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Discours de François Fillon le 12 avril 2017 à Lyon
Mes amis,
Merci de votre fidélité qui me porte. Merci de votre courage qui me renforce. Merci de votre enthousiasme qui percera tous les remparts qui ont été placés sur notre route.
Merci aux élus ici présents qui incarnent notre unité et notre volonté d’agir pour la France…
Soir après soir, de réunion publique en réunion publique, vous êtes nombreux, à venir témoigner votre désir de changement.
Comme moi, vous venez dire ce soir : ça suffit !
Ça suffit le déclin de la France sur la scène internationale.
Ça suffit l’Etat faible.
Ça suffit la bureaucratie qui tue l’activité.
Comme moi, vous savez que la France vaut tellement mieux que ça.
La France est ce pays de 66 millions d’habitants accroché au bout d’un continent immense, ce pays petit par sa taille, mais si grand par son histoire et son influence.
Ne l’oublions pas, nous restons aux yeux du monde cette terre de la liberté, cette nation fière qui, parmi les premières, a affranchi son peuple de l’arbitraire. Nous avons été le foyer où s’est forgée une nouvelle façon de considérer la dignité de l’homme et ses droits imprescriptibles.
Mais la France est bien plus qu’un passé glorieux et des trésors du patrimoine humain. C’est aussi un pays où, sous la cendre, couve une énergie immense.
Un pays où s’épanouissent les sciences, où naît la créativité, où jaillissent les initiatives pour peu qu’on ne les tue pas dans l’œuf.
La France a tant d’atouts.
Elle fourmille de tant de talents.
Elle impressionne encore et attire tant de gens dans le monde entier.
Alors comment en sommes-nous arrivés à « cette situation de quasi guerre-civile », pour reprendre l’expression du directeur général de la sécurité intérieure que j’avais citée il y a quelques semaine, au grand dam des autruches du landerneau médiatique ?
Comment en sommes-nous arrivés à cette économie malade, tirée vers le fond par 6 millions de chômeurs, incapable de créer des emplois ?
Comment en sommes-nous arrivés à cet Etat accumulant depuis 40 ans les déficits au point de supporter aujourd’hui une dette de 2200 milliards d’euros, soit la totalité de la richesse produite en un an par notre pays ?
Qu’avons-nous fait de nos talents ? Pourquoi avons-nous jeté nos atouts au ruisseau ?
Mon diagnostic est que la France s’est laissée prendre dans une redoutable cercle vicieux.
La première cause est la bureaucratie. La bureaucratie, c’est la conviction que l’Etat peut et doit tout faire. Que la main de l’administration est toujours préférable à la main du citoyen. Qu’une circulaire est toujours plus utile qu’une initiative privée.
Cet étatisme a gonflé l’action publique depuis quarante ans.
A mesure qu’il a accumulé les échecs, l’Etat a dû promettre plus et étendre le domaine de ses actions. Il a voulu s’occuper de tout, avoir un regard sur tout.
Plus l’Etat promet et se disperse, plus il déçoit et mécontente. Et finira par ne plus être utile à rien, à force de gaspillage.
Les services inutiles neutralisent les services indispensables.
L’autorité intempestive brise l’autorité nécessaire.
La conséquence de la manie interventionniste, c’est l’insatiable besoin de moyens nouveaux.
Nos dépenses ont explosé, jusqu’à engloutir plus la moitié de la richesse produite chaque année. Oui, en France, la moitié du pays administre l’autre moitié !
C’est aussi un Etat qui entrave au lieu de faciliter. Qui enfonce au lieu de soutenir. Qui crée des labyrinthes au lieu de tracer des chemins.
Si la dépense publique faisait la croissance économique et le bonheur des gens, la France serait le pays le plus riche et heureux du monde !
C’est loin d’être le cas.
Les classes moyennes ont été les premières victimes du laxisme budgétaire et de l’absence de réforme. Depuis trente ans, elles n’ont pas vu les bénéfices de cette mondialisation qu’on leur vantait et qui, c’est vrai, a d’abord profité aux plus aisés.
