« Et si tu n’existais pas,
Dis-moi pourquoi j’existerais
Pour traîner dans un monde sans toi
Sans espoir et sans regret. »
(Joe Dassin, Pierre Delanoë et Claude Lemesle, 1975).
Il y a quarante ans, le 20 août 1980 à l’heure du déjeuner, le chanteur français Joe Dassin s’est écroulé d’une crise cardiaque à Papeete qu’il avait rejoint pour quelques jours de vacances après une année de tournée éreintante (il avait eu sa première crise cardiaque le 1er avril 1969). Il n’avait que 41 ans (né le 5 novembre 1938 à New York) et, étrangement, il a été enterré discrètement le 31 août 1980 dans un cimetière juif de Los Angeles, très loin de ses "adorateurs-trices" français(es : j’inclusive ici au féminin car cela a du sens). Sa famille, qui était américaine (son père, Jules Dassin, né en 1910 et mort en 2008, était un cinéaste américain), avait dû s’inquiéter de ces fans qui pouvaient perturber le recueillement des proches (Johnny Hallyday a suivi ce même genre de "finitude" à Saint-Barthélémy).
Joe Dassin était aussi un citoyen américain, car né aux États-Unis et il a passé son enfance aux États-Unis (à Brooklyn puis Los Angeles) avant d’atteindre, à l’âge de l’adolescence, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Suisse et …Grenoble (où il a passé le baccalauréat avec mention), le père tournant en Europe pour fuir le maccarthysme. Il retourna faire ses études supérieures aux États-Unis (il y décrocha un master en ethnologie) et avait envisagé de consacrer sa vie à l’écriture. Fan de Boby Lapointe et de Georges Brassens, il s’achemina vers une carrière de chanteur un peu par "hasard" en 1964.
Le français n’était donc pas sa langue maternelle, ce qui peut se confirmer par un très (très) léger accent dans ses chansons. Bien que d’origine américaine, Joe Dassin fut l’un des meilleurs porte-parole de la culture française dans le monde, avec la vente de plus de 50 millions de disques, dont 17 en France, et il fait partie de ces artistes disparus (comme Claude François) qui continuent à vendre bien après leur mort (en 2010, il était en quatorzième position des chanteurs ayant le plus vendu de disques en France !). Il suffit d'ailleurs de voir les audiences sur Youtube pour en prendre la mesure (plusieurs dizaines de millions de vues, parfois plus d'une dizaine de milliiers de commentaires...).
Toujours étrangement, je me suis mis à apprécier beaucoup Joe Dassin… en Russie. Il faut dire que beaucoup de Russes adorent l’écouter, comme Édith Piaf, comme Patricia Kaas, entre autres. En fait, pas si étrange que cela, pas étonnant que les Russes l’apprécient parce que Joe Dassin, effectivement, a un vrai fond slave : son grand-père Samuel Dassin était originaire d’Odessa et a émigré aux États-Unis.
Malgré les immenses succès qu’il a eus, Joe Dassin a aussi connu des périodes difficiles, de reflux de succès parfois (puis de rebondissement avec de nouveaux "tubes") et des périodes noires comme la consommation de drogues (il a même été arrêté par la police en 1977) : « Il a brûlé la chandelle, tiré la corde jusqu’à ce qu’elle cède. Je me souviens lui avoir dit, au moment de notre séparation [en 1976], que s’il continuait ainsi, il ne serait plus de ce monde dans cinq ans… Mais c’était son choix. Et je le respecte. Joe reste l’homme de ma vie, et la seule preuve d’amour, c’est de comprendre les gens. À un moment, il a voulu que j’ouvre la porte pour qu’il puisse s’envoler. ». Ces mots sont de sa première femme Maryse le 17 novembre 2014. Sa seconde femme, Christine, mère de ses deux enfants (orphelins très tôt), est morte en 1995 à 45 ans.
Il y a des météores dans certaines existences, et il n’aurait pas été inimaginable que Joe Dassin fût encore de ce monde à l’âge de 81 ans. Ses chansons, elles, continuent toujours à inonder et à enchanter le monde… En voici quelques-unes, trouvées sur l’Internet.
1. "Guantanamera" (Joe Dassin et Jean-Michel Rivat) en 1966
2. "Les Dalton" (Joe Dassin, Jean-Michel Rivat et Frank Thomas) en 1967
3. "Le petit pain au chocolat" (Joe Dassin et Pierre Delanoë) en 1968
4. "Siffler sur la colline" (Joe Dassin, Jean-Michel Rivat et Frank Thomas) en 1968
5. "Les Champs-Élysées" (Joe Dassin et Pierre Delanoë) en 1969
6. "C’est la vie, Lily" (Joe Dassin et Pierre Delanoë) en 1969
7. "L’Amérique" (Joe Dassin et Pierre Delanoë) en 1970
8. "Taka takata" (Joe Dassin, Al Verlane, Richalle Dassin et Claude Lemesle) en 1972
9. "Salut les amoureux" (Joe Dassin, Richelle Dassin et Claude Lemesle) en 1972
10. "Et si tu n’existais pas" (Joe Dassin, Pierre Delanoë et Claude Lemesle) en 1975
11. "Ça va pas changer le monde" (Joe Dassin, Pierre Delanoë et Claude Lemesle) en 1975
12. "Salut" (Joe Dassin, Pierre Delanoë et Claude Lemesle) en 1975
13. "L’Été indien" (Joe Dassin, Pierre Delanoë et Claude Lemesle) en 1975
14. "Il était une fois nous deux" (Joe Dassin, Pierre Delanoë et Claude Lemesle) en 1976
15. "À toi" (Joe Dassin, Jean Baudlot, Pierre Delanoë et Claude Lemesle) en 1976
16. "Blue Country" (Joe Dassin, Pierre Delanoë et Claude Lemesle) en 1979
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (18 août 2020)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Joe Dassin.
Zizi Jeanmaire.
Suzy Delair.
Jean Ferrat.
Juliette Gréco.
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200820-joe-dassin.html
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/joe-dassin-et-le-romantisme-226517
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/08/18/38486122.html
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