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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 18:59
(Dépêches)




Législatives : la mission impossible de François Bayrou

PARIS (AP) - "Ça va être rude", confessait récemment au sujet des législatives le fondateur du MoDem (Mouvement démocrate) François Bayrou. Face à la concurrence de l'UMP et de son satellite, le Nouveau centre, lâché par la quasi-totalité de ses députés sortants, le "troisième homme" de la présidentielle se prépare déjà à une débâcle électorale qui lancera dans la douleur sa "longue marche" vers 2012.

Après avoir recueilli près de sept millions de voix au premier tour de la présidentielle, François Bayrou est quasiment assuré de perdre son groupe à l'Assemblée nationale. Vingt-quatre des 29 députés UDF sortants se sont ralliés à l'UMP et 18 d'entre eux, dont le ministre de la Défense Hervé Morin, ont officiellement lancé la semaine dernière le Nouveau centre, futur pôle centriste de la majorité.

Alors que cette nouvelle formation parait en mesure d'obtenir une vingtaine de députés et donc de former un groupe à l'Assemblée, le MoDem n'est guère crédité que d'un à six députés par les instituts de sondage. Cela s'explique par un score nettement en recul par rapport à la présidentielle -les candidats UDF-MoDem devraient recueillir de 9 à 10% des voix, loin des 18,57% du 22 avril-, et par la logique du scrutin majoritaire, qui oblige à la conclusion d'alliances électorales.

François Bayrou n'a toutefois pas fermé la porte à des alliances locales, y compris avec la gauche, en fonction des résultats du premier tour. "Nous verrons ce que sera la meilleure manière de favoriser le pluralisme en France", explique-t-il.

Si le chef de file du MoDem devrait lui-même être réélu dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques, les députés qui lui sont restés fidèles ont fait un pari risqué. Candidate dans le Rhône, Anne-Marie Comparini se présente ainsi face à un candidat UMP dans une circonscription où Nicolas Sarkozy a obtenu plus de 30% des voix au premier tour de la présidentielle. Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques) et Gilles Artigues (Loire) auront également fort à faire pour garder leur siège, quand Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis) brouille savamment les cartes entre étiquette MoDem et soutien à Nicolas Sarkozy.

Sur les 535 candidats MoDem, 200 sont des femmes et 300 sont des nouveaux venus en politique. La moyenne d'âge est de 45 ans. La benjamine, Camille de Froment (Creuse), a 27 ans et a amorcé sa carrière politique en répondant à une petite annonce... Parmi les candidats, figurent l'ex-judoka Djamel Bouras (Seine-Saint-Denis), l'ancien ministre Azouz Begag (Rhône), l'ex-Vert Jean-Luc Benahmias, la présidente de Cap 21 Corinne Lepage ou encore les députés européens Marielle de Sarnez (Paris) et Jean-Marie Cavada (Val-de-Marne).

La perte de son groupe à l'Assemblée nationale serait un coup dur pour François Bayrou. Non seulement cela le priverait de visibilité politique, mais aussi de ressources financières: l'enveloppe versée aux partis politiques par l'Etat dépend du nombre de voix recueillies au premier tour des législatives et du nombre de parlementaires. Dans ces conditions, l'UDF-MoDem, qui touchait jusque-là 4,6 millions d'euros par an avec 29 députés, se prépare à des années de vaches maigres.

Malgré la déroute annoncée, François Bayrou campe sur sa ligne bravache: il entend incarner un centre "libre" et autonome vis-à-vis de l'UMP. Espérant se rattraper aux municipales et aux régionales, il est déjà tourné vers la présidentielle de 2012. D'ici là, il espère bâtir un parti "populaire" -le MoDem revendique 75.000 demandes d'adhésion- et élargir durablement la base électorale de l'ex-UDF. Des "grandes assises de la démocratie" se tiendront fin août, avant le congrès fondateur prévu à l'automne.

Mercredi 6 juin 2007, 16h00



Législatives : vers une Assemblée bleue

PARIS (AP) - Cinq semaines après la présidentielle, les Français sont de nouveau appelés aux urnes dimanche pour le premier tour d'élections législatives qui devraient donner selon tous les pronostics une confortable majorité à Nicolas Sarkozy.

Vague bleue ou tsunami? Tous les sondages promettent une large victoire aux candidats de l'UMP et à leurs alliés du Nouveau centre, crédités de 40 à 42% des voix et de 400 à 460 sièges. La majorité est de 289 sièges. En 2002, l'UMP avait obtenu 365 députés pour son baptême du feu électoral.

M. Sarkozy veut une large majorité pour pouvoir mettre en oeuvre les réformes promises durant la campagne présidentielle, et tout indique qu'il l'obtiendra. Le chef de l'Etat connaît un véritable état de grâce depuis son installation à l'Elysée, avec une popularité supérieure à celle de tous ses prédécesseurs au début de leur mandat à l'exception du général de Gaulle. Il s'est impliqué dans la campagne lors d'une réunion publique le 29 mai au Havre, où il a appelé les Français à lui "renouveler leur confiance" en lui donnant une majorité "pour gouverner" et "tenir les engagements" pris lors de l'élection présidentielle.

L'histoire plaide en faveur d'une large victoire de l'UMP. Les élections législatives organisées après une présidentielle ont toujours confirmé le résultat du premier vote, que ce soit en 1981 ou plus récemment en 2002.

