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20 juillet 2024 6 20 /07 /juillet /2024 03:37

« Comprenez que nous avons le droit, de temps à autre, de réagir et de manifester notre, comment dire, agacement. Mais nous sommes dans une discussion. Si je ne devais tenir compte que de ce qui a été dit par les autres, d'abord, je commencerais par dire : pourquoi m'avez-vous éliminé de la candidature au poste de Premier Ministre ? » (Jean-Luc Mélenchon, le 19 juillet 2024 sur BFMTV).



 


Voilà, c'est dit ! Jean-Luc Mélenchon l'a toujours en travers de la gorge de s'est fait éliminer du grand jeu de téléréalité NFP Matignon qu'il avait lui-même créé. Quelles ingrates, ces punaises de lit ! Dans cette interview très significative de Jean-Luc Mélenchon, au siège de son parti sectaire des insoumis ce vendredi 19 juillet 2024, le journaliste Anthony Lebbos, un peu étonné de tant de transparence, a fait préciser : « Vous êtes toujours candidat ? ».

Réponse du grand prêtre : « Non non, je ne suis candidat à rien... », mais la tête montrait justement le contraire, procédé rhétorique bien connu qui veut démentir ce qu'on devrait confirmer. Car pour lui, il n'y a qu'un seul nom pouvant faire le boulot de cette nouvelle farce populaire (NFP), lui-même. Il l'a d'ailleurs dit un peu plus tard, de manière implicite : il n'y a pas besoin de désigner quelqu'un, le Président voit bien qui serait l'homme de la situation, comme dans les autres précédents de cohabitation, en indiquant par exemple que Jacques Chirac n'avait pas été désigné candidat Premier Ministre au bureau politique du RPR en 1986. Mais l'exemple était mal choisi : Jacques Chirac bénéficiait d'une majorité absolue à l'Assemblée Nationale UDF-RPR, certes serrée, mais absolue quand même, ce qui n'est pas du tout le cas du NFP en 2024 (les chiffres sont têtus).

Tout au long de cette interview de près d'une demi-heure, ont transpiré l'amertume, la colère, l'agacement du grand gourou en chef, au point que le journaliste en a fait les frais (mais il était prévenu, Jean-Luc Mélenchon a toujours malmené les journalistes). Et on ne sait pas trop bien s'il déteste plus Emmanuel Macron ou plus ses supposés propres partenaires, les horribles socialistes qui se sont portant couchés devant lui et qu'il appelle des punaises de lit, par l'intermédiaire de sa compagne députée, conseillère en communication politique (on ne pourra pas dire qu'elle était maladroite), alors qu'il faut rappeler que dans les années 1930, d'autres forces politiques comparaient d'autres catégories de la population, pas avec des punaises, mais avec de la vermine.

 


Mais finalement, peut-être doit-on croire Jean-Luc Mélenchon quand il dit qu'il n'est candidat à rien. Il faut sans doute écouter le cher et sage sénateur Claude Malhuret qui parlait, le 18 juillet 2024 au Sénat, de la « franche la plus radicale, dont le but n'est pas de gouverner mais de rendre le pays ingouvernable ». Car c'est exactement dans cette stratégie du chaos institutionnel que Jean-Luc Mélenchon veut faire plonger la France.

Le sujet de l'interview est principalement les socialistes et le blocage, non pas à l'Assemblée avec une majorité introuvable, mais chez lui, au NFP, car ils sont incapables de s'entendre depuis deux semaines. Comment pourraient-ils gouverner ensemble ?


Un peu plus loin, le journaliste a cru entendre que Jean-Luc Mélenchon souhaitait la démission du Président de la République. Il lui a fait donc répéter et il a répondu : « Le sujet, c'est : si monsieur Macron ne permet pas à la démocratie de se concrétiser par un gouvernement, il ne faudra pas s'étonner que, ensuite, le mot d'ordre de tout le pays, avant la fin du mandat, ce soit Macron démission. Et j'ajoute que je l'ai déjà entendu. ». Si ce n'est pas une menace personnelle, alors je suis la reine d'Angleterre.

Petit arrêt sur la bande son : il faut traduire. "Ne permet pas à la démocratie de se concrétiser par un gouvernement", cela signifie pour l'insoumis : "Ne nomme pas un gouvernement NFP". Or, tout le problème du raisonnement de Jean-Luc Mélenchon, c'est qu'il n'a pas la majorité absolue, et la séance du 18 juillet 2024 où son candidat au perchoir André Chassaigne a échoué a montré qu'il n'était pas la force politique la plus importante. Sinon André Chassaigne aurait gagné. C'est factuel, lui qui aime bien le factuel.

