« C’est donc en suivant une méthode nouvelle que nous prendrons ensemble, à bras-le-corps, la crise, avec une obsession en tête : la lutte contre le chômage et la préservation de l’emploi, priorité absolue de mon gouvernement pour les prochains dix-huit mois. » (Jean Castex, le 15 juillet 2020 à l’Hémicycle).
Le nouveau Premier Ministre Jean Castex a prononcé sa déclaration de politique générale devant les députés ce mercredi 15 juillet 2020 à 15 heures (on peut lire le texte intégral ici). Cette séance est intervenue le lendemain d’une importante interview du Président Emmanuel Macron qui avait donné la "feuille de route" pour les 600 prochains jours (et derniers jours) de son quinquennat.
Il y a un petit côté vintage dans ce chef du gouvernement atypique, un côté Quatrième République, ou du moins, années 1960. Peut-être à cause de son éloquence un peu désuète, n’hésitant pas à se tortiller devant son micro, derrière ses grosses lunettes, en lisant scrupuleusement son texte avec un petit accent qui rappelle les heures passionnées des débats parlementaires enflammés d’un ancien temps ? Peut-être son absence de lien avec son auditoire ?
Il y a des enseignants qui se lient tout de suite, dans leur communication, avec leurs élèves, par le regard, des sourires, des petits mots, et il y a des enseignants qui restent comme des magisters, en haut de leur promontoire. Jean Castex a l’air plutôt de ces derniers, il n’est pas enseignant, les députés ne sont pas des élèves, mais il suivait son texte comme un bulldozer technocratique qui déroulait son catalogue des mesures gouvernementales, la plupart d’ailleurs plutôt convaincantes et bien ficelées, de bon sens, et même consensuelles. Qui irait critiquer les repas à 1 euro des étudiants boursiers, même si on peut se douter que cette mesure permet d’oublier la diminution de 5 euros de l’APL, l’aide au logement, de 2017 ?
Son prédécesseur Édouard Philippe savait incarner une relation personnelle pour ne pas dire personnalisée avec son auditoire parlementaire, lançant parfois à des députés ou des groupes politiques des clins d’œil ou des piques, alors que Jean Castex en restait à son texte, sans aspérité, sans épices si ce n’est son accent.
Je suis donc étonné par les nombreux éloges éditocratiques après cet exercice assez laborieux. Certes, il a fait le "job", celui d’un exercice souvent convenu à l’issue prévisible (Jean Castex a reçu la confiance des députés à 19 heures 40 avec 345 voix d’approbation, 177 voix contre et 43 votes blancs, sur 565 votants). Oui, il a son propre caractère qui ne demande qu’à s’exprimer, qui exprimera des différences avec le Président de la République, et il n’est certainement pas son simple "collaborateur", il l’a d’ailleurs déjà prouvé par quelques mini-victoires obtenues sur la volonté élyséenne à propos de quelques "détails".
On le dit convivial et plein d’écoute, mais il n’a pas montré, disons que je n’ai pas senti beaucoup de connivence avec l’Assemblée, pas beaucoup d’ondes communes, comme je pourrais dire, comme s’il était une machine désincarnée, certainement en très bon état, très efficace, mais à qui manquerait peut-être ce qu’on appellerait le sens politique, du moins, le sens du liant, lui qui parle sans arrêt de vouloir réconcilier la France. Peut-être d’ailleurs que c’est cela, le petit grain de sable qui me gêne. Jean Castex a déclaré : « Notre première ambition, immense, sera de réconcilier ces France si différentes, de les souder ou de les ressouder. ». Ambition que je partage pleinement, mais il y a peut-être une différence importante entre vouloir réconcilier les France et vouloir réconcilier les Français… comme il peut y avoir peut-être une différence entre aimer la France (De Gaulle) et aimer les Français (Jacques Chirac).
Quand on écoute la liste des propositions et des mesures, dont aucune n’est réellement innovante ni vraiment révolutionnaire, on se dit qu’Emmanuel Macron redécouvre parfois l’histoire politique des soixante-quinze dernières années, voudrait retrouver le cadre d’une prospérité gaullienne des années 1960 (par exemple, la création d’un nouveau commissariat au Plan), tout en reprenant de vieilles ficelles de l’après-chocs pétroliers (comme les emplois aidés).
