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5 décembre 2019 4 05 /12 /décembre /2019 03:05

« On s’étonne après que les intéressés protestent. On fustige des syndicats "conservateurs", "arc-boutés sur des avantages d’une autre époque". Alors qu’ils protestent contre un projet plus compliqué qu’on le dit, injuste dans son uniformité, et qui réduit de manière tangible le temps de retraite en bonne santé. » (Laurent Joffrin, "Libération", 28 novembre 2019).


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À la veille de la Saint-Nicolas, qui dans le rôle du Père Fouettard ? Il semble déjà acté que ce jeudi 5 décembre 2019, toute la France va être paralysée. Et même, jusqu’à la fin du week-end. Tout le monde cherche à se prémunir contre l’ouragan qui se lève. Mais pour combien de temps ? Car c’est là la véritable inconnue.

Certains n’hésitent pas à se lâcher dans l’excès d’amalgames. Ainsi, pour Julien Dray, ancien conseiller politique de François Hollande, c’est carrément la révolution de la libération, mélangeant allègrement des luttes pour la liberté au risque de la vie et des considérations plus confortables : « Après le Liban, le Chili, Hongkong, l’Algérie… et tant et tant d’autres pays, à partir du 5 décembre, serait-ce le tour de la France ? La solidarité, la fraternité, la dignité ont rendez-vous dans la rue ! » (4 décembre 2019). Les réflexes gauchistes ont la vie dure.

La grève du 5 décembre 2019 sera plus sévère que celle de 1995. À cette affirmation prémonitoire, le gouvernement a de quoi s’effrayer. Je prétends que 1995 n’est pas la bonne référence de comparaison. La réforme de la sécurité sociale du Premier Ministre de l’époque, Alain Juppé (dont le fils spirituel est désormais à Matignon), était nécessaire et d’ailleurs, elle est quand même passée dans son élément le plus important qui est en train d’être voté actuellement au parlement : le budget de la sécurité sociale, qui correspond à peu près (voire plus) au budget de l’État, est désormais sous contrôle parlementaire. Eh oui, avant la réforme Juppé, ce budget restait à la discrétion des partenaires sociaux (syndicats et patronat), alors qu’il s’agit évidemment de l’argent des Français (pas leurs impôts, mais leurs charges salariales).

Enfin, il me semble plus pertinent de comparer 2019 à …1984. Oui, 1984, rappelez-vous le printemps 1984 où plus d’un million de personnes sont sorties dans les rues pour protester contre la réforme Savary. La réforme Savary ne visait pas à rendre plus efficace l’enseignement scolaire, elle ne répondait qu’à un impératif idéologique, celui de l’égalité. Alain Savary, un peu débordé par des militants d’extrême gauche, devait défendre en effet un système unique, laïque, unifié de l’éducation nationale. C’était d’ailleurs l’une des 110 propositions du candidat François Mitterrand pendant la campagne présidentielle de 1981, on ne pouvait pas donc protester sur son caractère soudain, elle avait été annoncée.

Au contraire de la réforme Juppé (changement de cap au bout du sixième mois du premier mandat du Président Jacques Chirac, mais annoncée comme justement la réforme des retraites par points proposée par le gouvernement et évoquée dès la campagne présidentielle du candidat Emmanuel Macron en 2017. Là encore, personne n’a été trompé sur l’existence de ce projet.

On se souvient de ce qu’il est advenu de la réforme Savary : après une cuisante défaite électorale aux élections européennes de 1984 (Lionel Jospin tête de liste nationale des socialistes, en tant que premier secrétaire du PS), François Mitterrand a balayé la réforme, allumé un feu de diversion qui n’a pas fait …long feu (le référendum sur le référendum) ; Alain Savary, désavoué, a jeté l’éponge ; Pierre Mauroy, épuisé, l’a suivi ; et Laurent Fabius, jeune dauphin, fut promu le plus jeune Premier Ministre que la France n’ait jamais connu (37 ans et 11 mois), plus jeune de quelques jours que Félix Gaillard ! Cela dit, cela n'a pas empêché François Mitterrand de rester Président de la République ...encore onze années !

Si l’on reste dans la comparaison "commune" des journaux, la différence entre 1995 et 2019, c’est aussi que la CFDT soutenait la réforme Juppé en 1995, alors qu’en 2019, depuis deux ans, cette centrale syndicale (devenue la première en France) semble avoir été écartée des négociations par l’Élysée.

Je suis proche des positions européennes et du volontarisme économique et diplomatique d’Emmanuel Macron et du gouvernement actuel, mais je ne suis pas du tout convaincu de la nécessité, de l’utilité, ni surtout de l’intérêt de bouleverser l’ensemble du système des retraites.

