Christian Boltanski a réussi à faire naître beaucoup de réflexions et d’émotions avec son art des vêtements dans ses "Personnes" au Grand Palais (Monumenta 2010). Une œuvre qui peut déconcerter mais qu’on ne peut vraiment "jauger" que sur place.
L’art rentre toujours par effraction dans sa vie. Il arrive par là où l’on ne l’attend pas et il n’est pas là où l’on l’imagine. L’art contemporain est toujours entré dans ma vie par plus grande effraction encore. Peut-être est-ce le privilège du temps qui passe ? Je commence à goûter de plus en plus à ce qu’on appelle "art contemporain" et qui n’est autre qu’une expression, parmi d’autres, mais toujours de plus en plus originale.
Comment d’ailleurs ne pas penser à Pierre Henry et à sa musique acoustique lorsqu’il m’est venu à l’idée de gravir les marches du Grand Palais à Paris ?
Aucune préméditation à cela. La Pinacothèque à la Madeleine affichait complet avec une file monstrueusement longue ce samedi 30 janvier 2010 vers midi. Aucun espoir de voir cette exposition pourtant si voulue sur l’âge d’or hollandais. Tant pis, ça finissait le 7 février 2010.
J’allais donc errer dans la nef du Grand Palais. Une très belle salle, qui ressemble à un grand hall de gare : plus de deux cents mètres de longueur avec une immense verrière et un dôme de quarante-cinq mètres de hauteur.
J’y étais déjà allé plusieurs fois. Une fois en septembre 2005 lors de la réouverture (le bâtiment n’avait pas vocation à durer plus de six mois après l’Exposition universelle de 1900), pour contempler les deux globes de Coronelli, puis, en mars 2007 pour les "Trésors engloutis d’Égypte" et enfin en avril 2007 pour un salon de manuscrits et de documents anciens dont je n’ai plus l’intitulé exact.
Le souci pour ce genre d’endroit, beaucoup trop haut, c’est qu’il est très difficile de réguler la température : soit la salle est glaciale, soit elle est surchauffée par les verrières qui renforcent l’impact du soleil.
Pour la troisième édition (après Anselm Kiefer en 2007 et Richard Serra en 2008), le Grand Palais (désormais présidé par Jean-Paul Cluzel depuis que Jean-Luc Hees est devenu président de Radio France) accueille une « œuvre magistrale spécialement conçue pour l’occasion » en janvier et février, à savoir une "exposition" ou une "installation" (selon le vocabulaire), histoire d’occuper cet espace si étrange qu’est cette nef.
Je n’avais évidemment aucun préconçu (ni aucun prérequis) en y entrant et découvrant ces soixante-neuf "Personnes" de Christian Boltanski même si l’art contemporain en général pourrait me rebuter d’un premier abord. Avant cette visite, je ne connaissais pas Boltanski.
Et finalement, je n’ai pas été déçu. J’y suis resté presque une heure (cinquante minutes), avec la chance d’un ciel ensoleillé, et j’ai beaucoup apprécié. Je me moque un peu des exégèses, des détracteurs ou des laudateurs de l’art contemporain et de Boltanski en particulier. Ce type de débat me paraît assez stérile et théorique. Pour moi, une œuvre d’art me touche en plein cœur ou n’est pas. Ici, elle était.
Essai de description factuelle
Premier constat, prévisible, il y avait beaucoup moins de visiteurs qu’à la Pinacothèque. Ce qui m’a permis d’entrer après seulement cinq minutes d’attente. Quasiment rien, donc.
Quand j’ai poussé la porte d’entrée, je fus immédiatement envahi par deux éléments singuliers, qui agressaient mes sens : un mur, comme ça, planté juste devant moi, nécessitant de le contourner pour entrer dans la nef ; et un son très choquant, très oppressant, continu, sans mélodie.
J’ai vite appris que le son-ci n’était pas un caquètement de train mais des battements de cœurs. Soixante-neuf cœurs. Ce qui, pour les personnes qui ont des appareils auditifs, pouvait leur casser les oreilles. Et les autres aussi.
C’est dommage car j’aurais bien mis, tant qu’à être concret et contemporain, la "Symphonie pour un homme seul" de Pierre Schaeffer et Pierre Henry (ce dernier, très âgé et diminué par une santé fragile, avait fait un concert très apprécié à la Maison de Radio France au début de l’année).