 


Déjà, on voit bien qu'il dit n'importe quoi, car je reviens juste après sur ses premières déclarations qu'Anthony Lebbos a voulu faire préciser. Il disait que de toute façon, le gouvernement NFP serait censuré, et qu'il censurerait le suivant. Donc, même si le Président "permet à la démocratie de se concrétiser", ce ne sera pas bon puisqu'à la fin, Jean-Luc Mélenchon réclamerait la démission d'Emmanuel Macron.

Certes, juste après cette phrase, il a ajouté : « Moi, je ne souhaite pas que les mandats soient abrégés. Ce n'est pas mon souhait. Je viens de vous dire que j'espère le respect des règles. Mais si le Président de la République rend impossible le fonctionnement des règles, alors, oui, il devra s'en aller. Parce que sinon, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? On ne va pas rester sans gouvernement où toutes les semaines, changer de gouvernement avec un vote de censure, vous comprenez, ce n'est pas possible. ».

"Moi, je ne souhaite pas la démission"... mais il l'a dit avec une telle force d'envie, de rage, que c'est assez peu crédible. C'est clair, il attend une occasion, et il va réclamer la démission du Président de la République. Auquel cas, il serait un vrai insoumis. La faute à Emmanuel Macron a bon dos : aujourd'hui, c'est la volaille du NFP qui est incapable de s'entendre sur un chef. Et un chef de quoi ? D'aucune majorité !

Le problème, c'est que dans ses raisonnements, il n'y a que des biais, des oublis historiques, des erreurs, et des mensonges. Le principal mensonge, car il n'est pas idiot, c'est de clamer matin midi et soir, depuis le 7 juillet à 20 heures 02 que le NFP avait gagné les élections, qu'il était majoritaire. La réponse objective est non : à cause de cette situation tripartite, personne, aucun camp n'a gagné, et c'est pour cela qu'il va falloir qu'ils travaillent ensemble pour arriver à un gouvernement commun. Sûrement pas en restant obstinément dans cette position : le programme (très dangereux) du NFP, rien que le programme, tout le programme ! Celui-ci n'est approuvé que par 28% des électeurs et 31% des députés, pas plus ! Et encore, grâce à la mécanique très efficace du front républicain. Le camp macroniste n'a jamais dit qu'il avait gagné, il a reconnu au contraire sa défaite, mais tout le monde a échoué, aucune majorité n'existe dans l'état actuel des forces politiques. C'en est même psychologiquement déstabilisant.
 


Et il faut revenir à ce raisonnement de Jean-Luc Mélenchon qui ne veut rien que le programme : « Nous ne combinerons pas. Que monsieur Macron prenne la responsabilité de faire déposer contre notre gouvernement une motion de censure. Et ensuite, il verra, une fois notre gouvernement tombé. À notre tour nous voterons une motion de censure contre la droite. Il ne lui restera plus qu'une issue. S'en aller, lui. Parce qu'il y a toujours une solution... ».

Voilà la stratégie du chaos institutionnel dit très explicitement par Jean-Luc Mélenchon, comme si les institutions étaient un jeu de société où on a du temps à perdre avec des gouvernements morts-nés. Il n'y a aucune raison que le Président de la République nomme un gouvernement dont la probabilité de censure est proche de 100%. D'ailleurs, c'est ce qu'il a indiqué : il nommera un Premier Ministre qui lui prouvera qu'il pourra gouverner avec cette Assemblée, c'est-à-dire qu'il a assez de soutien pour ne pas être censuré immédiatement.

Pour Jean-Luc Mélenchon, il faut s'amuser avec des gouvernements et des censures pour arriver enfin à son résultat : la démission d'Emmanuel Macron. Il est exact que le candidat gourou a toujours refusé de reconnaître sa défaite et la victoire présidentielle d'Emmanuel Macron tant en 2022 qu'en 2017. C'est grave quand on veut donner tout le temps des leçons de démocratie. La première leçon, c'est de reconnaître sa défaite, de reconnaître les institutions, de respecter les institutions, et les personnes.

Mais Jean-Luc Mélenchon a senti que le journaliste n'a pas compris son raisonnement. Alors il a repris l'explication plus précisément. Je la couperai pour en donner quelques biais, car tout pue l'intention de tromper intellectuellement ses interlocuteurs.