Les classes moyennes ont vu le logement devenir plus coûteux, leur pouvoir d’achat laminé par les hausses d’impôts incessantes, les perspectives d’emploi se raréfier.
Surtout, elles ont perdu l’espoir. L’espoir d’une vie meilleure pour elles et leurs enfants. L’espoir que leurs efforts seront récompensées, que le travail paie. L’espoir que leur condition s’améliorera s’ils sont courageux.
Rien n’est plus terrible pour les classes moyennes que ce constat : la France a laissé son ascenseur social bloqué entre deux étages.
Alors qu’elle n’a que l’égalité à la bouche, l’école de la République n’a jamais été aussi inégalitaire. A mesure que les moyens de l’éducation ont augmenté, ses résultats ont décliné.
Hier, c’était dans l’école que se forgeait le sentiment d’appartenance à la nation, que se reconnaissaient les mérites.
C’était par l’école que chacun, s’il en avait le talent et la volonté, pouvait s’élever au-dessus de sa condition et échapper à tous les déterminismes sociaux.
Désormais, l’école ne veut plus voir la réussite.
Elle s’est érigée en machine à niveler, à mettre en scène une illusoire uniformité entre tous.
A travers ces classes moyennes qui souffrent, c’est la France entière qui est malade.
Elle est devenue une société bloquée.
Elle empêche l’embauche par son droit du travail trop rigide.
Elle décourage le travail par sa fiscalité confiscatoire.
Elle stoppe l’entrepreneur par son excès de règles.
Elle stérilise notre dialogue social par refus de réformer des équilibres négociés il y a 60 ans.
Est-ce un hasard si cette société bloquée est aussi celle du déni d’elle-même, de la fatigue morale et du relativisme ?
Nous avons laissé se développer des communautarismes qui risquent de balkaniser la Nation.
Les armes de la tolérance ont été retournées contre elle-même. La liberté est aujourd’hui détournée pour servir de prétexte à tous les enfermements.
C’est en son nom que certains veulent rétablir des barrières entre les citoyens, et en particulier en finir avec l’égalité homme-femme. C’est au nom d’une liberté dévoyée que certains veulent placer les lois salafistes au-dessus des lois de la République.
La folie meurtrière des terroristes qui frappent en France, en Allemagne, en Suède ou au Caire n’est au fond que l’expression de cette rupture de quelque uns avec notre contrat de civilisation. Elle est l’une des plus grandes menaces auxquels nous devions aujourd’hui faire face.
Face à ces constats, il y a ceux qui proposent de continuer.
Albert Einstein a dit : « la folie, c’est de refaire sans cesse la même chose en s’attendant à un résultat différent ». Bien des candidats à cette élection ont-ils perdu la raison alors ?
Pour remettre l’éducation sur les rails, il suffirait, pour eux, de continuer à déverser toujours plus de moyens et centraliser de plus belle.
Pour résoudre les problèmes que des dépenses sans cesse plus grandes n’ont fait qu’aggraver, rien ne serait plus urgent pour eux que de multiplier les dépenses nouvelles !
Pour pacifier nos banlieues, il suffirait d’y déverser plus d’argent et d’ouvrir plus grand les bras, sans oublier de s’excuser car la France serait, à les entendre, la seule vraie coupable des violences qui la minent.
A les entendre, la solution, c’est évident, c’est toujours plus d’emplois aidés, alors que seuls les emplois marchands sont pérennes.
C’est toujours plus d’impôts et de taxes pour alimenter le tonneau des Danaïdes des dépenses publiques.
C’est toujours plus de clientélisme en tout genre, pour faire plaisir à ses amis, à son électorat, et à quelques groupes de pression qui veillent jalousement sur leurs privilèges.
Ce n’est pas ma conception de la politique.
Voilà 36 ans que je suis au service de mes compatriotes. Je n’en ai pas honte, et je ne crois pas que l’inexpérience soit une vertu. Surtout s’il s’agit d’occuper la magistrature suprême, qui exigera en cette période difficile de l’expérience et de la volonté.
J’ai connu la foule des grands meetings, comme ce soir, mais aussi les arrière-salles de restaurant et les salles communales. J’ai été invité tant de fois dans la cuisine de ces fermes où on me conviait sans façon à partager une tasse de café noire.