Mais revenons déjà au mur. Ce n’était pas le clou de l’installation, mais c’était un prélude déjà bien macabre : le mur était composé de briques oranges et rempli de petits numéros. Inhumanité de la numérotation mais vision bien commune : j’aurais dit un colombarium. Et très vite, j’imaginais aussi des victimes numérotées… la Shoah. Je la vis également après.
Mais restons encore factuel dans cette description. J’écrirai mes impressions, réflexions, sentiments ensuite.
En observant bien, le mur n’était pas constitué de briques mais de vieilles boîtes de biscuits rouillées empilées les unes sur les autres.
Une fois contourné le mur, j’atterris dans une vaste place lumineuse. Il n’y avait pas d’itinéraire. Chacun faisait sa propre visite. Sur le sol, soixante-neuf rectangles. Très grands. Sortes de tapis. Dessus, plein de vêtements. Pas de vêtements troués, que des neufs, en tout cas, en bon état. Et à l’esthétique qui m’a étonné : couleurs très vives et diversifiées. Ces rectangles sont éclairés par des néons de proximité, un tube néon suspendu par rectangle.
La superficie était donc occupée de manière à peu près homogène.
Les visiteurs faisaient partie sans doute du décor. Les vêtements sur le sol étaient inertes mais les visiteurs vivants, dynamiques.
Assis sur des marches, des personnes faisaient quelques croquis, d’autres, très nombreux, prenaient des photographies. Pour une fois que c’était explicitement permis.
Le soleil, les nuages, et j’imaginais bien à la tombée de la nuit (mais je n’y étais pas), les couleurs du ciel avaient une conséquence esthétique de première importance sur ce hall à l’éclairage si particulier. Le vernissage a eu lieu en pleine nuit, le soir du 12 janvier 2010 (photos ici).
Lieu de vie, c’était cela. L’art est un lieu de vie.
Deux attractions étaient pourtant jetées en pleine figure du visiteur.
La première n’était qu’une pancarte pour aller enregistrer ("sonorement") les battements de son cœur. On pouvait aussi récupérer le "CD" pour cinq euros. Aucune envie de donner une partie de mon bruitage cardiaque. Je préfère qu’on vienne me l’écouter en direct. Et quand il ne battra plus, qu’on ne puisse plus l’écouter. Étrange idée. C’est visiblement un projet qui tient beaucoup "à cœur" Boltanski depuis 2005 : un peu comme les Mormons avec la généalogie, vouloir mémoriser les battements de cœur de tous les humains. Et les conserver sur une île.
La seconde attraction fut celle dont (apparemment) tout le monde parlait dans les journaux. Cette montagne de vêtements aux mêmes couleurs criantes placée juste dans l’aile à l’opposé de l’entrée.
J’imaginais qu’un cône en polystyrène avait été recouvert de ces vêtements qu’on retrouvait aussi sur les rectangles au sol.
Une grue était installée à côté du tas géant et une sorte de fourche ou de pelle mécanique prenait inlassablement des vêtements, les montait jusqu’au haut plafond puis les lâchait, rendant cette installation plus dynamique, plus mécanique que statique.
Le mouvement avait son importance et n’était jamais le même. On pouvait craindre d’ailleurs un simple accident (quand la mécanique est là, il y a toujours un risque). Une rapide observation m’a fait poser le regard sur la petite cabine de l’opérateur. Il y avait en effet un opérateur chargé de réaliser ces montées/lâchages en permanence. Sa vision lui permettait aussi de s’assurer de la sécurité des visiteurs.
On pouvait aussi grimper les escaliers de l’aile et avoir une vision de la montagne de vêtements à mi-hauteur.
Le tout, je le répète, dans un bruit assourdissant de battements de cœur et de fonctionnement de grue. Bref, de travaux. Il ne manquait plus que le bruit des marteaux piqueurs.
Impressions personnelles
Loin de moi l’idée de donner une interprétation de l’auteur. D’ailleurs, je n’ai jamais voulu imaginer ce qu’a supputé un auteur d’œuvre d’art. Salvador Dali aimait trop se moquer des fausses exégèses pour être très prudent. Je me contenterai donc d’exprimer ici uniquement mes impressions personnelles. Uniquement personnelles.
