« Ma priorité est claire : favoriser le travail pour que ceux qui en sont éloignés s’en rapprochent, en soutenant ceux qui n’ont que le fruit de leur travail pour vivre, et qui sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités. Mon cap est clair : c’est celui de la souveraineté et de l’indépendance, à l’échelle individuelle, nationale et européenne. Ma méthode est claire, elle reste la même : dire la vérité, même quand ça fait mal, même quand cela nous conduit à remettre en cause nos propres décisions. Dire la vérité, donc, et agir. Agir vraiment, agir maintenant ! » (Gabriel Attal, le 30 janvier 2024 dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale).
Excellent communicateur (certaines langues de vipères diront qu'il n'est que cela), le Premier Ministre Gabriel Attal n'a pas déçu pour son grand oral, exercice souvent laborieux des nouveaux Premiers Ministres, la déclaration de politique générale qu'il a prononcée devant les députés ce mardi 30 janvier 2024 à 15 heures (dont on pourra lire le texte intégral ici), lu par le numéro deux du gouvernement, Bruno Le Maire, devant les sénateurs au même moment.
Gabriel Attal a été excellent car il a une méthode qui fonctionne : il écoute, il émet un diagnostic et enfin, il propose des thérapies, sans a priori. Il a beaucoup de choses à faire, dit-il (« humble face à l’ampleur de la tâche à accomplir »), et tout cela serait très cohérent s'il s'agissait du premier discours de politique générale d'un premier quinquennat. C'est là le point faible du discours : Gabriel Attal représentait une majorité qui est au pouvoir depuis six ans et demi, et il parlait comme s'il venait juste de prendre le pouvoir (même s'il a préalablement indiqué tout ce qui a changé en bien depuis 2017, le chômage en baisse, la réindustrialisation, les budget de la santé, de l'armée, de l'école en hausse : « En deux quinquennats, nous aurons doublé le budget du ministère des Armées. », etc.). À sa décharge, les événements et les crises n'ont cessé de se surajouter, si bien que la situation en 2024 est très différente de 2017. Pas sur les tendances de fond, mais sur le fait que ces tendances sont maintenant très fortes, impossibles à ne pas voir.
Le macronisme, c'est une sorte de pragmatisme de la culture du résultat. En France, nous sommes un pays de culture des moyens. C'est dire la révolution culturelle qu'il faut faire pour atteindre les horizons de Gabriel Attal qui est devenu, à petite échelle, ou plutôt, à échelle parlementaire, un Emmanuel Macron bis.
L'autre gêne, qui révolte l'opposition de gauche, c'est que Gabriel Attal est issu du parti socialiste. On voit que ce parti mène à tout. C'est Gabriel Attal qui va donc amener les Français dans une structure beaucoup plus "conservatrice libérale", une expression que je n'aime pas trop employer mais qui représente cette double tendance : tout faire pour produire et travailler, le travail crée de la richesse nationale (et de la redistribution, donc), mais aussi crée de la richesse personnelle (pas seulement pécuniaire), et c'est le défi de la modernité ; tout faire pour retrouver l'autorité, le respect des institutions, des bonnes manières, du vivre ensemble, et c'est le défit de l'identité. Ces deux tendances, ces deux attentes, c'est la souveraineté (personnelle, nationale, européenne).
En somme, Gabriel Attal, après six ans et demi de macronisme, réussit une improbable synthèse de philosophie politique entre Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron. Le PS, le socialisme, la gauche, en France, c'est totalement disparu : au contraire, l'aile progressiste, elle est représentée par Gabriel Attal, car le clivage, maintenant, et depuis 2017, c'est le macronisme versus le lepénisme. Ce n'est pas Olivier Faure qui présente une option d'alternance (encore moins Jean-Luc Mélenchon), mais c'est Marine Le Pen et Jordan Bardella. C'est ainsi, c'est la voix du peuple qui veut cela. Le macronisme, c'était le train du progressisme qui a compris qu'il fallait aussi s'occuper de l'autorité, du régalien. En clair, l'attalisme, si je puis m'exprimer ainsi (je préférais même écrire le gabriel-attalisme), c'est Emmanuel Macron version autorité nationale. Cela fait longtemps que sont oubliées les maladresses de sa campagne présidentielle de 2017, celles de dire qu'il n'y avait pas de culture française, ou que la laïcité n'était pas un problème.