J’ai entendu ces paroles justes des agriculteurs qui n’en peuvent plus des normes et qui travaillent deux fois 35 h par semaine sans pouvoir se verser un salaire décent.
J’ai entendu ces retraités qui ont travaillé toutes leur vie et qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts.
J’ai entendu ces classes moyennes qui sont la colonne vertébrale de la France s’insurger contre ces responsables politiques qui ne sont pas assez courageux pour défendre les valeurs familiales, pas assez fermes pour dissuader la violence qui entoure leurs enfants, pas assez ambitieux pour leur offrir un travail, pas assez rigoureux pour leur permettre de s’enrichir sans être immédiatement surtaxées.
Ces classes moyennes, on ne les entend pas, elles ne manifestent pas, elles ne cassent pas, elles demandent honnêtement leur part.
On parle d’elles de façon souvent péjorative en la qualifiant de « petite bourgeoisie ». Est-ce un crime d’avoir des valeurs, de chercher à protéger les siens, de vouloir développer son patrimoine, de respecter la loi, d’aimer tranquillement la France ?
Je suis l’interprète de ces classes moyennes, je suis leur candidat, je suis celui qui a le bon sens de vouloir valoriser le travail, l’autorité, la transmission de notre héritage culturel qui fonde notre maison commune, la France.
Mes amis, il y a une première condition au redressement de la France : c’est la volonté.
Quand tant d’autres sont les candidats du déni français, je veux être le candidat du génie français.
Car pour lutter contre le chômage, les remèdes existent.
Ils sont largement connus puisqu’ils ont été éprouvés par bon nombre des pays voisins. Non sans difficultés mais toujours avec succès. L’Allemagne, la Suède et tant d’autres ont réformé leurs politiques publiques durant ces quinze dernières années. Quelle idée nos dirigeants ont-ils des Français pour juger que la seule voie qu’il nous faut emprunter est désormais celle du renoncement ?
Car rien n’est fait. Rien.
Ni la baisse des impôts et des prélèvements sur le travail ; ni la flexibilité du marché et des contrats ; ni la création d’un statut de travailleur indépendant ; ni la sortie des 35 heures ; ni la libération de l’activité de tous les secteurs qui ont été bloqués par le matraquage réglementaire et fiscal comme l’agriculture, l’industrie, les services, la construction ; ni le basculement des crédits affectés aux emplois aidés vers l’alternance et l’apprentissage, ni la modernisation des fonctions publiques ; ni la refondation de notre système éducatif… Rien de tout cela n’est entrepris.
Au lieu de ça, ceux qui nous gouvernent nous rabâchent le fameux et fumeux « On a tout essayé » devenu à la sauce hollandaise cette incroyable excuse: » On n’a pas eu de bol! »
Avons-nous « tout essayé », vraiment ? En sommes-nous si sûrs ?
Et si pour une fois, juste une fois, on essayait autre chose, autrement, si on sortait du statu quo, si on évitait les envolées lyriques et les discours utopiques des siècles passés ?
C’est tout le sens de ma candidature que j’ai maintenue. Contre l’adversité, la calomnie, les intox.
Ma campagne, je n’ai pas attendu la présidentielle pour la conduire.
Mon projet a été établi non pas sur un coin de table en convoquant en catastrophe le dernier carré des experts mais en parcourant la France à votre rencontre.
J’ai vu tant d’entrepreneurs créatifs, tant de salariés et de fonctionnaires dévoués, tant de chercheurs étonnants !
Voilà pourquoi ce programme a été conçu, écrit, préparé avec vous, auprès de vous et donc, pour vous, pour la France.
Voilà pourquoi ma parole ne m’est pas soufflée par le microcosme, elle me vient de tous les Français qui m’ont fait partager leurs difficultés et leurs espoirs.
Et puis, en marge de ces belles rencontres qui nourrissent une vie politique, il y a eu une autre campagne tantôt souterraine, tantôt complaisamment étalé sur les tréteaux médiatiques où ma vie et celle de ceux qui me sont chers ont été étalés et disséqués. Une campagne qui a piétiné toute présomption d’innocence. Cette campagne-là, orchestrée par un système paniqué par l’idée que l’on puisse mettre en œuvre la révolution du bon sens, n’a fait que renforcer ma sereine détermination.