On peut aussi être étonné par l’absence de sujets de politique extérieur, rien sur l’Europe (ou à peine), rien sur la situation internationale tendue, rien encore sur l’énergie nucléaire et l’arrêt de la centrale de Fessenheim (pourtant l’énergie la plus décarbonée possible), rien non plus sur la loi de bioéthique alors qu’il semble y avoir une volonté de la faire adopter rapidement et le plus discrètement possible pendant la torpeur de l’été…
Réconciliation des France
Dans son discours, Jean Castex a commencé par une longue introduction très réfléchie en guise de diagnostic sévère et d’ambition "immense" : « Nous avons vu des femmes et des hommes engagés, solidaires, inventifs et responsables. Mais quand la tempête souffle, les fragilités qu’on préférait ignorer éclatent aux yeux de tous. La crise a mis en lumière, de manière très crue, nos difficultés et parfois, nos défaillances, y compris au sein de l’appareil d’État. Elle a aussi souligné les faiblesses de notre économie : un appareil productif incapable de pourvoir à nos besoins en biens et en ressources stratégiques. Nous avons atteint un niveau de dépendance qui n’est pas raisonnable. La crise a accentué la vulnérabilité des personnes éloignées du cœur de notre modèle économique et de protection sociale : les travailleurs précaires, les travailleurs en situation de handicap, les salariés en contrat court, les jeunes, les indépendants. Mais ce n’est pas tout : la crise est venue frapper une France en plein doute ; une France qui se divise ; une France qui se crispe et qui, parfois, se désespère depuis bien trop longtemps ; une France qui, en partie tout au moins, se trouve gagnée par la peur du déclassement ; une France qui se sent parfois abandonnée. Vous le savez, il y a beaucoup de France qui se sentent loin et laissées pour compte : France des banlieues, France rurale, France des outre-mer, France dite périphérique, France de ceux qui, y compris au cœur de nos villes, n’ont pas droit à la parole. Ces France-là sont notre pays, autant que la France de la réussite économique, scientifique, industrielle et culturelle dont nous sommes légitimement fiers. Notre première ambition, immense, sera de réconcilier ces France si différentes, de les souder ou de les ressouder, de faire que, de part et d’autre, on s’écoute, on se reconnaisse, on se comprenne, on contribue à restaurer la valeur cardinale qui soude les sociétés : la confiance, la confiance du peuple en ses élites, la confiance entre l’État et les corps intermédiaires qui structurent la société, la confiance en l’avenir. ».
Décentralisation et planification
Jean Castex, comme beaucoup de commentateurs l’ont oublié, n’était pas seulement un maire rural quand il a été nommé à Matignon, il était aussi un conseiller départemental des Pyrénées-Orientales, ce qui peut expliquer son choix de privilégier l’échelon départemental dans le mille-feuilles territorial, alors même que le département était appelé, il y a encore quelques années, à disparaître. Il n’a pas tort car c’est bien le département qui joue le rôle de guichet social dans les politiques de solidarité, et l’élargissement (injustifié financièrement) des régions a rendu ces dernières encore plus éloignées des réalités quotidiennes des citoyens.
Son choix va donc contre la mode ambiante mais pour l’efficacité : « Je m’étais fait le défenseur, à l’occasion de la mission sur le déconfinement qui m’avait été confiée par le précédent gouvernement, du couple maire-préfet de département. Notre intention est de rendre rapidement plus cohérente et plus efficace l’organisation territoriale de l’État, en particulier au niveau du département. Toutes les créations d’emplois qui seront autorisées par le projet de loi de finances pour 2021 seront affectées, sauf exception justifiée, dans les services départementaux de l’État, et aucune dans les administrations centrales. C’est une révolution. ».