Reste à savoir si la victoire annoncée de l'UMP ressemblera au raz-de-marée de 1993 (472 sièges pour la droite) ou à la vague bleue de 2002. La principale crainte de l'UMP est la démobilisation de son électorat. D'où le ton très offensif dans la dernière semaine de campagne du Premier ministre François Fillon, lui-même candidat comme dix autres membres du gouvernement, contre la gauche "qui n'ose plus aimer la France".

Sonné par la défaite de Ségolène Royal et déstabilisé par l'ouverture pratiquée par Nicolas Sarkozy, le Parti socialiste, crédité de 26 à 28,5% des voix et de 80 à 150 sièges, espère sauver les meubles. Ses dirigeants redoutent une démobilisation de l'électorat de gauche. "Séchez vos larmes, venez voter", est allée jusqu'à lancer mardi Ségolène Royal. Même si chacun des "éléphants" a joué sa partition dans la campagne, les couteaux ont été rangés au vestiaire, dans l'attente de la "refondation" promise pour l'après-législatives.

Pour François Bayrou et son MoDem, ces législatives ressemblent à un calvaire. Lâché par le quasi-totalité des 29 sortants UDF, confronté à la concurrence de l'UMP et de son satellite, le Nouveau centre, le "troisième homme" de la présidentielle, à la tête de candidats néophytes, se prépare à perdre son groupe au Palais Bourbon. Son seul espoir de limiter la casse réside dans des accords de désistement au niveau local avec des candidats socialistes.

Les pronostics sont tout aussi sombres pour le Parti communiste, qui risque lui aussi de perdre son groupe. Le Front national, dont l'électorat a été siphonné par Nicolas Sarkozy à la présidentielle, aura du mal à jouer les trouble-fête en provoquant des triangulaires au second tour le 17 juin. Il faut pour cela réunir au moins 12,5% des inscrits au premier tour.

Pour tous les partis, l'enjeu sera aussi financier. Le montant de l'aide publique pour les cinq ans qui viennent dépend en effet de leurs résultats. D'où le nombre élevé de candidats, 7.639, dans les 577 circonscriptions, soit 13,2 candidats pour chaque siège.

Dernier enjeu, la participation. Le scrutin de dimanche pourrait bénéficier du sursaut civique présidentiel. Si l'abstention devrait être plus élevée qu'en avril-mai, elle pourrait redescendre nettement sous la barre des 30% dépassée à toutes les législatives depuis 1988.

Mercredi 6 juin 2007, 16h00



Législatives : le PS espère sauver les meubles

PARIS (AP) - Le défi: préserver ses acquis. Après avoir encaissé son troisième échec de suite à la présidentielle, le Parti socialiste espère éviter un tsunami bleu aux législatives et conserver le maximum de ses 149 députés. Il a pour ce faire rangé tant bien que mal les fusils au vestiaire, dans l'attente de sa "refondation".

Le PS espérait profiter d'une alternance mécanique. C'est raté. Pour la première fois depuis 1978, la majorité sortante devrait être reconduite. Toute la question est, pour le PS, de savoir si la "vague bleue" de 2002 se transformera en tsunami.

Méthode Coué? François Hollande vise "près de 30%" au premier tour dimanche, "un niveau supérieur à 2002 et encore plus élevé que le score de Ségolène Royal" à la présidentielle (25,87%). "Un scénario réaliste", selon lui, qui rêve de "la majorité". "La France mériterait bien une cohabitation", renchérit même DSK. "Il faut être réaliste", les a douchés Ségolène Royal...

La candidate malheureuse à l'Elysée est certes arrivée en tête dans 191 circonscriptions sur 555 au second tour du 6 mai. Mais le plus grand flou plane sur les sondages, qui créditent le PS de 26 à 30% des voix dimanche, soit une fourchette de 80 à 153 sièges sur 555, presque du simple au double. En 2002, le PS avait assez bien résisté à la "vague bleue", avec 24,11% au premier tour, soit 149 députés (dont huit radicaux de gauche apparentés).

Personne ne veut aujourd'hui croire au PS à une réédition de la terrible "vague bleue" de 1993, où le parti avait dégringolé de 275 à 57 députés (dont cinq apparentés).

"On est dans match retour. On a perdu le match aller, donc tout le monde a en tête qu'on a peu de chances de se qualifier. Mais personne n'y va en disant: 'on ne joue pas'", résume sportivement Christophe Borgel, proche de Dominique Strauss-Kahn et candidat en Seine-Saint-Denis.

Côté alliances, le PS a réservé 33 circonscriptions au PRG et 10 au MRC. S'il n'a pas conclu d'accord national avec les Verts, qui ont refusé son offre sur 14 circonscriptions, il ne présentera pas de candidats face à leurs trois sortants. Aucun accord non plus avec le PCF, mais un désistement réciproque. Le PS espère néanmoins profiter localement de l'asphyxie du PCF.

Reste à savoir quelle sera l'attitude du PS au soir du premier tour vis-à-vis du MoDem. Le tabou sur des désistements semble se lever et l'idée faire son chemin mezzo voce chez certains socialistes. "Rien n'est prévu", assure François Hollande, pour qui un accord ne peut se nouer que sur des "politiques communes". François Bayrou, lui, veut regarder au cas par cas localement.

Anesthésié par l'état de grâce du chef de l'Etat, le PS a dramatisé à l'envi l'enjeu de ce scrutin en brandissant le spectre d'une chambre "bleu horizon" et des "pleins pouvoirs" à Nicolas Sarkozy. Une stratégie de diabolisation de l'adversaire qui ne lui a pourtant guère réussi durant la présidentielle.

