Compagnon de la Libération, enfant précoce du gaullisme combattant, il aurait pu être l’un des grands gouvernants de la France contemporaine.
Lorsque vous demandez qui a été le premier premier secrétaire du nouveau Parti socialiste en France, vous avez 99% de chances pour que votre interlocuteur vous réponde François Mitterrand. Or, ce n’est pas vrai. François Mitterrand n’était même pas membre du Parti socialiste lorsque celui-ci a été refondé en 1969. Et le premier premier secrétaire qui a eu la lourde mission de succéder à l’indéboulonnable Guy Mollet s’appelait… Alain Savary. Cette année, deux occasions de se souvenir de lui. Alain Savary est né à Alger, il y a cent ans, le 25 avril 1918. Et il est mort à Paris il y a un peu plus de trente ans, le 17 février 1988, à l’âge de 69 ans.
D’Alain Savary, l’histoire ne retiendra probablement que son passage au Ministère de l’Éducation nationale du 22 mai 1981 au 17 juillet 1984. Et de son passage, son fameux projet de loi qui voulait "annexer" l’enseignement libre et l’intégrer dans un "grand service public unifié et laïque de l’éducation nationale" (en particulier, fonctionnariser tous les enseignants du privé). En cela, il a voulu casser le subtil équilibre qui avait mis près d’un siècle à s’installer entre les anciennes congrégations religieuses et les extrémistes laïcards qui avaient joué, sous la IIIe République à une nouvelle version des "guerres de religions".
Inutile de dire qu’à l’époque, c’est-à-dire, il y a trente-quatre ans, je n’appréciais pas beaucoup Alain Savary qui était le pendant de gauche du symbole que représentait, quelques années plus tard, Alain Devaquet à droite, à savoir, un ministre dépassé par les ultras de son camp et finalement, désapprouvé par son chef de l’exécutif pour être allé trop loin alors qu’il voulait aller moins loin initialement. Ces deux hommes, qui ont suscité la haine de camps opposés, ont sombré politiquement dans un combat qui n’était pourtant pas le leur.
Ce projet d’Alain Savary a valu l’une des trois occasions pour la "droite" de rassembler plus d’un million de manifestants, c’était le dimanche 24 juin 1984 à Paris et je n’avais malheureusement pas pu y aller parce que j’avais une échéance importante le lendemain que je devais préparer (et j’étais lorrain à l’époque). Les deux autres occasions, c’étaient la fameuse manifestation de soutien au Général De Gaulle le 30 mai 1968 (qui signifia la fin de "mai 1968") et la "Manif pour tous" du 24 mars 2013 à Paris où 1,4 million de personnes se sont opposées au mariage pour tous.
Pourtant, Alain Savary, ce n’était pas "cela", cette déconfiture politique de la gauche, cause de la première chute de gouvernement le 17 juillet 1984. Il était d’abord un homme brillant intellectuellement, courageux car résistant, politiquement précoce, et probablement plus un homme politique de la IVe République que de la Ve République.
Catholique pratiquant lorsqu’il était étudiant, Alain Savary a fait de brillantes études, d’abord au lycée Buffon puis au collège Stanislas, à Paris, puis une licence en droit et sorti major du futur IEP Paris en 1940, dans la section diplomatique. Sa vocation première était une carrière au Quai d’Osay. Dès 1936, après avoir assisté à un congrès de la NSDAP (le parti nazi) à Nuremberg, il a compris que la guerre serait inévitable. En 1938, il fut reçu premier au concours du Commissariat de la marine. Il fit son service militaire à la marine à partir d’octobre 1938, et était aspirant commissaire au début de la guerre. En décembre 1939, il fut affecté à Boulogne-sur-mer et en juin 1940, après la défaite de l’armée française, il fut évacué vers l’Angleterre.