Je n’avais pas pu m’empêcher de l’évoquer dès l’évocation du "mur" (qui n’a rien du Mur de Berlin). Dès le début, j’ai pensé à la Shoah. Chaque vêtement représentant évidemment une victime. Le vêtement indiquant qu’il y avait une personne, mais qu’elle n’y était plus puisque vide à l’intérieur.
Le long des rangées de rectangles au sol donnait l’allure d’une sorte d’opération de grande envergure. Le grand tas de vêtements renforçait cette impression comme les tas de vêtements et d’affaires personnelles des Juifs lorsqu’ils arrivaient dans les camps de la mort, juste avant les chambres à gaz et qu’ils se déshabillaient.
Le présence d’une grue qui était une présence à la fois mécanique (la pelle mécanique) et humaine (l’opérateur enfermé dans sa bulle) laissait entendre l’industrialisation des exécutions, minutieusement calculées, à la fois travail à la chaîne et travail d’artisan.
Travail d’artisan, à l’évidence : chaque visiteur aura vu une unique installation. L’angle de vue, l’itinéraire, la durée, et même les vêtements qui n’étaient jamais les mêmes à être jetés en l’air… bref, à chacun son expo.
Donc, les premières impressions, un camp de la mort. Avec une vision des exécutions. Au moment du soixante-cinquième anniversaire de la libération d’Auschwitz.
Et donc, un premier étonnement : pourquoi beaucoup de visiteurs, jeunes ou moins jeunes, se faisaient-ils donc prendre en photo, souriants, en tournant le dos à cette montagne de vêtements ? Pour moi, cela faisait le même effet que se faire prendre en photo (souriant souvent) devant la tombe d’une célébrité, au Père Lachaise par exemple. Cela m’a paru assez inconvenant.
Cette inconvenance n’était évidemment que subjective. Je me disais que toutes ces choses, ce n’était pas forcément que symbole de mort. Que mon interprétation première pouvait être mauvaise, faussée.
Pourquoi suis-je donc resté assez longtemps sans but précis ? À observer. À méditer. Peut-être parce que l’émotion m’a tenaillé dès le début et lorsque je suis ému, en général, je me pose, je m’arrête.
Les couleurs vives des vêtements m’ont ainsi intrigué. Si j’avais voulu parler de la mort, j’aurais mis des vêtements ternes, gris, noirs, blancs, mais pas des vêtements de couleurs si expressives. Ces couleurs-là, c’était la vie qui s’y exprimait. Pas la mort.
Chaque vêtement pouvait n’être qu’une coque d’individu. Une enveloppe charnelle. Voire une âme ? Que savais-je ?
La vue des rectangles sur le sol, avec plein de vêtements, me faisait penser à une chose assez futile et personnelle. C’était mon dernier jour au 27eBataillon des Chasseurs Alpins (BCA) d’Annecy et la journée était consacrée au départ. Je me souviens de mon paquetage qu’il me fallait rendre : uniforme et autre matériel seulement prêtés par l’armée. J’étais un parmi d’autres dans le même cas que moi, attendant debout sur mon carré au sol avec toutes mes affaires qui attendaient l’inventaire. Cela durait longtemps. Ce n’était pas trop fatigant. Je terminais une petite vie très particulière pour moi. C’était le départ. C’était une fin mais surtout un début. Et un début souriant. Ma vocation n’était pas militaire, donc j’étais bien heureux d’avoir fini de servir bien et loyalement la défense de mon pays et de passer à autre chose.
Oui, cette installation ne m’a pas inspiré seulement mort et fin mais aussi vie et début. Nouvelle vie.
Évidemment, il y a là tous les poncifs de la mort, du peu de chose que nous sommes et de la mort comprise dans la vie. Du renouvellement.
Les vêtements sans cesse ramassés, montés puis relâchés donnaient un semblant de Sisyphe dont le mythe fut si bien évoqué par Albert Camus. Un cycle en quelques sortes. Perpétuel recommencement du début et de la fin. Comme une fontaine d’où l’eau, symbole de la vie, puisée rejaillit sans cesse. Puisée et épuisée.
