« Ce geste impardonnable n'est pas celui de la Corse, ce geste impardonnable n'est pas celui des Corses, c'est celui d'hommes perdus qui ont abandonné toute valeur si tant est qu'ils n'en aient jamais eu et qui sont l'inverse de ce qu'est la civilisation. La Corse ne doit pas oublier cet acte odieux, ne doit pas oublier le sang de ce grand républicain qui a été versé sur son sol. Le temps ne doit pas effacer, le temps ne doit pas minorer cet acte qui a été une insulte lancée au visage des Corses. » (Nicolas Sarkozy, le 6 février 2008 à Paris).
Il y a vingt-cinq ans, le 6 février 1998, en début de soirée, le préfet de la région Corse Claude Érignac a été assassiné à Ajaccio, par des activistes indépendantistes corses, alors qu'il se rendait seul à pied au théâtre après y avoir déposé sa femme et garé la voiture. Il avait 60 ans et laissait dans le chagrin infini son épouse Dominique et ses deux enfants Marie-Christophine et Charles-Antoine (à l'époque 24 ans et 20 ans). C'était la première fois qu'en période de paix, un préfet était assassiné en France, et la première fois qu'un haut fonctionnaire de l'État était assassiné en Corse.
Lorsqu'il a appris sa promotion en janvier 1996 (il a pris ses fonctions le 5 février 1996), Claude Érignac avait écrit dans son journal, qui a été retrouvé par son fils et lu publiquement le 16 novembre 2007 devant la cour d'assise spéciale de Paris, sa réticence : « J'ai clairement conscience de partir vers une mission impossible, faite de contradictions éclatantes entre le discours public du gouvernement, les négociations plus ou moins secrètes, les intentions réelles des uns et des autres. (…) Je m'accroche à l'idée que cela peut être pour 18 mois seulement, moyenne approximative de mes prédécesseurs. ». Son objectif ? Très ambitieux : le retour à la légalité républicaine dans l'île dans les cinq à dix ans.
Préfet de la région Corse et de la Corse-du-Sud depuis déjà deux ans, Claude Érignac aurait voulu changer de fonction depuis plusieurs mois et quitter Ajaccio. Bien que pas énarque, Claude Érignac a été ce qu'on pourrait appeler un haut fonctionnaire modèle, avec une belle carrière préfectorale. Son père déjà, René Érignac (1909-2002), a été préfet (sous-préfet dans le Cantal, en Guadeloupe, dans la Meuse, en Saône-et-Loire, en Algérie et en Seine-et-Oise, puis préfet de la Guyane, de la Creuse, de la Haute-Saône et du Vaucluse).
Claude Érignac a été effectivement à la fois membre de cabinets ministériels et sous-préfet et préfet. Il a travaillé pour les ministres Jean Charbonnel (en 1966), Jean Chamant (de 1967 à 1969), Henri Rey (de 1969 à 1971), Olivier Stirn (de 1973 à 1974) et Jacques Pelletier (de 1988 à 1989). Il a été secrétaire général de la Martinique de 1971 à 1973 (où est née sa fille), de la Nouvelle-Calédonie de 1974 à 1978 (où est né son fils), puis sous-préfet d'Avesnes-sur-Helpe (Nord) de 1978 à 1981, puis de Roanne (Loire) de 1981 à 1984 (au moment où son maire, Jean Auroux, était Ministre du Travail et a fait adopter les fameuses lois Auroux), préfet du Gers de 1984 à 1986, de Meurthe-et-Moselle de 1989 à 1993, des Yvelines de 1993 à 1996, enfin préfet de région en Corse de 1996 à son assassinat.
Claude Érignac était de la tradition des grands serviteurs de l'État. Il était certes proche du parti socialiste, ami de Lionel Jospin qui était son camarade de promotion à Science Po Paris (et aussi, bien que pas pratiquants, ils partageaient leur origine religieuse protestante), mais il avait servi avec efficacité sous les gouvernements de droite qui le respectaient beaucoup. Il personnifiait la neutralité de l'État. Du reste, ce fut le maire RPR du Havre Antoine Rufenacht, ancien et futur directeur de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995 et 2002, qui présida l'Association Claude-Érignac pendant ses dix premières années, de 2000 à 2010.