Oui, mes amis, j’ai chevillé au corps cette volonté de faire.
Parce qu’elle est la clé qui ouvrira la porte à l’espoir d’une France plus prospère. Parce que c’est elle qui guérira la France devenue l’homme malade d’une Europe elle-même menacée de désintégration.
Inutile de chercher d’autres responsables ou des boucs émissaires à notre renoncement. Faut-il que certains aient à ce point le mépris de la culture française pour oublier que c’est précisément cette volonté de faire qui, dans le passé, a sorti notre pays de la spirale du déclin et l’a hissé au premier rang des nations.
Cette volonté de faire qui a fait naître la France contre les empires.
Cette volonté de faire qui nous a donné la Renaissance, le Grand siècle, les Lumières, la Révolution française.
Cette volonté de faire qui nous a insufflé cet esprit de résistance et ce goût d’une France libre et cela, lorsque le totalitarisme nazi, comme le totalitarisme islamiste aujourd’hui, recherchait notre anéantissement.
C’est avec cette volonté de faire que je vous propose de renouer, ici et maintenant. Et tant pis si je vais faire ricaner ceux dont la profession est de ricaner. Ceux qui confondent esprit du temps et mode d’une époque. Ceux qui sont revenus de tout sans être allés nulle part. Ceux qui estiment normal le remplacement de la volonté de faire par la volonté de paraître comme si la politique était une question de casting et non de conviction, de marketing et non d’engagement.
Moi, je n’esquive pas. Je ne louvoie pas. Je ne finasse pas.
Nos compatriotes savent bien, vous savez bien mes chers amis que lorsqu’il s’agit de la volonté de faire, il n’y a pas un peuple de droite, d’un côté et un peuple de gauche, de l’autre.
Il n’y a qu’un peuple, le peuple français rassemblé dans les épreuves, capable de toutes les grandeurs dès lors qu’on lui fixe des objectifs précis et justes.
Alors oui, nous allons démontrer, tous ensemble, notre volonté de faire.
Nous allons nous détacher de ce corset de fer idéologique qui a mis à mal le goût du travail, le goût de la récompense du mérite, le goût de ce qu’il y a de plus lumineux en nous : la liberté.
Nous allons faire de notre pays celui de l’audace plutôt que celui de la bureaucratie, le pays qui investit dans l’avenir plutôt que celui qui est écrasé sous sa dette, le pays du dialogue social plutôt que celui des oukases, le pays des initiatives plutôt que celui des circulaires.
D’une société où tout est figé au nom d’un immobilisme mou qui saute sur son strapontin tous les matins en s’écriant « En Marche ! En Marche ! » pour ne pas avoir à avancer, nous passerons à une société de réformes, une société d’engagés et d’engagements.
Comment laisserions nous échapper cette chance historique qui se présente à nous aujourd’hui ?
Vous voyez, comme moi, formidable opportunité qui nous est offerte à nous autres Français d’affirmer la voix de la France avec une Amérique déboussolée par son président, une Grande-Bretagne en proie au Brexit et une Allemagne en pleine crise démographique et identitaire.
C’est une fenêtre historique qui s’ouvre pour la France.
C’est le moment où jamais de réunir toutes nos forces pour promouvoir, aider, accompagner le génie français parce que nos talents et nos inventeurs sont enviés partout dans le monde et pas assez dans notre pays.
Oui, je veux être le président d’une France qui respire à plein poumon, d’une France qui n’étouffe plus sous les injonctions, les réglementations, les prélèvements obligatoires, le politiquement correct.
Liberté de travailler, oser, innover, poursuivre ses rêves.
Telle doit être la feuille de route de tous ceux qui se mobilisent pour la défense du génie français contre les derniers défenseurs du déni français.
Je ne serai pas le président de l’austérité ou du sang et des larmes. Pour la simple raison que l’austérité, le sang et les larmes, les Français l’ont déjà aujourd’hui parce que nous n’avons pas su faire les réformes nécessaires.
