« Je tiens à dire qu'il n'est pas juste non plus d'interdire aux Français de se déplacer quand ils souhaitent le faire. Il n'est pas juste non plus d'imposer à des gens qui veulent franchir un rond-point de porter un gilet jaune. Il n'est pas juste non plus de bloquer des zones commerciales ou des centres-villes. » (Édouard Philippe, le 20 novembre 2018 à Paris).
Les journées de blocage des "gilets jaunes" continuent après la journée du samedi 17 novembre 2018 qui a coûté la vie à deux personnes. Selon le Ministère de l'Intérieur, il y a eu encore 46 000 manifestants le 18 novembre 2018, 27 000 manifestants le 19 novembre 2018, 10 500 manifestants le 20 novembre 2018 et 15 000 manifestants le 21 novembre 2018. Dans l'île de La Réunion, les violences ont été telles, le 20 novembre 2018, que le préfet a dû imposer un couvre-feu. Selon le Ministère de la Justice le 21 novembre 2018, il y a eu 745 personnes interpellées dont 549 placées en garde-à-vue en raison des violences constatées depuis le début du mouvement. Le bilan humain de ces journées est désastreux : au 21 novembre 2018, il y a eu depuis le 17 novembre 2018, deux personnes décédées et 528 personnes blessées (dont 16 graves), dont 115 policiers et gendarmes (dont 3 graves). Une nouvelle journée de mobilisation nationale est prévue le samedi 24 novembre 2018 avec une manifestation à Paris. Le gouvernement refuse que celle-ci se rassemble Place de la Concorde, un lieu proche des pouvoirs.
Ancien candidat à l'élection présidentielle en 2017 et habitué aux coups d'éclat dans l'Hémicycle, le député Jean Lassalle a provoqué une suspension de séance décidée par le Président de l'Assemblée Nationale Richard Ferrand lors de la séance de questions au gouvernement de ce mercredi 21 novembre 2018, parce qu'il avait revêtu un gilet jaune pour écouter le Ministre de l'Intérieur Christophe Castaner répondre au député Jean-Michel Fauvergue (LREM) : « Ces manifestations se déroulent dans des conditions qui font courir un risque d'abord à celles et ceux qui manifestent et ensuite, à celles et ceux qui veulent circuler. ». Puis, reprenant sa réponse après la courte suspension de séance : « Monsieur Lassalle sait par expérience que le ridicule ne tue pas, mais moi, je pense aux deux personnes qui sont mortes depuis samedi, aux 584 blessés, aux 110 policiers et gendarmes qui, pour garantir la protection du droit fondamental de manifester, ont été blessés. C'est cela la réalité. Je pense effectivement à ces femmes, à ces hommes qui avaient une libre revendication et se retrouvent aujourd'hui privé de ce droit fondamental de se déplacer dans ce pays. Je pense, mesdames et messieurs les députés, que la première chose revendiquée par celles et ceux qui ont manifesté samedi, c'est le droit à la liberté. Je pense que ce droit est fondamental, et que nous devons le garantir (...). Je pense, mesdames et messieurs les députés, aux risques que prennent nos forces de sécurité, y compris la semaine dernière quand elles sont intervenues pour interpeller cinq personnes à Saint-Étienne qui menaçaient de commettre un acte terroriste en France, avec comme slogan: ça va saigner le 17 novembre ! ». Le comportement de Jean Lassalle fut vivement salué et approuvé par Marine Le Pen tandis que les députés FI ont quitté l'Hémicycle.
La veille, répondant au député Jean-Luc Mélenchon lors de la séance de questions au gouvernement du mardi 20 novembre 2018, le Premier Ministre Édouard Philippe a évidemment confirmé le principe du droit à manifester mais a fait un rappel sur la nécessité de rester dans tous les cas dans la légalité pour protéger toutes les personnes : « Permettez-moi de rappeler, car c'est utile, l'état du droit : en France, pour manifester, il faut déclarer un projet de manifestation. Ce n'est pas du tout accessoire et c'est même important, car cela permet notamment de sécuriser la manifestation. Je constate que certains de nos concitoyens se sont affranchis de cette règle en disant qu'au fond, elle n'apportait rien. Or, elle permet de faire que les manifestations se passent bien. Nous n'avons aucune intention de réprimer ou de diminuer en quoi que ce soit la liberté d'expression et la liberté de manifestation, mais nous voulons qu'ellles s'expriment dans le cadre de la loi et dans le respect de l'ordre public. ».