Le supposé ex-futur Premier Ministre a répété comment il voyait l'avenir : « Si nous présentons un gouvernement et qu'il applique sa politique, et qu'il est censuré immédiatement, eh bien, nous respecterons la démocratie, il n'y aura plus de gouvernement. Mais en porteront la responsabilité ceux qui auront censuré. À leur tour, ils présenteront un gouvernement, de la droite et du centre, et nous le censurerons. Donc il tombera aussi. Par conséquent, il ne restera plus qu'une personne, et qui ne pourra pas dissoudre l'Assemblée, car la Constitution le lui interdit. Donc, il ne lui restera plus qu'une possibilité, s'en aller. ».

Je coupe la tirade à cet instant, mais je la continuerai après. Déjà, cela n'a aucun sens, sinon un jeu de combines politiciennes, de nommer un gouvernement si on est sûr qu'il sera censuré deux jours plus tard. En ce qui concerne un gouvernement incluant des ministres insoumis, l'incertitude est nulle : s'il en était nommé un, le bloc central et le RN le censurerait, ce qui donnerait une majorité absolue.

Quant à porter la responsabilité d'une censure, je suppose que le centre, la droite et l'extrême droite n'auraient aucune réticence à assumer pleinement et ouvertement le vote d'une mention de censure contre un gouvernement truffé d'insoumis, c'est même le principe d'une motion de censure, exprimer institutionnellement son désaccord ! Seulement, le sieur Mélenchon pense d'abord aux socialistes qui tremblent de peur de se faire traiter de traîtres, de fausse gauche par FI.
 


En revanche, en cas d'un gouvernement de centre droit, les insoumis le censureraient probablement, cela ne fait aucun doute. Mais l'idée serait aussi de faire participer les socialistes au nom de l'intérêt de la République et du pays. Et la position du RN est également très claire, rappelée par la députée Edwige Diaz, vice-présidente du RN, qui a affirmé sur LCI le 18 juillet 2024 que le RN n'avait pas vocation à censurer un gouvernement de droite ou du centre.

Il est apparemment des partis politiques qui savent mieux que Jean-Luc Mélenchon où se place l'intérêt national (et certainement pas dans l'ego d'un gourou vieilli et aigri). J'ajoute d'ailleurs que ce vendredi soir, l'élection, dès le premier tour, des deux vice-présidentes insoumises de l'Assemblée (Clémence Guetté et Nadège Abomangoli), s'est produite grâce aux voix du RN, ce qui ne semble pas trop émouvoir les insoumis ! (d'autant plus que le RN n'a plus de vice-présidence lui-même).

Le patriarche de la lettre phi a poursuivi sa démonstration : « Ce que je veux vous dire, c'est que nous sommes en train de passer d'une situation de crise démocratique, ça ne collait pas, à une situation de crise de régime, et que l'auteur de cette situation est le Président de la République. Donc, il y a toujours le retour aux urnes. La première fois, c'était en renvoyant chez eux les députés. La prochaine fois si tout est bloqué, c'est qu'il s'en aille lui-même. ». Je coupe ici.
 


Là encore, beaucoup d'inepties. C'est Jean-Luc Mélenchon qui parle de crise de régime, et lui seul. Il n'y a pas de crise de régime. Juste des partis politiques incapables de s'entendre. L'élection de la Présidente de l'Assemblée Nationale s'est déroulée calmement, normalement, démocratiquement, quasi-courtoisement (poignées de mains exceptées). Il n'y a pas de crise de régime. La crise de régime, c'est quand il n'y a plus d'institutions. Celles de l'Assemblée Nationale sont bien là, même si, effectivement, la situation est nouvelle, plus compliquée surtout parce que nouvelle, un peu comme lors de la première cohabitation.

Ensuite, je veux exprimer un élément qui est absolument essentiel, fondamental. C'est faux de dire que « l'auteur de cette situation est le Président de la République ». Oui, bien sûr, Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée, et je crois que, encore aujourd'hui, personne (à part lui ?) n'a compris ce geste. En revanche, il avait le droit de dissoudre, le droit d'appliquer cette partie de la Constitution. La situation potentiellement de blocage ne provient pas de la dissolution. Revenir aux urnes est même l'alfa et l'oméga de toute démocratie. Les risques de blocages, la difficulté d'une répartition tripartite de l'Assemblée, ce n'est pas du fait d'Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon oublie simplement qu'il y a eu le peuple, simplement, qui s'est exprimé. Et son expression était partagée, contrastée, compliquée à conclure. En d'autres termes, la dissolution, c'était la prise de température, le thermomètre, pas la maladie. La température, c'est simplement la parole du peuple, parole complexe. C'était au contraire très courageux d'avoir dissous. Le Président de la République l'a d'ailleurs dit : il aurait pu confortablement faire le dos rond et attendre que les choses se passent.