Quand j'ai appris l'assassinat du préfet Claude Érignac, en plus du choc légitime d'un citoyen qui apprenait l'assassinat d'un représentant de l'État, j'ai eu une double émotion. Claude Érignac était préfet de Meurthe-et-Moselle du 30 octobre 1989 au 1er juin 1993, et en tant qu'élu dans une commune de l'agglomération de Nancy, j'ai eu l'occasion de le rencontrer plusieurs fois. Il était très apprécié en Lorraine, même dans des communes bien ancrées à droite. L'émotion n'était pas seulement théorique mais incarnée : apprendre qu'un homme bien venait d'être assassiné donnait à cette émotion l'impression d'un acte dégueulasse et d'un immense gâchis.
L'autre émotion, c'était parce que me revenaient à l'esprit ces propos du député-maire d'Issy-les-Moulineaux André Santini. Ancien ministre, connu pour ses fréquentes petites phrases assassines et son sens de l'humour, il suit très précisément tout ce qui se passe en Corse dont sa famille était originaire, et je me souvenais que lors d'une réunion centriste, c'était peut-être dans le cadre du conseil national de Force démocrate le 22 juin 1996, en petit comité (quelques dizaines), il expliquait avec conviction, comme un prédicateur, que selon ses informations, selon ses "capteurs", malheureusement, il allait y avoir des attentats graves en Corse (et il disait que le gouvernement était bien sûr au courant).
Et effectivement, dès l'été 1996, probablement en réponse au volontarisme républicain du nouveau préfet, il y a eu une série d'attentats, dont celui du 20 août 1996 contre le domicile de l'ancien Ministre de l'Industrie José Rossi, par ailleurs président du conseil général de Corse-du-Sud (je me souviens avoir rencontré José Rossi, accueilli par Olivier Guichard à l'université d'été de l'UDF à La Baule au début de septembre 1996, considéré comme un miraculé). Un an et demi plus tard, l'assassinat d'un préfet me paraissait le sommet de cette violence politique en Corse.
Heureusement, la réaction des Français mais également, parmi eux, des Corses eux-mêmes était rassurante puisqu'ils étaient du côté de la famille et manifestaient contre cet horrible attentat. Le mouvement séparatiste avait alors pris du plomb dans l'aile. Les réactions politiques à l'époque étaient également unanimes, alors qu'on était en pleine cohabitation.
Le Président de la République Jacques Chirac s'est beaucoup investi à cette occasion. Réagissant à chaud le 6 février 1998, il a assuré : « Ce grand serviteur de l'État avait mis toute son énergie, sa compétence, et sa chaleur humaine au service de nos compatriotes corses. (…) Je donne au peuple français l'assurance que la police et la justice feront tout ce qui est nécessaire pour retrouver et punir les assassins de Claude Érignac. Je veillerai à ce que l'autorité de l'État soit respectée. ». Il l'a répété le lendemain, 7 février 1998 : « L'assassinat du représentant de l'État en Corse est un acte barbare, d'une extrême gravité et sans précédent dans notre histoire. (…) J'ai été en contact, à plusieurs reprises, avec le Premier Ministre qui doit se rendre dans l'île dès ce matin. Je souhaite que toute la lumière soit faite, le plus rapidement possible, par les services chargés de l'enquête et que la justice puisse punir les responsables de ce crime odieux. ».