Gabriel Attal, bien plus clairement qu'Emmanuel Macron, est donc devenu un homme d'État, le même processus qui a fait que Clemenceau est passé de l'opposant radical (à l'époque, vraiment radical) à l'homme d'État prêt à tout pour l'intérêt de la Nation, au point de l'incarner en pleine guerre (mais aussi face aux manifestants). Emmanuel Macron a eu ce procès de jeunisme, fait évidemment par des plus vieux que lui, motivés par une certaine jalousie. Gabriel Attal n'aura pas le temps d'être jalousé pour son jeune âge. Il n'en aura pas le temps car on l'attend sur tous les sujets, il a déjà été auprès des sinistrés des inondations, auprès des agriculteurs en colère (parfois pour des raisons inverses), auprès de la communauté éducative, etc. Bref, la jeunesse, loin d'être un handicap, est un atout de dynamisme, de redynamisation de l'État, de rapprochement aussi des Français, du peuple français. Et de toute façon, à Matignon, il va vieillir très vite. C'est un piège d'espace-temps.
Dans son très long discours (de quatre-vingts minutes), dit avec une voix forte à cause des cris et vociférations quasi-permanentes de l'opposition, Gabriel Attal a énoncé certaines idées générales (sa philosophie d'épanouissement personnel, de la souveraineté nationale, sa défense de la construction européenne, etc.), et de nombreuses mesures dans divers domaines. Certaines mesures semblent des gadgets, d'autres sont des véritables révolutions culturelles, etc.
Je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il a énoncé, en particulier, je suis fermement opposé à toute nouvelle loi sur la fin de vie, considérant que la loi Claeys-Leonetti est arrivée à un point d'équilibre qu'il conviendrait au moins d'évaluer avant de faire exploser un consensus national (Gabriel Attal a annoncé qu'un projet de loi sur l'aide active à mourir serait déposé avant cet été), c'est aussi le cas à propos de la suppression de l'ASS (voir plus loin), mais beaucoup de mesures proposées semblent toutefois de bon sens, surtout dans le domaine économique et social, même s'il y a un risque d'accroître une fracture sociale. L'idée est de débrider l'humain, lui retirer sa coque bureaucratique pour qu'il s'épanouisse le mieux possible.
Avant même le début du discours de Gabriel Attal, la Présidente de l'Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet a informé la représentation nationale que les groupes de la Nupes avait déposé une motion de censure qui, ne se basant sur rien de précis puisque rédigée avant le discours de politique générale du gouvernement, n'est qu'une nouvelle posture politicienne qui, involontairement, aide le gouvernement à gagner sa légitimité parlementaire. En effet, comme ce fut le cas de tous les gouvernements de la Cinquième République quand ceux-ci ne sont soutenus que par une majorité relative, Gabriel Attal n'a pas pris le risque de demander un vote de confiance à l'issue de son discours, mais le rejet de la motion de censure lui permettrait d'annoncer qu'il a finalement la légitimité des parlementaires puisque ceux-ci ne l'auraient pas renversé.
Je propose ici de prendre quelques éléments (vingt-trois éléments) du discours de Gabriel Attal qui m'ont paru intéressants, importants ou simplement anecdotiques.
1. Profession de foi : « Parce que notre génération, partout dans le monde, voit son monde chamboulé plus fortement encore que toute autre avant elle. Elle est en proie au doute. Doute sur l’avenir de sa planète. Doute sur son identité. Doute, ici, en France, sur qui nous sommes, comme peuple et comme Nation. Doute sur notre modèle social, sur nos services publics, sur notre démocratie. Notre responsabilité, celle de chacune et chacun d’entre nous, c’est de puiser en nous la force d’identifier tous les ressorts pour les surpasser. Si nous sommes là, ici réunis, si nous nous engageons, par-delà nos divergences et nos désaccords, c’est que nous avons un point commun, partagé par des dizaines de millions de nos concitoyens : nous voyons davantage de raisons d’espérer que de douter. C’est parce que nous sommes prêts à affronter pour avancer. Affronter pour avancer. ».
2. La fierté d'être Français : « Nous ne sommes pas n’importe quel pays. La France n’a jamais été, n’est pas, ne sera jamais une Nation qui subit : ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. Dans les pires moments de doute, de désarroi, de désunion, elle a montré sa solidité, son supplément d’âme qui fait d’elle une Nation à nulle autre pareille. (…) La France rime avec puissance. La France, c’est un repère, un idéal. C’est un patrimoine, témoin d’une Histoire millénaire. C’est un héritage moral, celui de la patrie où sont nés les Droits de l’Homme. Celui d’un modèle social, protecteur et envié dans le monde entier. (…) J’ai confiance parce que je connais les Français, leur énergie, leur volonté, leur créativité. J’ai confiance, parce que face aux épreuves, aux inquiétudes et aux crises, notre pays s’est toujours relevé. ».