Parallèlement, les ténors ont multiplié les appels à une participation massive, peut-être la clé de ce scrutin pour le PS, accusant la droite de démobiliser les électeurs au motif que les dés seraient déjà jetés. "Une forte participation profite quand même globalement plutôt à la gauche" et "permet aux socialistes de limiter la casse", explique Stéphane Rozès, directeur du département opinion de l'institut CSA.

Après s'être écharpés à ciel ouvert après le 6 mai, les "éléphants" ont en revanche mis un couvercle sur la marmite pour éviter la déculottée. Sur la suite au PS, c'est l'omerta. Mais si les couteaux sont rangés, beaucoup pensent déjà au jour d'après et à la crise qui couve en vue de la nécessaire "refondation".

Côté calendrier, un proche de François Hollande évoque l'idée d'assises du PS à l'automne et d'états-généraux de la gauche en fin d'année, avec un congrès au printemps 2008. Si les législatives se soldent par une gifle, le Premier secrétaire paraît toutefois menacé. Et certains évoquent l'idée d'un "collectif de direction" au PS jusqu'au congrès.

Ségolène Royal, pas candidate, sillonne l'hexagone pour soutenir ses proches candidats, revendiquant implicitement le titre de leader de l'opposition. Et entretient le suspense sur ses projets. Certains au PS lui prêtent des vues sur le poste de Premier secrétaire, quand d'autres la verraient bien présidente d'une fédération des gauches. Elle devrait trouver sur sa route DSK voire Bertrand Delanoë, très courtisé ces derniers temps.

Mercredi 6 juin 2007, 16h00



Le PCF se bat pour conserver un groupe

PARIS (Reuters) - Ebranlé par le score de 1,93% de Marie-George Buffet à la présidentielle, le Parti communiste affronte une nouvelle épreuve aux élections législatives, où il se bat pour ne pas perdre son groupe parlementaire.

Le PCF mise sur l'ancrage local de ses députés sortants pour limiter les dégâts avant de se projeter vers l'avenir, notamment à l'occasion du congrès extraordinaire prévu en décembre.

"Je pense que la plupart vont être réélus", a déclaré la secrétaire nationale, Marie-George Buffet, mardi sur Europe 1.

"Malgré les prévisions catastrophiques des sondages, largement relayées par les médias, la mobilisation de tous les hommes et femmes de gauche peut permettre, partout en France, l'élection de nombreux députés communistes et donc de nombreux députés de gauche", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Niant qu'il y ait "panique à bord", Marie-George Buffet a annoncé son intention d'abandonner les rênes du PCF avant la fin de l'année après avoir impulsé un "renouvellement générationnel".

Les politologues s'interrogent cependant sur l'avenir d'un parti laminé dans les urnes, isolé après l'implosion du mouvement antilibéral, et sans stratégie apparente depuis sa décision de rompre avec l'expérience de "gauche plurielle."

Crédité d'environ 4% dans les sondages, le PCF a peu de chances de retrouver ses 22 élus du groupe communiste et républicain de 2002, d'autant qu'en dépit des appels de Marie-George Buffet il n'y a pas d'accord avec le PS pour le premier tour.

"DIAGNOSTIC BROUILLE"

Le PCF espère faire réélire des députés dans des terres de gauche qui ont généralement bien résisté à "l'effet Sarkozy." Mais ses candidats devront compter cette fois avec les ambitions du Parti socialiste.

Ainsi, dans l'un des derniers bastions communistes, la Seine-Saint-Denis, le PCF aura fort à faire pour sauver ses cinq élus menacés par des candidats PS revigorés par le bon score de Ségolène Royal à la présidentielle.

"Là où se trouvent des députés communistes sortants, le PS, compte tenu du rapport de force de la présidentielle, croit légitimement qu'il peut arriver en tête au premier tour", expliquait récemment Patrick Braouezec, député PCF de Saint-Denis, dans le quotidien L'Humanité.

"Mais ce sont des scrutins très différents et le diagnostic est brouillé par l'ampleur du vote utile en faveur de Ségolène Royal", ajoutait-il.

Une situation que l'on retrouve dans la 4e circonscription de Marseille qui élit un député communiste depuis 1936.

En 2002, Frédéric Dutoit était arrivé en tête de la primaire à gauche, ce qui lui avait permis d'être élu. Or le PS soutient cette fois Henri Jibrayel, qui ne doute pas de son succès.

Dans son ancien fief historique du Havre (Seine-Maritime), le député communiste sortant Marcel Paul est également en danger, face à la fois à la jeune candidate PS Najwa Confaits et à Agathe Cahierre, première adjointe UMP du maire Antoine Refunacht.

Même si le pire était évité aux législatives, les élections municipales de 2008 pourraient constituer une nouvelle étape du chemin de croix d'une formation qui, en un quart de siècle, a perdu la plus grande partie de son capital électoral.

L'analyse du premier tour de la présidentielle est accablante pour les communistes qui ont vu le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire, Olivier Besancenot, se propulser loin devant Marie-George Buffet (4,15%), y compris dans les villes communistes.

Mercredi 6 juin 2007, 10h17



Législatives : le PCF joue sa survie

PARIS (AP) - Pour le Parti communiste, garder le maximum de ses députés est une question de survie politique et financière. Après le score calamiteux de Marie-George Buffet à la présidentielle, le PCF pourrait perdre son groupe à l'Assemblée nationale pour la première fois depuis 1962 à l'occasion des législatives, poursuivant sa lente agonie.