C'était aussi ce qu'avait répondu le Ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin à son ancien compagnon de parti, Sébastien Leclerc (député LR), lors de la même séance du 20 novembre 2018 à l'Assemblée Nationale : « Nous pouvons partager ce constat, une partie des Français est en colère, mais nous ne pouvons pas cautionner la démagogie (...). Ce matin, le Ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a eu raison de dire que la manifestation, ce n'est pas l'anarchie, et qu'aujourd'hui, des dizaines de gendarmes et de policiers ont été blessés. Or, vous n'en avez pas dit un mot dans votre intervention ! ».
Au début de son intervention, Gérald Darmanin avait été choqué par l'absence de compassion pour les victimes de ces actions de blocage des "gilets jaunes" : « Monsieur le député, je suis vraiment touché (...) que [vous] n'ayez pas eu un mot à propos du décès d'une personne, pas un mot pour les personnes qui ont été grièvement blessées pendant les manifestations, pas un mot pour condamner des violences racistes et homophobes ! (...) Oui, monsieur le député Leclerc, permettez-vous d'être particulièrement choqué que, dans votre intervention, vous n'ayez pas eu un mot pour les blessés graves et pour la personne décédée aujourd'hui ! ».
Je reviens sur cette seule journée du samedi 17 novembre 2018 de mobilisation des "gilets jaunes" contre l’augmentation des taxes sur les carburants et visant à bloquer les axes routiers. Selon Christophe Castaner, au micro de RTL le dimanche 18 novembre 2018, le bilan humain est tristement très lourd avec le décès d’une personne et 409 personnes blessées dont 14 grièvement et dont 28 policiers, gendarmes et pompiers. 282 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre, dont 157 ont été placées en garde-à-vue. Une seconde personne est morte depuis dimanche, un motard qui doublait la file des voitures bloquées par un barrage et qui a heurté une camionnette qui faisait demi-tour.
Insistons sur le fait que ce bilan très lourd a été souvent sous-estimé dans les médias. Imaginez un tel bilan dans les manifestations contre la loi El-Khomri ou contre la réforme du code du travail, voire contre la réforme de la SNCF. Il y aurait eu une levée de boucliers pour condamner ces mouvements sociaux. On a vu les conséquences politiques de la mort de Malik Oussekine le 5 décembre 1986 lors du mouvement étudiant contre le projet Devaquet…
Je pense à cette femme, Chantal, veuve qui venait de prendre sa retraite, personne pleine de dynamisme, mère de quatre enfants et grand-mère de plusieurs petits-enfants, qui est venue participer à la première manifestation de sa vie, arrivée parmi les premiers au rassemblement du Pont-de-Beauvoisin (côté Savoie) et qui, pas protégée par les organisateurs de cette opération, pas plus que par les forces de l’ordre qui n’avaient pas été averties de celle-ci, a perdu la vie. Interrogée par "Le Parisien", une voisine a parlé d'elle ainsi : « Chantal, c’était une femme formidable. Toujours le sourire, toujours gaie, pleine d’entrain. C’était une battante, prête à rendre service. On ne pouvait que l’aimer. Elle adorait la peinture et animait d’ailleurs des ateliers d’apprentissage pour les enfants. Mourir comme ça, c’est injuste. ». Je pense à cette mère de famille paniquée, la conductrice qui a renversé et écrasé Chantal, mise en examen parce que lorsqu’on conduit, dans tous les cas, il faut garder le contrôle de soi et de son véhicule, et dont la vie, également, s’est arrêtée à ce jour de stupeur. Les responsabilités devront être établies, notamment les raisons de la panique de l’automobiliste, même si celle-ci reste responsable de sa conduite, ou plutôt, de son inconduite. Je pense aussi à ce motard décédé des suites de ses blessures, dont je n'ai pas beaucoup plus d'information.
Ces décès étaient hélas prévisibles parce que ce mouvement, organisé souvent par des "novices", n’a pas assuré correctement la sécurité indispensable des personnes. Le nombre d’accidents graves à l’approche des barrages est très élevé. Le nombre de blessés est très important et montre une certaine irresponsabilité d’un mouvement spontané, sans direction, sans hiérarchie, sans consignes claires, sans dialogue possible, qui n’a pas su garantir la protection de toutes les personnes présentes, manifestants comme automobilistes bloqués. La gravité de cette violence, volontaire ou involontaire, justifie la fermeté du gouvernement quand il s'agit de maintenir l'ordre public.