3. Majorité relative : « Cette majorité est relative et les Français attendent que nous cessions les querelles de principes pour échanger et pour agir ensemble. Depuis 2022, depuis dix-huit mois, sur bien des textes, nous y sommes parvenus. Et aujourd’hui, je le dis à la majorité comme aux oppositions : nous avons la France en partage. Nous avons, je le crois, un devoir commun de transcender les clivages, les désaccords et les divisions pour œuvrer au service des Français. ».
4. Désmicariser la France (le verbe fera date) : « Aujourd’hui, pour augmenter de 100 euros le revenu d’un employé au SMIC, l’employeur doit débourser 238 euros de plus. Quant au salarié, il perdra 39 euros de prime d’activité, il voit sa CSG, ses cotisations sociales augmenter de 26 euros et il entre dans l’impôt sur le revenu. En bref, autant le dire, notre système, fruit de réformes successives pétries de bonnes intentions ces dernières décennies, a placé notre monde économique dans une situation où il n’y a quasiment plus aucun intérêt pour quiconque à augmenter un salarié au SMIC. On ne peut accepter une France où beaucoup sont condamnés à rester proches du SMIC toute leur carrière. La progression salariale doit, toujours, permettre de récompenser l’effort et le mérite. Alors oui, j’assume de le dire, il faut désmicardiser la France. ».
5. Travail obligatoire pour les personnes assujetties au RSA : « Dans dix-huit départements, nous avons lancé une expérimentation qui conditionne le RSA à quinze heures d’activité pour l’insertion. Je vous annonce que nous généraliserons ce dispositif à tous les départements de France, d’ici le 1er janvier 2025. ».
6. Solidarité à la source : « Nous avons été capables de faire le prélèvement à la source. Nous serons capables de mener à bien la solidarité à la source, pour éviter les démarches inutiles et garantir la pleine justice sociale : que chacun touche l’intégralité de ce à quoi il a droit. ».
7. Suppression de l'ASS : « Combattre les trappes à inactivité, c’est aussi assumer de réinterroger notre modèle. Je pense notamment à l’allocation de solidarité spécifique, qui prolonge l’indemnisation du chômage et qui permet, sans travailler, de valider des trimestres de retraite. Nous avons une conviction et une cohérence forte. Nous considérons que la retraite doit toujours rester le fruit du travail et donc nous proposerons la bascule de l’allocation de solidarité spécifique au RSA et la suppression de cette allocation. ».
8. Simplifier les normes pour le logement : « Nous allons simplifier massivement les normes : revoir les DPE, simplifier l’accès à MaPrimeRénov, faciliter la densification, lever les contraintes sur le zonage, accélérer les procédures. ».
9. Transfert aux maires de l'attribution des logements sociaux : « Je vous annonce que nous allons donner aux maires la main pour la première attribution dans les nouveaux logements sociaux construits sur leur commune. C’était une mesure très attendue par les élus locaux. ».
10. Assouplissement très attendu de la loi SRU : « Nous allons aussi engager un chantier, une réflexion pour faire évoluer le logement social, pour qu'il réponde davantage aux classes moyennes. Vous le savez, d’ici 2025, toutes les communes soumises à la loi SRU doivent posséder au moins un quart de logements sociaux sur leur territoire. Nous proposerons d’ajouter pour une part les logements intermédiaires, accessibles à la classe moyenne, dans ce calcul des 25%. ».