Passons rapidement sur la forme : Emmanuel Macron dit avoir entendu les gilets jaunes et il balance une réforme systémique qui révolutionne trois quarts de siècle de protection sociale ! Le pire, à mon sens, c’est l’absence d’affirmation, les contradictions à l’intérieur même du gouvernement, les hésitations, les démentis, les interrogations, en clair, l’absence d’une véritable ligne fondée sur une cohérence et une vision claire du système de retraites futur. Tout doute provenant du gouvernement renforce l’angoisse des Français. Pire, elle alimente toutes les oppositions, ceux qui sont pour la réforme comme ceux qui sont contre la réforme. Pour la réforme : le gouvernement finalement ne sera pas "cap" ! Contre la réforme : voyez comment ils veulent manger notre retraite !

Laissons aussi de côté cet argument passablement stupide : pas question de céder sinon, cela signifierait qu’il serait impossible de faire des réformes en France.

D’abord, arrêtons de généraliser sur le mot "réformes". Il y a des réformes intelligentes et consolidées, durables, et elles furent nombreuses, au point qu’elles ne trouvent plus de détracteurs ayant pignon sur rue. Lesquelles ? Plein : la légalisation de l’IVG, l’abolition de la peine de mort, le mariage pour tous, mais aussi la loi Pécresse sur l’autonomie des universités (lorsque les enseignants-chercheurs ont compris qu’ils pouvaient y trouver des financements, d’origine privée, que l’État, endetté, ne leur apporterait de toute façon plus, ils y ont compris un vif intérêt, au-delà de toute idéologie). Rappelons bien que toutes ces réformes ont trouvé de sérieux opposants à l’époque de leur adoption (pour certaines, j’aurais pu en être, seul l’âge m’aura évité de me fourvoyer peut-être).

Ensuite, évitons de croire que toutes les réformes sont utiles et durables. Au nom de quoi veut-on révolutionner le modèle social des Français ? La seule chose qui s’impose est d’avoir un minimum d’adhésion desdits Français. Peut-être pas un référendum (au gouvernement aussi de prendre ses responsabilités), mais une méthode qui permette d’avoir l’adhésion d’une partie significative des Français, par la pédagogie ou la souplesse. En d’autres termes, on ne réforme pas contre la volonté du peuple, sauf à vouloir l’infantiliser : c’est pour ton bien !

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Pour moi, il y a véritablement deux sujets en un dans la réforme des retraites.

Le premier sujet est un problème de financement, qui est forcément récurrent dès lors que l’espérance de vie, heureusement, continue sa lente progression et que le nombre d’actifs, malheureusement, diminue (à cause d’une natalité en berne, mais aussi d’un chômage durable). Résultat, il y a de moins en moins d’actifs pour payer de plus en plus de retraités. A priori, la réforme de la retraite par points devait se faire à financement constant, ce qui signifiait que la réforme systémique ne règlerait pas ce problème de déficit.

Il n’y a pas trente-six solutions pour résoudre cette quadrature du cercle, en fait, c’est plutôt un triangle : cotisations sociales, pensions de retraite, temps de travail (âge légal de départ à la retraite, durée de cotisation, etc.). On ne va pas baisser les pensions (voir les gilets jaunes l’an dernier avec l’augmentation de la CSG sur les pensions). On ne va pas augmenter les cotisations (les entreprises sont déjà surchargées de taxes et impôts). Il n’y a donc que l’âge de départ à la retraite ou la durée de cotisation. Rappelons quand même qu’avant 1982, l’âge légal était de 65 ans pour une espérance de vie de dix ans inférieure.

Je ne verrais donc rien de scandaleux qu’on travaille plus longtemps, c’est-à-dire comme avant 1982, pour assurer la pérennité financière du système de retraites. Surtout que 60-65 ans reste aujourd’hui un âge relativement "jeune" (il suffit d’observer les jeunes retraités), encore en possession, pour la plupart, de tous les moyens. On peut imaginer un système dérogatoire pour les professions où, effectivement, "l’âge" serait très élevé, par exemple, pour les travaux manuels, les travaux à forte pénibilité, etc. Je rappelle que la loi actuelle permet au salarié de rester à son poste de travail jusqu’à 70 ans, et si l’employeur ne le veut pas, il doit le licencier selon les procédures habituelles, ce qui n’est pas facile.

Le second sujet est la réforme (initiale) du gouvernement, la retraite par points (issue des réflexions et des concertations menées par Jean-Paul Delevoye). Rappelons aussi que ce système est déjà appliqué pour les retraites complémentaires. Mais pas pour la retraite du régime général. Elle implique la fusion des quarante-deux régimes spéciaux pour un certain nombre de professions (et pas seulement les cheminots, les électriciens, etc.).