Je serai le président de la liberté qui épanouit l’individu parce que les efforts de chacun seront payés de retour et que seule la liberté permet à une nation de rayonner.
La France n’est pas seulement un peuple ou une géographie, c’est aussi une civilisation.
J’ai de l’ambition pour mon pays parce que je suis ainsi fait que je vibre quand la France gagne, quand elle se surpasse, quand les Français donnent le meilleur d’eux-mêmes.
Je veux être le président d’une France à nouveau maître de son destin, un destin choisi.
Si l’on suivait les politiques économiques des autres candidats, il ne faudrait pas attendre longtemps avant que le FMI se présente à notre porte et nous dicte ses conditions.
Si nous ne prenons pas un cap aujourd’hui, d’autres viendront demain tenir la barre à notre place.
Je veux être le président d’une France qui sera fière de l’héritage qu’elle laissera à ses enfants. Car c’est bien là l’ultime enjeu : la transmission.
Sans doute le plus beau mot qui existe avec celui de liberté. Car nous voulons transmettre davantage que des valeurs, bien davantage que notre expérience : ce que nous allons transmettre à nos enfants, c’est un pays d’avenir.
Nous pouvons faire de la France, dans dix ans, le premier pays européen.
Pour retrouver la prospérité, il faut libérer les formidables trésors d’énergie et les talents qui existent dans notre pays.
Je veux alléger les prélèvements amputent les salaires, pour qu’un même travail rapporte plus à la fin du mois.
Je veux baisser les charges pesant sur les entreprises pour qu’elles retrouvent de la compétitivité et puissent investir pour gagner des parts de marché à l’étranger et innover.
Je veux mettre un terme à l’utopie désastreuse des 35h qui sont une exception française que personne dans le monde n’a jamais songé à copier.
Je veux refonder le code du travail autour d’une idée simple : n’y laisser que ce qui relève des normes sociales fondamentales, et renvoyer le reste à la négociation.
Place au dialogue social, place au vrai référendum d’entreprise, place à la simplification des normes.
Je me souviens de cette rencontre avec un chef d’une petite entreprise qui me dit : « mon carnet de commande est plein, mais je préfère maintenant refuser des clients plutôt que d’embaucher, pour éviter de franchir le seuil fatidique des 50 salariés. »
Le gisement d’emplois qui est retenu par ces seuils est immense : je veux le libérer en doublant les seuils sociaux.
Redonner de la compétitivité à notre économie, c’est aussi revoir de fond en comble notre politique fiscale.
Cessons d’utiliser la fiscalité comme arme punitive et faisons-en au contraire un levier d’attraction des richesses. Faisons de la France une terre d’investissements, qui permettront à nos entreprises de grossir et de devenir des champions internationaux.
Il faut cesser d’opposer stupidement le capital et le travail.
Le capital doit être incité à financer l’économie.
Parce que des entreprises financées sont des entreprises qui ont les moyens de leur développement, et donc les moyens d’embaucher.
Plutôt que de les faire fuir en les surtaxant, nous voulons au contraire accueillir les capitaux et les talents du monde entier. Ils viendront à une condition : que la fiscalité cesse d’être confiscatoire et instable.
En mettant en place une fois pour toute une flat tax à 30% sur les revenus du capital, la France rejoindra la moyenne européenne.
Il faut enfin supprimer l’ISF, cet impôt le plus bête du monde dont nous avons l’exclusivité, par lequel la France croit punir les riches, alors qu’elle ne fait que se punir elle-même. Faut-il être fou pour préférer assommer les fortunes françaises que de ramper devant les fonds de pension étrangers.
Je veux un capitalisme français, qui investit en France, pour nos entreprises, pour nos start-up, pour nos emplois, et ce faisant, en disant cela, je me fais l’allié des ouvriers et des ingénieurs qui défendent leurs usines, l’allié des chercheurs en quête de financements pour faire vivre leurs laboratoires, l’allié des jeunes qui préfèreraient réussir à Lyon plutôt qu’à Londres.
La liberté refera aussi de notre école le creuset de l’excellence française et le levier de l’ascenseur social.