11. Débureaucratiser la France (un autre verbe attalien) : « Je veux alléger le fardeau des règles et des normes qui pèse sur ceux qui créent nos TPE et nos PME, sur tous ces Français qui travaillent sans compter et créent de l’activité et de l’emploi. Il a été évalué que chaque année, ce sont 60 milliards d’euros que nous perdons à cause des démarches et des complexités de notre quotidien. Aussi, nous engagerons après l’été une nouvelle étape de la réforme du droit du travail. Avec un objectif clair : libérer les énergies de nos TPE et PME, simplifier considérablement leur quotidien et leur permettre de négocier certaines règles directement, entreprise par entreprise. (…) À date, le nombre de mots pour dire des normes, sur légifrance, s’élève à 44,1 millions de mots. C’est pratiquement deux fois plus qu’il y a 20 ans. À tous les échelons, je veux débureaucratiser la France. Nous évaluerons les normes qui peuvent être supprimées ou simplifiées, avec les Français, avec les professionnels, avec les élus. Nous regarderons les démarches qui peuvent être améliorées. Tous les sujets sont sur la table. Mon seul objectif, c’est de libérer les Français ! C’est de les laisser vivre et respirer ! (…) La bureaucratie qui recule, c’est la liberté qui avance ! Je veux libérer les Français des contraintes qui les freinent et sont autant de boulets pour notre économie. ».
12. En finir avec les comités Théodule inactifs mais coûteux : « Simplifier pour éviter la gabegie, c’est possible, et je vous annonce une règle générale simple : tous les organes, organismes, comités ou autres, qui ne se sont pas réunis ces douze derniers mois, seront supprimés automatiquement. ».
13. Réformer l'AME sans passer par la loi : « Je tiendrai l’engagement de ma prédécesseure de réformer l’aide médicale d’État. Nous le ferons avant l’été par voie réglementaire, avec une base qui est connue : le rapport Évin-Stefanini. ».
14. Avoir plus de médecins pour soigner les Français : « Les effets de la suppression du numerus clausus ne se feront pas sentir immédiatement, alors nous allons mettre en œuvre des solutions fortes, tout de suite. C’est pourquoi, comme l’a annoncé le Président de la République, nous procéderons à la régularisation des médecins étrangers sur notre territoire. C’est pourquoi aussi, je vous l’annonce, je nommerai un émissaire, chargé d’aller chercher à l’étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France. Nous devons trouver les moyens de faire revenir nos jeunes français, qui sont partis étudier à l’étranger. ».
15. Des peines aux mineurs qui le mériteraient : « Ce respect de l’autorité passe aussi par les familles. Les violences de juillet dernier ont profondément marqué notre pays. Parmi les émeutiers, des jeunes, très jeunes parfois, qui semblaient avoir déjà coupé les ponts avec notre société. Qui ne respectent plus leurs parents ou pour qui la violence semble un moyen comme un autre de tromper l’ennui. Je ne me résoudrai jamais à ce qu’on préfère attendre avant de donner une lourde peine, alors que bien souvent, c’est très tôt qu’il aurait fallu agir. Nous devons disposer de sanctions adaptées pour les mineurs de moins de 16 ans. Pour eux, on ne peut pas aujourd’hui prononcer de peine de travaux d’intérêt général. Je vous annonce que nous créerons des travaux d’intérêt éducatif, qui seront leurs équivalents et seront données plus facilement que les peines d’intérêt général. Cela fera partie d’une revue de l’échelle des sanctions dans nos établissements scolaires. Dès le plus jeune âge, il faut en revenir à un principe simple : "tu casses, tu répares ; tu salis, tu nettoies ; tu défies l’autorité, tu apprends à la respecter". Nous responsabiliserons aussi davantage les parents. Dans le cadre du projet de loi sur la justice des mineurs, nous soutiendrons la mise en place de travaux d’intérêt général pour les parents de jeunes délinquants, qui se sont totalement et volontairement soustraits à leurs obligations et responsabilités parentales. Mais je le dis : il est hors de question d’accabler certaines familles. Quand on est une mère seule, de plusieurs enfants dans un quartier, on peut être totalement dépassée par les événements, et on n’est pas toujours responsable de la dérive de ses enfants. Pour elles, au contraire, cette dérive est un échec et une douleur terrible. Nous devons les aider. Je ne me résous pas à ce que nous ayons une situation, où nous avons des familles dépassées par les événements, avec des enfants qui ne respectent pas nos règles et qui sont violents d’un côté et 50 000 places d’internat disponibles, de l’autre. Aussi, désormais, quand un jeune sera sur la mauvaise pente, plutôt que de le laisser plonger dans la délinquance, nous proposerons aux parents de le placer en internat, en y facilitant l’accès, y compris financier. Nous allons le couper de ses mauvaises fréquentations. Nous allons lui offrir un cadre, un enseignement et une chance ! ».
