Crise politique et mardi sanglant dans les territoires palestiniens

Hier soir, Mahmoud Abbas a réuni les dirigeants de son parti à Ramallah. Ses ministres ont décidé de ne plus siéger en l'absence de cessez-le-feu. La bande de Gaza est au bord de la guerre civile. Les violences entre partisans du Fatah et du Hamas ont fait près d'une trentaine de victimes et plus de 150 blessés hier.
Les accrochages les plus violents ont eu lieu à Jabaliya, au nord de la bande de Gaza. Les combattants du Hamas ont pris le contrôle de la base de la sûreté nationale. Un service de sécurité fidèle à Mahmoud Abbas. Auparavant le bureau du président de l'Autorité palestinienne et la maison d'Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre issu du Hamas, avaient été prises pour cible. Les violences entre Fatah et Hamas ont repris il y a cinq jours.
Les deux camps ont rompu une trêve qu'ils avaient conclue le mois dernier. Depuis le début de cette flambée de violence au moins 50 personnes sont mortes. Les partisans du président palestinien accusent désormais le mouvement islamiste de préparer un coup d'Etat pour prendre le contrôle de la bande de Gaza.
Par EuroNews, le mercredi 13 juin 2007, 8h54
Dix-sept morts à Gaza, le Fatah et le Hamas à couteaux tirés
GAZA (AFP) - Dix-sept Palestiniens ont été tués depuis lundi dans la dernière flambée de violences partisanes entre le Fatah et le Hamas dans la bande de Gaza, où des obus de mortier se sont abattus près du bureau du président Mahmoud Abbas et sur la maison du Premier ministre Ismaïl Haniyeh.
La présidence palestinienne a entre-temps accusé des chefs du Hamas de préparer un "putsch" et de pousser à la guerre civile dans les territoires palestiniens.
Après une nuit ponctuée par le crépitement de tirs, les rues de Gaza étaient largement désertes mardi matin à l'exception de combattants lourdement armés tenant des barrages ou perchés sur des toits d'immeubles.
Trois obus de mortier se sont abattus dans le périmètre du QG de M. Abbas sur le front de mer, sans faire de victime, ont indiqué des sources sécuritaires. M. Abbas, chef du parti Fatah, se trouve à Ramallah en Cisjordanie.
Un peu plus tard, un obus est tombé sur la maison de M. Haniyeh dans le camp de réfugiés de Chatti, provoquant des dégâts, selon un responsable de son bureau.
Le Premier ministre, issu du mouvement islamiste Hamas, ne se trouvait pas chez lui au moment de la chute de l'obus.
A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, un activiste du Hamas, Omar Rantissi, a été tué par des hommes armés. Sa mort porte à 17 le nombre de Palestiniens tués depuis lundi.
La victime est le neveu de Abdelaziz Rantissi, l'ancien chef du Hamas assassiné par Israël en 2004.
Toujours à Khan Younès, de violents combats qui ont fait sept blessés opposaient dans les matinée des membres de la Sûreté nationale fidèle au Fatah à des activistes du Hamas qui ont encerclé deux de leurs QG.
A Gaza-ville, plus de 50 obus de mortier ont été été tirés dans la nuit et mardi matin sur le QG de la Sécurité préventive, également fidèle au Fatah, ont indiqué des sources sécuritaires sans faire état de blessés.
Une dizaine de maisons appartenant à des cadres du Fatah ou du Hamas ont en outre été incendiées dans la nuit par des activistes rivaux, selon les mêmes sources.
Des activistes du Hamas ont également enlevé deux techniciens de la télévision officielle palestinienne dans une station de transmission à Gaza avant de détruire le bâtiment à l'explosif. Le Hamas accuse cette télévision d'être à la solde du Fatah.
Plusieurs colonnes de fumée noire se dégageaient mardi au-dessus de la ville de Gaza. Un correspondant de l'AFP a pu voir deux immeubles encore en feu après avoir été incendiés dans la nuit. Des façades d'autres bâtiments étaient criblées de balles.
Des hommes armés et cagoulés du Hamas ou des services de sécurité loyaux au Fatah ont dressé des barrages faits de bloc de béton et de pneus. Ils contrôlent les identités des rares automobilistes qui se sont aventurés dans les rues.
La radio du Hamas, Al-Aqsa, et celle du Fatah, Al-Chabab, retransmettaient les invectives échangées entre les deux mouvements.
Dans plusieurs quartiers, des élèves passant les épreuves du baccalauréat ont dû être transférés vers d'autres établissements.
"Nous ne pouvons pas nous concentrer ou répondre aux questions à cause du bruit des balles et d'expolsions. Nous avons peur", affirme Islam, une élève qui passe le baccalauréat dans un établissement à Tal Al-Hawa, un des quartiers qui connaît les combats les plus farouches.
Le Hamas et le Fatah siègent ensemble au sein d'un gouvernement d'union dont la formation en mars avait mis fin à une année de violences partisanes ayant fait des centaines de morts dans la bande de Gaza.