Puis, se rendant à Ajaccio, sur le lieu de l'assassinat, Jacques Chirac a rendu hommage au préfet : « C'est l'émotion et la tristesse qui nous rassemblent aujourd'hui. Mais c'est aussi l'indignation et le refus. Un homme est mort, vendredi soir, lâchement assassiné. Cet homme, le préfet Claude Érignac, nombreux ici sont celles et ceux qui l'ont connu, qui l'ont aimé. Personnellement, je lui portais la plus grande estime. Qui était-il ? D'abord, un homme de cœur et de conviction. Ensuite, un homme de contact, attentif à tout et à tous. Enfin et surtout un serviteur de l'État, auquel il a consacré toute sa vie. (…) Cévenol, grand sportif, homme de culture et curieux de toutes les cultures, Claude Érignac était un exemple. Il aurait sans doute dit qu'il n'avait fait que son devoir dans les différents postes qu'il avait occupés avec maîtrise et talent, et c'est vrai. Mais faire son devoir en étant toujours estimé, apprécié, obéi, c'est, tout simplement, accomplir un parcours exemplaire. C'est pourquoi l'émotion est si forte et la tristesse si lourde. (…) À travers Claude Érignac, c'est l'autorité de l'État et l'intégrité de la France que certains ont voulu attaquer et mettre en cause. La folie meurtrière, la politique du pire, la dérive mafieuse, ont armé le bras de quelques-uns contre ce que représentait le préfet Claude Érignac, c'est-à-dire l'État dont il était l'incarnation et le symbole. Nous ne le tolérerons pas. Et je l'affirme ici, en présence du chef du gouvernement, au nom de l'ensemble des pouvoirs publics et au nom de tous les Français, de Corse comme du continent. Non, nous ne le tolérerons pas. Les assassins seront punis car ce sont les assassins d'un homme mais aussi les ennemis de la République. C'est la France unanime, c'est la France debout, par delà les différences, par delà les clivages politiques, que nous représentons ici. ».
Le Premier Ministre Lionel Jospin était sous le choc, il venait de perdre un ami : « Cet acte inqualifiable et abject en frappant le représentant de l'État atteint la nation toute entière. ». Le Ministre de l'Intérieur aussi était très affecté : Jean-Pierre Chevènement suivait très minutieusement la situation en Corse dès son arrivée place Beauvau le 4 juin 1997 et c'est sur la "question corse" qu'il a démissionné le 29 août 2000 (refusant la notion de "peuple corse").
Plus tard, les successeurs de Jacques Chirac allaient se recueillir à l'occasion d'un anniversaire de cet assassinat. Ainsi, le Président Nicolas Sarkozy a rendu hommage le 6 février 2008 à Claude Érignac : « Comme son père, il avait choisi le corps préfectoral, ce corps qui assure la continuité de l'État. Avec cette tradition ancrée en lui, il était devenu l'un des meilleurs défenseurs de ces valeurs républicaines et avait su, par le dialogue et la confiance, instaurer entre la population, les élus et l'État une autre relation et ce, dans tous les départements où il a eu l'honneur de servir. En Corse, dont il était le préfet de la région, il avait mené une action inlassable pour soutenir l'économie locale, pour affirmer l'identité culturelle corse et pour lutter contre la violence. Il avait su nouer une relation particulière avec les Corses auxquels il vouait un profond attachement. Il remplissait avec abnégation cette mission difficile dans un contexte de tensions et de violences d'une minorité contre la grande majorité des femmes et des hommes de l'île. Au lendemain du 6 février 1998, la Corse et le continent se sont réveillés profondément choqués par ce drame. La population a dénoncé ce geste atroce, et a manifesté son dégoût pour la violence. La République avait le devoir de poursuivre et de trouver les coupables de ce lâche assassinat et de les déférer à la justice. ».
La détermination de Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'Intérieur, à arrêter tous les auteurs de l'attentat, et en particulier Yvan Colonna, a prouvé qu'il se sentait très concerné par la Corse et ce drame. Pendant plusieurs années, Yvan Colonna était soutenu par les indépendantistes corses qui n'hésitaient pas à dissuader les autorités de le poursuivre. Le 3 août 2003, la plaque rendant hommage à Claude Érignac à Ajaccio a été détruite après des manifestations violentes. Nicolas Sarkozy est venu inaugurer une nouvelle plaque le 16 octobre 2003. Par ailleurs, une "Place du préfet Claude Érignac" a été inaugurée le 7 février 2004 par Pierre-Christian Taittinger (maire du seizième arrondissement), Bertrand Delanoë (maire de Paris) et Nicolas Sarkozy (Ministre de l'Intérieur).