16. La lutte contre les trafiquants de drogues : « Nous devons aussi taper les dealers au porte-monnaie et leur couper les vivres. C’est pourquoi, je vous annonce que nous allons désormais geler les avoirs des trafiquants de drogue identifiés. Notre réarmement civique passe par une justice plus rapide et plus efficace. Ensemble, nous allons envoyer un message clair : l’impunité, c’est fini ! ».
17. Combattre résolument l'écologie punitive : « Certains voudraient une écologie de la brutalité. Pour eux, l’écologie doit être punitive, douloureuse, passer par la désignation de boucs émissaires et par la décroissance. La décroissance, c’est la fin de notre modèle social. C’est la pauvreté de masse. Jamais, je ne l’accepterai. Je crois, au contraire, qu’on ne fera pas l’écologie contre le peuple. Je crois, au contraire, qu’il faut entendre les inquiétudes des Français, de tous les Français. Il faut entendre les agriculteurs, qui s’inquiètent de l’avenir de leur métier. Il faut entendre les élus locaux, qui veulent développer leurs communes. Il faut entendre les millions de Français, des villes moyennes, des petites communes et de la ruralité, pour qui la voiture est gage de travail et de liberté. L’écologie sans le peuple, c’est paver le chemin aux crises sociales et aux renoncements. Au contraire, nous allons continuer à bâtir ensemble, une écologie populaire. Une écologie à la Française, avec les Français et pour les Français. C’est tout le sens de la planification écologique qui protégera la biodiversité et permettra une baisse radicale de nos gaz à effet de serre : une baisse de 55% d’ici 2030 ! Une écologie populaire, c’est une écologie où chacun agit à la hauteur de ses moyens. C’est pourquoi l’État sera exemplaire. C’est pourquoi nous continuerons d’aider les entreprises à participer activement à l’effort. ».
18. Promotion sans ambiguïté de l'énergie nucléaire : « Grâce à la sobriété, aux énergies renouvelables et au nucléaire, nous allons assurer notre indépendance énergétique. Je veux le dire sans ambiguïté : le nucléaire est une fierté française. Le nucléaire est un atout majeur pour notre pays. J’assume pleinement d’être à la tête d’un gouvernement pro-énergie nucléaire, avec une majorité pro-énergie nucléaire. Nous allons continuer la montée en puissance de notre parc nucléaire, investir massivement dans les programmes, et cette année, l’EPR de Flamanville sera opérationnel. C’est aussi grâce au nucléaire que nous pouvons garantir les meilleurs prix aux Français. Nous protégerons mieux les consommateurs et régulerons les prix de l’électricité afin qu’ils se rapprochent des coûts de production. ».
19. L'euthanasie et la culture de la mort à l'horizon : « Conquérir de nouveaux droits, enfin, c’est être aux côtés de nos concitoyens jusqu’au bout de la vie. La fin de vie est sans doute l’une des questions les plus intimes et les plus délicates qui soit. C’est se pencher sur son histoire. C’est repenser aux souffrances endurées par certains. C’est s’interroger sur soi-même, sur ce que l’on voudrait face à l’insupportable et l’irréversible, face à l’irréparable. On ne peut légiférer sur la fin de vie qu’avec la plus grande prudence, la plus grande retenue et le plus grand respect. Aujourd’hui, nos compatriotes appellent à revoir notre droit. C’est une demande des familles. C’est une demande des malades. C’est un appel grave, auquel nous devons répondre. Nous y répondrons. Nous renforcerons considérablement les unités de soins palliatifs dans notre pays, avec une unité par département. Avant l’été, nous examinerons un projet de loi sur l’aide active à mourir dans notre pays. Ce débat animera notre société, je le sais. Je souhaite qu’il puisse se tenir dans une volonté d’équilibre et dans le respect des convictions de chacun. ».
20. La souveraineté partout : « Je propose aux Français d’avoir pleinement le contrôle de leurs vies. Je souhaite que la France retrouve pleinement la maîtrise de son destin. Qu’elle soit pleinement souveraine. Une souveraineté industrielle, technologique et numérique, créatrice d’innovations et d’emplois. Une souveraineté énergétique, qui nous protégera des crises, protégera l’environnement et garantira des prix plus bas aux Français. Une souveraineté agricole, qui nous permettra de nourrir notre pays avec les meilleurs produits et d’assurer l’avenir de notre agriculture. Une souveraineté culturelle, où notre création et notre patrimoine sont soutenus. Où notre exception culturelle est protégée. Où la culture est accessible à tous. ».