Dans la suite du raisonnement, Jean-Luc Mélenchon a encore prétendu qu'il ne voulait pas de la démission d'Emmanuel Macron : « Mais ce que je suis en train de dire n'est ni un souhait ni un ordre ni une consigne, c'est un état de fait. Si le Président de la République joue la crise politique avec un gouvernement du nouveau front populaire, à la fin, il ne restera plus qu'une issue, puisqu'il ne peut plus redissoudre l'Assemblée, c'est son propre départ. ».

Mensonge, ce qu'il a raconté. Car l'impossibilité de la dissolution resterait la même avec la démission du Président de la République. Une nouvelle élection présidentielle avant un an ne débloquerait donc pas la situation à l'Assemblée car le blocage ne proviendrait pas de l'Élysée (il n'en aurait aucun intérêt) mais de l'absence de majorité, même relative. Jean-Luc Mélenchon fait comme s'il avait lui-même une majorité absolue à l'Assemblée. Ce n'est pas le cas. Il faut qu'il se réveille au lieu d'endormir les Français !

 


Le raisonnement reste toujours confus : on ne sait jamais s'il reproche à Emmanuel Macron de ne pas avoir nommé de gouvernement NFP dont le Premier Ministre n'a pas encore été identifié ou s'il considère qu'il va encourager les députés à censurer un tel gouvernement. Mais qu'importe, car il faut résumer la pensée mélenchonienne relativement claire : Macron caca, panpan féfesse et ouste, à moi l'Élysée !

Et puis est arrivée une logorrhée d'histoire vaguement mal digérée : « Entendez-moi bien, on n'est plus dans un jeu de vote, d'astuces, je suis en train de décrire une crise de régime, et le Président de la République conduit le pays à une crise de régime (…). Donc, après un certain moment donné, en quelque sorte pour que la France respire, il faut que lui comprenne que ou il change de pratique, c'est-à-dire ou il se soumet, ou bien il se démet. Cela s'est déjà passé dans l'histoire de France, au moins trois fois, chaque fois que le Président a engagé sa responsabilité en 1924, à la sortie de la Troisième République, ou le Président De Gaulle. Le Président De Gaulle avait engagé sa responsabilité sur le succès d'un référendum. Il l'a perdu, il est parti le lendemain matin. Donc, ce n'est pas nouveau en France et c'est la démocratie. (…) Nous ne participerons pas à un gouvernement qui ne prend pas l'engagement d'appliquer le programme, quelle que soit la forme par laquelle..., on ne nous tordra pas les bras, nous, on restera fidèle à la parole donnée aux électeurs. ». Sauf que les électeurs ont raconté une autre histoire que celle-là. Crise de régime ? À moins que je n'ai pas bien compris qu'il s'agissait de diététique ?

Je suis même un peu déçu de cette pauvreté intellectuelle de Jean-Luc Mélenchon. Il a parlé de trois références historiques, mais je n'en vois qu'une à peu près pertinente dans ce qu'il a dit : la démission du Président Alexandre Millerand en 1924, car il avait en effet pris parti pendant la campagne des élections législatives en faveur du Bloc national (majorité sortante) et c'est le Cartel des gauches (déjà un cartel électoral !) qui a gagné. Le parti radical majoritaire (Édouard Herriot) a alors fait une grève des Présidents du Conseil, obligeant le Président de la République à démissionner. Mais la situation de 1924 n'a rien à voir avec celle de 2024 : le Cartel des gauches avait la majorité absolue de l'Assemblée et pouvait se permettre de défier le Président de la République.

Il a évoqué la fin de la Troisième République : quel rapport avec la situation de 2024 ? La Troisième République est tombée en juillet 1940 par le chef du gouvernement lui-même qui a éliminé le Président de la République pour faire sa Révolution nationale (c'était Pétain). Il n'y avait aucune majorité ni aucune Assemblée dans cette affaire, c'était la même Assemblée que celle du Front populaire (le vrai, lui, le seul) élue en 1936 qui a voté les pleins pouvoirs à Pétain qui était déjà le chef de l'exécutif. Albert Lebrun n'a jamais pris parti à rien (c'est d'ailleurs ce que je pourrais lui reprocher).