Cette étincelle de vie se retrouvait aussi dans la forme et la couleur de la pelle mécanique rouge : elle ressemble, à plus grande échelle, à cette pince qu’on peut manipuler dans les boutiques de hasard dans les foires attractives, dans le but de saisir des jetons à points ou de beaux cadeaux.
L’autre impression en voyant toute la nef, c’était une idée de tentes, de campement. La vie sur Terre n’est qu’un passage. On campe, on n’est pas "installé" (contrairement à l’appellation de cette manifestation culturelle).
Peut-être la montagne et la grue n’étaient que de la manutention pour ce campement. Que c’étaient des travaux pour continuer à faire des rectangles de vie ou de mort.
Et ce remuage des vêtements par un deux ex machina (l’opérateur) pourrait aussi évoquer la communion des Saints. Une remue-ménage incessant.
Ces visages étonnés, interloqués, des spectateurs, cherchant à donner du sens à une agglomération de "choses" pas forcément signifiantes d’un premier abord, donnaient aussi une étrange stupéfaction : celle des condamnés dans les camps de la mort ? ou celle de ceux qui ne voient que la mort et qui vont encore finalement vivre, comme des malades guéris, ou encore des pessimistes qui deviennent joyeux et plein d’espérance ?
Suggestions personnelles
Ce titre ne se veut nullement prétentieux, il se propose juste d’y mêler ma propre sensibilité.
Comme je l’ai déjà indiqué, j’aurais été Boltanski, j’aurais mis une autre bande son, un peu moins monotone et oppressante mais tout autant surprenante : la "Symphonie d’un homme seul" de Pierre Schaeffer et Pierre Henry.
En fait, Boltanski a demandé au compositeur Franck Krawczyk de créer un concert-opéra sur le thème du battement de cœur et de la vanité ("Polvere") qui a été spécialement joué au Grand Palais le 6 février 2010 à 20 heures (je n’ai, hélas, pas pu y assister).
Et je me serais aussi amusé à installer beaucoup de caméras un peu partout dans la nef pour prendre le visage des visiteurs. Avec des écrans aussi un peu partout pour les montrer. Cela aurait fait un peu "chat se mordant la queue" mais c’était bien le principe de cette montagne de vêtements.
Quelques explications "officielles" sur cette installation
Après ma visite, j’ai lu quelques papiers sur cette manifestation et d’abord, ceux qui présentent officiellement Monumenta 2010.
Christian Boltanski, qui a basé son œuvre sur les vêtements depuis 1988 (c’est donc peut-être insolite mais pour lui, ça a un sens réel), a voulu une œuvre oppressante : « Cette installation est conçue pour produire un puissant sentiment d’oppression. Il s’agit d’une expérience dure et je suis convaincu que les gens éprouveront un soulagement en sortant. » tout en expliquant que "Personnes" abordent des thèmes classiques (le hasard, Dieu, la mort) : « à partir d’un certain âge, on a le sentiment de traverser en permanence un champ de mines, on voit les autres mourir autour de soi, alors que, sans raison, on reste, jusqu’au moment où on sautera à son tour. Tel est le sujet de "Personnes". ».
Cette présentation module ainsi mon propre ressenti. Dans la présentation, aucune évocation de la Shoah n’est esquissée. L’œuvre s’est voulue beaucoup plus généraliste, parlant plus du deuil un peu à la manière de François Truffaut avec son film "La Chambre verte". Une mort aussi singulier que pluriel. Aussi individuelle que collective.
Boltanski a trouvé un grand intérêt à jouer avec cet immense espace : « Quand je travaille au Grand Palais, j’ai la sensation de réaliser un opéra, avec cette différence que l’architecture remplace la musique. L’œuvre est une scénographie. ». D’où la volonté de dépasser le concept d’une exposition classique : « Ce qui m’intéresse principalement aujourd’hui, c’est que le spectateur ne soit plus placé devant une œuvre, mais qu’il pénètre à l’intérieur de l’œuvre. ».
Le Ministre de la Culture
Frédéric Mitterrand a évoqué dans sa présentation une
« inquiète et fascinante interrogation » qu’engendrait cette
« expérience troublante » dans une
« danse macabre » qui venait
« hanter notre imaginaire ».