La secrétaire nationale du PCF a beau pronostiquer que son parti aura "peut-être 17, 20 députés" et ne pas croire à un "désastre", les sondages ne sont guère encourageants: 2 à 4,5% des voix au premier tour soit 2 à 15 sièges, contre 4,82% en 2002 et 21 élus actuellement. Pas de quoi constituer un groupe, le plancher étant fixé à 20 députés.

Pour le PCF, ce serait un coup mortel. Depuis 1962, il a toujours eu un groupe à l'Assemblée, culminant même à 86 députés en 1978. En 1988, avec 26 élus, il n'avait dû la sauvegarde de son groupe qu'à l'abaissement du seuil nécessaire de 30 à 20 députés. Place du Colonel Fabien, certains espèrent que la majorité abaissera à nouveau ce seuil pour aider le Nouveau centre d'Hervé Morin à constituer un groupe.

Le score historiquement bas de Marie-George Buffet au premier tour de la présidentielle (1,93%) est un autre mauvais présage pour les 558 candidats du PCF, dont 15 sortants. La N°1 du parti a bon espoir d'être réélue dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, bien qu'elle n'y ait recueilli que 7,36% le 22 avril. Globalement, les résultats de ce département et de l'ex-ceinture rouge de Paris seront déterminants.

Le PCF n'a pas signé d'accord avec le PS, mais il peut compter sur le désistement républicain en faveur du mieux placé au soir du premier tour pour limiter la casse. Rue de Solférino, on n'en espère pas moins récupérer certains bastions communistes, autour de Paris notamment.

A court terme, c'est l'étranglement financier qui menace, alors que les caisses du parti sont au plus bas. Il ne sera pas remboursé des frais de campagne de Marie-George Buffet, soit une perte sèche de 3,8 millions d'euros. Une débâcle législative serait donc de fort mauvais augure, le financement public des partis politiques étant indexé sur les résultats aux législatives et sur le nombre de parlementaires.

La situation financière est "très tendue", consent le trésorier Jean-Louis Frostin. Pour autant, le parti aurait anticipé son mauvais résultat du 22 avril et ne serait pas "sur la paille". Pas question, donc, de vendre les bijoux de famille (dont plusieurs oeuvres d'art) ni de céder ou hypothéquer le siège de la place du Colonel Fabien.

Mais "si on perdait 15 députés, ça poserait beaucoup de problèmes", reconnaît M. Frostin, qui prédit alors "des mesures importantes" qui pourraient toucher les 55 permanents qui travaillent au siège.

De sombres perspectives qui devraient être au coeur du congrès extraordinaire que les communistes ont prévu en novembre-décembre 2007.

Maigre consolation: le PCF, qui bénéficie d'une solide implantation locale, n'a pas à craindre la concurrence de l'extrême gauche aux législatives. S'ils font activement campagne sans être eux-mêmes candidats, Arlette Laguiller (LO) et Olivier Besancenot (LCR) ne s'attendent pas à avoir de député en raison d'un mode de scrutin couperet. Les sondages ne leur en prédisent d'ailleurs aucun.

Mercredi 6 juin 2007, 16h00



Législatives : les circonscriptions tests

PARIS (AP) - Des ministres en campagne aux députés sur la sellette, en passant par quelques duels insolites, voici un coup de projecteur sur les circonscriptions tests de la bataille législative:

- ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE, 1e circonscription:

Le soutien que lui a apporté Ségolène Royal suffira-t-il à le faire réélire? Jean-Louis Bianco, député PS sortant et ancien codirecteur de campagne de la candidate socialiste, est menacé. Au second tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a recueilli 52,44% chez lui.

- BAS-RHIN, 2e circonscription:

Si aucun n'a de chance de l'emporter, le duel est insolite. Le porte-parole des Verts Yann Wehrling et le chanteur-poète Francis Lalanne, qui se présente pour la première fois au nom du Mouvement écologiste indépendant (MEI), se disputent les suffrages écologistes.

- BOUCHES-DU-RHÔNE, 12e circonscription:

Son ralliement à Jean-Marie Le Pen à la présidentielle n'aura guère payé. Le président du MNR Bruno Mégret est concurrencé par le candidat du Front national Gérald Gérin, mais aucun n'a de chance de l'emporter.

- CORREZE, 1e circonscription:

Le futur ex-Premier secrétaire du PS François Hollande n'a pas ménagé sa peine pour être réélu dans ce fief chiraquien, qu'il occupe depuis 1988 (sauf 1993-1997). Aux législatives de 2002, il avait été devancé de peu au premier tour par le candidat UMP, qu'il avait battu avec 52,4%. Il peut compter sur le matelas de 56,7% de Ségolène Royal dans cette circonscription au second tour de la présidentielle.

- DEUX-SEVRES, 2e circonscription:

La jeune chargée de la sécurité au PS Delphine Batho a hérité de la circonscription que Ségolène Royal, qui ne se représente pas, occupait sans discontinuer depuis 1988. La candidate socialiste avait arraché pas moins de 58,4% des voix dans son fief au second tour du 6 mai.

- EURE, 3e circonscription:

Le ministre de la Défense Hervé Morin, député sortant UDF, brigue une facile réélection sous l'étiquette Nouveau centre, parti centriste allié à l'UMP. Signe de la rupture avec son ancien ami François Bayrou, il devra affronter un candidat UDF-MoDem.

- GIRONDE, 2e circonscription:

Le super-ministre de l'Ecologie Alain Juppé veut reprendre le siège de député qu'il avait abandonné en septembre 2004 suite à sa condamnation dans le dossier des emplois fictifs du RPR. L'affaire ne s'annonce pas gagnée d'avance: Nicolas Sarkozy n'a obtenu que 45,34% des voix dans cette circonscription au second tour de la présidentielle.