21. Promotion enthousiaste de la construction européenne : « Depuis 2017 et le discours de la Sorbonne du Président de la République, l’Europe a changé. Elle a surmonté les crises et pris ses responsabilités. C’est grâce à l’Europe, que nous avons pu avoir des vaccins face à l’épidémie. Grâce à l’Europe, que nous avons bénéficié d’un plan de relance massif. Grâce à l’Europe, que nous soutenons l’Ukraine depuis le premier jour de la guerre, face à l’agression russe. Grâce à l’Europe, que nous avons imposé des normes aux géants du numérique. Grâce à l’Europe, que nous avons instauré un impôt minimal sur les sociétés pour lutter contre l’optimisation fiscale. Grâce à l’Europe, que nous contrôlons mieux nos frontières, grâce au Pacte sur la migration et l’asile. Un pacte que je peux résumer en une phrase : nous contrôlons enfin qui peut entrer dans l’Espace Schengen et qui ne le peut pas. Grâce à l’Europe, aussi, que nous investissons massivement dans des secteurs stratégiques et pour notre industrie. ».
22. Et démonstration anti-RN : « Ceux qui prônent la fin de l’application des traités sont les partisans d’un Frexit déguisé, qui affaiblirait la France. Moins d’Europe, c’est moins de puissance pour la France. Je ne prendrai qu’un exemple : le Brexit ! Ses partisans promettaient des jours heureux à l’économie britannique et au peuple anglais. La semaine dernière, à cause du Brexit, les derniers hauts-fourneaux de Grande-Bretagne ont fermé et on ne produit plus d’acier au Royaume-Uni ! Nous, en France, au contraire, notamment grâce aux investissements de l’Europe, l’industrie revient ! Qui étaient les premiers soutiens du Brexit ? Qui, a baptisé dans les villes qu’il dirige, des rues "Rue du Brexit" ? Qui s’est affiché ouvertement avec le leader du camp du Brexit ? C’est le Rassemblement national ! L’Europe. Éternel bouc émissaire de ceux qui, faute de pouvoir diriger un pays, veulent toujours détruire un continent. Pas un Français ne pense que nous pouvons nous passer d’Europe. Pas un Français, non plus, ne pense que l’Europe a su pleinement trouver la place juste dans sa vie. Ils ont raison. Tout n’est pas parfait, et il reste des chantiers à mener. Mais les faits sont là : avec l’Europe, notre puissance est démultipliée. Et ces dernières années, nous avons commencé à la changer. Et je le dis solennellement, à l’heure où il est minuit moins une dans le siècle, face aux impérialismes, les masques devront tomber. On peut vouloir changer l’Europe pour l’intérêt du pays, et nous le faisons. Mais on ne peut pas vouloir sortir de l’Europe, sauf à avoir d’autres intérêts, sauf à servir un autre pays, une autre puissance. ».
23. Homosexualité : « Être Français en 2024, c’est, dans un pays qui, il y a dix ans seulement, se déchirait autour du mariage pour tous, pouvoir être Premier Ministre en assumant son homosexualité. ».
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (30 janvier 2024)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Le capitaine Gabriel Attal fixe le cap du réarmement de la France.
Discours de politique générale du Premier Ministre Gabriel Attal le 30 janvier 2024 à l'Assemblée Nationale (texte intégral et vidéo).
Les 10 mesures de Gabriel Attal insuffisantes pour éteindre la crise agricole.
Gabriel Attal répond à Patrick Kanner sur les crédits pour l'hôpital.
Pour que la France reste la France !
Conférence de presse du Président Emmanuel Macron le 16 janvier 2024 à 20 heures 15 à l'Élysée (texte intégral et vidéo).
Gabriel Macron.
Tribune du Président Emmanuel Macron dans "Le Monde" du 29 décembre 2023.
Le gouvernement de Gabriel Attal sarkozysé.
Liste complète des membres du premier gouvernement de Gabriel Attal.
Cérémonie de passation des pouvoirs à Matignon le 9 janvier 2024 (texte intégral et vidéo).
Gabriel Attal plongé dans l'enfer de Matignon.
Élisabeth Borne remerciée !
Macron 2024 : bientôt le grand remplacement ...à Matignon ?
Vœux 2024 d'Emmanuel Macron : mes chers compatriotes, l’action n’est pas une option !
https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240130-gabriel-attal.html
https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-capitaine-gabriel-attal-fixe-le-252814
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2024/01/30/40191587.html