La commissaire de l’exposition, Catherine Grenier, spécialiste de l’œuvre de Boltanski, en parlait, elle, comme d’une « réflexion sur l’inéluctabilité de la mort et sur le hasard qui préside au destin de chacun » en poursuivant : « La mise en scène de ce coup de dés qui fait que l’un sera choisi avant l’autre, sans raison humainement justifiable, se manifeste dans cette installation par une métaphore puissante. » et l’associait au questionnement de grands auteurs comme Dante, Baudelaire, Lautréamont, Artaud, Genet et Faulkner en pointant du doigt « le vertige d’un art qui côtoie le néant ».
Le thème du hasard ne m’avait pas effleuré. Pourtant, après réflexion, il est évident : les vêtements happés par la pelle sont tous différents, aléatoires. Comme la mort qui survient, la part du hasard est énorme. Mon propre itinéraire, mes pas, mon cheminement étaient également presque aléatoires dans la nef. Le hasard est propice à la méditation.
Boltanski et le concept de l’art "contemporain"
Christian Boltanski paraît plutôt modeste en disant ceci : « Je pense que chacun peut ressentir ce genre d’émotions sans qu’il soit nécessaire de connaître quoi que ce soit à l’art contemporain. Je dis toujours pour m’amuser que si, ayant visité l’une de mes expositions, le visiteur déclare "voilà un très bon artiste post-conceptuel", c’est qu’il s’agit forcément d’une exposition ratée. Il faut, au contraire, que le visiteur arrive, qu’il avoue ne rien comprendre à ce qu’il voit et à ce qu’il ressent, et se mette à pleurer ou à rire sous le coup de l’émotion. Le sentiment artistique dépasse la lecture du cartel. ».
Boltanski raconte en exemple une exposition faite à Saint-Jacques de Compostelle, dans une église : « La veille de l’ouverture, une vieille dame arrive et me demande ce qui se passe dans cette église. Je lui dis que nous préparons une festivité en l’honneur des morts. Elle a trouvé l’exposition magnifique ! Si je lui avais dit qu’il s’agissait d’une exposition d’art contemporain, elle aurait trouvé cela honteux de réaliser cette exposition dans une église. ».
Pour lui, l’art « consiste uniquement à poser des questions, à donner des émotions, sans avoir de réponse ». En somme, à être "en vie".
Imposture ? ou posture ?
Alors, Boltanski, imposteur ? Son installation Monumenta 2010, imposture ? "foutage de gueule" ? Assurément, non ! À partir du moment où le visiteur y a investi ses sens et sa sensibilité, ses sensations et ses sentiments, c’est devenu une vraie œuvre d’art. Pleinement.
Et même si l’intention originale de l’auteur avait été de l’imposture, son installation aurait pris malgré lui du sens.
Je vous recommande donc vivement de juger sur place. Sans a priori ni influence d’aucune sorte. Et le plus déconcertant, dans ce type d’expo, c’est sans doute que l’art peut se présenter sous de multiples formes et qu’aucune des formes n’est "fausse" si elle atteint ses visiteurs.
Monumenta 2010 : "Personnes" de Christian Boltanski
Nef du Grand Palais
Avenue Winston Churchill
Paris 8e
Métro 1, 9 et 13 (stations Roosevelt et Champs-Élysées Clemenceau).
Bus : 28, 32, 42, 72, 73, 80, 83 et 93.
4 euros l’entrée (en tarif normal).
Ouvert jusqu’au 21 février 2010.
Tous les jours sauf le mardi de 10 heures à 19 heures et nocturne du jeudi au dimanche jusqu’à 22 heures.
Christian Boltanski propose également une autre exposition, "Après", à Vitry-sur-Seine (place de la Libération), au Musée d’art contemporain du Val-de-Marne jusqu’au 28 mars 2010.
Pour aller plus loin :
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/l-art-de-boltanski-est-il-une-69855
http://fr.news.yahoo.com/13/20100212/tot-l-art-de-boltanski-est-il-une-impost-89f340e.html
http://www.lepost.fr/article/2010/02/12/1937820_l-art-de-boltanski-est-il-une-imposture_1_0_1.html
http://rakotoarison.lesdemocrates.fr/article-130
http://www.centpapiers.com/l’art-de-boltanski-est-il-une-imposture/11628/