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2 septembre 2007 7 02 /09 /septembre /2007 22:41
Les socialistes sont idéologiquement très divisés et n’ont plus aucun leader. Ils ont été victimes d’un processus de sarcologie et d’une ‘salpiconisation’ de leur doctrine.


Récemment était annoncée la réalisation, en résine, d’un sarcosuchus imperator, sorte de grand crocodile de douze mètres de long, dont les fossiles ont été découverts il y a une quarantaine d’années.

Évidemment, la proximité de la racine sarco- me faisait tout de suite penser à Nicolas Sarkozy. Sarco, cela signifie ‘chair’, ce qui est fort intéressant à interpréter.

Sarkozy, mangeur de chair fraîche ? Ou dénicheur de chair à saucisse ?

Toujours est-il que fort de sa popularité et du succès de ses nombreuses tentatives d’ouverture (et encore, on ne dit pas celles qui ont échoué, Manuel Valls, Malek Boutih et d’autres l’ont à peine évoqué), Nicolas Sarkozy semble avoir réussi dans ses tentatives de déstabilisation du parti socialiste.

Pour simple rappel, Bernard Kouchner, Jean-Pierre Jouyet, Éric Besson, Jean-Marie Bockel, Fadela Amara au gouvernement, Jack Lang, Jacques Attali, Michel Rocard, Hubert Védrine dans des commissions sur les institutions, la croissance, l’éducation, et d’autres sujets divers et variés, Dominique Strauss-Kahn avec sa candidature à la direction générale du FMI (candidature qui lui vaut aujourd’hui d’être le favori malgré un candidat tchèque soutenu par la Russie)… « Je poursuivrai encore l’ouverture » a encore averti, à sa rentrée de vacances, le Président de la République.

Bref, Nicolas Sarkozy phagocyterait tout ce qui compte comme socialistes frustrés, orphelins et désabusés… avec quelques verroteries. À part Kouchner et Strauss-Kahn, dont les lots de consolation sont loin d’être légers.


La sarcologie est définie comme… « partie de l’anatomie qui traite des chairs et des parties molles du corps ».

Certes, Nicolas Sarkozy n’est pas médecin ni biologiste comme l’un de ses frères, il pourrait toutefois être un très bon sarcologue du parti socialiste, puisqu’il a su le débarrasser de toute sa ‘chair molle’…


Mais que reste-t-il donc au parti socialiste ?

Certes, nous pourrions dire, qu'y reste-t-il ? qui reste ?

Laurent Fabius, qui démissionne du bureau national du PS ? François Hollande, prêt à devenir le candidat des socialistes en 2012 ? Ségolène Royal, se croyant de nouveau prédestinée pour 2012 ? ou encore Bertrand Delanoë, trop parisien pour se rendre compte que la France, ce n’est quand même pas que la capitale ?

Ou encore des jeunes anciens, comme Manuel Valls (le plus ambitieux), Arnaud Montebourg (le plus incantatoire), Pierre Moscovici, Benoît Hamon, ou Jean-Christophe Cambadélis ?

Évidemment, le vrai problème du parti socialiste n’est pas un problème de personnes. Le leadership sera naturellement comblé, assumé, les trous se combleront progressivement, comme en 1995 avec Lionel Jospin prêt à renoncer déjà à la politique après la déroute des législatives de 1993.

La vraie préoccupation du parti socialiste, c’est sa ligne politique. En terme idéologique et en terme de stratégie d’alliance.

Idéologiquement, le parti socialiste est, en gros, confronté à un clivage entre deux camps inconciliables :

Ceux qui optent pour la social-démocratie, qui reconnaissent la réalité sociale et économique du monde actuel, à savoir celle d’une mondialisation à la fois de l’économie, des transactions commerciales et financières mais aussi du savoir et qui souhaitent, avec pragmatisme, en relever toutes les carences et étudier au mieux les améliorations du non-système actuel.

Ceux qui sont encore des archéo-marxistes, de la première gauche, dans le sillage du François Mitterrand de l’union socialo-communiste, altermondialiste, anti-tout, qui se croient dans une autre époque de luttes des classes, d’employés prolétaires, d’entrepreneurs suppôts du grand capital, qui refusent de voir la réalité en face, refusent de considérer l’intérêt de tous dans la construction européenne, et qui sont, finalement, très incantatoires, qui se sont sentis trahis par les propos droitiers de Ségolène Royal et qui souhaitaient même son échec dès le premier tour pour remettre en cause la ligne actuelle du ni-ni de la direction du PS.

Bien entendu, dans la première catégorie, il y a Dominique Strauss-Kahn, Michel Rocard et un bon nombre d’acteurs économiques, et dans la seconde catégorie, Laurent Fabius (à la sincérité mise en doute), Henri Emmanuelli entre autres.

Et Lionel Jospin (existe-t-il encore ?), François Hollande, Ségolène Royal, Jean-Pierre Chevènement, voire Manuel Valls, dans quelle catégorie se placent-ils ? Au nom de l’unité, dans aucune ?


Un salpicon se définit comme… « un ragoût composé de plusieurs sortes de viandes coupées en petits cubes et mélangées avec des truffes et des champignons ».

Un ragoût somme toute très pluraliste, très diversifié. C’est un peu ça, aujourd’hui, le parti socialiste, à la fin de son université d’été à La Rochelle.

Une sorte de grande potion où il y en a pour tous les goûts et pour tous les genres. Mais finalement, trop lourde, trop indigeste pour ne pas rendre immobile.

La personne qui relèvera le parti socialiste, ce sera le leader qui réussira enfin, à définir une ligne politique résolument claire sur sa vision de l’économie et de la réalité mondiale d’aujourd’hui, vision qui manque lourdement depuis la ‘pause’ des réformes socialistes demandée par Jacques Delors dès octobre 1981, puis le sommet du G7 à Versailles en juin 1982, date à partir de laquelle le parti socialiste n’a cessé de gouverner en socio-démocrate tout en refusant de le reconnaître.

Cette clarification ne pourra sans doute pas se faire sans dommages collatéraux. Comme, par exemple, la scission d’une partie des socialistes qui ne se retrouveraient plus dans cette rénovation.

De cette clarification viendra ensuite logiquement l’adoption de sa stratégie électorale : alliance avec les communistes qui ne représentent plus grand chose ? alliance avec les Verts ? alliance avec le Modem de François Bayrou ?



Refuser de choisir, c’est refuser de gouverner.

C’est un peu l’option prise par François Hollande depuis dix ans.
Et finalement, cela ne lui a pas si mal réussi… Enfin, à titre purement personnel.


Sylvain Rakotoarison, 02 septembre 2007.





Article paru sur Agoravox.




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