Quant au troisième exemple, complètement différent : l'échec du référendum et la démission de De Gaulle, en 1969, encore une fois, cela n'a rien à voir avec 2024. Les historiens évoquent plutôt un prétexte pour quitter glorieusement le pouvoir alors qu'il n'avait pas terminé de rédiger ses mémoires et sa femme Yvonne aspirait au calme et à la tranquillité. Là encore, le "non" au référendum était majoritaire, d'une majorité absolue, rien à voir avec les 31% de députés de l'Assemblée aujourd'hui pour le NFP. De plus, l'échec au référendum n'a pas, par la suite, entraîné la démission du Président de la République : François Mitterrand l'avait exclu en 1992 en cas d'échec du référendum sur le Traité de Maastricht, et Jacques Chirac n'a pas démissionné après l'échec du référendum sur le TCE en 2005.

En revanche, Jean-Luc Mélenchon a oublié un épisode de la Troisième République beaucoup plus intéressant, avec la fameuse crise politique du 16 mai 1877 : après la dissolution d'une Assemblée devenant de moins en moins monarchiste et de plus en plus républicaine, le Président monarchiste, le maréchal Patrice de Mac Mahon a été sommé par Léon Gambetta de « se soumettre ou se démettre » (discours du 15 août 1877 à Lille). Finalement, l'histoire a retenu qu'il a fait les deux, laissant gouverner un gouvernement républicain puis, refusant certaines nominations d'officiers (il était maréchal de France), il a démissionné le 30 janvier 1879 (près de deux ans après la crise). Mais là encore, il y avait une majorité absolue favorable aux républicains, rien à voir avec 2024.

 


On le voit bien aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon, c'est le naufrage de la vieillesse. Un naufrage politique, mais aussi un naufrage intellectuel. Il croit épater ses adeptes avec des raisonnements trompeurs et biaisés, servis par de fausses références historiques. S'il fallait chercher une comparaison historique, il suffirait simplement de regarder la Quatrième République, entre 1947 et 1958. Pendant onze ans, aucune majorité absolue d'un camp, étriqué entre un RPF très à droite et un PCF très à gauche, tous les deux très puissants. Les forces centrales très différentes (SFIO, radicaux, démocrates chrétiens du MRP, républicains indépendants du CNIP et quelques gaullistes républicains sociaux, plus quelques micro-partis de centre gauche) ont dû négocier en permanence pour former un gouvernement, le renverser ensuite sur un sujet bien particulier, puis en renommer un nouveau, etc. Ils ont cependant réussi à s'entendre et la France des années 1950 a été en pleine croissance, en pleine reconstruction, avec une natalité flamboyante et de nouveaux droits sociaux. Et aucune dette, aucun déficit !

Aujourd'hui, c'est Jean-Luc Mélenchon qui met en danger la République et la démocratie. C'est son sbire Adrien Quatennens (qui n'est plus député), soufflé par son chef, qui voudrait une marche sur Matignon, comme si la rue allait s'opposer aux urnes. C'est la secrétaire générale d'une CGT complètement mélenchonisée qui voudrait mettre sous surveillance l'Assemblée Nationale, c'est-à-dire les représentants du peuple, en oubliant que la Constitution interdit absolument qu'un seul député soit sous pression pour exercer son mandat issu du peuple (article 27 de la Constitution : « Tout mandat impératif est nul. Le droit de vote des membres du Parlement est personnel. »). La dernière pression sur les députés, c'était le 6 février 1934.

Que Jean-Luc Mélenchon souhaite le pire pour la France, souhaite voir encourage le chaos institutionnel pour tenter de prendre le pouvoir par d'autres moyens que démocratiques, cela ne m'étonne pas, il a toujours été un enragé. Ce qui m'inquiète, c'est quel intérêt les socialistes ont-ils à rester ligotés au fond de la soute à bagages, ainsi malmenés par les insoumis ? Est-ce le syndrome de Stockholm ? En tout cas, il est clair que les socialistes doivent sortir de l'emprise sectaire du mélenchonisme populiste. Certains ont déjà parcouru le chemin, comme Jérôme Guedj ou Raphaël Glucksmann, mais ils sont peu nombreux. Il revient à François Hollande d'éclairer ce chemin, lui qui a été insulté encore très récemment, le 15 juillet 2024 (l'effet punaises de lit).

Pas facile d'être socialiste quand Olivier Faure est à la tête d'un PS mélenchonisé. C'est toujours très difficile psychologiquement de quitter une secte. On le voit aujourd'hui. Mais c'est la seule voie du salut pour ne pas décevoir leurs électeurs qui ne comprennent pas leurs enfantillages actuelles. Ce n'est pas une adversaire mais bien une membre à part entière du NFP qui a dit ceci : « Je suis en colère, écœurée, je suis fatiguée, j'en ai marre, je suis désolée du spectacle qu'on donne aux Français et aux Françaises. ». Marine Tondelier ne doit pas être la seule...



Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (19 juillet 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Législatives 2024 (28) : la stratégie du chaos institutionnel de Jean-Luc Mélenchon.
Législatives 2024 (27) : l'émotion de Yaël Braun-Pivet.
Législatives 2024 (26) : les larmes de Marine Tondelier.
Législatives 2024 (25) : faut-il ostraciser le RN à l'Assemblée Nationale ?
Législatives 2024 (24) : Huguette Bello, mélenchonette en peau de lapin.
Législatives 2024 (23) : grand pays recherche son gouvernement.
Législatives 2024 (22) : qui au perchoir ?
Législatives 2024 (21) : marche sur Matignon ?
Lettre aux Français par Emmanuel Macron le 10 juillet 2024 (texte intégral).
Législatives 2024 (20) : le poison du scrutin proportionnel.
Législatives 2024 (19) : quel possible Premier Ministre pour une impossible majorité ?
Législatives 2024 (18) : la fin du cauchemar Bardella (pour le moment).
Résultats du second tour des élections législatives du 7 juillet 2024.
Fake news : la scandaleuse manipulation politique du RN.
Législatives 2024 (17) : rien n'est joué dimanche prochain !
Législatives 2024 (16) : la question de dimanche prochain.
Législatives 2024 (15) : les promesses n'engagent que ceux qui y croient !
Législatives 2024 (14) : la revanche des gilets jaunes ?
Législatives 2024 (13) : fortes mobilisations au premier tour.
Résultats du premier tour des élections législatives du 30 juin 2024.
Appel aux sociaux-démocrates.
Éric Le Boucher : la France va plutôt bien (27 juin 2024).
Législatives 2024 (12) : un isoloir, ce n'est pas un cabine d'essayage !
Législatives 2024 (11) : front, rassemblement, union nationale, barrage, consignes de vote...
Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard.
Législatives 2024 (9) : Emmanuel Macron et son n'ayez-pas-peur !
Interview d'Emmanuel Macron à Génération Do It Yourself le 24 juin 2024 (podcast intégral).
Lettre aux Français d'Emmanuel Macron le 23 juin 2024 (texte intégral).
Législatives 2024 (8) : la bataille de Matignon.
Le programme aux élections législatives du 30 juin 2024 d'Ensemble pour la République (document à télécharger).
Législatives 2024 (7) : Ensemble pour la République.
Législatives 2024 (6) : Nicolas Sarkozy et François Fillon bougent encore !
Législatives 2024 (5) : le trouble de Lionel Jospin.
Législatives 2024 (4) : l'angoisse de Manuel Valls.
Législatives 2024 (3) : François Hollande dans l'irresponsabilité totale !
Législatives 2024 (2) : clarification ou chaos ?
Législatives 2024 (1) : vaudeville chez Les Républicains.
Sidération institutionnelle.
Élections européennes 2024 (4) : la surprise du chef !
Résultats des élections européennes du dimanche 9 juin 2024.










https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240719-melenchon.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/legislatives-2024-28-la-strategie-255934

http://rakotoarison.hautetfort.com/archive/2024/07/19/article-sr-20240719-melenchon.html




 