L’autre bilan, celui de la mobilisation, est plus contrasté. Dans la journée du samedi 17 novembre 2018, 287 710 personnes participant à ce mouvement ont été recensées, ayant entraîné 2 034 "points de tension" selon le vocabulaire ministériel qui se rapporte aux barrages filtrants ou bloquants des manifestants.
D’un point de vue comptable, c’est une forte mobilisation. Une semaine auparavant, à peine 1 000 blocages étaient envisageables, la veille encore, seulement 1 500. Le fait que ce nombre a dépassé 2 000 démontre que ce mouvement a été suivi. Cela dit, moins de 300 000 manifestants sur toute la France, les spécialistes des marches sur le pavé diraient que c’est assez faible comme mobilisation humaine. C’est certainement plus fort que les routiers en colère qui bloquaient les routes, que les cheminots en colère qui empêchaient la circulation des trains, ou que les aiguilleurs du ciel qui annulaient les vols d’Air France, mais cela reste faible au regard des 67 millions d’habitants que compte le pays. Comme toujours, il ne suffit de pas grand monde pour avoir des conséquences économiques et humaines graves.
Il y a une réelle incohérence dans la participation à ce mouvement de responsables qui se disent "de gauche" et supposés défenseurs de la prise en compte de l’environnement dans les politiques publiques. La participation de Jean-Luc Mélenchon en est un exemple éloquent : après avoir passé son temps à faire campagne notamment sur la transition écologique et à vouloir augmenter les impôts et taxes de 100 milliards d’euros ("contre les riches"), le voici qui se fond avec les néo-poujadistes qui râlent contre le "racket fiscal" et prônent une réduction des taxes sur l’essence et le gazole, simplement parce qu’ils réclament également la démission du Président Emmanuel Macron.
Mais il y a aussi une incohérence fondamentale de la part de ceux qui s’estiment lésés en tant qu’automobilistes, tout en voulant bloquer les autres automobilistes. Remettre en cause la liberté de circulation, l’une des libertés constitutionnelles, est un manquement très grave aux libertés et au respect des autres. La liberté de manifestation est évidemment aussi un droit fondamental et je n’ai vu nulle part celui-ci bafoué ni remis en doute, mais ce droit doit s’exercer dans le cadre légal pour qu'il ne mette pas en péril ni la sécurité des personnes (on a vu que dans certains endroits, ce n’a hélas pas été le cas) ni la liberté des personnes.
Il y a une incompréhension aussi en termes de hiérarchie de mobilisation. Bien sûr que la hausse des taxes sur les carburants impacte beaucoup de personnes (et moi y compris en tant qu’automobiliste récurrent), mais il y a pourtant bien d’autres sujets bien plus importants pour les valeurs de chacun, parfois différentes, du moins dans leur priorité, qui mériteraient une mobilisation au moins aussi soutenue que celle des "gilets jaunes".
Je rappelle par ailleurs le prix du litre d’essence en 1973. Son prix était de 1,69 franc, soit l’équivalent de 1,50 euro d’aujourd’hui, peu éloigné du 1,52 euro le litre de sans-plomb et de 1,51 euro le litre de gazole en 2018. Mais surtout, surtout grâce aux progrès de la technologie automobile, en 1973, le salaire d’une heure de SMIC permettait de rouler 30 kilomètres, tandis qu’aujourd’hui, en 2018, avec une heure de SMIC, on peut rouler …130 kilomètres ! Il faut certes prendre en compte que les distances domicile-travail sont beaucoup plus grandes qu'il y a quarante-cinq ans.
Il y a aussi une part d’imposture de la part des porte-parole ("référents") du mouvement des "gilets jaunes" lorsqu’ils osent dire qu’ils sont la voix du peuple. Le peuple contre le pouvoir. Quelle imposture ! Le peuple, c’est tout le monde, autant moi qu’eux. Même Emmanuel Macron fait partie du peuple. Et lui, il est légitime s'il se dit représentant du peuple. Seules, les élections peuvent déterminer celui ou ceux qui représentent "le plus" le peuple, et cette évaluation quantitative détermine l’identité des élus aux élections présidentielle et législatives. Ce n’est pas en bloquant les routes qu’on représente le peuple. C’est en se faisant élire.
