Après un début d'hiver très doux, voici le grand froid et maintenant, ce dimanche 5 février 2012, la neige est arrivée dans la région parisienne.
Ah la neige ! Un mois de neige avant Noël 2010, puis janvier 2011… Et puis, plus rien jusqu'à février 2012 autour de Paris. Elle nous a presque manqué. Où sont les routes bouchées ? Le sel en manque ? Les camions en travers de la chaussée ? Le ministre pourfendant la non-pagaille (et désormais disparu du paysage gouvernemental) ?
Dans la réflexion, il y a un élément qui effleurait à peine le cerveau des journalistes dans les médias : on râlait quand on était coincé, mais on oubliait de dire qu’on aurait pu éviter d’être coincé.
Car la neige, malgré sa précocité l'année dernière, elle est rare en région parisienne. Et prévisible à court terme. Même sur plusieurs semaines dans l’année, elle ne mérite pas l’octroi de moyens monstrueux similaires à ce qu’on pourrait voir au Canada ou en Russie qui, eux, sont des pays très longtemps enneigés. Enfin, je parle pour la région parisienne, bien sûr, pas pour les Alpes habituées à voir la neige en hiver. On y râlerait, d’ailleurs, s’il n’y avait pas de neige, car cela fait marcher le tourisme.
C’est un peu comme les bouchons les samedis des vacances estivales : l’autoroute du soleil devient l’autoroute de l’enfer. J’en sais quelque chose, un jour de fin août, je me suis "amusé" à "remonter" toute la vallée du Rhône et de la Saône au meilleur moment. Une douzaine d’heures sous le chaud soleil des péages. Agréable. On ne risque pas de faire des excès de vitesse, c’est l’avantage.
La solution ? Doubler, tripler les autoroutes ? Pour une dizaine de week-ends dans l’année ? Cela fait un peu cher pour si peu. Il suffirait de changer les dates (oui, mais je ne pouvais pas, cette fois-là, etc.).
Alors, pour la neige, il y a un conseil qui me paraît, ici, très pertinent.
Quand il y a de la grosse neige qui s’abat sur la région parisienne, la meilleure chose à faire, c’est DE NE RIEN FAIRE !
Eh oui ! Ne rien faire, cela veut dire ne pas sortir de chez soi, ne pas amener ses enfants à l’école, ne pas aller au boulot, ne pas faire ses courses, ne pas rendre visite à ses amis, ne pas prendre sa voiture ni son scooter ni son vélo, bref, RESTER CHEZ SOI attendre que la tempête de neige cesse.
Évidemment, c’est valable à Paris, pas à Toronto. Les deux ou trois jours de journée morte coûteraient chaque année bien moins cher à la collectivité que les nuits passées à se refroidir dans des gymnases préchauffés, les camions à débloquer par des chars d’assaut, les accidents, les immobilisations d’ambulances etc.
C’est sûr, l’automobiliste est un fanatique de la liberté de circulation. Il suffit de voir sa réaction quand il y a grève de raffinerie ou blocage routier. La liberté de faire n’importe quoi et n’importe où avec sa voiture (l'an dernier, février 2011, deuxième mois consécutif de hausse du nombre des morts sur la route en France, hausse qui s'est heureusement arrêtée en mai 2011).
Pourtant, la responsabilité du citoyen sage, ce serait, pendant les jours de grosse neige, de ne rien faire qui ne soit "impératif". Le mot est d’origine gouvernementale et mériterait bien sûr une définition claire. Mais l’impératif, selon moi, c’est d’abord quand il y a enjeu vital, quand la santé est en jeu, quand il y a de vrais risques pour les personnes les plus faibles. Pas quand il y a nécessité professionnelle.
Ne rien faire. Personne n’ose vraiment promouvoir cette idée pourtant qui me paraît intelligente et rentable. De la même manière que personne n’est vraiment capable de promouvoir la sieste en France.
Avec la neige, il suffirait de rester chez soi.
Et son coût serait ainsi minimisé.
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (6 février 2012)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
L’insécurité routière : le laxisme parlementaire en cause ?
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/neige-sur-les-routes-parisiennes-93622