Fillon a voté à Solesmes où il n'exclut pas d'être en ballottage
SOLESMES (AFP) - Le Premier ministre François Fillon, candidat UMP à l'élection législative dans la 4e circonscription de la Sarthe, a voté dimanche vers 12H15 dans son fief à Solesmes, où il n'exclut pas d'être mis en ballottage.
"Il y a beaucoup de candidats dans cette circonscription qui a donné presque toujours une majorité à la gauche à l'élection présidentielle. Ce sera plutôt pour le deuxième tour", a déclaré M. Fillon à la presse.
Portant un pantalon beige, une veste bleue foncée et une chemise bleue clair, le Premier ministre, accompagné de son épouse Penelope, a posé souriant et visiblement détendu devant les photographes. Il a serré la main à la cinquantaine de personnes présentes à la mairie de Solesmes (1.400 habitants).
M. Fillon a répété qu'un ministre échouant à l'élection législative devrait démissionner, s'appliquant cette règle à lui-même. "C'est une évidence, je ne vois pas comment on peut diriger le gouvernement de la France en n'ayant pas la confiance de ses électeurs", a-t-il dit, soulignant que c'était valable "pour tout ministre".
Le sénateur de la Sarthe devait déjeuner avec des amis à Solesmes avant de rentrer à Paris pour préparer la soirée électorale. Son principal concurrent, Stéphane Le Foll (PS), directeur de cabinet de François Hollande, avait voté vers 09H10 au Mans, se disant "inquiet" d'une participation plus faible qu'à l'élection présidentielle.
Dimanche 10 juin 2007, 13h30
49,28% de participation à 17h00 au 1er tour des législatives
PARIS (Reuters) - Les Français votent apparemment en petit nombre pour élire les 577 députés de l'Assemblée nationale, un scrutin qui devrait donner une large majorité à l'UMP et laisser la gauche sur le banc des figurants.
L'inconnue du vote ne résidait pas tant dans son issue - le président Nicolas Sarkozy, dans la foulée de son élection le 6 mai, semble assuré de disposer d'une majorité confortable pour appliquer son programme de réformes, accentuant ce que certains appellent "la présidentialisation du régime" - que dans la sévérité du score pour l'opposition, Parti socialiste en tête.
Environ 44 millions d'électeurs étaient invités à voter, à partir de 08h00 et jusqu'à 18h00 ou 20h00 dans 65.000 bureaux de vote, pour départager 7.640 candidats, dont 41,6% de femmes. Le second tour aura lieu dimanche prochain.
A 17h00, le taux de participation en métropole était de 49,28% des inscrits, le plus faible en 20 ans et en recul par rapport à celui enregistré en 2002 à la même heure (50,51%), un scrutin qui fut marqué par une forte abstention.
La participation était de même très nettement en baisse par rapport à celle de l'élection présidentielle, qui avait été forte et atteint 73,87% à 17h00 au premier tour le 22 avril et 75,11% au second tour le 6 mai. L'abstention est généralement plus élevée aux législatives qu'à l'élection présidentielle.
Outre-mer, qui inclut 22 circonscriptions, le premier tour a eu lieu samedi aux Antilles, en Guyane et, au large de Terre-Neuve, à Saint-Pierre-et-Miquelon. Les premiers Français à avoir voté sont les Polynésiens, le 2 juin. Le scrutin y a été avancé d'une semaine, l'étendue du territoire de l'archipel du Pacifique Sud obligeant à allonger l'entre-deux tours afin de distribuer le matériel électoral à temps dans les 118 îles.
VAGUE BLEUE
Fait inédit dans l'histoire de la Ve République, la gauche est partie d'emblée battue dans la campagne après la défaite de sa candidate Ségolène Royal à la présidentielle, appelant à "un vote humanitaire" selon l'expression d'un politologue, pour éviter une réédition de la débâcle de 1993, lorsqu'elle sauva, hors Parti communiste, 67 députés.