Ainsi, Alain Savary fut l’un de premiers militaires à avoir rejoint De Gaulle à Londres en juillet 1940. Il lui a demandé de combattre dans un bateau de guerre. Le 8 août 1940, il fut affecté dans l’état-major de l’amiral Émile Muselier, le premier officier général à s’être rallié à De Gaulle le 30 juin 1940 et membre du Conseil de défense de l’Empire, l’équivalent du gouvernement de la France Libre (et grand-père de Renaud Muselier, l’actuel président du conseil régional de PACA), dont il fut le secrétaire particulier : « Savary était ma conscience et l’un de mes collaborateurs les plus précieux. » (Mémoires). Alain Savary fut en même temps secrétaire du Conseil supérieur de la Marine. Il a rempli plusieurs missions en Amérique du Nord, notamment entre mars et mai 1941 aux côtés du futur amiral Thierry d’Argenlieu, chef d’état-major des Forces navales françaises libres. Puis, au milieu de l’année 1941, il fut envoyé à Saint-Pierre-et-Miquelon et participa au renversement des autorités pétainistes et au ralliement à la France Libre le 24 décembre 1941.
Parce qu’il savait ce qu’était l’administration territoriale, Alain Savary fut alors nommé gouverneur de Saint-Pierre-et-Miquelon de décembre 1941 à janvier 1943 (titre exact : commissaire de la France Libre), ce qui en a fait le plus jeune gouverneur de l’histoire (à l’âge de 23 ans !). Cependant, il voulait continuer à combattre sur le terrain, si bien qu’il quitta Saint-Pierre-et-Miquelon en 1943 et participa aux campagnes d’Afrique du Nord, d’Italie et de France, ce qui fit de ce jeune capitaine de corvette un compagnon de la Libération. Après avoir participé au débarquement en Italie puis en Provence, il participa à la jonction entre la division venue de Normandie et celle venue de Provence, le 12 septembre 1944 à Montbard, en Côte-d’Or. Le 6 novembre 1944, il quitta sa division pour aller siéger à l’Assemblée consultative provisoire comme représentant de l’ordre de la Libération. Du 1er avril 1945 au 30 mars 1946, De Gaulle le fit nommer, avec rang de général de corps d’armée, commissaire de la République (équivalent de préfet) à Angers, là encore parmi les plus jeunes à ce poste (à l’âge de 27 ans). Il succéda à Michel Debré.
Par ces nominations, De Gaulle a tout fait pour qu’Alain Savary entreprît une carrière politique. Ce qu’il fit. Engagé à la SFIO tendance Léon Blum en 1945, il représenta la SFIO au sein de l’Assemblée de l’Union française de novembre 1947 à juin 1951. À l’âge de 33 ans, Alain Savary est entré pleinement dans l’arène politique en se faisant élire député de Saint-Pierre-et-Miquelon le 17 juin 1951, battant assez largement le député MRP sortant avec 56,5% des voix. Il fut réélu le 2 janvier 1956 mais battu le 10 mai 1959 par celui qu’il avait battu en 1951, désormais avec l’étiquette UNR (Alain Savary avait été autorisé à siéger à l’Assemblée Nationale du 9 décembre 1958 au 11 mai 1959). Député très actif, vice-président du groupe socialiste, spécialiste des questions sur l’Outre-mer, l’Afrique du Nord et l’Indochine (il a même eu une mission gouvernementale en Indochine en 1953), il fut opposé à la majorité des parlementaires socialistes, en étant favorable à la décolonisation et en s’opposant à la CED (Communauté européenne de défense).
Il fut nommé Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, chargé des affaires marocaines et tunisiennes le 1er février 1956 dans le gouvernement de Guy Mollet, mais démissionna le 31 octobre 1956 (démission effective le 3 novembre 1956) à la suite des événements en Algérie, l’arrestation d’Ahmed Ben Bella le 22 octobre 1956 et, plus généralement, à cause de la politique du socialiste Robert Lacoste, gouverneur général de l’Algérie de février 1956 au mai 1958. Son action ministérielle ne fut donc pas couronnée de succès puisqu’il n’a pas pu empêcher l’enlisement en Algérie ni faire adopter le statut proposé par Edgar Faure au Maroc et en Tunisie devenus indépendants. Reprenant ses fonctions parlementaires, il fut le rapporteur de la loi de ratification du Traité de Rome signé le 25 mars 1957 et fut élu député européen le 13 mars 1958 (jusqu’en juin 1979, les députés européens étaient des parlementaires nationaux élus par leurs pairs).