Les arguments sont principalement au nombre de deux : la simplicité et l’égalité. La simplicité, c’est un leurre puisqu’il est question de mettre plein d’exceptions pour diverses professions. L’égalité, c’est purement de l’idéologie. L’égalité ne sera jamais réelle car certaines professions ont des espérances de vie plus faibles que d’autres. C’est aussi un leurre et une idéologie quasi-totalitaire. Ils joueraient sur le ressentiment actuel selon lequel les retraités trouveraient que les pensions de leurs voisins seraient meilleures que les leurs. Je m’étonne que des ministres comme Édouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, plutôt d’inspiration libérale, soient promoteurs de ce type d’idéologie.

Ce qui est terrible, c’est que je ne vois aucun avantage pratique à cette réforme par points (qui ne résout en rien les problèmes de déficit qui se règlent de manière pratique par une réforme dite paramétrique), et je ne vois que des inconvénients, sans même prendre en considération les conséquences sur le climat social et le risque de désastre économique qui en serait la suite logique.

Le principal inconvénient, c’est que cela ne prend pas en compte les éventuels "accidents" de la vie professionnelle, et ils sont hélas nombreux aujourd’hui. J’écris "accidents" mais je devrais plutôt évoquer des interruptions temporaires d’une vie professionnelle : une période de chômage, un congé pour accompagner une personne en perte d’autonomie, mais aussi une reconversion professionnelle (avec formation), un congé parental pour élever les enfants en bas âge (ce qui n’est pas un "accident" !), etc.

Or, aujourd’hui, le régime général reprend les vingt-cinq meilleures années de sa vie professionnelle. C’était beaucoup d’années, mais c’est mieux que la réforme proposée. Car avec la retraite par points, la seule traduction pratique, c’est que le calcul de la pension se ferait désormais par les …quarante-deux meilleures années de sa vie professionnelle, bref, par toute sa vie professionnelle, y compris les "trous", accidents de la vie, interruptions plus ou moins volontaires.

Le système actuel permet, lui, d’avoir dix-sept années de "mauvaises" années professionnelles (débutant, chômage, congé de maternité, reconversion, etc.) si l’on prend une durée de cotisation de quarante-deux années (42 années – 25 années). Le système par points ne laisse échapper aucune "mauvaise" année dans le calcul de la pension.

C’est là la véritable faille du système proposé : au lieu de prendre en compte justement notre époque où le travailleur est moins à 100% au travail et cherche à avoir un équilibre avec sa vie affective ou familiale, la réforme sanctionnerait justement toute interruption professionnelle.

Je n’évoque pas le régime des fonctionnaires, supposé privilégié par la prise en compte seulement des six meilleurs mois de sa carrière (dans la pratique, c’est nécessaire pour avoir un montant sensiblement équivalent aux retraites du régime général, dans le privé).

Et encore moins le cas particulier des enseignants qui sont, insistons vraiment là-dessus, qu’on les aime ou pas (même si c’est stupide d’aimer ou pas une profession, à la rigueur des individus particuliers, mais de manière générique, cela n’a pas de sens), les enseignants qui ne sont payés que sur dix mois répartis sur douze mois (en clair, ils ne sont pas payés pendant les grandes vacances scolaires ; ils ont plus de vacances, ils gagnent moins d’argent).

Là encore, cette réforme de retraite par points serait catastrophique pour toutes ces personnes. Il y avait alors l’idée de revaloriser tous les traitements pour obtenir des montant de pension équivalent à aujourd’hui, mais cela coûterait alors …13 milliards d’euros par an ! C’est cela, une démarche idéologique : refuser de voir toutes les conséquences de la retraite par points et être prêt à augmenter la dépense publique pour multiplier les rustines, sans voir d’autre forme d’intérêt que la réforme pour la réforme.

Cependant, citons le ministre Jean-Michel Blanquer le 4 décembre 2019 : « Cette réforme, nous ne la ferons pas au détriment de nos enseignants. Contrairement à certaines fausses informations qui circulent, leurs pensions ne baisseront pas. (…) Le futur système universel de retraite s’accompagnera d’une revalorisation salariale pour les enseignants. L’objectif de cette revalorisation sera de garantir le même niveau de retraite entre les enseignants et les fonctionnaires de niveau équivalent. Ce sont les règles du système actuel qui s’appliqueront pour toutes les années travaillées jusqu’en 2025 et donc, la règle des six derniers mois. 100% des droits acquis dans le système actuel seront donc conservés et calculés selon les règles des anciens régimes. ».