Au PS, dans la crainte d'une démobilisation de l'électorat face à la stratégie d'ouverture du chef de l'Etat, on a appelé à la résistance contre un "Etat UMP" hégémonique en se projetant dans un "après" tout aussi douloureux - la rénovation du parti.
Les sondages d'opinion créditent la droite (UMP, ralliés de l'UDF et divers droite) de plus de 40% des intentions de vote, la gauche (PS, PRG, MRG) de près de 30%, le Mouvement démocrate (MoDem) de François Bayrou de 10%, le Front national de 5%, le Parti communiste d'environ 4%, l'extrême gauche de 3% à 4%.
Les projections - scrutin majoritaire à deux tours oblige - parlent de "vague bleue" avec plus de 400 sièges pour l'UMP, de 110 à 158 au PS-PRG-MRG, 21 à 24 députés au Nouveau Centre, un à six sièges au MoDem, cinq à dix sièges au PCF, deux maximum aux Verts, qui n'ont pas scellé d'alliance électorale avec le PS.
Dans l'assemblée sortante, l'UMP dispose de 362 députés (plus six divers droite), le Parti socialiste de 142 élus, l'UDF de 29 représentants, le PCF de 22 élus et les Verts de trois.
Le 6 mai, Nicolas Sarkozy est arrivé en tête dans 372 circonscriptions. La gauche plaçait ses espoirs dans l'Ouest, où Ségolène Royal - qui ne se représente pas dans les Deux-Sèvres - a réalisé ses meilleurs scores, mais s'attendait à de fortes difficultés dans ses bastions historiques de l'Est et du Nord-Pas-de-Calais, où la droite a le vent en poupe depuis 2002.
Le retour en force du bipartisme observé à la faveur de l'élection présidentielle devrait se confirmer, même si une troisième entité centriste, écartelée entre les transfuges UDF du Nouveau Centre (84 candidats) et le MoDem de François Bayrou (535 candidats), devrait surnager.
L'équation sans appel devrait relancer le débat sur le mode de scrutin et la réintroduction d'une dose de proportionnelle - souhaitée par Ségolène Royal et François Bayrou durant la campagne et appuyée par Nicolas Sarkozy - pour améliorer la représentativité du spectre politique français. Afin de figurer au second tour, un candidat doit rassembler 12,5% des inscrits.
ENJEU FINANCIER
François Bayrou, qui joue son avenir personnel en prévision de la présidentielle de 2012 après ses 18,6% du 22 avril, peut escompter un score de 10% qui, de l'avis de politologues, serait une performance pour une formation naissante.
Le Parti communiste, exsangue après le camouflet infligé à Marie-George Buffet le 22 avril (1,93%), n'est pas assuré de conserver un groupe à l'Assemblée (au moins vingt députés).
Quant au Front national, il ne paraît guère en mesure de reconquérir un électorat désormais largement acquis à Nicolas Sarkozy et de semer le trouble dans d'improbables triangulaires (75 en 1997, 33 en 2002).
Au-delà du rapport de forces politiques, l'enjeu des législatives est financier et pourrait déterminer la survie du PCF et du FN. La loi du 11 mars 1988 indexe le financement public des partis sur les résultats aux élections législatives.
Ainsi, dans l'imbroglio centriste, l'ex-UDF Hervé Morin a-t-il enrôlé épouse, membres de sa famille, attachée de presse, chauffeur, pour étoffer la liste des candidatures du Nouveau Centre et faire bénéficier sa formation du financement public équivalent à 1,63 euro par voix.
Le ministre de la Défense brigue un troisième mandat dans l'Eure, imité par dix membres du gouvernement, dont le Premier ministre François Fillon, candidat dans la Sarthe, qui a fait campagne contre la gauche avec une férocité inusitée et prévenu que tout ministre battu serait contraint de démissionner.