Votant le 1er juin 1958 contre l’investiture de De Gaulle comme chef du gouvernement, Alain Savary fit également partie de la minorité au sein de la SFIO qui était favorable à la décolonisation. Il quitta la SFIO le 11 septembre 1958 au congrès d’Issy-les-Moulineaux parce que Guy Mollet était entré dans le gouvernement de De Gaulle comme Ministre d’État. De septembre 1958 à avril 1960, il est devenu secrétaire général adjoint du Parti socialiste autonome (PSA), scission de la SFIO, qu’il a fondé avec Édouard Depreux et Robert Verdier. Il souhaitait l’adhésion au PSA de Pierre Mendès France (ce dernier allait finalement rejoindre le futur PSU) et refusait en revanche celle de François Mitterrand qui s’était discrédité, à ses yeux, avec l’affaire de l’Observatoire et avec ses positions sur la politique algérienne.
Puis il participa à la création du Parti socialiste unifié (PSU), mais le quitta assez vite, en janvier 1963. Pendant les années 1960, n’étant plus parlementaire, Alain Savary travailla comme expert européen des questions industrielles et nucléaires (entre 1959 et 1972), tout en poursuivant son action militante de reconstruction de la gauche non communiste composée d’un très grand nombre de clubs politiques.
Ainsi, Alain Savary créa le club Socialisme et démocratie, fonda avec Pierre Bérégovoy l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG) dont il fut le secrétaire général, et participa en tant que tel à la Fédération de la gauche démocrate et socialistes (FGDS) entre 1965 et 1968 (après le bon score de François Mitterrand à l’élection présidentielle de décembre 1965). Après avoir échoué à retrouver un siège de député le 12 mars 1967 (il fut battu par la députée gaulliste sortante Nicole de Hauteclocque dans le 15e arrondissement de Paris), Alain Savary préféra ne pas être candidat aux législatives de juin 1968.
Après la démission soudaine de De Gaulle et la nécessité de définir une stratégie présidentielle dans l’urgence, la SFIO s’est réunie le 4 mai 1969 au congrès d’Alfortville et a adopté la fusion de la SFIO et de l’UCRG au sein d’un nouveau Parti socialiste (PS) et la désignation de Gaston Defferre comme candidat des socialistes à l’élection présidentielle de 1969. Alain Savary avait séduit Guy Mollet par sa réflexion de mettre le PS dans un cadre présidentiel. Ainsi, lors du premier vote, Alain Savary était arrivé en tête pour devenir le candidat à l’élection présidentielle, mais Gaston Defferre l’a finalement emporté, très influent parmi les députés SFIO dont il présidait le groupe.
À ce congrès, la Convention des institutions républicaines (CIR) de François Mitterrand et l’Union des groupes et clubs socialistes (UGCS) de Jean Poperen n’étaient pas présentes car deux stratégies étaient à choisir : la poursuite d’un candidat unique de la gauche sous la houlette de François Mitterrand, qui avait été un succès en décembre 1965 mais qui enlevait toute influence de la vieille SFIO dans le jeu politique (stratégie qui a eu du plomb dans l’aile avec la victoire gaulliste aux élections législatives de juin 1968), et, au contraire, le choix d’une candidature de témoignage pour le premier tour avant un soutien clair à la candidature du centriste Alain Poher au second tour (certaines fédérations socialistes ont même appelé à voter pour Alain Poher dès le premier tour).
Ce congrès d’Alfortville s’est achevé à Issy-les-Moulinaux du 11 au 13 juillet 1969, après l’effondrement de la candidature socialiste à l’élection présidentielle (5,0%). La SFIO est devenue officiellement le PS. La CIR restait en dehors du PS, sauf quelques membres comme Alain Labarrère et Michel Dreyfus-Schmidt, mais l’UGCS a rejoint ce nouveau PS. Le CERES de Jean-Pierre Chevènement a pris la majorité à la fédération de Paris (partisan d’un gouvernement commun avec le PCF). Soutenu par Guy Mollet qui pouvait ainsi continuer à contrôler l’appareil du PS, Alain Savary fut élu le premier premier secrétaire du Parti socialiste avec une voix d’avance face à Pierre Mauroy, pourtant ancien dauphin de Guy Mollet qui l’avait fait entrer à la direction de la SFIO en 1963 (Pierre Mauroy n’avait alors que 35 ans). Il fut donc "l’ancêtre" d’Olivier Faure, devenu premier secrétaire du PS le 7 avril 2018 au congrès d’Aubervilliers.