Car la représentativité du peuple, parlons-en ! 287 710 participants, je le redis, ce n’est pas négligeable pour une opération de cette envergure, mais cela ne représente pas grand-chose du peuple. Par rapport à la population française au 1er janvier 2018, à savoir 67 186 640 habitants, cela ne représente que 0,4% ! Bon, c’est vrai, ce taux ne veut rien dire car je prends dans ce cas en compte les bébés etc.
Mais prenons plus justement les données électorales. Ce mouvement ne correspond qu’à 0,9% des suffrages exprimés lors du second tour de l’élection présidentielle du 7 mai 2017 (ou 0,6% des électeurs inscrits, puisque certains aiment bien compter par rapport aux inscrits). Cela ne correspond même pas au nombre d’électeurs (332 547 au premier tour du 23 avril 2017) du candidat confidentiel le plus ennuyeux du pays, à savoir François Asselineau. Le potentiel de mobilisation était pourtant très grand puisque les sondages évaluaient à 15% le nombre des Français susceptibles de vouloir participer au mouvement. 15%, ça correspondrait à environ 7,1 millions d’électeurs inscrits. On est loin du compte. Cela pourrait donc correspondre à une mobilisation de 4,0% de ces Français.
Parallèlement à ces statistiques, Emmanuel Macron, lui, a été élu le 7 mai 2017 par 20 743 128 citoyens français à la Présidence de la République française. Où est le peuple ? Plus de 20 millions d’un côté, moins de 300 000 de l’autre. Emmanuel Macron ou les "gilets jaunes" ? C’est plutôt lui, Emmanuel Macron, le peuple, pas ces participants à un mouvement néo-poujadiste qui ont le toupet de s’autoproclamer (seuls) représentants du peuple. Le pouvoir des rues n'a jamais fait bon ménage avec une démocratie éclairée et apaisée. Et selon le premier alinéa de l’article 6 de la Constitution du 4 octobre 1958, le Président de la République Emmanuel Macron est élu pour cinq ans.
Toute personne réclamant sa démission avant le terme de son mandat démocratiquement obtenu remet en cause les fondements même de la démocratie. Cette remise en cause est à la fois anticonstitutionnelle, antirépublicaine et antidémocratique. Au lieu d’être des grogneurs irresponsables pour la sécurité et la liberté des personnes et irrespectueux du processus démocratique, ils feraient donc mieux, d’abord, de respecter les règles communes.
On reproche au gouvernement de ne pas comprendre le peuple. Bien sûr qu’il doit le comprendre, mais faut-il qu’il gouverne selon les sondages ? Si la durée de la législature est de cinq ans, le mandat présidentiel de cinq ans, c’est justement pour avoir du temps et pouvoir prendre ses responsabilités hors de toute pression de l’instant. Au regard de l’histoire, on jugera justement le bon gouvernant dans sa capacité à décider en dehors des pressions du moment (qui seront oubliées) pour préparer et adapter le pays aux enjeux à venir. Ce n’est pas facile puisque, pour se faire élire, il faut faire des promesses qui fassent un peu rêver, ce qui explique les désillusions postélectorales.
Invité dans le journal de 20 heures le dimanche 18 novembre 2018 sur France 2, le Premier Ministre Édouard Philippe a déclaré que son gouvernement tiendrait le cap de sa taxation des carburants. Que pouvait-il dire d’autre ? Reculer devant 0,6% des électeurs inscrits ? Drôle de considération démocratique.
Pour autant, si je m’oppose fermement au principe de ce mouvement des "gilets jaunes", je n’exonère pas le gouvernement de ses propres responsabilités. Je considère que la hausse des taxes sur les carburants a des visées budgétaires et pas du tout écologiques. Cette justification écologique peut en effet mettre en colère les contribuables.