Sont également en lice : Michèle Alliot-Marie (Pyrénées-Atlantiques), Roselyne Bachelot (Maine-et-Loire), Xavier Bertrand (Aisne), Jean-Louis Borloo (Nord), Christine Boutin (Yvelines), Dominique Bussereau (Charente-Maritime), Valérie Pécresse (Yvelines), Eric Woerth (Oise).
Enfin, Alain Juppé est candidat en Gironde. Seul le maire de Bordeaux paraît en position délicate : Ségolène Royal est arrivée largement en tête dans sa circonscription - pourtant un bastion de la droite - le 6 mai avec 54,66% des voix.
Dimanche 10 juin 2007, 17h42
Participation de 22,56% à midi
PARIS (AFP) - Appelés à élire dimanche leurs 577 députés, les Français étaient, à la mi-journée, plus nombreux à avoir voté que lors des précédentes législatives de 2002 (22,56% contre 19,61%) même si la mobilisation est restée bien en deçà de celle, exceptionnelle, de la dernière présidentielle.
Le taux de participation à la mi-journée est supérieur de près de trois points à celui enregistré lors du premier tour des législatives de 2002, marqué par le record d'abstention à ce type de scrutin: 35,58%.
Il se situe au même niveau que celui enregistré à midi au premier tour des législatives de 1997 (22,46%).
La participation est par contre nettement en baisse par rapport à celle des deux tours de l'élection présidentielle, qui avait été particulièrement élevée. A midi, elle avait atteint 31,21% au premier tour le 22 avril et 34,11% au second tour le 6 mai.
Dans une grande majorité des départements, la participation s'inscrivait en hausse par rapport il y a cinq ans, parfois dans des proportions importantes.
Ainsi, dans le Sud-Est, elle progressait de quelque 7 points dans les Alpes de Haute-Provence, la Haute-Corse, ou l'Hérault, de près de 5 points dans les Bouches-du-Rhône ou les Alpes-Maritimes.
Dans le Sud-Ouest, elle était en progression de 4,5% en Haute-Garonne ou dans le Tarn, de 12% dans les Pyrénées-Atlantiques (à 29,49%), de 8% en Lot-et-Garonne, de près de 6% en Gironde, de 6,5 points en Charente-Maritime.
Dans l'Ouest, même tendance avec des hausses spectaculaires en Maine-et-Loire où 31,40% des électeurs avaient voté (+14), en Indre-et-Loire (+9), dans le Finistère, dans l'Orne, et dans la Sarthe, le département du Premier ministre François Fillon où 27,50% des électeurs s'étaient déjà déplacés.
On notait des progressions importantes également dans le Nord (+6 points à 23,16%) ou dans les Ardennes (+5), mais aussi en Ardèche (+8,5) et dans la Drôme (+7). Participation aussi en forte hausse dans certains départements du centre de la France, comme la Haute-Loire (+6), et de l'Est: + 7 points dans le Doubs et dans la Meuse.
A midi, les départements les plus "civiques" avaient été le Maine-et-Loire, la Haute-Loire (31,15%), la Haute-Corse (30,56%), l'Aude (30,20%) et l'Ardèche (30,07%).
Dans une vingtaine de départements, la participation était toutefois moindre qu'en 2002, une baisse dépassant rarement les deux points, si ce n'est dans les Deux-Sèvres, le département de l'ex-candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal, où elle était de 3,5 points (23,01% de participation).
La région parisienne et la capitale, où les bureaux ferment à 20H00, avaient très peu voté à midi, et dans tous les départements d'Ile-de-France, hormis les Hauts de Seine, moins qu'en 2002. Le taux de participation n'était que de 12,5% dans le Val de Marne, 13,29% en Val d'Oise, 14,76% en Seine-St-Denis, 15,04% en Seine-et-Marne, 15,06% en Essonne, 15,71% dans les Hauts-de-Seine et 16,22% à Paris.
Dimanche 10 juin 2007, 13h32