Pourtant, il semblerait que quasiment tout le monde, ou les trois quarts des salariés, serait perdants avec ce nouveau système par points. Il y a donc un loup. Ou, plus concrètement, sait-on au moins qui va y gagner avec ce nouveau système ? Quel intérêt y a-t-il à saboter un système de retraites qui, s’il n’est pas parfait, peut quand même assurer un minimum à vivre ? Au profit d’un système pour lequel tout le monde serait perdant ? À moins de dire clairement que, dans le triangle paramétrique, on veuille en fait raboter les pensions. Ce serait plus clair.

Alors, l’illisibilité de la réforme du gouvernement, particulièrement anxiogène (incertitude, brouillard, ou certitude d’y perdre des plumes dans tous les cas), ajoutée à l’absence d’arguments autres que purement idéologiques (égalité, simplicité) qui sont de faux arguments (rappelons-nous les arguments invoqués pour justifier la fusion des grandes régions), font que la journée du 5 décembre 2019, préparée depuis deux mois au moins, va être un succès au sens où la grève va être particulièrement suivie. Qu’importe le nombre de manifestants (et qui pourra se déplacer pour aller manifester ?), qu’importe s’il y a ou non des casseurs. Le critère sera si les consignes de grève sont ou pas suivies.

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Les prévisions sur le transport parisien (RATP), les trains (SNCF), l’éducation nationale, etc. sont inespérées pour les syndicats : 90% pour la SNCF, ce qui veut dire que dans de nombreux endroits, c’est carrément 100% de grève prévue. Petit sourire qui laisse entrevoir qu’à termes, les "usagers" seront moins bousculés dans un futur lointain : la ligne 1 et la ligne 14 du métro parisien n’auront aucune perturbation… puisqu’elles fonctionnent sans conducteur !

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement essaie toutefois de trouver une voie de sortie (avant d’entrer) pour reculer sans perdre la face. La "clause grand-père" (drôle d’expression) pouvait faire partie de ces outils de recul : on fait quand même la réforme, mais uniquement pour les nouveaux entrants du marché du travail. Outre que c’est particulièrement injuste pour les plus jeunes (même si, finalement, quand on paie des cotisations sociales, c’est aussi un contrat clair qu’on a avec l’État sur un système social identifié), c’est aussi faire injure aux organisateurs des grèves (c’est-à-dire aux syndicats) de croire que, puisque cela ne s’appliquerait pas à leur situation personnelle, ils accepteraient la réforme. Heureusement, leur action reste dans un cadre collectif et social et pas seulement individuel et égoïste (c’est plutôt rassurant d’ailleurs).

Quant aux grèves, elles semblent aujourd’hui, malgré tous les problèmes que cela va entraîner dans la vie quotidienne des gens, plutôt approuvées (selon les enquêtes des sondeurs) par une grande partie de l’indéfinissable "opinion publique" dont une partie va aussi en profiter pour faire de l’antimacronisme primaire (pourquoi se gêner ?). À la différence de 1995, la société de 2019 est aujourd’hui branchée sur l’Internet, avec des applications smarphone qui permettent de faire facilement du covoiturage, du télétravail, avec d’autres outils pour réduire les perturbations.

Vouloir unifier, uniformiser tous les systèmes de retraite dans une société qui, pourtant, se complexifie de plus en plus, ne va pas dans le sens de l’histoire. L’époque est à la différenciation et pas à la caporalisation. En maintenant coûte que coûte la réforme de la retraite universelle par points, le gouvernement prend le risque qu’avait pris le gouvernement Mauroy avec son système unique de l’éducation nationale : voir se dresser devant lui une France qui rappellera que la diversité est aussi une des valeurs de l’esprit républicain. Alors, négocier, réformer, oui, mais pas bouleverser, pas uniformiser. Comme la devise de l’Europe : uni dans la diversité.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (04 décembre 2019)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Grèves contre la réforme des retraites : le début de l’hallali ?
Rapport de Jean-Paul Delevoye sur la réforme des retraites remis le 18 juillet 2019 : "création d’un système universel de retraite" (à télécharger).
Faut-il encore toucher aux retraites ?
Le statut de la SNCF.
Programme du candidat Emmanuel Macron présenté le 2 mars 2017 (à télécharger).
La génération du baby-boom.
Bayrou et la retraite à la carte.
Préliminaire pour les retraites.
Peut-on dire n’importe quoi ?
La colère des Français.
Le livre blanc des retraites publié le 24 avril 1991.

_yartiGreveRetraites04



http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20191204-greves-retraites.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/greves-contre-la-reforme-des-219720

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2019/12/04/37839019.html



 

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commentaires

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Rarement "réforme" aussi régressive n'a été envisagée par un gouvernement républicain.L'enjeu est historique:cette régression en marche doit être stoppée.<br /> Vive la CGT !
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