- LOT-ET-GARONNE, 3e circonscription:

Le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière brigue pour la première fois le suffrage des urnes, sous la bannière de l'UMP. Il aura face à lui Pierre-Girard Hautbout, dissident démissionnaire de l'UMP.

- PARIS, 8e circonscription:

Le bouillant avocat Arno Klarsfeld avoue lui-même ne "pas très bien" connaître la circonscription où il a été parachuté par l'UMP, même s'il a "traversé" le XIIe arrondissement lors du marathon de Paris. Dans cette circonscription où Ségolène Royal a été majoritaire de peu au second tour du 6 mai, il affrontera la socialiste Sandrine Mazetier.

- PARIS, 11e circonscription:

L'ancienne directrice de campagne de François Bayrou et députée européenne Marielle de Sarnez, candidate UDF-MoDem, va tenter de déloger le député Vert sortant Yves Cochet, épaulé par le PS. Egalement en lice pour ce fauteuil, l'ancienne secrétaire d'Etat aux Droits des victimes du gouvernement Raffarin, Nicole Guedj, portera le flambeau de l'UMP.

- PARIS, 21e circonscription:

Un scrutin dominé par la bagarre entre la candidate investie par le PS George Pau-Langevin et le dissident exclu du PS et député sortant Michel Charzat, et ce alors que la circonscription est acquise à la gauche: Ségolène Royal y a fait presque 62% le 6 mai. Sont également en lice l'UDF-MoDem Didier Bariani et la frontiste Martine Lehideux.

- PAS-DE-CALAIS, 6e circonscription:

Le député socialiste sortant Jack Lang, ancien conseiller spécial de Ségolène Royal, bagarre pour garder son siège. Au second tour de la présidentielle, la candidate PS a été majoritaire d'une courte tête chez lui.

- PAS-DE-CALAIS, 14e circonscription:

Elle avait tenté en vain de s'imposer dans la 13e circonscription du Pas-de-Calais en 2002. Pas découragée, Marine Le Pen (FN) s'est éloignée de quelques kilomètres, dans la 14e circonscription, pour briguer un mandat. Son père Jean-Marie Le Pen y a arraché 19% des voix au premier tour de la présidentielle, quasiment neuf points de plus que son score national.

- PYRENEES-ATLANTIQUES, 2e circonscription:

Les électeurs seront témoins d'un combat entre deux ex-candidats à l'Elysée. Sur ses terres, François Bayrou, député sortant, affronte l'ancien candidat de Chasse, Pêche, Nature et Traditions Frédéric Nihous. Le suspense est mince: le fondateur du MoDem a culminé à 36,8% au premier tour du 22 avril, contre 1,4% à son rival chasseur.

- RHONE, 3e circonscription:

En rupture de ban avec Nicolas Sarkozy, l'ancien ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances Azouz Begag porte le drapeau de l'UDF-MoDem face au député UMP sortant Jean-Michel Dubernard.

- RHONE, 4e circonscription:

L'ancien ministre UMP des Transports Dominique Perben, archi favori, aura face à lui la jeune socialiste Najat Vallaud-Belkacem, ancienne porte-parole de campagne de Ségolène Royal.

- SAONE-ET-LOIRE, 6e circonscription:

Parviendra-t-il à conserver le fauteuil qu'il occupe depuis 1997? Le socialiste Arnaud Montebourg, ancien porte-parole de Ségolène Royal, s'efforce d'inverser la vapeur face au jeune UMP Arnaud Danjean alors que Nicolas Sarkozy a recueilli 53,87% des suffrages dans son fief au second tour de la présidentielle.

- SARTHE, 4e circonscription:

Prudent, le Premier ministre François Fillon a consciencieusement labouré le terrain sarthois. Il est vrai qu'il devrait quitter Matignon s'il n'était pas élu dans cette circonscription dont il a été le député de 1981 à 2002, avant de devenir sénateur en 2005. Or, Nicolas Sarkozy n'a obtenu localement que 50,34% des voix au second tour du 6 mai.

Le chef du gouvernement aura face à lui le député européen socialiste Stéphane Le Foll, par ailleurs directeur de cabinet de François Hollande.

- SEINE-ET-MARNE, 2e circonscription:

L'indéboulonnable UMP Didier Julia, qui occupe le siège depuis 1967 et en est à sa dixième candidature, affronte Charles Napoléon, candidat de l'UDF-MoDem et descendant de Jérôme Bonaparte, frère de l'empereur.

- SEINE-SAINT-DENIS, 2e circonscription:

Un duel sportif: le député communiste sortant Patrick Braouezec espère mettre au tapis l'ancien judoka et champion olympique Djamel Bouras, qui a revêtu la ceinture orange de l'UDF-MoDem.

- SEINE-SAINT-DENIS, 4e circonscription:

La secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet se bat pour conserver son fauteuil et son groupe à l'Assemblée nationale. Ségolène Royal a certes remporté 57,83% des voix dans cette circonscription au premier tour de la présidentielle, mais la communiste n'y est arrivée qu'en cinquième position au premier tour avec 7,36% des voix.

- SOMME, 3e circonscription:

Ségolène Royal y a été majoritaire de peu le 6 mai. Son ancien porte-parole Vincent Peillon espère en récolter les fruits en récupérant le siège de député que lui avait ravi en 2002 l'UMP Jérôme Bignon.