Plus généralement, des dizaines de lieux ont été nommés "Claude Érignac" en France, à l'instar de la "Rue Préfet Claude Érignac" en plein centre-ville de Nancy, en prolongement de la rue Maurice-Barrès, entre la place Stanislas et la rue Lyautey, le long de la préfecture de Meurthe-et-Moselle dont il fut le patron, inaugurée le 14 juillet 1999 par l'ancien ministre André Rossinot (maire de Nancy) et Dominique Érignac dont une citation du défunt mari est gravée sur une plaque : « La première des solidarités est celle qui lie les citoyens entre eux au travers de l'État. C'est la solidarité nationale. L'administration, qui la met en œuvre, est faite pour servir. ». Tous les 6 février y est honorée la mémoire de Claude Érignac par la ville de Nancy.
Plus tard, le 6 février 2018 pour le vingtième anniversaire, le Président Emmanuel Macron a baptisé aussi de son nom la place même où le préfet a été assassiné : « Le soir du 6 février 1998 alors qu’il se rendait au Théâtre Kalliste non loin d’ici à pied, sans protection selon son souhait, le préfet Claude Érignac était lâchement assassiné de trois balles dans la tête, tirées par derrière à bout portant. Ce fut le premier préfet à tomber en temps de paix, geste sans précédent, sans équivalent. On vit alors la nation se lever, faire bloc autour de cet homme, autour de cette figure de la République, autour de sa famille. (…) Le 11 février 1998, cinq jours après l'assassinat du préfet, partout en Corse, des dizaines de milliers d'hommes et de femmes ont exprimé leur effroi et leur indignation lors des plus grandes manifestations que l’île n’ait jamais connues. On compta jusqu'à 40 000 personnes bravant les intimidations, surmontant la peur qu'inspire toute barbarie. Ses compatriotes se sont levés pour dire leur colère, leur dégoût, sans banderole, sans discours, dans le silence d'un deuil profond. Certains d'entre vous, parmi les militants de l'identité corse, vous êtes révoltés devant le dévoiement d'une cause déshonorée par la lâcheté, le sang et la mort. (…) Je veux saluer ici la mobilisation engagée par Jean-Pierre Chevènement, des services d'enquête qui, sous la conduite des magistrats, ont permis, quelques années plus tard, lorsque Nicolas Sarkozy était Ministre de l'Intérieur, et je veux saluer ici sa détermination extrême d'arrêter, de mettre à disposition de la justice, et de faire condamner les auteurs et complices de cet assassinat. (…) Claude Érignac s'était vu confier en 1996 une triple mission : rétablir l'autorité de l'État, contribuer au dialogue républicain, et faire avancer les dossiers économiques, sociaux et culturels. Il s'était engagé dans la lutte contre la violence, la criminalité et le terrorisme avec courage et abnégation. Il œuvrait d'arrache-pied à soutenir l'économie insulaire et son agriculture, la cohésion sociale, l'affirmation de l'identité culturelle de l'île, originaire lui-même d'une terre rude, la Lozère où aujourd'hui il repose. Il avait trouvé avec la population, le chemin d'un dialogue sans artifice. Il avait gagné la confiance de tous et à tous il donnait l'exemple d'une République juste et attentive. Son assassinat a fait de Claude Érignac, un de ces martyrs laïcs, qui tombe parce qu'ils ont cru à leur mission, parce qu'ils ont été fidèles à leur vocation. Cette mort inacceptable a résonné si fort qu'elle a pris valeur de symbole, elle aura eu cet effet d'éloigner la tentation de la violence et du sang, elle aura ranimé l'exigence du droit et du dialogue démocratique. ». Emmanuel Macron venait d'avoir 20 ans quand Claude Érignac a été assassiné.
Après bien des épisodes policiers et judiciaires, les auteurs de l'assassinat ont été jugés et condamnés. Ainsi neuf hommes ont été condamnés par la justice, dans deux affaires (Yvan Colonna a été jugé indépendamment à cause de sa fuite dans la clandestinité). Les trois principaux auteurs ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité. Alain Ferrandi et Pierre Alessandri ont été condamnés le 11 juillet 2003 par la cour d'assises spéciale de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité avec dix-huit ans de sûreté.
