée des candidats nordistes, Ségolène Royal a demandé aux 17 millions d'électeurs et d'électrices qui ont voté pour elle à la présidentielle de "revenir vers les urnes" pour "faire respirer la démocratie".

"Tu as réconcilié une partie des classes populaires qui n'étaient pas au rendez-vous en 2002", a remercié Pierre Mauroy, l'ex-Premier ministre de la gauche, prenant la parole en dernier.

Ségolène Royal, vêtue d'un tailleur rouge, s'était voulue auparavant la représentante d'une "gauche grande, forte, généreuse", mais aussi "joyeuse et engagée". Pour elle, la gauche a changé au cours de cette campagne qui a permis "le renouvellement de notre pensée et de notre façon de faire".

L'ex-candidate à l'élection présidentielle a dénoncé l'"appétit insatiable" de Nicolas Sarkozy et sa "politique tristement, banalement conservatrice" qui promet, selon elle, une remise en cause du droit de grève. Avec lui, c'est "beaucoup pour ceux qui ont déjà beaucoup, un peu pour ceux qui ont peu, et rien pour ceux qui n'ont rien".

Elle a rejeté en bloc le programme social, fiscal ou éducatif du président. A l'instar de Razzye Hammadi, président du Mouvement des jeunes socialistes, qui a animé la salle avec un tonique discours antidroite. "Un Sarko, ça va, mais plus de 286 bonjour les dégâts", a-t-il déclaré.

Il faut être "combatif et pas défaitiste", a demandé Laurent Fabius. Il a mis au défi le président Sarkozy d'annoncer qu'il n'augmenterait pas la TVA après les élections pour payer sa politique fiscale.

Martine Aubry avait également fustigé en début de meeting le programme politique de Nicolas Sarkozy, ce "libéralisme qui écrase les faibles". L'ancienne ministre du Travail du gouvernement Jospin a été cinglante à l'égard de François Fillon, le Premier ministre qui a récemment taxé le socialisme d'"imposture morale". "Les congés payés, les 35 heures... Je crois qu'ils ont un problème dans leur tête", a-t-elle lancé.

Jeudi 7 juin 2007, 22h48



Royal, Fabius, Hollande agitent le spectre des "additions" post-électorales

LILLE (AFP) - Ségolène Royal et Laurent Fabius ont agité, jeudi soir à Lille, le spectre des "additions", notamment celui d'"une augmentation massive de la TVA", que préparerait le gouvernement après les élections législatives pour financer ses "cadeaux fiscaux".

Cette menace, en cas de victoire de l'UMP les 10 et 17 juin aux législatives, est devenue en quelques heures le principal angle d'attaque des socialistes à trois jours du premier tour de scrutin, outre la nécessité d'éviter "la concentration absolue des pouvoirs".

Alors que, selon les sondages, l'UMP obtiendrait autour de 400 sièges à l'Assemblée nationale, le premier secrétaire François Hollande avait lancé l'offensive dès le matin en affirmant que, "pour compenser les 15 milliards d'euros de cadeaux fiscaux, il va falloir augmenter de 2 à 3 points les taux de TVA".

Il se référait au crédit d'impôt pour un emprunt consacré à l'achat d'un logement, à la suppression des droits de succession, et au bouclier fiscal limitant l'imposition à 50% des revenus. Toutes mesures qui bénéficieront "aux plus privilégiés", selon Ségolène Royal.

Ces "cadeaux", "il faudra, compte tenu de l'endettement de la France, trouver le moyen de les payer.

Ils seront payés par vous tous, par l'augmentation de la TVA (...), l'impôt le plus injuste, qui frappe les catégories populaires et les classes moyennes", a affirmé à Béthune l'ex-candidate PS à la présidentielle, lors d'une tournée de soutien aux candidats dans le Nord-Pas-de-Calais.

Elle a insisté à nouveau sur ce point lors du dernier grand meeting de campagne à Lille avec Laurent Fabius, Martine Aubry et Pierre Mauroy, devant un peu plus de 1.500 personnes.

Selon la présidente du Poitou-Charentes, le gouvernement mène une politique qui consiste à "donner beaucoup pour ceux qui ont beaucoup, un peu pour ceux qui ont un peu, rien pour ceux qui n'ont rien". "C'est la rente et la finance contre la France du travail", a-t-elle lancé.

"On nous annonce des allègements fiscaux, des soustractions. Après les élections, je vous annonce les additions", a déclaré Laurent Fabius.

Le député de Seine-Maritime --dont Mme Royal n'a pas mentionné le nom à la tribune contrairement aux autres dirigeants-- a demandé au Premier ministre François Fillon de "s'engager avant le premier ou le deuxième tour à ce que dans les cinq ans qui viennent, il n'y ait pas d'augmentation de TVA". "S'il ne répond pas (...), tous les électeurs doivent savoir" que ce sera "l'augmentation de la TVA pour tout le monde", a-t-il dit.

Ségolène Royal, Martine Aubry et Laurent Fabius se sont aussi insurgés contre l'avant-projet de loi sur les heures supplémentaires.

"Sachez que les heures supplémentaires coûteront deux fois moins cher que les embauches, on voit bien que le chômage n'intéresse absolument pas le gouvernement, c'est donc un véritable marché de dupes", a affirmé la maire de Lille.

M. Fabius a vu dans cette mesure de "l'imposture et (de) l'enfumage". "Un remède miracle contre le chômage qui ne concerne aucun chômeur, il faut quand même le faire!", s'est-il exclamé.

A Béthune comme à Lille, Ségolène Royal s'est aussi adressée aux électeurs de François Bayrou. Elle en a appelé à "tous ceux qui pensent que la France a besoin d'une respiration démocratique (...), à tous les démocrates et tous les républicains qui veulent un Etat impartial".

Elle s'est engagée à ne pas arrêter le mouvement pour la rénovation du PS lancé lors de la campagne présidentielle. "Nous avons encore du travail à faire (...) Ouvrons notre parti, marchons avec la société, vivons avec elle", a lancé Ségolène Royal.

Par Thierry Masure et Mathieu Rabechault, le jeudi 7 juin 2007, 23h22
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