L’ancien ministre Éric Woerth, député LR et actuel président de la commission des finances de l’Assemblée Nationale (en tant que membre de l’opposition, en vigueur depuis 2007), l’a d’ailleurs malicieusement exprimé à son ancien compagnon de parti Gérald Darmanin, le Ministre du Budget, lors de la discussion en première lecture du projet de loi de finance rectificative de 2018, le lundi 12 novembre 2018 : « J’ai une question à poser au gouvernement et à la majorité à ce sujet : l’augmentation de la fiscalité énergétique vise-t-elle à compenser la baisse de la taxe d’habitation ? Nous posons cette question depuis plusieurs semaines, sans obtenir de réponse. Les montants sont les mêmes : avouez que c’est troublant ! J’insiste : compensez-vous la baisse de la taxe d’habitation par l’augmentation des prélèvements sur les carburants ? Je suis persuadé que vous allez me dire que non, mais d’année en année, tout au long des deux trajectoires, celle de la baisse de la taxe d’habitation et celle des taxes sur les carburants, les montants sont étonnamment semblables. Au fond, faites-vous payer aujourd’hui les automobilistes ce que les contribuables locataires ne paieront plus demain ? ».
La hausse des taxes sur les carburants serait beaucoup plus admissible si le gouvernement disait en effet franchement qu’elle a un objectif budgétaire (réduire le déficit) et pas un objectif écologique.
Deux raisons à la faible crédibilité de cette justification écologique.
De part, le produit des recettes supplémentaires par cette hausse. En 2019, par exemple, ce sera 7,5 milliards d’euros, et selon les mesures annoncées par le Premier Ministre Édouard Philippe sur RTL le 14 novembre 2018, il n’y aura que 0,5 milliard d’euros qui seront consacrés à la transition écologique, sous forme d’aides à la conversion (qui ne toucheront qu’au mieux, 1 million de personnes sur les quelque 40 millions propriétaires d’automobile). Cela montre bien l’objectif budgétaire.
D’autre part, si la volonté du gouvernement était bien la transition écologique, il s’y prendrait autrement. En effet, aujourd’hui, malgré les aides annoncées, de nombreux citoyens n’auront pas les moyens d’acheter une nouvelle voiture moins polluante (même d’occasion : la démonstration navrante et laborieuse du ministre François de Rugy sur l’achat d’un véhicule d’occasion était particulièrement contreproductive puisque cela signifiait que l’acheteur devait quand même trouver 5 000 euros). Le résultat de la hausse du prix des carburants, ce ne sera donc pas, pour eux, la dissuasion d’utiliser un véhicule dit polluant, mais un porte-monnaie allégé (c’est moins cher de payer les taxes qu’une nouvelle voiture). L’objectif de transition écologique ne sera donc pas atteint.
Il faudrait donc aller jusqu’au bout de la logique. Si le gouvernement voulait effectivement mener tout le pays dans cette transition écologique, il faudrait donc que les mesures incitatives et les aides à la conversion soient proposées sans condition de revenus, exactement comme la politique familiale sans condition de revenus (ou en mettant des seuils de revenus très élevés) qui a fait ses preuves sur la natalité en France par rapport aux autres pays comparables.
Je ne crois évidemment pas au Père Noël (même à l’approche de Noël), mais c’est une question de choix gouvernemental : si le gouvernement considère qu’il est temps que tout le monde participe à cette lutte contre la pollution (lutte qui devrait être consensuelle), il faut y mettre le paquet. C’est cela, la volonté politique. Elle doit se traduire sur le plan budgétaire. Au lieu de cela, le gouvernement profite de la vitrine écologique pour rééquilibrer ses comptes. La colère peut donc raisonnablement se comprendre, mais pas au point d’entraver la liberté de circulation des personnes, d’autant plus qu’elles n’ont rien défini de la politique énergétique du gouvernement.
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (21 novembre 2018)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Gilets jaunes : démocratie des urnes et grognement des rues.
Les taxes sur les carburants compenseraient-elles la baisse de la taxe d'habitation ?
Le bilan humain très lourd de la journée des "gilets jaunes" du 17 novembre 2018.
Gilets jaunes, au moins un mort et plusieurs blessés : arrêtez le massacre !
Emmanuel Macron, futur "gilet jaune" ?
Le Mouvement du 17-novembre.
Emmanuel Macron.
Édouard Philippe.
Jean-Christophe Lagarde.
La taxation du diesel.
L’écotaxe.
Une catastrophe écologique ?
Amoco Cadiz (16 mars 1978).
Tchernobyl (26 avril 1986).
AZF (21 septembre 2001).
Fukushima (11 mars 2011).
L’industrie de l’énergie en France.
La COP21.
Le GIEC et son alarmisme climatique.
Vibrez avec la NASA …ou sans !
Le scandale de Volkswagen.
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20181121-gilets-jaunes.html
https://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/gilets-jaunes-democratie-des-urnes-209732
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2018/11/20/36881858.html
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