Paradoxalement, décentralisateur et planificateur, Jean Castex veut remettre un nouveau Commissariat général au Plan, créé juste après la guerre par De Gaulle (dirigé alors par Jean Monnet). Le but sera d’anticiper les besoins et les crises et de voir à plus long terme qu’aujourd’hui, notamment sur le plan industriel : « Nous avons progressivement perdu notre capacité à nous projeter dans le long terme, à planifier une politique économique, à identifier les gisements de croissance future et à définir une perspective. C’est la raison pour laquelle le Président de la République souhaite la création rapide d’un commissariat général au Plan, qui aura pour mission d’incarner et d’animer une telle politique. C’est aussi le sens de la loi de programmation annuelle de la recherche, qui sera présenté au conseil des ministres dès la semaine prochaine, et permettra un réinvestissement massif de 25 milliards d’euros dans la recherche publique pour les dix prochaines années. ».
À cette annonce du nouveau commissariat au Plan, Jean-Luc Mélenchon a applaudi très fortement, car c’était l’une des propositions qu’il avait déjà formulées auparavant. Selon certaines indiscrétions journalistiques, il semblerait que François Bayrou pourrait être ce nouveau Haut-commissaire au Plan, mais ce dernier voudrait être rattaché à l’Élysée et pas à Matignon.
Mesures pour l’emploi et la relance économique
Parmi les mesures pour l’emploi, Jean Castex a cité la réduction des charges des emplois pour les jeunes de moins de 25 ans, jusqu’à 1,6 SMIC, à hauteur de 4 000 euros par an dans toutes les entreprises pour une durée d’au moins un an. 300 000 "parcours et contrats d’insertion" (en clair, de contrats aidés) seront créés pour les jeunes en grande difficulté. C’est une mesure plus sociale qu’économique (cela n’a jamais créé des emplois pérennes) et c’est un renversement de "doctrine", puisque les emplois de ce type avaient été supprimés par Emmanuel Macron au début de son quinquennat (au grand dam des maires LR qui, pourtant, avaient soutenu un candidat à l’élection présidentielle qui voulait aussi les supprimer). Par ailleurs, Jean Castex a annoncé 100 000 places supplémentaires pour le service civique.
Le plan de relance sera doté de 100 milliards d’euros et « couvrira tous les grands secteurs économiques et tous les territoires », dont 38 milliards d’euros à la poursuite du chômage partiel de longue durée et 1,5 milliard d’euros dans la formation professionnelle : « Les personnes qui s’orienteront vers les formations dans les secteurs en tension verront leur compte personnel de formation abondé. Nous nous fixons un objectif de 200 000 places supplémentaires de formation en 2021, notamment au bénéfice des jeunes et des demandeurs d’emploi. ». 40 autres milliards d’euros du plan de relance seront consacrés à la préservation de nos fleurons industriels et technologiques et à notre indépendance économique.
La volonté industrielle est là : « Nous allégerons les impôts qui pèsent sur la production en France ; nous développerons sur notre territoire les technologies d’avenir ; nous réduirons notre empreinte carbone ; nous accélérerons la numérisation des entreprises comme des administrations. Dans de nombreux domaines, notre souveraineté économique doit également se construire à l’échelle de l’Europe. Nous veillerons à une adaptation des règles de la concurrence européenne, afin de favoriser l’émergence de champions industriels européens. L’économie repose aussi sur les territoires. Nous soutiendrons les investissements des collectivités territoriales, orientés vers le développement durable et l’aménagement du territoire. Nous accélérerons, en particulier, tous les projets consacrés aux réseaux, qui permettent de structurer et de développer ces territoires, déploiement du très haut débit, modernisation des réseaux d’eau et d’assainissement, sauvegarde des petites lignes ferroviaires. ».
Cette dernière mesure, sauvegarde des petites lignes ferroviaires, va à contresens de l’évolution récente et est l’une des demandes récurrentes de cette "France périphérique" un peu oubliée des grands axes.
Transition écologique
Jean Castex a martelé son objectif très ambitieux sur le plan écologique : « Le plan de relance sera un accélérateur puissant de la transition écologique. Ce gouvernement veut gagner la bataille pour le climat, la protection de la nature et la biodiversité. Il compte faire de l’économie française l’économie la plus décarbonée d’Europe. ».