Les accrochages ont toutefois repris en mai notamment en raison de divergences sur les modalités d'application d'un plan censé mettre fin à l'anarchie sécuritaire régnant dans les territoires palestiniens.
Les heurts ont reflué à la faveur d'un cessez-le-feu conclu le 19 mai, avant de reprendre le 7 juin, faisant 23 morts depuis.
Par Adel Zaanoun, le mardi 12 juin 2007, 12h14
Dix-sept morts à Gaza, le Fatah menace de quitter le gouvernement d'union palestinien
GAZA (AFP) - Dix-sept Palestiniens ont été tués depuis lundi dans la dernière flambée de violences partisanes entre le Fatah et le Hamas dans la bande de Gaza, alors que le parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas a menacé mardi de se retirer du gouvernement d'union nationale dominé par le Hamas.
Des obus de mortier se sont abattus près du bureau du président Mahmoud Abbas et sur la maison du Premier ministre Ismaïl Haniyeh.
Le porte-parole du Fatah, Ahmad Abdelrahmane, a affirmé dans un communiqué que le comité central du mouvement examinerait l'opportunité de rester au gouvernement si les violences qu'il a imputées "à un groupe pervers au sein de la direction du Hamas" se poursuivaient.
"Le comité central tiendra alors une réunion d'urgence pour prendre une décision définitive quant à son maintien au gouvernement et au Conseil législatif", le parlement palestinien, a-t-il ajouté.
La présidence palestinienne a entre-temps accusé des chefs du Hamas de préparer un "putsch" et de pousser à la guerre civile dans les territoires palestiniens.
Après une nuit ponctuée par le crépitement de tirs, les rues de Gaza étaient largement désertes mardi matin à l'exception de combattants lourdement armés tenant des barrages ou perchés sur des toits d'immeubles.
Trois obus de mortier se sont abattus dans le périmètre du QG de M. Abbas sur le front de mer, sans faire de victime, ont indiqué des sources sécuritaires. M. Abbas, chef du parti Fatah, se trouve à Ramallah en Cisjordanie.
Un peu plus tard, un obus est tombé sur la maison de M. Haniyeh dans le camp de réfugiés de Chatti, provoquant des dégâts, selon un responsable de son bureau.
Le Premier ministre, issu du mouvement islamiste Hamas, ne se trouvait pas chez lui au moment de la chute de l'obus.
A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, un activiste du Hamas, Omar Rantissi, a été tué par des hommes armés. Sa mort porte à 17 le nombre de Palestiniens tués depuis lundi.
La victime est le neveu de Abdelaziz Rantissi, l'ancien chef du Hamas assassiné par Israël en 2004.
Toujours à Khan Younès, de violents combats qui ont fait sept blessés opposaient dans les matinée des membres de la Sûreté nationale fidèle au Fatah à des activistes du Hamas qui ont encerclé deux de leurs QG.
A Gaza-ville, plus de 50 obus de mortier ont été été tirés dans la nuit et mardi matin sur le QG de la Sécurité préventive, également fidèle au Fatah, ont indiqué des sources sécuritaires sans faire état de blessés.
Une dizaine de maisons appartenant à des cadres du Fatah ou du Hamas ont en outre été incendiées dans la nuit par des activistes rivaux, selon les mêmes sources.
Des activistes du Hamas ont également enlevé deux techniciens de la télévision officielle palestinienne dans une station de transmission à Gaza avant de détruire le bâtiment à l'explosif. Le Hamas accuse cette télévision d'être à la solde du Fatah.
Plusieurs colonnes de fumée noire se dégageaient mardi au-dessus de la ville de Gaza. Un correspondant de l'AFP a pu voir deux immeubles encore en feu après avoir été incendiés dans la nuit. Des façades d'autres bâtiments étaient criblées de balles.
Des hommes armés et cagoulés du Hamas ou des services de sécurité loyaux au Fatah ont dressé des barrages faits de bloc de béton et de pneus. Ils contrôlent les identités des rares automobilistes qui se sont aventurés dans les rues.
La radio du Hamas, Al-Aqsa, et celle du Fatah, Al-Chabab, retransmettaient les invectives échangées entre les deux mouvements.
Dans plusieurs quartiers, des élèves passant les épreuves du baccalauréat ont dû être transférés vers d'autres établissements.
"Nous ne pouvons pas nous concentrer ou répondre aux questions à cause du bruit des balles et d'expolsions. Nous avons peur", affirme Islam, une élève qui passe le baccalauréat dans un établissement à Tal Al-Hawa, un des quartiers qui connaît les combats les plus farouches.
Le Hamas et le Fatah siègent ensemble au sein d'un gouvernement d'union dont la formation en mars avait mis fin à une année de violences partisanes ayant fait des centaines de morts dans la bande de Gaza.
Les accrochages ont toutefois repris en mai notamment en raison de divergences sur les modalités d'application d'un plan censé mettre fin à l'anarchie sécuritaire régnant dans les territoires palestiniens.
Les heurts ont reflué à la faveur d'un cessez-le-feu conclu le 19 mai, avant de reprendre le 7 juin, faisant 23 morts depuis.
Mardi 12 juin 2007, 13h24