- TERRITOIRE-DE-BELFORT, 2e circonscription:

Jean-Pierre Chevènement, la revanche? Ancien conseiller de Ségolène Royal, le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) aimerait bien retrouver les bancs de l'Assemblée qu'il a perdus en 2002, au profit du député UMP Michel Zumkeller. Soutenu par le PS, il affrontera un dissident socialiste, Alain Dreyfus-Schmidt.

Mercredi 6 juin 2007, 16h00



Les 11 ministres-candidats n'ont pas le droit à l'erreur

PARIS (AP) - Ils n'ont pas le droit à l'erreur. Les 11 membres du gouvernement candidats aux législatives, dont le Premier ministre François Fillon, devront démissionner en cas de défaite, a prévenu Nicolas Sarkozy.

Tous paraissent assurés d'une élection confortable, à une seule exception: Alain Juppé. Le ministre de l'Ecologie et numéro deux du gouvernement est menacé par la socialiste Michèle Delaunay dans la deuxième circonscription de Gironde, dont il est le député depuis 1997. Ségolène Royal avait obtenu le 6 mai 54,66% des voix dans cette circonscription.

Comme tous ses collègues, le maire de Bordeaux devrait cependant bénéficier de la "vague bleue" annoncée. Un sondage Ifop-Fiducial réalisé les 29 et 30 mai auprès de 602 électeurs de sa circonscription le crédite de 44% des intentions de vote au premier tour, ce qui lui permettrait de l'emporter d'une courte tête au second avec 51,5% des suffrages.

Une défaite serait un véritable coup de massue pour M. Juppé, dont la nomination au gouvernement avait marqué le grand retour après ses déboires judiciaires. A 61 ans, celui que Jacques Chirac avait qualifié de "meilleur d'entre nous" a la plus grande partie de sa carrière politique derrière lui.

Les autres ministres-candidats ont moins de soucis à se faire. Même si Nicolas Sarkozy n'a fait que 50,34% dans sa quatrième circonscription de la Sarthe, François Fillon devrait triompher facilement du socialiste Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande. Un sondage Ifop-Fiducial annonce son élection dès le premier tour avec 54% des suffrages, comme en 2002. M. Fillon, élu sans interruption dans cette circonscription de 1981 à 2002, avant de siéger au Sénat, a mouillé sa chemise pendant la campagne, passant beaucoup de temps dans la Sarthe malgré ses obligations à Matignon.

Les neuf autres ministres candidats, tous sortants dans leur circonscription, sont dans des situations confortables. C'est le cas de Jean-Louis Borloo (Economie), candidat dans la 21e du Nord, de Michèle Alliot-Marie (Intérieur) dans la 6e des Pyrénées-Atlantiques, de Xavier Bertrand (Travail) dans la 2e de l'Aisne, de Roselyne Bachelot (Santé, 1ère du Maine-et-Loire) et de Dominique Bussereau (Transports, 4e de Charente-Maritime).

Chef de file des UDF ralliés à Nicolas Sarkozy et candidat à sa succession dans la 3e de l'Eure, Hervé Morin (Défense) affronte un concurrent du Mouvement démocrate de François Bayrou, Philippe Raviart. Mais Nicolas Sarkozy a réalisé 56,83% des voix dans sa circonscription le 6 mai.

Eric Woerth (Budget, 4e Oise), Valérie Pécresse (Recherche, 2e Yvelines) et Christine Boutin (Logement, 10e Yvelines) ne courent quant à eux aucun risque. Leurs circonscriptions, acquises à la droite, ont donné de 59% à 64% des voix à Nicolas Sarkozy.

Les ministres élus devront laisser leur siège à leur suppléant, conformément à l'article 23 de la Constitution qui interdit à un membre du gouvernement d'être député ou sénateur.

Mercredi 6 juin 2007, 16h01




La prochaine Assemblée sera encore loin de la parité

PARIS (AP) - La France à la 59e place, entre l'Estonie et la Guinée équatoriale : ce pourrait être le classement mondial de la féminisation des assemblées parlementaires à l'issue des élections législatives.

Selon le calcul de l'Observatoire de la parité, "l'engagement pour le moins modéré des partis parlementaires en matière de parité devrait conduire la France à n'être représentée que par 20% d'élues à l'Assemblée nationale". Le gouvernement Fillon est, lui, paritaire au niveau des 15 ministres.

La loi du 6 juin 2000 oblige les partis à présenter 50% de femmes aux législatives. Mais les pénalités prévues en cas de violation de cette obligation ne sont pas dissuasives. Résultat: l'Assemblée sortante ne compte que 13,17% de femmes.

Les progrès devraient être faibles. Les femmes représentent certes 41,6% des candidats, contre 38,9% en 2002, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Mais cette moyenne cache une grande diversité dans l'engagement des partis en matière de parité. Seuls les "petits" partis, les plus dépendants du financement public, ont strictement respecté la parité: les Verts, Chasse, Pêche, Nature et Traditions, Lutte ouvrière, la Ligue communiste révolutionnaire, le Mouvement pour la France et le Front national. Excepté les Verts et le MPF, ils ne sont pas représentés au Palais Bourbon.

Le PCF (46,5% de candidates) et le PS (45,5%) sont juste en dessous de la barre des 48% garantissant la totalité des financements publics.

Le Mouvement démocrate de François Bayrou (36,9%), le Nouveau centre d'Hervé Morin (27,9%) et surtout l'UMP (26,6%) font encore moins bien. Le parti présidé jusqu'au 14 mai par Nicolas Sarkozy n'a même pas tenu son engagement de présenter 30% de femmes.

Pire, les deux principaux partis, qui ont l'habitude de reconduire les sortants, ont perpétué la tradition d'envoyer les femmes dans des circonscriptions souvent imprenables.