Et d’y mettre un grain de polémique pour en finir avec la préemption du sujet par des écologistes "pastèques" (verts à l’extérieur mais d’extrême gauche à l’intérieur) : « L’écologie n’est pas l’apanage d’une génération, d’une classe sociale, des quartiers de certaines villes ou d’un parti. L’écologie est notre affaire à tous. Elle doit être créatrice de richesses. Je crois en la croissance écologique, pas à la décroissance verte. ». C’est la clef d’une transition écologique réussie et durable : elle doit créer de la richesse. Si elle en détruisait, elle ne serait pas durable et surtout, elle ne serait jamais acceptée et les majorités suivantes l’arrêteraient.
Rappelons que le principe de décroissance économique va à l’encontre des jeunes et à l’encontre des retraités : c’est par la croissance qu’on peut financer les retraites, c’est par la croissance qu’on peut investir pour les plus jeunes. Sans elle, on sacrifierait ces deux générations, on sacrifierait le passé et le futur au seul "avantage" (de conscience) du présent. C’est une loi économique aussi solide que la loi de la gravitation universelle : si une mesure est anti-économique, elle rencontrera des résistances, des rébellions (exemple, les gilets jaunes) et à terme, sera annulée d’une manière ou d’une autre. Au contraire, si les acteurs économiques se rendent compte que la transition écologique leur profite, qu’elle crée de la valeur, crée des emplois, crée de la richesse, ils joueront le jeu et seront les premiers opérateurs de cette transition. C’est ce cercle vertueux que j’espère que Jean Castex construira.
Le concret des intentions : « Le plan de relance proposera de mobiliser plus de 20 milliards d’euros pour mener la rénovation thermique des bâtiments, réduire les émissions des transports et de nos industries, produire une alimentation plus locale et durable, soutenir les technologies vertes de demain comme les batteries, mieux recycler et moins gaspiller. (…) Nous pouvons redevenir une grande nation industrielle grâce et par l’écologie. ».
Au-delà des grands discours, Jean Castex a voulu rester dans le concret des situations de chacun : « La transition écologique interroge aussi le quotidien de chaque citoyen, sa façon de consommer, de se déplacer, et de se loger. Rien ne serait plus inefficace ou injuste que de demander à certains de nos concitoyens, qui n’en ont tout simplement pas les moyens, de changer brutalement leurs modes de consommation ou de déplacement. À nous de concilier transition écologique et pouvoir d’achat. La solution, c’est d’accompagner individuellement les Français : en matière de logement, en finançant leurs projets de rénovation thermique ; en matière de transport, grâce à la prime à la conversion, en structurant mieux le marché de l’occasion et en s’appuyant sur la location de longue durée. Tous les investissements dans les filières agricoles seront accélérés, afin de développer une alimentation de qualité, locale, accessible dans toutes les villes et tous les villages de France. ».
Autres mesures fortes pour la transition écologique : « Afin de lutter contre l’artificialisation des sols, promouvoir les circuits courts et les petits commerces, nous adopterons un moratoire sur l’installation de nouveaux centres commerciaux dans les zones périphériques. Le plan de relance prévoira des montants significatifs et inégalés en faveur d’un plan vélo très ambitieux et contractualisé avec les collectivités territoriales par l’intermédiaire d’investissements dans les infrastructures. Voilà qui touche la vie quotidienne ! Les vélos électriques vont révolutionner l’usage de ce moyen de locomotion propre et excellent pour la santé dans toutes les villes et villages de France. Nous régulerons la publicité pour réduire les incitations à la surconsommation de produits polluants. ».
Contrepartie aux aides à la relance
Jean Castex a été très mesuré dans sa demande : « Les entreprises qui bénéficieront d’aides au titre de ce plan ou s’inscriront dans le cadre de l’activité partielle de longue durée seront invitées à une stricte modération dans la distribution des dividendes, comme cela a déjà été le cas pendant la crise sanitaire. ».
