
Des biologistes de Montpellier, de Nancy, d’Orsay et de Sherbrooke (Canada) ont affirmé avoir identifié une nouvelle molécule capable de bloquer la réplication intracellulaire du virus du sida en empêchant la maturation de l’ARN (‘splicing’).
Ils ont appelé cette molécule IDC16.
Cette molécule intervient à l’encontre de la production de protéines nécessaires à la réplication du VIH.

« Cette nouvelle voie thérapeutique s’avère extrêmement prometteuse pour la lutte contre le sida mais aussi pour toute autre pathologie causée par un virus dépendant du même mécanisme cellulaire. » précise l’un des chercheurs.
Cela dit, il faut faire très attention avec ce genre d’information, car elle n’est pas anodine pour les personnes contaminées. Elle peut donner de fausses joies sur l’évolution de leur propre pathologie.
En effet, dans cette étude, seuls 200 gènes ont été testés sur les 30 000 qui doivent l’être pour s’assurer de la réelle efficacité de la nouvelle molécule.
Le stade actuel de cette recherche pharmaceutique sur ce sujet n’est qu’en phase préclinique où la plupart des molécules candidates sont rejetées pour différentes causes (notamment leurs effets secondaires dévastateurs).
Cette molécule pourrait éventuellement avoir des effets néfastes sur l’ADN humain et induire un cancer.
Et surtout, la réglementation des tests cliniques est telle que les malades du sida devront de toutes façons attendre près d’une dizaine d’années avant de voir cette molécule arriver sur le marché.
Concernant le traitement de cette information, pourtant d’une grande importance dans la recherche sur le sida et les maladies virales en général, l’étude a été publiée le 26 octobre 2007 dans une revue britannique à faible notoriété (PloS Pathogens) et a fait l’objet de brèves très discrètes dans les médias grand public.
Et peut-être que ce n’est pas un mal, car la discrétion est un gage de prudence et de questionnement avant d’être sûr des possibles applications de cette découverte sur le traitement des maladies virales.
D’autant plus que cette nouvelle piste thérapeutique ne doit pas rendre inaudibles les nécessaires campagnes de prévention contre le sida.
J’ai mis en liens le communiqué du CNRS et surtout, l’article dans son intégralité en pdf, pour ceux que ça intéresse.
Sylvain Rakotoarison
Sources :
(1) Small-Molecule Inhibition of HIV pre-mRNA Splicing as a Novel Antiretroviral Therapy to Overcome Drug Resistance Nadia Bakkour, Yea-Lih Lin, Sophie Maire, Lilia. Ayadi, Florence. Mahuteau-Betzer, Chi Hung Nguyen, Clément Mettling, Pierre Portales, David Grierson, Benoît Chabot, Philippe Jeanteur, Christiane Branlant, Pierre Cordeau Jamal Tazi, PloS Pathogens, 26 octobre 2007.
(2) Résumé de l’article.
(3) Contenu de l’article.
(4) Intégralité de l’article publié en pdf.
(5) Communiqué du Ministère de la Recherche.
(6) Communiqué du CNRS.
(7) Commentaire de l’information dans le blog d’un particulier.
Article paru sur Agoravox.

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