Dénoncé par l'un des prévenus pour avoir tiré les trois coups de feu, Yvan Colonna a été mis en état d'arrestation à partir du 23 mai 1999 mais il a fui et a vécu dans la clandestinité jusqu'à son arrestation le 4 juillet 2003 (berger et militant indépendantiste corse, il était le fils d'un ancien député socialiste des Alpes-Maritimes Jean-Hugues Colonna qui a demandé pardon à la veuve Érignac le 28 mai 1999). La cour d'assises spéciale de Paris a condamné Yvan Colonna le 13 décembre 2007 à la réclusion criminelle à perpétuité, confirmée en appel le 22 mars 2009, puis, après cassation le 30 juin 2010, de nouveau condamné à la réclusion criminelle à perpétuité le 20 juin 2011, peine définitive avec le rejet du pourvoi en cassation le 11 juillet 2012 et le rejet d'une requête auprès de la Cour européenne des droits de l'homme le 15 novembre 2016.
Comme une sorte de retour de la violence du destin, Yvan Colanna a été lui-même assassiné dans sa prison à Arles. Alors qu'il était seul dans une salle de sports le 2 mars 2022, un détenu condamné pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme" qui avait été arrêté en Afghanistan comme djihadiste et particulièrement violent, a tenté de l'asphyxier. Dans le coma, l'assassin corse a été transféré à l'hôpital de Marseille où il est finalement mort le 21 mars 2022. Le rapport de l'inspection générale de la justice sur cet assassinat a été remis à la Première Ministre Élisabeth Borne le 28 juillet 2022 et a souligné la responsabilité de l'ancienne directrice et du surveillant qui n'ont pas su protéger leurs détenus.
À la suite de l'assassinat d'Yvan Colonna, dans une mesure d'apaisement du Premier Ministre Jean Castex, les deux autres auteurs encore incarcérés pour l'assassinat de Claude Érignac, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, détenus à Poissy, ont été transférés le 11 avril 2022 à la prison de Borgo comme le demandaient leurs familles. La prison de Borgo est pourtant, selon plusieurs rapports, un « établissement à la gestion pénitentiaire relâchée et aux normes sécuritaires très insuffisantes » qui n'a pas encore eu le temps d'être modernisé (notamment avec l'implantation des quatre cents caméras de surveillance).
Le lundi 13 février 2023, une semaine après ce sinistre vingt-cinquième anniversaire, Pierre Alessandri (64 ans) pourra quitter la prison, bénéficiant d'une « mesure de semi-liberté probatoire à une libération conditionnelle pour une durée d'une année » annoncée le 31 janvier 2023 par la cour d'appel de Paris, pouvant déboucher sur un « régime de libération conditionnelle pour une durée de dix années ». Bien que condamné à perpétuité, Pierre Alessandri est libérable depuis 2017 (dix-huit ans de sûreté) et avait déjà essuyé trois rejets de la cour d'appel en raison des « risques de troubles à l'ordre public » et de « l'atteinte grave à la nation ». Il bénéficie de cette mesure parce qu'il a un projet professionnel au sein d'une entreprise spécialisée dans l'aménagement de l'espace rural à Ponte-Novo, en Haute-Corse.
Quant à Alain Ferrandi (62 ans), qui compte se réinsérer dans une entreprise agricole, il sera fixé sur son sort le 23 février 2023, date du délibéré de la séance du 25 janvier 2023 au cours de laquelle le tribunal d'application des peines antiterroristes a examiné une nouvelle demande d'aménagement de peine, jugement qui pourra être confirmé ou infirmé une nouvelle fois en appel quelques semaines ou mois plus tard.
Les proches de Claude Érignac, eux, n'attendront aucun jugement ni aménagement de peine. Ils auront toujours cette peine infinie, cette douleur infinie, et leurs yeux pour pleurer...
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (04 février 2023)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Claude Érignac.
Yvan Colonna.
Manuel Valls et la Corse en 2012.
Napoléon Bonaparte.
Prison à Nancy.
https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20230206-claude-erignac.html
https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/l-assassinat-du-prefet-claude-246094
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2023/02/03/39801899.html