(dépêche)
Stephen Hawking écouté religieusement dans sa conférence à Genève
http://www.tdg.ch/geneve/actu/4000-personnes-uni-stephen-hawking-2009-09-15
4000 personnes à l’Uni pour Stephen Hawking
univers | UNIVERS La leçon du célèbre physicien a été retransmise dans dix auditoires.
© steeve iuncker-gomez | Hier soir, à Uni Dufour. La leçon du professeur sur la création de l’univers, organisée pour les 450 ans de l’Université de Genève, aura attiré plus de 4000 personnes.
Liens en relation avec l'article :
Vidéo: Interview de Stephen Hawking
CHRISTOPHE PONZIO | 16.09.2009 | 00:00
«Ici, c’est archicomplet, it’s full», annonce, un peu bousculé, un organisateur à l’entrée de l’Uni Dufour. Il est 17 h 10 hier, et déjà les 600 places de l’amphithéâtre qui accueille l’astrophysicien Stephen Hawking ont trouvé acheteur. L’ouverture des portes n’était prévue qu’à 17 h 30. Et, très vite, les neuf autres salles où était retransmise la conférence le sont aussi, laissant beaucoup de déçus. La leçon du professeur Hawking sur la création de l’Univers, organisée pour les 450 ans de l’Université de Genève, aura attiré plus de 4000 personnes. Passionnés et curieux de tous âges.
«La dimension de sa personnalité est fascinante», raconte Yves Curchod, restaurateur de 50 ans dans la file d’attente de l’Auditorium Arditi. «J’espère que ça sera différent de ses livres», continue Eduardo Rispoli, doctorant en droit de 26 ans. Il est 18 h 45, le théoricien du big-bang apparaît sur l’estrade dans son fauteuil roulant blindé d’électronique. Les applaudissements sont nourris, les yeux grands ouverts. L’homme impressionne.
Un long silence, deux bips d’ordinateur et la voix synthétique du professeur britannique lâche un «Est-ce que vous m’entendez? » Pendant près de quarante minutes, Stephen Hawking distille ses théories, entre schémas simplifiés et rires de l’auditoire. A la sortie, si beaucoup avouent ne pas avoir tout compris, d’autres sont plus que satisfaits. «Quand j’étais petite, j’ai étudié la physique et c’était difficile et ennuyeux, témoigne Alina Gulyaeva, étudiante russe de 35 ans. Avec lui et ses livres, tout est plus facile à comprendre. Le voir ce soir, c’est extraordinaire.»
Pour cet événement exceptionnel, le gratin universitaire et politique genevois avait fait le déplacement. Et le succès populaire qu’a rencontré la venue du professeur de Cambridge ne s’est pas cantonné à Genève. La conférence a été suivie en simultané à Sion, mais aussi à Boston. Quelque 250 personnes se sont également connectées au site de l’Université de Genève pour la vivre en direct. Preuve en est que l’univers de Stephen
Hawking n’a pas de frontières.
D’où venons-nous?
«Pourquoi sommes-nous là? D’où venons-nous?» Pour le professeur britannique, il n’y a pas de doute, ces questions ancestrales sont proches de trouver des réponses. Ceci notamment grâce aux progrès fulgurants de la cosmologie au cours du siècle écoulé. Hier, il en a évoqué les plus fondamentaux qui permettent non seulement de comprendre la création de l’univers mais encore de le conceptualiser, de l’accepter finalement. Aristote n’était-il pas convaincu que l’univers avait toujours existé? «Que faisait Dieu avant de faire le monde?» soulève l’astrophysicien, dans une conférence ponctuée d’humour.
Albert Einstein a apporté un peu d’ordre avec la théorie générale de la relativité: le temps et l’espace ne sont plus absolus. «La théorie selon laquelle l’univers est en expansion a balayé l’idée d’un univers qui a toujours existé», poursuit Hawking. Il faut attendre le début des années 60, alors que certains scientifiques tentaient d’éviter la question du début de l’univers, pour que l’étudiant Hawking avec Roger Penrose montrent qu’il existe un point où le temps a commencé. Le big bang. Mais la relativité générale n’explique pas comment l’univers a été commencé. C’est pourquoi le savant la combine avec la théorie quantique.
«En dépit des succès importants, tout n’est pas résolu», a conclu le professeur. A commencer par théoriser ce que l’univers va devenir.
(amb)