Résultat: la présence féminine à l'Assemblée ne devrait progresser que légèrement. "Cette lente progression permettrait à l'Assemblée nationale de passer devant le Sénat en terme de féminisation (16,9% de sénatrices) mais ne nous hisserait qu'à la 59e place au niveau mondial, entre l'Estonie et la Guinée équatoriale", observe Marie-Jo Zimmermann, députée UMP de la Moselle et rapporteur de l'Observatoire de la Parité.

Pour en finir avec cette exception française, l'Observatoire recommande de renforcer les pénalités pour non-respect de la parité, de prendre en compte le nombre de femmes élues et pas seulement de candidates dans le calcul de l'aide et d'envisager des mesures administratives lors du dépôt des candidatures.

Un premier pas a été fait dans cette voie avec l'adoption au début de l'année d'une loi qui alourdit les pénalités financières. L'aide publique aux partis sera diminuée des trois quarts de l'écart entre hommes et femmes rapporté au nombre total de candidats. La pénalité était jusqu'à maintenant de la moitié de l'écart. Mais la nouvelle règle ne s'appliquera qu'aux législatives de 2012.

A peine plus féminine, l'Assemblée sera aussi un peu plus diverse. L'UMP et le PS présentent quelques candidats issus de l'immigration, dont certains dans des circonscriptions considérées comme gagnables. Mais on sera là encore très loin d'une représentation de la réalité de la France "multiple".

Mercredi 6 juin 2007, 16h01



Les législatives, un enjeu financier pour les partis

PARIS (AP) - L'enjeu des élections législatives n'est pas que politique, il est aussi financier. Les ressources sonnantes et trébuchantes des partis politiques pour les cinq ans qui viennent dépendent en effet de leurs résultats les 10 et 17 juin. Pour certains, c'est tout simplement une question de survie.

Régie par la loi du 11 mars 1988, l'aide publique directe au financement des partis politiques se montait à 80,2 millions d'euros dans le projet de loi de finances pour 2007, une somme inchangée depuis 1995. Mais seuls 73,2 millions d'euros seront effectivement distribués, le reste correspondant aux pénalités financières imposées aux partis qui ne respectent pas la parité.

Ce sont les élections législatives qui décident de la répartition de cette enveloppe entre les différentes formations, et ce pour les cinq ans à venir. La moitié de l'aide publique -environ 33 millions d'euros- est en effet répartie entre les partis qui ont présenté des candidats ayant obtenu au moins 1% des suffrages exprimés dans au moins 50 circonscriptions. La répartition est alors proportionnelle au nombre de suffrages obtenus au premier tour.

Ce système pousse indéniablement à une multiplication des candidatures aux législatives, et notamment des candidatures intéressées.

Au total, 67 formations de métropole ou d'outre-mer ont ainsi bénéficié d'une aide après les législatives de 2002, l'enveloppe allant de 1,63 euro par an pour "Metz pour tous" à plus de 9 millions pour le Parti socialiste et l'UMP.

La seconde moitié de l'aide (40,1 millions d'euros) est partagée entre les partis représentés au Parlement, en fonction du nombre de parlementaires.

En 2006, c'est l'UMP, vainqueur des législatives, qui avait logiquement touché le plus gros chèque (32,2 millions d'euros par an) quand le Parti socialiste bénéficiait d'une enveloppe annuelle de 20 millions d'euros.

Le Front national -qui n'a ni député, ni sénateur- et l'UDF n'ont en revanche touché que 4,6 millions d'euros, le Parti communiste 3,8 millions d'euros, les Verts 2,2 millions d'euros, Chasse, pêche, nature et traditions 645.000 euros, le Mouvement pour la France 603.000 euros, la Ligue communiste révolutionnaire 526.000 euros et Lutte ouvrière 495.000 euros.

Mercredi 6 juin 2007, 16h01



Vers des législatives plus mobilisatrices qu'à l'accoutumée

PARIS (AP) - Le scrutin des 10 et 17 juin va-t-il bénéficier du sursaut civique de la présidentielle? Les législatives étant traditionnellement moins mobilisatrices, l'abstention devrait être plus élevée dimanche qu'en avril-mai mais pourrait, selon certains sondages, redescendre nettement sous la barre des 30% qu'elle dépasse depuis 1988.

"Nous sommes à un taux de participation qui sera moins fort que celui que nous avons eu lors de la présidentielle, mais qui sera dans une assez bonne moyenne", résume Stéphane Rozès, directeur du département opinion de l'institut CSA.

Difficile, en effet, de battre la mobilisation massive de la course à l'Elysée qui s'est achevée il y a un mois, où 84% des électeurs se sont déplacés aux deux tours. Les législatives drainent toujours moins de Français vers les urnes. Depuis 1988, le taux d'abstention dépasse même 30% au premier tour. Le record? Les législatives des 9 et 16 juin 2002, où l'abstention a culminé à respectivement 35,6% et 39,7%.

Certes, les ingrédients s'accumulent pour inciter les Français à rester chez eux les 10 et 17 juin: une campagne terne où les dés semblent déjà jetés et des ténors repliés dans leur fief pour sauver leur siège.

"On est face à des législatives de reconduction", expose M. Rozès dans un entretien à l'Associated Press. "Le grand argument de la majorité présidentielle, c'est de dire que le pays a décidé l'essentiel, c'est-à-dire élire Nicolas Sarkozy, et qu'il faut lui donner les moyens de gouverner".