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commentaires

L
C'est sûr que vous n'êtes pas du Front populaire mais plutôt du parti macroniste. "Ensuite, je veux exprimer un élément qui est absolument essentiel, fondamental. C'est faux de dire que « l'auteur de cette situation est le Président de la République »." <br /> <br /> "On le voit bien aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon, c'est le naufrage de la vieillesse." Phrase qui ne veut rien dire, l'inverse est tout aussi praticable sur l'inexpérience de la jeunesse, ce qui s'est vu avec Macron face à Poutine dit autrement lui et sa conseillère n'y connaissent rien en diplomatie et en économie. Est-ce leur faire du tort que de dire cela ?<br /> <br /> Oui c'est une crise de régime, comme en a connu la Belgique, cela ne veut pas dire que cette situation nous conduise à une 6e République ou à une 1re Démocratie (puisque les deux régimes sont bien distincts). Le premier régime repose sur un gouvernement issu d'un Parlement de notable (qu'il se trouve dans les Tribunaux comme c'était le cas avant la Révolution ou dans un Assemblé bi-camériste), le second régime repose sur des institutions égalitaires (qui par la délibération chassent l'arbitraire et par le contrôle chasse la corruption personnelle) et sur le principe du premier venu (o boulemenos). Cela n'a rien d'utopique puisque cela a fonctionné 150 ans, il n'y a pas plus de risque de démagogie qu'avec les trois courants populistes qui se déchirent en France actuellement, Le Nouveau Front Populaire, la Majorité issue d'Ensemble pour la République et le Rassemblement national et ses alliés (sauf si vous souhaitez aussi remettre en cause la parole de Marcel Gauchet après celle de Mélenchon). <br /> <br /> Vous avez une vue étriquée et peu de conscience historique. "Là encore, beaucoup d'inepties." L'argument se retourne contre vous. Ce qui compte ce sont les faits et non les blocages que vous souhaitez mettre en place. Vous n'avez aucune vision si ce n'est nihiliste. Votre courte vue c'est le statu quo alors meêm que vous parlez d'une "situation".
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L
Sectaire en quel sens ?<br /> Les statuts de L'Après ont été créé le 21 mai. Etrange pour une purge du 9 juin... Mais bon libre à vous raconter ce qui peut servir vos intérêts :)<br /> Zut la bande des 7 n'a pas su cuqoi dire quand on leur a présenté le Journal Officiel. Ruffin ne s'est pas mis dans ce bourbier :)
Répondre
L
C'est plus long.<br /> <br /> Peut-on se permettre de dire que vous êtes remonté(s) et que vous même vous projetez votre sectarisme, vous en faîtes un bouc-émisaire ! Je n'ai pas tout lu, c'est trop long alors sans doute évoquez-vous sont antisémitisme. <br /> <br /> Chikirou reste chikirou, c'est un outil communicationnel. Parfois je me disait qu'elle véhiculait un certain antisémitisme,le problème est qu'elle a appelé à voter Sarkozy en 2007 et que Hollande se vante de l'avoir virée du PS.<br /> <br /> Vous n'assumez pas comme beaucoup que vous ne comprenez rien à l'anti-racisme politique. vous pourriez croire que je vous jette la pierre et non j'étais comme et Mélenchon était comme vous il y a 7 ans. Ne pas voir qu'i y a un réel problème de racisme (caché sous la question de l'immigration). C'est quand même étrange que l'on refuse à des gens qui était (j'insiste "potentiellemen") français de revenir dans leur pays : La France. C'est que la France patrie des droits de l'homme n'était pas un pays qui l'appliquait à lui-même. Fausseconscience. Bergsonisme des Deux sources de la morale et de la religion (3 en fait).<br /> <br /> Avec tout mon respect, vous pensez comme un blanc, prenez cette stigmatisation comme un catégorie sociale, Mérah quand il a tué des petits juifs pensait comme un blanc, se prenait comme un blanc. Vous ne regardez pas les arabes ou les magrebins comme des égaux, ils vous repoussent.<br /> <br /> Dans le cas contraire, les gens voteraient pour leur propre intérêts et non pour des politiques économiques de patrons et de milliardaires (EPR, DR et RN et Reconquête).<br /> <br /> Jusque là le plan élaboré par Macron le soir de la dissolution se déroule comme sur des roulettes (et ce malgré la constitution du NFP). Le jour où vous comprendrez que la socialistes amènent par inertie au centrisme à votre amour pour Glucksmann (le Sarkozyste et pro-géorgien libéral, qui reprend la figure du vertige à son père) <br /> <br /> Vous pensez comme un habitant de la métropole (Saclay) et non comme un malgache qui a subi les discrimination de l'indigénat. C'est le code de l'indigène et sa possible disparition, is on applique l'égalité institutionnelle (celle d'éduquer les populations) qui freîna De Gaulle dans la perpétuation de l'empire, c'est son racisme maurrassien qui a pris le dessus, vu qu'il n'a que très peu mis les pieds en Afrique. Les préjugés maurrassien ont gouvernés dde Gaulle au moment de prendre des décisions vu qu'il n'avait aucune fréquentation de l'indigénat ! (je ne sait si on peut classer là les 8 tahitiens SAS).