Il faut commencer par affranchir l’école des idéologues qui l’ont prise en otage.
Ces pédagogistes fumeux ont substitué leur novlangue à celle de la raison. Les parents eux-mêmes ne savent parfois plus comment épauler leurs enfants dans leurs devoirs.
Il faut réaffirmer l’objectif de l’école : transmettre des savoirs. Pas diffuser une idéologie.
Il faut la remettre au service de ceux pour qui elle existe : les enfants.
Et pour cela il faut la remettre entre les mains de ceux qui la font fonctionner : les enseignants, épaulés par les familles.
Je veux redonner de l’autonomie aux établissements et aux maîtres.
Car oui, j’ose ce mot de « maître » honni par les chantres d’une nouvelle éducation où le professeur ne devrait pas avoir l’air d’en savoir plus que ses élèves.
Un maître d’école n’est pas un tyran quand il s’affirme comme supérieur à ses élèves sur le plan du savoir, il est leur guide, ce que signifie d’ailleurs le mot pédagogue.
La vraie injustice, le pédagogue ne la commet que lorsqu’il fait croire aux enfants que le savoir et les notations sont relatifs.
La vraie iniquité, c’est de faire croire aux enfants que tous égaux veut dire tous identiques et de ne pas leur dire que le savoir libère. Car c’est alors, dans cette école égalitariste qui devient aveugle au mérite, que la reproduction sociale est la plus implacable.
Comment ne pas comprendre l’amertume de parents qui ont fait confiance à l’école et à l’université de la République, et dont l’enfant, une fois diplômé, ne trouve aucun travail car son diplôme est une récompense de complaisance ?
Quelle porte de sortie laissons-nous à ces classes moyennes si elles ne peuvent plus placer leur espoir dans l’éducation ?
L’excellence peut naître partout, dans toutes les écoles, toutes les familles, tous les milieux. Mais il faut se donner les moyens de la faire germer.
Il faut que cette formidable réussite républicaine par laquelle un enfant parvenait à s’élever socialement par le savoir par son travail soit à nouveau possible.
Et pour ce faire, il faut être exigeant sur la transmission des savoirs fondamentaux ; il faut protéger l’Ecole de la violence ; il faut le respect entre tous. C’est la raison pour laquelle je milite pour l’instauration d’un uniforme scolaire rappelant à chaque enfant qu’il est l’égal de l’autre.
Le logement est un autre grand motif d’inquiétude de beaucoup de Français. Les plus démunis ont de plus en plus de mal à avoir un toit. Les classes moyennes, quant à elles, voient leur souhait légitime de devenir propriétaire plus difficile à réaliser que jamais.
Pourtant, nous dépensons des milliards chaque année pour le logement. Avec quelle efficacité ? Le mal-logement s’étend, les listes d’attente pour l’accès au parc HLM s’allongent, le poids de l’habitat dans le budget des ménages s’alourdit, grevant un pouvoir d’achat qui n’avait pas besoin de ça.
Là encore, l’Etat fera mieux en simplifiant les normes, en raccourcissant les délais de procédure. Je donnerai un coup de fouet à l’investissement privé en soutien de l’investissement public, pour développer les logements intermédiaires.
La relation entre bailleur et locataire est devenue profondément déséquilibrée, ce qui éloigne les investisseurs de l’investissement locatif et accroît la pénurie de logements.
Ouvrons les yeux sur ces faits tout simples que Madame Duflot n’a jamais voulu voir : en surprotégeant le locataire, on nuit à tous les locataires. En baissant d’autorité les loyers, on aggrave la difficulté des locataires à trouver un logement et on favorise une sélection sans cesse plus drastique.
L’accès au logement social doit être plus juste. En baissant le plafond des ressources, en rendant obligatoire le surloyer en cas de revenus supérieurs au plafond, j’accroîtrai la mobilité des locataires du parc et je rendrai le logement social à ceux qui en ont le plus besoin.
Mes amis, l’autorité est un autre pilier fondamental du redressement.
Il n’y a pas de vie, pas de prospérité économique, pas de société apaisée possibles sans respect, sans sécurité.