Pour autant, la participation pourrait s'avérer nettement plus forte qu'aux dernières élections législatives. Selon un sondage CSA publié le 31 mai, elle se limiterait ainsi à 23% au premier tour, soit plus de 12 points de moins qu'en 2002. De son côté, l'institut Sofres évalue également l'abstention à 25%. Ce qui aurait pour conséquence de faire mécaniquement baisser le nombre de triangulaires au second tour.

Face au risque de relâchement de ses troupes, la gauche ne ménage d'ailleurs pas ses efforts pour appeler à la participation et accuse la droite d'encourager la démobilisation civique. "Une forte participation profite quand même globalement plutôt à la gauche" et "permet aux socialistes de limiter la casse", note Stéphane Rozès. Ainsi le PS n'hésite-t-il pas à dramatiser l'enjeu en brandissant le spectre d'une chambre "bleu horizon" et des pleins pouvoirs pour Nicolas Sarkozy.

Ségolène Royal, en particulier, a multiplié les appels du pied à ses 16,8 millions et presque 47% d'électeurs du second tour. Il faut "empêcher la concentration des pouvoirs entre les mêmes mains" car "tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser s'il n'y a pas de contre-pouvoir", a-t-elle notamment mis en garde, convoquant Montesquieu.

La droite n'est pas en reste, redoutant que les sondages lui prédisant une confortable victoire n'incitent son électorat à bouder les urnes. Outre Nicolas Sarkozy, qui s'est personnellement impliqué dans la campagne en tenant meeting au Havre, son Premier ministre François Fillon a également prévenu que "rien n'est acquis d'avance".

Mercredi 6 juin 2007, 16h02



Législatives : vers la fin du mouvement de balancier

PARIS (AP) - La fin de l'alternance mécanique ? Pour la première fois depuis 1978, la majorité sortante devrait, lors du scrutin des 10 et 17 juin, remporter les législatives, brisant un mouvement de balancier qui a conduit à trois cohabitations depuis 1958. Rappel historique:

- Législatives des 14 et 21 juin 1981:

Pour la première fois depuis le début de la Ve République, la gauche est majoritaire à l'Assemblée nationale dans la foulée de l'élection à l'Elysée du socialiste François Mitterrand, qui a aussitôt proclamé la dissolution. Le PS détient la majorité absolue à lui seul avec 285 élus, son allié communiste en a 44, le RPR 88 et l'UDF 62.

- Législatives du 16 mars 1986:

Anticipant une défaite de la gauche, François Mitterrand impose la proportionnelle intégrale à un seul tour pour amortir le choc. Une première qui restera sans suite. Le RPR et l'UDF redeviennent majoritaires avec 286 sièges, moins qu'espéré, contre 247 au PS et au PCF. Surtout, 35 députés FN entrent au Palais-Bourbon. Tournant historique, ce scrutin entraîne la première cohabitation: Jacques Chirac entre à Matignon.

- Législatives des 5 et 12 juin 1988:

Réélu triomphalement, François Mitterrand applique la recette qui lui a si bien réussi en 1981 en dissolvant l'Assemblée nationale. Mais les Français ne lui accordent qu'une majorité relative: avec 275 élus, le PS rate la majorité absolue de 14 sièges. Le PCF a 26 députés, mais revendique son indépendance, le RPR en a 130, l'UDF 90 et le FN un seul.

Le Premier ministre socialiste Michel Rocard doit négocier tantôt avec les communistes, tantôt avec l'UDF pour faire passer ses textes.

- Législatives des 21 et 28 mars 1993:

Décidément d'humeur changeante, les Français provoquent une seconde cohabitation. La gauche est discréditée par les affaires et une "déferlante bleue" s'abat sur l'hémicycle: le RPR rafle 257 sièges, l'UDF 215 et Edouard Balladur entre à Matignon. Pour la gauche, c'est la curée: seuls 57 PS et 23 PCF surnagent. Le Premier ministre sortant Pierre Bérégovoy, qui menait la campagne, se suicide le 1er mai 1993.

- Législatives des 25 mai et 1er juin 1997:

Contrairement à son prédécesseur, Jacques Chirac n'a pas dissout un hémicycle qui lui est largement acquis à son arrivée à l'Elysée en 1995. Il change d'avis deux ans plus tard, espérant qu'une majorité plus resserrée se montrera plus disciplinée. Erreur fatale, qui restera dans l'histoire comme la "dissolution ratée".

Les Français portent à Matignon le socialiste Lionel Jospin et sa "majorité plurielle": le PS, le PCF, les Verts, le Mouvement des citoyens et le Parti radical de gauche détiennent 319 sièges, contre 140 au RPR et 113 à l'UDF. C'est la troisième cohabitation, qui durera cinq ans contre deux ans pour les précédentes, du jamais vu depuis 1958.

- Législatives des 9 et 16 juin 2002:

Les critiques pleuvant sur la cohabitation, accusée de paralyser les institutions, le président Chirac et son Premier ministre Jospin ont imposé deux réformes pour mettre fin à cette dissonance: le mandat du président passe de sept à cinq ans après l'adoption d'un référendum en septembre 2000; en avril 2001, le Parlement inverse le calendrier électoral pour faire passer les législatives après la présidentielle de 2002, et non avant comme prévu en raison de la dissolution de 1997.

Après l'ample réélection de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen, la droite récupère l'hémicycle du Palais Bourbon. Dans la XIIe législature qui s'achève, l'UMP comptait 359 députés, le PS 149, l'UDF 29, le PCF 21 et les Verts trois.

Mercredi 6 juin 2007, 16h02

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