Au congrès suivant, à Épinay-sur-Seine du 11 au 13 juin 1971, la CIR de François Mitterrand s’intégra au sein du PS et, manœuvre suprême, François Mitterrand a réussi à se faire élire premier secrétaire contre Alain Savary (soutenu par Guy Mollet). Ce fut la ligne "dure" d’union de la gauche (programme commun avec le PCF) qui l’a emporté sur la ligne classique de la SFIO (dialogue idéologique avec le PCF). Alain Savary a d’abord perdu la bataille du mode de scrutin le 12 juin 1971 pour la désignation du comité directeur : lui voulait un scrutin majoritaire et le CERES une proportionnelle intégrale, ce fut cette dernière qui fut adoptée (et qui est toujours en cours), renforçant la nécessité de "combinaisons" pour dégager une majorité au sein de la direction du parti.
Le 13 juin 1971 a eu lieu l’élection du comité directeur par les 957 délégués (dont 97 issus de la CIR). L’alliance de François Mitterrand, Pierre Mauroy et Jean-Pierre Chevènement a obtenu 51,3% des mandats contre 48,7% pour la direction sortante. Majoritaire, François Mitterrand est ainsi devenu premier secrétaire et Pierre Mauroy le numéro deux du parti. Alain Savary fut "éjecté" de la tête du PS.
Quant aux motions, essentielles pour décider si la nouvelle direction allait recevoir un mandat pour négocier un programme commun avec le PCF, le résultat fut : la motion d’Alain Savary et Guy Mollet a obtenu 34%, celle de Pierre Mauroy et Gaston Defferre 30%, celle de François Mitterrand 15%, celle de Jean Poperen 12%, celle de Jean-Pierre Chevènement 8,5% et celle de Robert Buron 0,5%. Au second tour, la motion de synthèse de François Mitterrand (reprenant la nouvelle majorité) a obtenu 51,3% et celle d’Alain Savary (fusionnant avec celle de Jean Poperen) 48,7%. Entre ces deux motions, il n’y avait que 2 169 mandats de différence alors que, par ailleurs, 4 008 mandats s’étaient abstenus.
La stratégie mitterrandienne avait permis de conquérir le PS de l’extérieur grâce à la peur du "fantôme" Guy Mollet (toujours présent et représenté par Alain Savary) et par une alliance très discrète et préparée à l’avance entre François Mitterrand, la gauche du PS (CERES de Jean-Pierre Chevènement) et des leaders socialistes pourtant modérés mais ayant une importance interne très grande en nombre de mandats, Pierre Mauroy (fédération du Nord) et Gaston Defferre (fédération des Bouches-du-Rhône).
Comme Alain Savary, François Mitterrand avait également compris qu’il fallait installer le PS dans le cadre des institutions de la Ve République où prédomine l’élection présidentielle avec sa logique majoritaire (d’où la nécessité d’arrimer le PCF au PS pour avoir un jour l’espoir d’être au pouvoir). Après une décennie de cette politique, avec des hauts et des bas, cette stratégie a finalement abouti à l’élection de François Mitterrand à l’élection présidentielle le 10 mai 1981. Entre temps, Alain Savary s’est fait élire député de Toulouse le 11 mars 1973 (battant le député sortant UDR Alexandre Sanguinetti avec 53,4% des voix), réélu le 19 mars 1978 et le 21 juin 1981. Il fut aussi élu président du conseil régional de Midi-Pyrénées le 10 janvier 1974 par 50 voix sur 77, et le resta jusqu’à sa nomination comme ministre en mai 1981. Il resta très actif et attentif au développement économique de cette région.
Redevenu député, il fut toujours aussi actif que dans les années 1950, s’intéressant à beaucoup de domaines importants et notamment militaires. On pourra s’intéresser à ses interventions sur le service militaire et sur le rôle de l’armée, citées par le site de l’Assemblée Nationale, lors de la discussion générale du projet de loi modifiant certaines dispositions du code du service national le 12 juin 1973.
Service militaire : « Il ne s’agit pas de savoir si le service militaire est utile à l’appelé, mais si l’appelé est utile au pays, s’il est employé comme combattant. ».