Certains ont beaucoup critiqué l’utilisation du verbe "inviter" qui n’était, pour ceux-ci pas assez contraignant. Pourtant, contraindre, obliger, contrôler, d’autres verbes plus coercitifs pourraient mettre en péril certaines activités économiques, car selon le modèle économique ou d’investissement, les dividendes peuvent être également nécessaires (au-delà du besoin en fonds propres, il y a aussi des structures d’entreprises avec des holdings qui financent des investissements par des retours de dividendes de ses filiales, etc.).
Solidarité nationale
Le soutien aux 4 millions de foyers précaires pendant le confinement sera maintenu : « La solidarité nationale doit continuer à jouer à plein, pour éviter une crise sociale majeure et des drames humains individuels désastreux. Des mesures de soutien pour nos concitoyens les plus précaires seront donc prises ; l’allocation de rentrée scolaire sera revalorisée, de façon exceptionnelle, dès la rentrée de septembre. Le plan pauvreté lancé par le précédent gouvernement sera poursuivi et amplifié en fonction de l’évolution de la conjoncture. ». L’allocation de rentrée va être revalorisée de 100 euros.
Plan pour la santé
Jean Castex a annoncé 8 milliards d’euros pour la revalorisation de la rémunération des personnels de santé (hors médecins) : « Chaque aide-soignant, chaque infirmière gagnera dès l’année prochaine au moins 200 euros nets en plus chaque mois. Cela pourra même aller, pour beaucoup d’entre eux, jusqu’à 500 euros grâce à la généralisation de la prime d’engagement collectif et à la possibilité de faire des heures supplémentaires majorées. » ; 13 milliards d’euros pour la reprise de la dette hospitalière ; et 6 milliards d’euros pour des investissements en faveur du système de santé : « L’objectif est de donner davantage de souplesse aux établissements, d’intégrer la qualité des soins dans les règles de financement des hôpitaux et des médecins de ville, de mettre l’accent sur la prévention, notamment en développant les actions sport-santé, et d’impliquer davantage les élus des territoires dans la gestion du système de santé. ».
Enfin, la dépendance sera bientôt une assurance : « La création du cinquième risque de la sécurité sociale pour la prise en charge de la dépendance liée au grand âge. (…) Cette avancée, si souvent annoncée, si longtemps attendue, devra aboutir avant la fin du quinquennat. ». Si ce 5e pilier, voulu initialement par Nicolas Sarkozy mais arrêté à cause de la crise de l’euro, est mis en place, ce sera probablement la principale sinon la seule réforme que l’histoire retiendra du (premier ?) quinquennat d’Emmanuel Macron.
Sécurité
Complétant ses développements sur la crise économique et sociale, Jean Castex a tenu un discours de fermeté sur le plan régalien : « Aucune religion, aucun courant de pensée, aucun groupe constitué ne peut s’approprier l’espace public et s’en prendre aux lois de la République. En particulier, pour appeler les choses par leur nom, lutter contre l’islamisme radical sous toutes ses formes est et demeure l’une de nos préoccupations majeures. (…) Il ne saurait davantage être toléré que des minorités ultra-violentes s’en prennent aux forces de sécurité et viennent désormais systématiquement ternir les manifestations sur la voie publique et leurs revendications légitimes. ».
Et parmi les réponses apportées par ce gouvernement contre la petite délinquance : « Entre autres renforcements que, dès 2021, je demanderai à la représentation nationale d’adopter, j‘ai demandé au garde des sceaux de créer dans les territoires des juges de proximité spécialement affectés à la répression [des] incivilités du quotidien. ».
Encore des extraits sur divers sujets
Les premiers mots de Jean Castex furent pour rendre hommage aux victimes de la crise sanitaire et aux soignants : « J’ai avant tout une pensée pour celles et ceux qui ont été frappés par la maladie, et pour les Françaises et les Français qui ont perdu un proche. Je veux aussi saluer l’action de tous ceux qui se sont mobilisés et qui se sont battus sans relâche pour sauver des vies, protéger les plus vulnérables, assurer la continuité des services publics et la vie économique de la nation. N’oublions que ce que nous leur devons, alors même que la crise sanitaire n’est pas terminée. ».