<br /> <br /> C'est toute la pensée de Fanon que vous jetez à la poubelle, celle qui dit qu'un blanc de la métropole collabore par sa passivité, par son inertie au système colonial fait d'iniquité et de brimades. C'est profondément cela que vous défendez en qualifiant de sectaire Mélenchon alors même que les députés écartés insultait une autre députée de la France en ne lui reocnnaissant pas les même droits : il ne fallait pas reconduire Rachel Kéké pour les 5 forndeurs. Je ne connais pas plus racistes qu'eux mais vous abondez dans ce racisme. <br /> <br /> Juste dit synthétiquement l'universalisme a pris. C'est ce que dit Mélenchon lorsqu'il dit "La France n'est pas un pays occidental". comme en 2017 où il écarte les rouge-bruns potentiels (les souverainistes obligés de lallier à l'extrême droite souverainiste - Kuzmanovic, Branco, Chouard - Aberkane, Rougeyron, Philippot, Asselineau, Dupont-Aignan, Paul-Marie Couteaux, Morillot le zemmouriste, Onfray "l'anarchiste conservateur" grand fan de l'autorité).<br /> <br /> Vous ne supportez pas d'avoir été qualifié de punaise de lit ! En somme. Masque Métis, Cerveau blanc ! c'est votre niveau dans le parcours décolonial et anti-raciste. Vous ne vous posez même pas la question de la stigmatisation d'une partie de la population. Ils vous faut cracher sur Mélenchon, parce que votre déni vous l'impose. C'est tout ce uqej e peux lire et j'en suis fort attristé.<br /> <br /> Regardez la vidéo sur les 5 algérienne. Peut-être commencerez-vous à comprendre les catégories sociales qu'emploient certains là où on voudrait faire passer ces catégories pour essentialistes ou raciales (alors qu'elle parle du moule à partir duquel on parle). Je mets de côté Saïd Bouamama, même si au fond et c'est tout l'avantage de votre texte vous m'obligez à comprendre autrement son positionnement.<br /> <br /> Vous stigmatisez par inversion accusatoire plutôt que d'essayer de comprendre le point de vue de l'autre. vous me faîtes penser à la famille Dupont de Ligonnès qui reste persuadé puisqu'on ne les lui a pas fait reconnaître que les 5 corps de la famille sont ceux de sudaméricains. C'est ce même déni qui ressort chez vous, car cela vous demanderait trop d'effort pour comprendre. Il est plus aisé de parler de sectarisme chez Mélenchon, de l'isoler, alors même que vous produisez, répétez par redondance ce sectarisme, cette diabolisation.<br /> <br /> Ce n'est pas<br /> Qu'y a-t-il de démocratique chez Glucksmann, qui l'a élu à la tête de sonmicro-mouvement ? La plupart de micro partis en france qont nominaux, repose sur le seul leader qui les anime à la différence que Jean-Luc Mélenchon a formé une nouvlle génération. C'est au contraire quelqu'un qui écoute les autres et qui a évolué sur nombre de sujets. Donc 2017 fin avec les identiaires et 2024 fin avec les universalistes de l'OCI. Il a supprimé à chaque les courants droitistes et nationalistes en somme (la poignée de main d'Autain ou de Simonnet avec l'assesseur RN le confirme).<br /> <br /> Je suis prêt à prier pour que vous ouviez les yeux et arrêtiez de participer à ce 'racisme système', c'est la formule que l'on emploie pour moins stigmatiser ceux qi ont un cerveau de blanc (catégorie sociale). Vous ne voyiez pas l'effort que c'est...
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L
Est-ce que vous savez qu'il y a au minimum 186 000 morts à Gaza et que _ organisation dont FPLP ont participé à l'attaque du 7 octobre. https://www.youtube.com/watch?v=2aY4r9JCYhQ<br /> <br /> On pourrait revenir sur les poseuse de bombes du FLN dans les bus d'Alger. l'avenir de ces personnes a été mis en sourdine après la guerre.<br /> <br /> Ecoutez la citation de Mandella dans la vidéo dont je vous ai mis le lien.<br /> <br /> Je précise que je n'ai rien contre le Grand Israël, mais le territoire des Philistins n'a jamais appartenu ni à la Judée ni à la Samarie, donc pourquoi vouloir le nettoyer ? Oui, gisements gaziers au large, oui paln de reconsturction Gaza 2035, oui zone franche économique pour servir d'accès à l'Arabie Saoudite sur la Méditerrannée - investissmeents - oui Israël était au courant, il fallait un pogrom pour justifier un massacre à l'ampleur jamais vue. On approche des 10 % de la population gazaouie. Ou azlors on peut regarder cela comme déjà un élément du passé, par inaction. Je n'ai plus cette vidéo d'un israélienne qui dit que les Palestiniens s'en souvirendront pendant 80 ans de ce qu'ils leur arrivent actuellement.<br /> <br /> Israël reussira-t-il à devenir un état d'Asie et onn plus un état occidental. C'est toute la question. Rapprochement avec l'Azerbaïdjan, c'est la contre partie à la reconnaissance russe de leurs annexion (l'Arménie ayant tréhie et fait comme la Géorgie)..


 




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