Rôle de l’armée : « Je ne crois pas qu’il soit de la vocation permanente de l’armée, par exemple, de lutter contre les incendies. Qu’en cas de péril ou de nécessité, on fasse appel à elle, c’est normal ! Mais s’il faut un plus grand nombre de pompiers dans le pays, qu’on les recrute et qu’on les paie, et que l’on ne détourne pas l’armée de sa vocation fondamentale qui est de se préparer à l’hypothèse, que nous souhaitons improbable, d’une guerre. ».
Le 20 mars 1977, Alain Savary, à la tête d’une liste socialiste, échoua de peu à conquérir la mairie de Toulouse sur le centriste Pierre Baudis (père de Dominique Baudis). Cet échec ne le dissuada cependant pas de se porter candidat à sa réélection de député en mars 1978, et de gagner de nouveau, grâce à de très bons reports de voix à gauche.
Parmi ses projets du Président Valéry Giscard d’Estaing, Alain Savary vota en faveur de l’IVG, du divorce et de l’élection des députés européens au suffrage universel direct. Bénéficiant de la vague rose et de l’élection de François Mitterrand à l’Élysée, Alain Savary fut réélu député dès le premier tour le 14 juin 1981 avec 50,2%.
Auparavant, il fut nommé Ministre de l’Éducation nationale le 22 mai 1981 et le resta dans les trois gouvernements de Pierre Mauroy. Parmi ses réalisations, la création des Zones d’éducation prioritaires (ZEP), l’implication plus forte des universitaires dans la définition des programmes scolaires et l’adoption de la loi Savary n°84-52 du 26 janvier 1984 sur l’enseignement supérieur, continuation de la loi Edgar Faure n°68-978 du 12 novembre 1968.
Ce qui devait être son bâton de maréchal fut pour lui un exercice très délicat et pénible. Sous la pression permanente des ultras à gauche, sans soutien réel de François Mitterrand et rapidement impopulaire, Alain Savary a eu du mal à éviter de ranimer la "guerre scolaire" avec son projet de loi visant à fondre l’enseignement privé dans un « grand service public unifié et laïque de l’éducation nationale ». Adopté en conseil des ministres le 20 janvier 1984, son « projet de loi relatif aux rapports entre l’État, les communes, les départements, les régions et les établissements d’enseignement privés » (n°2051) fut présenté aux députés le 21 mai 1984.
Après la manifestation très importante contre le projet Savary du 24 juin 1984 à Paris (deux millions de personnes, dont Jacques Chirac, Simone Veil, Jacques Chaban-Delmas et Valéry Giscard d’Estaing) et l’effondrement du parti socialistes aux élections européennes du 17 juin 1984 (seulement 20,7% au lieu des 36,0% obtenus au premier tour des élections législatives du 14 juin 1981), le Président François Mitterrand annonça 12 juillet 1984, au cours d’une allocution télévisée, le retrait du projet Savary et a évoqué le projet d’un référendum sur le référendum qui fut rapidement discrédité par le Sénat pendant l’été.
Se voyant publiquement désavoué, Alain Savary démissionna le 16 juillet 1984 et, quelques heures plus tard, par solidarité, Pierre Mauroy donna la démission de son gouvernement. Le 17 juillet 1984, "le plus jeune Premier Ministre de l’histoire de France" fut nommé : Laurent Fabius. Jean-Pierre Chevènement succéda à Alain Savary le 19 juillet 1984 au Ministère de l’Éducation nationale.
Après cet échec politique, Alain Savary quitta la vie politique et se réfugia dans l’écriture d’ouvrages avant de disparaître à la suite de la maladie quelques semaines avant la réélection de François Mitterrand. Il avait pu observer le même phénomène gouvernemental avec les fortes polémiques suscitées par le projet Devaquet…
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (24 avril 2018)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Biographie de l’Assemblée Nationale.
Alain Savary.
François Mitterrand.
Pierre Mauroy.
Guy Mollet.
Gaston Defferre.
De Gaulle.
Jean-Pierre Chevènement.
Laurent Fabius.
Pierre Bérégovoy.
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20180425-alain-savary.html
https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/alain-savary-une-certaine-idee-du-203704
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2018/04/24/36346147.html