Sur son prédécesseur Édouard Philippe : « Je veux ici rendre hommage au travail d’Édouard Philippe et de son gouvernement. L’histoire se souviendra des réformes ambitieuses qu’il a menées avec le soutien sans faille de la majorité (…). Les réalisations à son actif, et à celui de l’ensemble de ses ministres, sont considérables ; elles concernent tous les domaines de la vie de la nation, qu’elles ont rendu plus forte, plus juste et plus solidaire. Je veux rappeler que lorsque la crise du coronavirus s’est abattue sur notre pays, le chômage était au plus bas depuis plus de dix ans, le pouvoir d’achat connaissait sa plus forte progression depuis dix ans, et la France était devenue le pays le plus attractif d’Europe. (…) L’histoire retiendra aussi le courage et le sang-froid avec lesquels Édouard Philippe a affronté la crise ; j’en ai été personnellement le témoin direct au cours des derniers mois. ».
La France, ses ennemis et ses silencieux : « La France, c’est la République, et celle-ci aussi se trouve ébranlée, dans ses fondements, par la coalition de ses ennemis, terroristes, complotistes, séparatistes, communautaristes, avec les armes habituelles de la violence, dans la rue comme dans l’espace privé, et de la lâcheté, souvent garantie par l’anonymat permettant un recours dévoyé aux réseaux sociaux, qui ont pris, ces dernières années, une intensité inquiétante. Vous le savez, car vous en êtes régulièrement les victimes. Je suis, comme simple citoyen, comme maire de terrain depuis douze ans, engagé au service des autres. Je sais, pour la côtoyer tous les jours, qu’il existe une France qui ne dit rien mais qui n’en pense pas moins et qui n’accepte pas cela, une France du bon sens et de la raison, une France que nous devons écouter et mieux considérer. ». Cette France qui ne dit rien, c’est probablement la même, il y a cinquante-deux ans (deux générations !), qui a donné une majorité gaulliste écrasante en réponse à la crise de mai 68.
La démocratie participative : « La France, c’est en effet celle des citoyens qui aspirent de plus en plus à participer à la chose publique, sous des formes nouvelles, et nous devons en tenir compte, comme le Président de la République l’a fait avec la Convention citoyenne pour le climat, et comme nous allons le faire en transformant le Conseil Économique, Social et Environnemental, CESE, en conseil de la participation citoyenne. Il nous appartiendra, ensemble, de trouver les modalités de conciliation entre la démocratie directe et la démocratie représentative, à laquelle je reste, comme vous, fortement attaché. ».
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (15 juillet 2020)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Discours du Premier Ministre Jean Castex le 16 juillet 2020 au Sénat (texte intégral).
Discours du Premier Ministre Jean Castex le 15 juillet 2020 à l’Assemblée Nationale (texte intégral).
La déclaration de politique générale de Jean Castex le 15 juillet 2020.
Interview du Président Emmanuel Macron le 14 juillet 2020 par Léa Salamé et Gilles Bouleau (retranscription intégrale).
Emmanuel Macron face aux passions tristes.
Gérald Darmanin.
Composition du gouvernement Castex I.
Le gouvernement Castex I nommé le 6 juillet 2020.
Jean Castex, le Premier Ministre du déconfinement d’Emmanuel Macron.
Discours du Président Emmanuel Macron devant la Convention citoyenne pour le climat le 29 juin 2020 à l’Élysée (texte intégral).
Après-covid-19 : écologie citoyenne, retraites, PMA, assurance-chômage ?
Édouard Philippe, le grand atout d’Emmanuel Macron.
Municipales 2020 (5) : la prime aux… écolos ?
Convention citoyenne pour le climat : le danger du tirage au sort.
Les vrais patriotes français sont fiers de leur pays, la France !
Le Sénat vote le principe de la PMA pour toutes.
Retraites : Discours de la non-méthode.
La réforme de l’assurance-chômage.
Emmanuel Macron explique sa transition écologique.
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200715-castex.html
https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/jean-castex-a-la-recherche-des-30-225784
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/07/15/38432125.html