Ce respect, il s’append d’abord au sein des familles qui doivent être défendues, soutenues, aimées car elles sont le cœur de la France. Pour les familles, pour les classes moyennes au premier chef, je restaurerai l’universalité des allocations familiales et je relèverai le quotient familial.
Quant à l’Etat, il doit cesser de trembler devant les bandes et les minorités violentes.
Sous ma présidence, 10 000 policiers et gendarmes de plus viendront assurer le maintien de l’ordre. Les zones de non-droit seront réinvestis afin que la loi de la république s’y applique comme partout ailleurs sur le territoire.
La justice sera aussi dotée de nouveaux moyens, afin que la délinquance quotidienne qui pourrit la vie de nos concitoyens soit sérieusement combattue.
Oui, je maintiens que les délinquants mineurs devraient, dès 16 ans, pouvoir être traduits en justice sans pouvoir bénéficier de l’excuse de minorité.
Le rétablissement de la sécurité en France passera aussi par une guerre sans merci contre le terrorisme islamique. Les sanctions que je propose seront exemplaires.
Tout Français qui aura retourné ses armes contre son pays sera déchu de sa nationalité et son retour sur le territoire sera interdit.
Toute personne coupable d’intelligence avec l’ennemi sera condamnée à une peine pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison.
Toute personne appartenant à une mouvance intégriste sera expulsée.
Contre les ennemis de la République et de nos valeurs, ma main ne tremblera pas.
Elle ne flanchera pas non plus sur la question de l’immigration.
Nous sommes un vieux pays d’intégration. Au cours des siècles, des générations et des générations d’étrangers sont venues nous apporter leur capacité de travail, leur bravoure aussi car nombreux ont combattu pour la France.
Autrefois le brassage fonctionnait. Les étrangers devenaient plus français que les français.
Aujourd’hui, les communautarismes fissurent la République. En certains endroits, la France n’est plus là. Certains se réjouissent de ce prétendu melting pot : ils ont tort car il crée des fossés, il nous désuni alors que nous devrions tous nous serrer les coudes.
Au regard de nos difficultés économiques, l’immigration doit être réduite à son strict minimum.
Notre politique d’immigration devra être fixée par des quotas, chaque année, en fonction de nos capacités d’accueil. Comme au Canada.
C’est aux étrangers qu’il revient de faire l’effort d’intégrer la France, avec ses lois, sa langue et ses mœurs, et non à la France de se plier à des coutumes qui ne seraient pas conformes à son pacte républicain.
Les étrangers que nous accueillons doivent respecter des devoirs avant de réclamer des droits.
Ils devront attendre deux ans avant toute prestation sociale.
Mes amis, il est temps.
Il est temps de rompre avec l’immobilisme et les vieilles recettes.
Il est temps de libérer les Français des vieux carcans,
Il est temps de faire de notre économie un modèle envié par tous.
Il est temps que la France redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : une Nation prospère et unie qui donne à tous les mêmes chances.
Cette France retrouvée est à notre portée. Mon projet est la clé qui nous la rendra.
Je sais qu’en politique la victoire n’est données qu’à celui qui donne tout, jusqu’au bout. J’y suis déterminé.
Mais j’ai besoin de vous.
Votre présence est une force.
Votre enthousiasme une promesse.
Soyez jusqu’au bout les ambassadeurs de notre projet.
Nous sommes ce grand peuple qui a toujours su se redresser pour conquérir un avenir nouveau ; ce grand peuple qui n’a jamais mis un genou à terre sans se relever plus fort et plus fier.
Si vous aussi vous croyez que la France vous a donné le meilleur de vous-mêmes, si vous aussi vous croyez qu’elle a un destin à accomplir, alors pas d’hésitation, engagez-vous pour elle !
Engagez toute votre âme, tout votre patriotisme, toute votre fierté.
Mes amis lyonnais, allumez toutes les feux de l’espérance, mettez la force de votre volonté au service de notre projet pour qu’elle devienne la volonté de la France.
Vive la République et vive la France !
François Fillon, le 12 avril 2017 à Lyon.
Source : www.fillon2017.fr
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